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"Être promoteur, c'est être au service de la vision de l'élu local"

  • timotheedulud
  • 14 sept.
  • 3 min de lecture

Christophe Afonso, cofondateur de Yuman Immobilier, assume une approche fondée sur l’écoute des élus et la co-construction des projets. Réactivité, proximité et ancrage local : dans un contexte de défiance envers l’acte de bâtir, il défend un urbanisme partenarial, pragmatique et engagé.


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Michel Nguy, William Bion, Christophe Afonso, dirigeants de Yuman Immobilier.


Vous insistez sur l’importance du dialogue avec les élus. Pourquoi ?


Parce que ce sont eux qui portent les projets de territoire. Chez Yuman, on ne force jamais une opération. Si un maire veut 100 logements familiaux, on ne lui impose pas une résidence étudiante de 200 unités. Notre rôle n’est pas de faire du « produit », mais d’accompagner une vision municipale. Ce que nous faisons, nous le faisons toujours à la demande, en réponse à un besoin clairement formulé. Et ce besoin, personne ne le porte mieux qu’un élu local.


Comment se déroule concrètement cette écoute ?


Certains maires viennent spontanément nous voir, attirés par nos engagements extra-immobiliers – comme notre fondation ou nos actions sociales. D’autres, nous les rencontrons sur le terrain. Dans tous les cas, on prend le temps : deux ou trois rendez-vous pour comprendre leurs priorités, leur manière de travailler. Ensuite, seulement, on explore les opportunités foncières, si – et seulement si – on a une commande claire de la Ville.


Cette posture s’explique-t-elle aussi par la taille de votre structure ?


Oui, notre modèle repose sur la réactivité et la proximité. Chez nous, le maire n’a qu’un interlocuteur : moi. Il a mon numéro direct. Et s’il m’appelle un samedi matin pour un trottoir mal nettoyé, à 9 h 30, le problème est réglé. Cette relation de confiance ne s’invente pas. Elle se construit dans la durée, sur la base d’un engagement mutuel. On préfère marger un peu moins sur une opération, mais faire un projet utile, accepté et durable.


L’année écoulée a été difficile pour le secteur. Comment l’avez-vous traversée ?


Paradoxalement, c’est l’une de nos années les plus prolifiques. Pourquoi ? Parce que les grands groupes, avec leurs frais fixes énormes, ont ralenti ou stoppé leur développement. Nous, plus petits, plus agiles, avons pu occuper le terrain. Et comme nous avons renouvelé des opérations dans des villes où nous avions déjà travaillé, la notoriété et la confiance ont joué en notre faveur.


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Gabriela Milicevic et Cindy Dino, directrice et directrice adjointe du Développement chez Yuman Immobilier.


Quelle est votre lecture des tensions actuelles sur le logement en Île-de-France ?


Il faut comprendre les élus. Construire, c’est s’exposer. Dès qu’un immeuble sort de terre, on entend parler de vis-à-vis, de bétonisation, de clientélisme... Certains maires préfèrent ne rien faire plutôt que de prendre le risque politique d’un projet mal perçu. Or, un mandat de six ans est très court : un programme immobilier met souvent quatre ans à sortir. Un mauvais choix peut coûter une réélection.


Comment améliorer l’acceptabilité des projets ?


En donnant aux élus les moyens d’assumer l’acte de bâtir. Aujourd’hui, construire rapporte peu à la commune : quelques taxes d’urbanisme et beaucoup de dépenses supplémentaires pour les équipements publics. Il faut rééquilibrer. Les projets doivent s’inscrire dans un cadre global : une crèche en pied d’immeuble, une maison médicale, une supérette, un équipement qui manquait. C’est ce que nous proposons : bâtir en étant utile. En devenant, d’une certaine manière, le service promotion de la commune.


Vous êtes aussi engagé dans le Club des Acteurs du Grand Paris. Que vous inspire ce territoire ?


Le Grand Paris est un projet essentiel. À Paris, le maillage de transports est excellent. Mais, entre banlieues, c’est parfois un désert. Tu veux aller de Nanterre à Bondy ? Tu mets une heure, alors que tu es à 10 kilomètres. Le Grand Paris Express change la donne. Il crée du lien, du potentiel, de l’attractivité. Il répare aussi des inégalités territoriales anciennes.


Quelles sont vos convictions architecturales ?


J’aime ce qui est néo-contemporain, avec des matériaux pérennes comme la pierre. Mais je fais toujours passer l’adaptation au territoire avant mes préférences personnelles. Certaines villes appellent du classique, d’autres du plus audacieux. L’important, c’est que l’élu ait la main sur l’architecture, les entreprises, la programmation. Nous, on propose, mais on ne s’impose jamais.


Yuman Immobilier


Créée par Christophe Afonso et Michel Nguy, Yuman Immobilier est une société de promotion indépendante fondée sur la proximité, la réactivité et l’utilité sociale.

L’entreprise conçoit des projets à taille humaine, exclusivement en partenariat avec les collectivités locales. Son engagement va au-delà de la seule construction : mécénat, bourses d’études, soutien à des jeunes méritants... Elle revendique une approche « cousue main », au service de la ville et de ceux qui la font.

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