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  • Gaz vert et solutions hybrides : une transition locale, sobre et mature

    En Île-de-France, des leviers concrets sont actionnés pour accélérer la transition énergétique des bâtiments publics tertiaires. Florence Mourey, directrice adjointe chez GRDF, les détaille et dresse un état des lieux. « Le gaz vert est déjà une réalité en Île-de-France, et un des piliers pour réussir une transition énergétique juste, locale et accessible » En Île-de-France, 40 % des besoins en chaleur sont encore aujourd’hui couverts par du gaz. Pour GRDF, la décarbonation de cette énergie est donc une priorité. Notre objectif ? Que 100 % du gaz consommé soit vert d’ici 2050. Cela passe par des équipements plus performants, comme les pompes à chaleur hybrides, un accompagnement vers la réduction de la consommation d’énergie, mais aussi par le développement d’une filière locale de production de gaz renouvelable. Elle s’adapte aux besoins des bâtiments publics, mais aussi à la météo, pour toujours choisir l’énergie la plus efficace. Les collectivités consomment mieux, moins... et local. Résultat : une consommation optimisée, une facture allégée et une réduction des émissions de CO2. Une filière locale en plein essor Le gaz vert est déjà une réalité en Île-de-France. Il est produit à partir de déchets agricoles, de biodéchets ou de boues de stations d’épuration, via la méthanisation. L’objectif d’ici 2030 est de produire 5 TWh localement. Le développement de la filière des gaz verts est crucial pour renforcer la souveraineté énergétique de la région. GRDF prépare activement son réseau Le réseau gazier bénéficie déjà d’infrastructures adaptées à cette transition, sans transformation majeure. Les investissements se concentrent principalement sur deux axes : le raccordement des unités de méthanisation pour que le gaz vert soit distribué au sein des communes ; la modernisation du réseau, avec des chantiers moins émetteurs de CO2. La distribution de gaz vert est donc immédiatement opérationnelle et compétitive. En soutenant cette filière, les collectivités font le choix d’une énergie renouvelable, locale et sobre, compatible avec leurs enjeux de transition... et leur budget. Des solutions concrètes pour accompagner les collectivités Rappelons que GRDF assure une mission de service public pour le compte des collectivités, qui sont propriétaires du réseau et en confient la prise en charge à l’entreprise via un contrat de concession. Afin de décarboner leurs territoires, les collectivités franciliennes cherchent des alternatives efficaces pour leurs bâtiments publics (écoles, hôpitaux, équipements sportifs...). GRDF en Île-de-France les accompagne dans la mise en place de solutions à la fois simples, locales et efficaces, comme la pompe à chaleur hybride (PAC). Produite localement, la pompe à chaleur hybride consomme jusqu’à 40 % d’énergie en moins qu’une chaudière classique, sans nécessiter de refonte complète des installations. Concernant les émissions de CO2, les économies peuvent aller jusqu’à 70 % d’émissions en moins, voire 90 % si son installation est combinée avec la contractualisation d’un contrat gaz vert. Un levier intéressant pour se rapprocher des exigences du Décret tertiaire et accélérer la transition énergétique. La pompe à chaleur hybride est une solution accessible, adaptée à tous les bâtiments du tertiaire et compatible avec le gaz vert. Comment fonctionne cet équipement bi-énergie ? La pompe à chaleur hybride combine deux sources d’énergie : une pompe à chaleur électrique, qui récupère la chaleur présente dans l’air extérieur pour chauffer ; une chaudière gaz à très haute performance énergétique (THPE), qui prend le relais en cas de besoin. Elle s’adapte aux besoins des bâtiments publics, mais aussi à la météo, pour toujours choisir l’énergie la plus efficace. Les collectivités consomment mieux, moins... et local. Résultat : une consommation optimisée, une facture allégée et une réduction des émissions de CO2. Une filière locale en plein essor Le gaz vert est déjà une réalité en Île-de-France. Il est produit à partir de déchets agricoles, de biodéchets ou de boues de stations d’épuration, via la méthanisation. L’objectif d’ici 2030 est de produire 5 TWh localement. Le développement de la filière des gaz verts est crucial pour renforcer la souveraineté énergétique de la région. GRDF prépare activement son réseau Le réseau gazier bénéficie déjà d’infrastructures adaptées à cette transition, sans transformation majeure. Les investissements se concentrent principalement sur deux axes : le raccordement des unités de méthanisation pour que le gaz vert soit distribué au sein des communes ; la modernisation du réseau, avec des chantiers moins émetteurs de CO2. La distribution de gaz vert est donc immédiatement opérationnelle et compétitive. En soutenant cette filière, les collectivités font le choix d’une énergie renouvelable, locale et sobre, compatible avec leurs enjeux de transition... et leur budget. Les chiffres clés du gaz vert en Île-de-France 61 sites injecteurs de biométhane , dont 47 sur le réseau exploité par GRDF. 1,2 TWh/an de production , équivalent de 310 000 logements neufs ou 4 950 bus roulant au bioGNV. 5 TWh/an visés à horizon 2030. 70 % des bus d’Île-de-France Mobilités rouleront au bioGNV d’ici 2029. Un réseau déjà adapté pour distribuer du gaz vert.

  • « Les PME au service de la construction d’une France moderne et connectée »

    Dans le paysage complexe et ambitieux des grands projets d’infrastructure en France, Prunières apporte une réponse complète aux majors du BTP. Ils ont fait leurs armes sur les chantiers du Grand Paris Express et proposent désormais un service global, de l’évacuation des terres au transport des voussoirs, pour la ligne C du métro de Toulouse et, prochainement, le tunnel Lyon-Turin. « Il ne suffit pas d’avoir le bon matériel, il faut aussi comprendre les exigences d’un tunnelier. » Pour Nicolas Prunières, dirigeant de la PME familiale du même nom, l’enjeu de l’acheminement des voussoirs, dont l’entreprise s’est désormais fait une spécialité, est simple : livrer, sans interruption, des dizaines de milliers d’unités aux machines qui creusent les souterrains du futur. Initialement basée en Occitanie, c’est la troisième génération de l’entreprise familiale qui ouvre les portes de l’Île-de-France et de l’Aquitaine, avec toujours la même exigence pour répondre aux contraintes des chantiers des majors du BTP. En développant une compétence dédiée au transport des voussoirs, Prunières devient un partenaire des grands groupes du BTP – Vinci, Bouygues, Eiffage, Demathieu Bard ou Guintoli – sur les opérations les plus emblématiques du pays. « Ce que recherchent les donneurs d’ordre, c’est une réponse globale, réactive, fiable. Nous apportons une organisation capable d’assurer le bon déroulement des travaux dans des contextes urbains parfois très contraints », souligne Anne Prunières, dirigeante du groupe. Un savoir-faire de niche au service des tunneliers Les voussoirs, anneaux de béton armé qui composent la structure interne des tunnels, sont produits en amont dans des usines de préfabrication, puis transportés jusqu’aux puits d’accès des tunneliers. Massifs, fragiles, normés au millimètre près, ces éléments nécessitent une logistique sur mesure. « Le tunnelier ne s’arrête jamais : il progresse de plusieurs mètres par jour, 24 heures sur 24. C’est à nous d’alimenter cette cadence sans rupture », explique Nicolas Prunières. Pour cela, l’entreprise s’appuie sur une flotte adaptée, des chauffeurs qualifiés et une organisation méticuleuse. Le chantier du métro de Toulouse, notamment sur la future ligne C, constitue aujourd’hui un cas d’école. Longue de 27 kilomètres, cette ligne mobilise six tunneliers – dont plusieurs réutilisés après les travaux du Grand Paris Express – et nécessite l’acheminement de dizaines de milliers de voussoirs dans un tissu urbain dense. Prunières assure la coordination entre les sites de production et les entrées de tunnel. Une montée en puissance en Île-de-France Dans le Grand Paris Express, Prunières a participé au transport de matériaux excavés et de parois moulées. L’année 2025 marque un nouveau cycle de chantiers avec la relance de la ligne 15 ouest, où les contrats de conception-réalisation ouvrent la voie à de nouveaux partenariats. En s’associant aux majors sur ces projets, la PME confirme sa capacité à répondre aux enjeux complexes dans des délais courts. « Nous sommes une entreprise à taille humaine, mais capable de monter en charge très rapidement, avec une organisation souple et résiliente », insiste Anne Prunières. Les PME, partenaires stratégiques des majors La réussite de Prunières illustre plus largement le rôle clé des PME françaises dans la conduite des grands projets sur le territoire national. Réactives, agiles, ancrées territorialement, ces entreprises familiales s’intègrent dans les chaînes de valeur portées par les majors. Avec près de 3,8 millions de PME en France, représentant 99 % du tissu économique, c’est une force de frappe industrielle et logistique que les donneurs d’ordre sollicitent de plus en plus. « Ces collaborations sont basées sur la confiance et sur la capacité à tenir nos engagements, même dans des contextes d’incertitude ou de crise », souligne Anne Prunières. Une ambition renouvelée Alors que les chantiers du Grand Paris Express redémarrent, que le Lyon-Turin s’accélère et que d’autres projets émergent, Prunières confirme son ambition : devenir un acteur de confiance pour les infrastructures de demain. Avec, en ligne de mire, la capacité à proposer une offre intégrée — transport, location d’engins, coordination des flux — au service des plus grands défis techniques du pays. Deux exemples hors Île-de-France Métro de Toulouse (ligne C) Transport de voussoirs pour plusieurs tunneliers, coordination entre les sites de préfabrication et les puits urbains. Livraison en flux tendu sur 22 km de tunnel. Tunnel Lyon-Turin (section transfrontalière) Prunières mobilise des ensembles adaptés pour le transport de 100 000 voussoirs produits à La Chapelle (Savoie). Des tests ont été réalisés au printemps 2025.

  • « La QHSE est un outil de performance globale »

    Damien Le Fur, directeur QHSE de Rekeep France, défend une approche intégrée de la qualité, de la sécurité, de l’environnement et des conditions de travail. À l’heure où les chantiers du Grand Paris se multiplient, il détaille comment son entreprise s’adapte et innove pour conjuguer performance opérationnelle, santé des collaborateurs et décarbonation. Damien Le Fur. Rekeep est encore peu connue en France. Pouvez-vous en rappeler l’identité et les grands métiers ? Rekeep est un groupe italien historiquement implanté dans les services aux bâtiments. En France, nous connaissons une forte accélération depuis quelques années, en particulier dans les métiers de la propreté. Nos deux grands domaines d’intervention sont, d’une part, les services aux transports (nettoyage de gares, bus, rames de métro ou de tramway) et, d’autre part, les établissements hospitaliers. L’hôpital Cochin, avec l’Hôtel-Dieu et la maternité Port-Royal, est notre dernier grand contrat et une vraie vitrine. L’entreprise est en croissance rapide et c’est dans ce contexte que j’ai été recruté pour structurer la stratégie QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement). Quel lien établissez-vous entre cette dynamique et les projets du Grand Paris ? Le Grand Paris génère naturellement de nouvelles opportunités commerciales : de nouvelles gares, de nouveaux flux, donc potentiellement de nouveaux marchés pour nous. Mais, au-delà de l’aspect business, ce sont les effets systémiques qui comptent : la réduction des temps de trajet qu’offre le réseau améliorera concrètement la qualité de vie de nos collaborateurs. Aujourd’hui, un agent qui doit faire Nanterre–Saint-Denis met un temps fou. Demain, ce sera bien plus simple, ce qui facilitera aussi le remplacement en cas d’absence et renforcera l’agilité de nos équipes. Cette transformation nourrit notre réflexion organisationnelle. Comment définissez-vous votre mission QHSE ? Je pilote trois grands chantiers : la qualité de service (et donc la satisfaction client), la sécurité et la santé au travail, et enfin la stratégie environnementale. Sur la qualité, il s’agit d’unifier nos pratiques à l’échelle nationale, de bâtir un système documentaire homogène, de mettre en place des processus orientés amélioration continue. Sur la sécurité, je coordonne les actions de prévention. Pour l’environnement, nous travaillons sur notre impact carbone, notre flotte, nos produits, nos matériels. La QHSE est un outil de performance globale au service de nos agents comme de nos clients. Quelles actions concrètes avez-vous engagées ces derniers mois ? Plusieurs projets importants sont en cours. Nous avons notamment déployé à l’hôpital Cochin un procédé de nettoyage à l’eau pure, sans produits chimiques, sur certaines zones, ce qui réduit à la fois l’impact environnemental et l’exposition des agents à la chimie. C’est un exemple très concret de notre démarche QSE croisée : qualité, santé et environnement en synergie. Nous avons aussi lancé un programme de prévention des troubles musculo-squelettiques (TMS), en collaboration avec un cabinet spécialisé. Ce projet prend en compte la spécificité de nos métiers – nettoyage en milieu ferroviaire, travail de nuit, postures contraignantes – et inclut des expérimentations, comme les tests d’exosquelettes. Justement, ces innovations sont-elles bien acceptées sur le terrain ? Il y a toujours une phase d’appropriation. Mais nous testons avec pragmatisme. Un exemple : dans certaines stations de métro, le nettoyage des parois carrelées nécessite des mouvements répétitifs à hauteur d’épaule. Nous testons un exosquelette sur ce type de tâche, pour mesurer les gains en termes de fatigue et de prévention des TMS. Ce sont des expérimentations à la croisée de l’innovation et du dialogue avec les équipes de terrain. En quoi votre fonction croise-t-elle les enjeux de qualité de vie au travail ? Le QHSE ne remplace pas la fonction RH, mais nos actions conjointes QHSE/RH contribuent à l’amélioration de la QVCT. Nous agissons sur la formation à la sécurité, la prévention, le choix de matériel ergonomique ou encore les solutions de mobilité. La qualité de vie au travail est intégrée à notre réflexion, au même titre que la satisfaction client. C’est aussi un levier d’attractivité pour nos métiers, souvent méconnus ou sous-valorisés. Et sur la décarbonation ? Nous agissons sur plusieurs fronts. Notre flotte de véhicules est progressivement électrifiée et nous optons aussi pour des véhicules reconditionnés. Nous avons une réflexion identique sur le matériel avec le reconditionné/seconde main. Nous avons par exemple remplacé des appareils thermiques par des appareils électriques (nettoyeurs haute pression). Nous réduisons également l’usage de produits chimiques. Notre rôle, c’est aussi de faire des choix responsables, de conseiller nos clients et d’embarquer nos équipes dans cette transition. Vous avez rejoint Rekeep récemment. Quelle culture d’entreprise y avez-vous trouvée ? Une volonté claire de la direction générale d’investir sur la QHSE et la RSE comme leviers de transformation. Ce que je trouve différenciant, c’est cette compréhension sincère que ces enjeux ne sont pas seulement des obligations, mais des facteurs de performance, de valorisation de nos métiers et de fidélisation des équipes. C’est ce qui m’a convaincu de rejoindre le projet. Rekeep en France Acteur majeur des services aux bâtiments et infrastructures, Rekeep France est une filiale du groupe italien éponyme. En forte croissance, Rekeep France se spécialise dans les services de propreté pour les transports (RATP, gares, matériel roulant) et les établissements de santé (hôpitaux, maternités...). Son développement s’accompagne d’un engagement structuré en matière de qualité, d’hygiène, de santé et d’environnement (QHSE), au service de ses collaborateurs et de ses clients.

  • "Être promoteur, c'est être au service de la vision de l'élu local"

    Christophe Afonso, cofondateur de Yuman Immobilier, assume une approche fondée sur l’écoute des élus et la co-construction des projets. Réactivité, proximité et ancrage local : dans un contexte de défiance envers l’acte de bâtir, il défend un urbanisme partenarial, pragmatique et engagé. Michel Nguy, William Bion, Christophe Afonso, dirigeants de Yuman Immobilier. Vous insistez sur l’importance du dialogue avec les élus. Pourquoi ? Parce que ce sont eux qui portent les projets de territoire. Chez Yuman, on ne force jamais une opération. Si un maire veut 100 logements familiaux, on ne lui impose pas une résidence étudiante de 200 unités. Notre rôle n’est pas de faire du « produit », mais d’accompagner une vision municipale. Ce que nous faisons, nous le faisons toujours à la demande, en réponse à un besoin clairement formulé. Et ce besoin, personne ne le porte mieux qu’un élu local. Comment se déroule concrètement cette écoute ? Certains maires viennent spontanément nous voir, attirés par nos engagements extra-immobiliers – comme notre fondation ou nos actions sociales. D’autres, nous les rencontrons sur le terrain. Dans tous les cas, on prend le temps : deux ou trois rendez-vous pour comprendre leurs priorités, leur manière de travailler. Ensuite, seulement, on explore les opportunités foncières, si – et seulement si – on a une commande claire de la Ville. Cette posture s’explique-t-elle aussi par la taille de votre structure ? Oui, notre modèle repose sur la réactivité et la proximité. Chez nous, le maire n’a qu’un interlocuteur : moi. Il a mon numéro direct. Et s’il m’appelle un samedi matin pour un trottoir mal nettoyé, à 9 h 30, le problème est réglé. Cette relation de confiance ne s’invente pas. Elle se construit dans la durée, sur la base d’un engagement mutuel. On préfère marger un peu moins sur une opération, mais faire un projet utile, accepté et durable. L’année écoulée a été difficile pour le secteur. Comment l’avez-vous traversée ? Paradoxalement, c’est l’une de nos années les plus prolifiques. Pourquoi ? Parce que les grands groupes, avec leurs frais fixes énormes, ont ralenti ou stoppé leur développement. Nous, plus petits, plus agiles, avons pu occuper le terrain. Et comme nous avons renouvelé des opérations dans des villes où nous avions déjà travaillé, la notoriété et la confiance ont joué en notre faveur. Gabriela Milicevic et Cindy Dino, directrice et directrice adjointe du Développement chez Yuman Immobilier. Quelle est votre lecture des tensions actuelles sur le logement en Île-de-France ? Il faut comprendre les élus. Construire, c’est s’exposer. Dès qu’un immeuble sort de terre, on entend parler de vis-à-vis, de bétonisation, de clientélisme... Certains maires préfèrent ne rien faire plutôt que de prendre le risque politique d’un projet mal perçu. Or, un mandat de six ans est très court : un programme immobilier met souvent quatre ans à sortir. Un mauvais choix peut coûter une réélection. Comment améliorer l’acceptabilité des projets ? En donnant aux élus les moyens d’assumer l’acte de bâtir. Aujourd’hui, construire rapporte peu à la commune : quelques taxes d’urbanisme et beaucoup de dépenses supplémentaires pour les équipements publics. Il faut rééquilibrer. Les projets doivent s’inscrire dans un cadre global : une crèche en pied d’immeuble, une maison médicale, une supérette, un équipement qui manquait. C’est ce que nous proposons : bâtir en étant utile. En devenant, d’une certaine manière, le service promotion de la commune. Vous êtes aussi engagé dans le Club des Acteurs du Grand Paris. Que vous inspire ce territoire ? Le Grand Paris est un projet essentiel. À Paris, le maillage de transports est excellent. Mais, entre banlieues, c’est parfois un désert. Tu veux aller de Nanterre à Bondy ? Tu mets une heure, alors que tu es à 10 kilomètres. Le Grand Paris Express change la donne. Il crée du lien, du potentiel, de l’attractivité. Il répare aussi des inégalités territoriales anciennes. Quelles sont vos convictions architecturales ? J’aime ce qui est néo-contemporain, avec des matériaux pérennes comme la pierre. Mais je fais toujours passer l’adaptation au territoire avant mes préférences personnelles. Certaines villes appellent du classique, d’autres du plus audacieux. L’important, c’est que l’élu ait la main sur l’architecture, les entreprises, la programmation. Nous, on propose, mais on ne s’impose jamais. Yuman Immobilier Créée par Christophe Afonso et Michel Nguy, Yuman Immobilier est une société de promotion indépendante fondée sur la proximité, la réactivité et l’utilité sociale. L’entreprise conçoit des projets à taille humaine, exclusivement en partenariat avec les collectivités locales. Son engagement va au-delà de la seule construction : mécénat, bourses d’études, soutien à des jeunes méritants... Elle revendique une approche « cousue main », au service de la ville et de ceux qui la font.

  • "La dynamique économique reste solide"

    L’Agence Roissy Développement assure la promotion de la communauté d’agglomération de Roissy Pays de France, composée de 42 communes allant de l’est du Val-d’Oise à l’ouest de la Seine-et-Marne. L’aéroport de Roissy est au centre d’un pôle économique. Quelles sont les caractéristiques du tissu économique local ? La présence de Paris–CDG (1er aéroport de l’Union européenne et hub européen en termes de fret) ainsi que celle du Bourget (1er aéroport européen pour l’aviation d’affaires) rendent notre territoire très attractif. Nous représentons plus d’un tiers du PIB régional grâce aux 30 000 entreprises implantées, des TPE/PME jusqu’aux majors comme Air France, groupe ADP, Fedex International ou encore Volkswagen Group France. Ces chiffres reflètent incontestablement une solide dynamique économique malgré le contexte complexe que nous connaissons depuis plusieurs années. Comment ce tissu économique évolue-t-il depuis la pandémie de Covid-19 ? À la suite du ralentissement des activités historiques de notre territoire (transport aérien de passagers, événementiel, hôtellerie-restauration) induit par la crise Covid, la communauté d’agglomération et son agence de développement économique Roissy Dev ont souhaité porter une réflexion sur une diversification des secteurs d’activité afin de limiter notre dépendance à notre forte spécialisation dans le secteur de l’aérien. En 2022, nous avons mené une étude de diversification économique qui a permis d’identifier cinq filières stratégiques sur lesquelles nous portons désormais une attention toute particulière : la santé, l’écoconstruction, l’agroalimentaire et, bien entendu, l’aéronautique et l’événementiel. Cette stratégie de diversification n’a pas pour objectif d’abandonner nos secteurs historiques, mais plutôt de créer de nouvelles perspectives d’évolution pour notre territoire. Un processus qui prendra du temps. Comment cette dynamique profite-t-elle au territoire et à ses habitants ? La dynamique économique du territoire profite très clairement à ses usagers, que ce soient les entreprises ou les habitants. Pour preuve, nous avons observé une hausse de l’emploi de 13 % sur les 10 dernières années, avec désormais près de 280 000 emplois sur le territoire. En conséquence, ces emplois, maintenus pour certains et créés pour d’autres, obligent le territoire à se moderniser et à renforcer les services à destination des habitants, des entreprises et de leurs salariés, que ce soit sur le plan économique, social, sociétal ou environnemental.

  • « Construisons ensemble une nouvelle culture du projet urbain »

    Pour sortir de la crise du logement, David Laurent, directeur général de Kaufman & Broad, propose de revenir à une véritable politique de l’aménagement du territoire, de donner aux collectivités les moyens et l’envie de construire, tout en accompagnant la transformation écologique du territoire. Quels sont aujourd’hui les freins à la production de logements en Île-de-France ? Les principaux freins sont l’absence de politique d’aménagement du territoire, l’inflation et la complexification des règlementations et normes ainsi que l’absence d’incitation pour les élus à construire et, à l’inverse, une prime à l’immobilisme. La crise du logement est nationale, mais les décisions sont locales. Ce sont les maires qui signent les permis de construire. Il faut impérativement restaurer une relation de confiance entre l’État et les élus locaux. Cela veut dire redonner aux collectivités la possibilité de gérer leur autofinancement. Par ailleurs, trop souvent, construire est perçu comme une menace, alors que c’est l’unique voie pour préserver la vitalité de nos territoires. On ne peut pas vouloir garder une école ouverte sans accueillir de nouvelles familles. Il faut également faire confiance aux opérateurs et construire ensemble une nouvelle culture du projet urbain. Comment produire plus sans compromettre les objectifs climatiques ? Chez Kaufman & Broad, nous pensons qu’il est possible de construire plus et mieux. Nous avons depuis plusieurs années amorcé la transition vers la construction très bas carbone. Nous concevons des quartiers pensés pour la sobriété énergétique et la mixité des usages propice à la ville du quart d’heure et au développement des mobilités douces, à proximité de transports en commun. Nous concevons des immeubles plus compacts, mieux isolés, équipés de systèmes de production de chaud décarbonés, ce qui nous permet d’atteindre la RE 2031  lorsque la configuration du terrain est bonne. Nous incitons vivement nos partenaires industriels pour qu’ils maintiennent le rythme de décarbonation des composants de l’immeuble (aciers, ciment, second œuvre...) et généralisons l’emploi de matériaux biosourcés. Si nous pouvions remplacer 30 % du parc de logements francilien par les logements neufs que nous construisons, nous réduirions de 80 % les émissions carbone de ces logements sur un cycle de vie. Croyez-vous à la transformation de bureaux en logements ? Nous avons déjà démontré que la transformation de bureaux en logements est possible, à travers plusieurs projets emblématiques dans le Grand Paris, à condition de bénéficier d’un accompagnement adapté de la part des collectivités et de délais de traitement compatibles avec les réalités opérationnelles. Pour autant, cette solution ne pourra répondre qu’en partie à la crise actuelle. Le gisement de bureaux transformables reste limité par des contraintes techniques, économiques ou d’usage, et ne permettra pas à lui seul de combler le déficit de logements en Île-de-France. C’est donc un complément utile, mais qui ne saurait se substituer à une politique plus large, cohérente et incitative en faveur de la construction de logements neufs. En somme, il faut activer tous les leviers disponibles, et c’est bien la combinaison de la transformation, de la densification maîtrisée et de projets urbains ambitieux qui nous permettra de relever le défi.

  • "Le modèle français de financement de l'eau est à bout de souffle"

    Marc Bonnieux, directeur général adjoint de SUEZ Eau France en charge de l’Île-de-France, s’inscrit dans la mouvance en faveur de la refonte du modèle de financement des services d’eau en France. Face au stress hydrique, à l’essor des polluants émergents et au renforcement de la réglementation dans un contexte de changement climatique et de préoccupations croissantes des usagers, SUEZ déploie des solutions innovantes en lien étroit avec les collectivités locales. Comment se structure l’activité de SUEZ Eau dans la région Île-de-France ? Nous sommes présents sur l’ensemble du cycle de l’eau, de la captation jusqu’au traitement des eaux usées. En Île-de-France, nos 1 300 collaborateurs assurent la distribution de l’eau potable à près de 3 millions de Franciliens et le traitement des eaux usées. Nous opérons sur le terrain depuis plus de 130 ans. L’eau est aujourd’hui au cœur de nombreuses préoccupations : réchauffement climatique, sécheresse, polluants... Comment SUEZ y répond-il ? L’eau est sans doute l’un des premiers domaines à subir les effets du changement climatique : inondations, tempêtes, périodes de sécheresse prolongées... En même temps qu’ils impactent la qualité, ces phénomènes réduisent la disponibilité de la ressource et mettent en lumière l’apparition de stress hydriques à un niveau jusqu’ici inconnu en France. Et sur le plan réglementaire ? Nous entrons dans une nouvelle ère avec la transposition en droit français à venir de la Directive européenne Eaux Résiduaires Urbaines (DERU 2), la première depuis 1992, et une autre sur la qualité de l’eau potable. Ces évolutions réglementaires sont une bonne chose sur le plan environnemental et sociétal. Elles interviennent toutefois à un moment où la France accuse un retard important – de l’ordre de 15 milliards d’euros sur 5 ans – en matière d’investissement dans le renouvellement des infrastructures et des réseaux. À ce besoin d’investissement, il convient d’ajouter une enveloppe conséquente pour faire face aux défis de la transition écologique et aux pollutions du milieu. Que faudrait-il changer dans ce modèle ? Le modèle de financement repose aujourd’hui essentiellement sur les volumes consommés qui sont en décroissance du fait des programmes d’économies mis en œuvre pour réduire la pression sur la ressource. Or, les coûts des services d’eau sont fixes à hauteur de 90 %. Nous plaidons pour une plus grande part de l’abonnement dans la facture, afin de sécuriser les recettes des collectivités et des opérateurs, et donc de pouvoir assurer la résilience des services. Nous militons aussi pour une rémunération partiellement indexée sur des critères de performance : qualité de service, diminution des fuites, réduction des prélèvements dans la ressource... Enfin, il faudrait collectivement accepter qu’une hausse des tarifs est inévitable. Comment ces enjeux se déclinent-ils localement ? Nous avons été pionniers sur la réalimentation des nappes phréatiques avec nos usines du Pecq et de Flins-Aubergenville : l’eau de Seine est pompée pour recharger les nappes phréatiques via des bassins d’infiltration après décantation et filtration, afin de maintenir une réserve importante d’eau en qualité et en quantité, même en cas de sécheresse. Sur la qualité, nous travaillons depuis plusieurs années avec les agriculteurs franciliens, notamment dans les Yvelines, pour réduire l’utilisation des intrants agricoles. Nous avons mis en place un système de paiement pour services environnementaux (PSE)  afin d’accompagner les agriculteurs dans des pratiques plus durables. Et sur la qualité de l’eau ? Pour traiter l’eau potable, nos usines sont déjà équipées de traitements avancés, notamment au charbon actif, capables de traiter les micropolluants comme les pesticides ou les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS). Nous atteignons aujourd’hui 100 % de conformité réglementaire pour l’eau potable que nous distribuons. Quel rôle avez-vous joué dans l’amélioration de la qualité de la Seine ? C’est un chantier essentiel. Pour les Jeux olympiques, un travail de fond a été mené avec nos clients pour rendre la Seine baignable. SUEZ y contribue notamment via le pilotage en temps réel des réseaux d’assainissement, ce qui permet d’anticiper les épisodes pluvieux et d’éviter les rejets d’eaux usées dans le fleuve. À terme, il s’agit de pérenniser ces avancées. Comment agissez-vous pour réduire votre propre empreinte carbone ? En produisant une énergie locale et décarbonée. Certaines installations comme les stations de traitement des eaux usées, en digérant les boues issues de l’épuration, produisent du biogaz, transformé en biométhane. Ce biométhane est directement injecté dans le réseau de gaz public. Pour l’eau potable, le principal poste d’émission de CO2 est lié au chauffage de l’eau. Proposer des solutions pour réduire les consommations a donc un impact direct sur l’empreinte carbone globale du service. Enfin, notre centre international de recherche et d’innovation, le CIRSEE, basé en Île-de-France, travaille activement sur ces sujets. Daniel Cacheux, agriculteur à Flins-Aubergenville, partenaire de SUEZ « Ce contrat me permet de préserver l’eau sans pénaliser mon exploitation » « J’ai 80 % de mes terres dans une zone de captage. Grâce au PSE (paiement pour services environnementaux) mis en place avec SUEZ, je suis rémunéré si je réduis mes apports de pesticides. On allonge les rotations de cultures, on implante des prairies temporaires et on adapte nos pratiques. C’est une incitation à bien faire. Ce type de coopération permet de préserver la qualité de l’eau tout en respectant notre réalité d’agriculteur. C’est un vrai contrat gagnant-gagnant. »

  • "Notre force, c'est la diversité des métiers et l'agilité d'un groupe familial"

    À la tête du groupe Spirit depuis 2024, Arnaud Bekaert entend capitaliser sur l’ADN entrepreneurial d’une société immobilière de taille intermédiaire, très implantée en Île-de-France. Vous revendiquez une identité de groupe immobilier « diversifié ». Que recouvre ce terme ? C’est l’un de nos principaux marqueurs. Spirit est un acteur familial, créé il y a plus de 35 ans, qui intervient aujourd’hui dans trois grands métiers : la promotion résidentielle, la promotion tertiaire (via nos parcs d’activités) et la gestion d’actifs immobiliers.À cela s’ajoutent des activités complémentaires : maîtrise d’œuvre d’exécution, transformation d’actifs, développement de centrales photovoltaïques, gestion locative, édition de logiciel... Cette diversité nous permet de rester agiles, réactifs et de proposer des solutions globales à nos partenaires publics comme privés. En matière de parcs d’activités, vous êtes même leader national. Oui, avec 90 parcs réalisés, dont la majorité en Île-de-France. Spirit Entreprises conçoit, construit et commercialise ces ensembles destinés aux PME-PMI. Nous répondons à plusieurs besoins : la vente directe à des utilisateurs, la vente à des investisseurs ou le développement clés en main. Nous conservons aussi certains actifs par le biais de nos propres foncières ou de fonds gérés par notre société de gestion, agréée par l’AMF. L’innovation est aussi présente dans votre activité. Absolument. Par exemple, nous développons Spirit Energies, qui installe et exploite des centrales photovoltaïques sur les toitures de nos bâtiments. Nous avons déjà raccordé cinq mégawatts crête. Nous avons aussi lancé un logiciel de pilotage de projets immobiliers, Edifice, aujourd’hui diffusé sous licence. Ce sont des briques qui renforcent notre autonomie et notre capacité d’adaptation. Dans un contexte de crise immobilière, comment se porte votre groupe ? Spirit a enregistré en 2024 un chiffre d’affaires proche de 300 millions d’euros, pour 250 collaborateurs. Nous restons rentables et attractifs pour nos partenaires. C’est le fruit d’une culture de long terme, d’une gestion prudente et d’une diversification pensée comme un levier de résilience, pas comme un objectif en soi. Quel est votre regard sur le Grand Paris ? Le Grand Paris Express est un levier de transformation majeur. Il permet de révéler des territoires, d’en densifier d’autres et d’améliorer l’accessibilité des zones d’activités. C’est une chance pour les collectivités comme pour les entreprises. Spirit, un groupe immobilier indépendant aux multi-expertises Créé en 1988, Spirit est un groupe familial indépendant. Acteur de la promotion résidentielle, de la production de parcs d’activités, de la gestion d’actifs et de l’innovation énergétique, il compte 90 parcs d’activités réalisés , une foncière dotée de près de 500 M€ d’actifs  et des agences régionales en développement. Le groupe se positionne ainsi comme un opérateur agile, stable et ancré localement.

  • « Nous nous engageons dans des projets concrets, au service des territoires »

    Depuis 2023, Théophile Morelli pilote l’activité de promotion immobilière de RATP Solutions Ville. Une mission stratégique au sein de cette filiale du groupe RATP, qui entend faire de la fabrique urbaine un levier de transition écologique et de création de valeur pour les territoires. Pourquoi la RATP développe-t-elle aujourd’hui une activité de promotion immobilière ? Historiquement, le groupe RATP cédait les terrains devenus obsolètes ou inexploités à des promoteurs privés. Désormais, avec RATP Solutions Ville, il s’agit d’aller au-delà de la seule valorisation foncière, en participant pleinement à la réalisation des projets immobiliers. Nous devenons co-promoteurs, en accompagnant les opérations de bout en bout : conception, montage, suivi des chantiers. Cela nous permet de mieux défendre les intérêts du Groupe et de garantir l’intégration urbaine, sociale et environnementale des projets. Quels types de projets pilotez-vous aujourd’hui ? Nous avons deux chantiers en cours et venons d’accompagner la direction de l’Immobilier du Groupe dans le lancement de deux nouvelles consultations, l’une à Bagneux pour un programme d’activités, l’autre dans le 20e arrondissement de Paris pour un projet de 80 logements, adossé à un nouvel atelier de maintenance de métro (Belgrand Saint-Fargeau). Nous sommes également co-promoteurs de la réhabilitation de l’ancien siège de l’AP-HP, face à l’Hôtel-de-Ville, avec nos partenaires BNP Paribas Real Estate et Apsys. Ce projet emblématique, nommé « Les Arches Citoyennes », alliera bureaux, logements sociaux et centrale des mobilités – un espace de services urbains dédié à la pratique du vélo, géré par RATP Solutions Ville. Votre périmètre d’intervention reste-t-il cantonné au foncier RATP ? Non, notre ambition est d’intervenir également en dehors du patrimoine RATP. Nous répondons à des appels à projets aux côtés d’acteurs traditionnels, en apportant une valeur ajoutée singulière : notre ancrage territorial, la capacité à intégrer du logement social via notre bailleur RATP Habitat et l’expertise de nos autres filiales en matière de mobilités, d’énergie ou de logistique urbaine. Nous assumons un rôle actif dans les projets, au-delà d’une simple présence institutionnelle. Quel est le profil type des projets que vous recherchez ? Nous ciblons des opérations complexes, à dominante résidentielle, mais avec une forte mixité d’usages : services urbains, logistique, équipements. Le cœur de notre champ d’action reste Paris et la petite couronne, en cohérence avec le maillage historique de la RATP. Notre présence est particulièrement pertinente dans les projets urbains mixtes, là où nous pouvons conjuguer les compétences de l’ensemble du Groupe. Comment intégrez-vous les impératifs écologiques dans vos projets ? Nous appliquons la charte de l’immobilier durable de la RATP, qui s’imposera à tous les projets menés par RATP Solutions Ville. Nous nous inscrivons pleinement dans la trajectoire climat du Groupe, avec des exigences élevées en matière de construction bas carbone, de réemploi des matériaux, de sobriété foncière. En sites urbains denses, l’enjeu est de combiner la réindustrialisation et la modernisation de certains sites avec la création de logements, d’espaces publics ou d’équipements partagés. C’est tout le sens de notre action : inventer une ville plus sobre, plus accessible et plus fonctionnelle. Théophile Morelli, un professionnel engagé dans la fabrique urbaine de demain Diplômé de l’ESTP, formé à la conduite de travaux au Canada, Théophile Morelli a fait ses armes chez Demathieu Bard Immobilier, avant de rejoindre RATP Solutions Ville en 2023 pour y prendre la tête de l’activité promotion immobilière. Ce passionné d’urbanisme coordonne aujourd’hui le développement de projets complexes en Île-de-France, sur des fonciers RATP ou dans le cadre d’appels à projets. Entre montage juridique, dialogue avec les collectivités et coordination technique, il incarne une nouvelle génération de promoteurs engagés, soucieux d’intégrer les enjeux sociaux et climatiques à la construction de la ville. « Le promoteur, dit-il, est un chef d’orchestre. Il faut trouver la bonne harmonie entre les usages, les équilibres économiques et l’intérêt général. » RATP Solutions Ville, un opérateur urbain intégré au service des territoires Filiale du groupe RATP dédiée aux services urbains, RATP Solutions Ville rassemble les expertises complémentaires de quatre entités historiques : RATP Habitat, RATP Real Estate, RATP Connect et RATP Capital Innovation. Sa mission : accompagner la transition écologique des villes en proposant des solutions intégrées en immobilier, télécoms, énergie, logistique et nouvelles mobilités. Co-promoteur de projets urbains complexes, gestionnaire de réseaux de fibre et de froid urbain, opérateur d’espaces logistiques ou de services vélos, RATP Solutions Ville incarne une nouvelle approche de la fabrique de la ville, au croisement des enjeux de mobilité, de sobriété et de proximité.

  • Data centers : anticiper pour mieux raccorder

    Alors que les projets de data centers se multiplient en Île-de-France, RTE anticipe leurs besoins croissants en électricité et prépare leur arrivée. Vivien Molinengo, responsable des affaires publiques de RTE dans la région, revient sur cette dynamique et sur les actions mises en place pour organiser, avec les territoires concernés, leur accueil. Pourquoi observe-t-on un tel engouement pour les data centers en Île-de-France ? L’Île-de-France concentre aujourd’hui la majorité des demandes de raccordement de data centers reçues par RTE en France. Ce n’est pas un hasard : la région dispose d’infrastructures de télécommunication de premier plan, d’un tissu économique dense et d’ambitions en matière d’innovation et de numérique, comme l’illustre le projet du plateau de Saclay. À ce jour, 5 data centers sont raccordés au réseau de transport d’électricité en Île-de-France. Une trentaine d’autres sont en cours de raccordement et autant à l’étude. Cela montre à quel point la dynamique est forte et touche désormais l’ensemble du territoire francilien, y compris des départements jusqu’ici peu concernés, comme la Seine-et-Marne. Face à cette demande, quels sont les enjeux pour le réseau électrique ? L’enjeu est clair : dans notre rôle de raccordeur et compte tenu des objectifs publics en matière de décarbonation, de réindustrialisation et de souveraineté numérique, il s’agit d’accueillir, dans les meilleures conditions et avec la meilleure qualité de service possible, tout nouvel utilisateur du réseau qui en fait la demande à RTE, dont les data centers. Concrètement, que met RTE en place pour répondre de façon efficace à cette dynamique ? Nous avons notamment lancé une démarche innovante de mutualisation dans le sud-est francilien, sur une zone à cheval entre l’Essonne et la Seine-et-Marne. L’idée est de ne plus traiter les demandes les unes à la suite des autres, mais de concevoir d’emblée une architecture électrique globale pour accueillir l’ensemble des projets à venir. Une telle mutualisation doit améliorer l’efficacité du réseau, raccourcir certains délais de raccordement et limiter la gêne pour les territoires en phase travaux. Par ailleurs, nous avons co-réalisé une étude avec l’Institut Paris Region afin d’identifier des zones qui seraient pertinentes pour accueillir des data centers, en croisant notamment des critères électriques et relatifs au foncier. Ce travail se poursuit avec les services de l’État pour aboutir à une véritable stratégie régionale d’accueil. Cette dynamique est-elle compatible avec l’objectif de décarbonation ? Un des atouts de la France, c’est que la production d’électricité y est abondante et à 95 % décarbonée. À ce titre, implanter des data centers ici est plus vertueux que dans d’autres pays fortement émetteurs de CO2, sans oublier l’importance stratégique de la souveraineté numérique. Enfin, la question de la contribution potentielle du numérique à la décarbonation reste ouverte, comme l’a souligné France Stratégie dans une note d’analyse de 2024. Quoi qu’il en soit, les études prévisionnelles de RTE à moyen terme prennent en compte ces nouveaux besoins électriques et notre rôle en la matière sera de garantir que le réseau de transport d’électricité réponde à toutes les demandes au meilleur coût pour la collectivité et avec le moins d’impacts pour l’environnement.

  • "Construire durablement : c'est le défi que nous portons"

    3 questions à Alain Girard, Directeur général, Groupe Legendre Comment agissez-vous en faveur de la décarbonation sur les projets gros œuvre en Île-de-France ? Nous croyons au fait d’utiliser le bon matériau au bon endroit. Si notre champ d’action peut paraître limité sur les projets de gros œuvre seul, nous avons tout de même quelques options. Notamment le fait d’optimiser la quantité de béton nécessaire, grâce à nos ingénieurs experts en calcul de structure. Sur l’opération P17&Co (Paris 17e) , réalisée en partenariat avec le cabinet Hardel Le Bihan Architectes et pour le compte de BNP Paribas Real Estate, nous avons par exemple varianté la structure des parois des 5 niveaux de sous-sol de l’ouvrage. Nous avons ainsi économisé 790 mètres cubes de béton, soit un peu plus de 180 tonnes de CO2 . Nous nous intéressons également à la composition des bétons. Nous nous sommes ainsi associés à la société Hoffmann Green, pour expérimenter leur ciment décarboné sur le chantier de nos nouveaux bureaux de Villejuif (94), et nous poursuivons l’utilisation de centrales béton sur nos chantiers pour intégrer du laitier à la formulation dès que c’est possible. La mixité de matériaux, le biosourcé... Ces solutions sont-elles incontournables aujourd’hui pour une entreprise générale ? Nous savons intégrer le bois, la terre crue ou d’autres matériaux à faible empreinte carbone dans nos projets, nous savons adapter nos structures béton pour qu’elles se marient facilement avec du bois ou du métal... Il me semble que les nouveaux enjeux se situent dans l’optimisation de notre organisation sur le chantier. Le principe d’économie circulaire nous occupe beaucoup chez Legendre. Entre dépose sélective, réemploi, réutilisation, les équipes montent en compétences sur ces sujets. Sur le projet de construction de la résidence sociale Petite Pierre (Paris 11e) , la démarche a été challengée à tous les niveaux, des garde-corps au toit végétalisé, en passant par la réutilisation des luminaires, des vasques et des WC. Imaginé par Thibaut Robert Architectes & Associés pour le compte de l’Habitat Social Français, ce chantier offre une belle illustration de notre savoir-faire. La réhabilitation semble durable par définition. Qu’en est-il selon vous ? Les projets de réhabilitation constituent une véritable solution pour limiter l’impact de la construction sur notre environnement. La loi ZAN (Zéro artificialisation nette) nous amène à prolonger toujours plus le cycle de vie des bâtiments. Construire dès que possible sur du « déjà bâti », anticiper les transformations grâce à la réversibilité des usages, augmenter les capacités des ouvrages existants grâce à la surélévation bois sont autant d’options envisageables. C’est actuellement le cas rue du Bessin (Paris 15e) , dans le cadre de la réhabilitation et de la surélévation de trois niveaux d’un ancien centre d’hémodialyse pour en faire une résidence jeunes actifs de 80 logements et une crèche de 30 berceaux. Nous avançons main dans la main avec l’Atelier Téqui Architectes sur ce projet réalisé pour le compte d’Elogie-Siemp. La nécessaire réduction de l’empreinte carbone de la construction force la créativité et nous disposons aujourd’hui d’une vraie palette de solutions. C’est le défi que nous portons pour nos clients et pour la préservation de notre planète.

  • "Nous sommes devenus développeurs d'infrastructures critiques"

    Bulent Gunduz, directeur administratif et financier, co-fondateur de l’entreprise du bâtiment SBG Lutèce, explique la diversification de son activité vers les infrastructures numériques. Un véritable « changement d’échelle » pour un acteur de la promotion- construction qui ambitionne de devenir l’un des leaders français du développement de data centers verts. Vous êtes issu du secteur de la construction. Comment êtes-vous arrivé dans l’univers des data centers ? Il y a trois ans, face à la mutation profonde du secteur immobilier, j’ai décidé de prendre un virage stratégique vers l’innovation et les infrastructures numériques. Très vite, nous avons identifié un besoin croissant en France, à la croisée de la transition numérique, de la souveraineté technologique et de l’exigence environnementale. Quel a été votre premier projet concret dans ce domaine ? Nous avons développé un data center de 100 mégawatts dans l’Essonne sur un site stratégique. Ce projet, l’un des plus ambitieux d’Île-de-France, a été vendu à un groupe international spécialisé. Il illustre notre capacité à intervenir en tant qu’acteur global : conception, acquisition foncière, autorisations ICPE, raccordement électrique, jusqu’à la vente à l’exploitant. C’est un véritable changement d’échelle pour une société issue de la promotion-construction : nous sommes devenus développeurs d’infrastructures critiques. L’Île-de-France reste-t-elle un territoire prioritaire pour SBG Lutèce ? L’Île-de-France est notre berceau historique. Cette implantation locale nous permet de repérer rapidement des opportunités foncières adaptées aux data centers, en lien avec les besoins des opérateurs et des collectivités. Nous entretenons des relations de confiance avec de nombreux élus et techniciens territoriaux, ce qui facilite le dialogue, l’acceptabilité des projets et leur insertion dans les stratégies locales d’aménagement. Cette proximité institutionnelle est un atout décisif pour faire émerger des projets structurants dans des délais réalistes. Vous insistez sur l’aspect écologique. Pourquoi est-ce si important pour vous ? Parce que les infrastructures numériques ne peuvent plus se penser sans responsabilité environnementale. Tous nos projets intègrent systématiquement des dispositifs de réemploi énergétique, comme la valorisation de la chaleur fatale. Par exemple, notre data center dans l’Essonne permettra de chauffer une serre de 5 hectares – un réel modèle de synergie territoriale. L’objectif est double : réduire l’empreinte carbone tout en créant des bénéfices locaux. Nous voulons prouver que ces infrastructures peuvent être utiles à la collectivité, respectueuses de l’environnement et intégrées à leur territoire. Et pour SBG Lutèce, quelle est la suite ? Aujourd’hui, nous avons une équipe dédiée, formée aux enjeux spécifiques des data centers. Notre ambition est claire : devenir l’un des leaders français du développement de data centers verts, structurants pour les territoires. Nous croyons en une infrastructure numérique locale, performante et alignée avec les objectifs de neutralité carbone.

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