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  • Commissaires de justice : sécurité juridique et immobilière des collectivités

    Interview de Benoit Santoire, président de la Chambre nationale des commissaires de justice. La profession de commissaire de justice existe officiellement depuis juillet 2022. Quel bilan tirez-vous de ces 3 dernières années ? Trois ans après cette naissance, nous consolidons notre offre de services d’une nouvelle profession experte en matière de preuve et de protection juridique. Protecteurs des propriétaires, pour lesquels l’encaissement d’un loyer peut être une source de revenu essentielle, ou soutiens des entreprises, dont la trésorerie est parfois menacée par les impayés, tout en préservant les droits de toutes les parties, les commissaires de justice peuvent procéder également au recouvrement amiable, encadrer une médiation judiciaire et conventionnelle, mais aussi, en dernier recours, après décision de justice, effectuer des actions de recouvrement judiciaire. Syndic de copropriété et administrateur de biens au service des particuliers, des entreprises ou des collectivités, c’est une profession qui excelle tout autant dans la matérialisation de la preuve. Les commissaires de justice peuvent donc aussi accompagner les collectivités dans la gestion de leur patrimoine immobilier ? Tout à fait. Nous sommes autorisés, en exécution d’un mandat, à assurer la gérance et l’encaissement des revenus tirés des immeubles des collectivités territoriales, ce qui dispense également la collectivité d’avoir à créer une régie de recettes. Concrètement, le commissaire de justice va apprécier la conformité du bien aux obligations légales, faire la publicité du bien à louer, sélectionner les locataires (en fonction des besoins exprimés par les collectivités, qui gardent ainsi, si elles le souhaitent, la maîtrise de leur politique du logement), vérifier leur solvabilité, rédiger le contrat de bail, dresser les constats d’état des lieux d’entrée et de sortie, procéder au recouvrement des loyers, des charges et des impayés le cas échéant. D’autres services peuvent-ils être rendus aux collectivités par les commissaires de justice ? Premier relais de l’État et de la justice sur le terrain, notre maillage territorial est non seulement le corollaire de notre statut d’officier public et ministériel, mais aussi une force, puisque nous sommes la seule profession du droit à exercer quotidiennement sur le terrain. Le système juridique administratif est complexe. Le commissaire de justice a une véritable plus-value à apporter aux élus comme à leurs agents en matière de conseil et de sécurisation juridique. Et notre maillage territorial facilite ainsi l’accès des responsables publics à notre expertise. La demande est de plus en plus importante. Nous avons d’ailleurs récemment publié un guide juridique en collaboration avec les éditions Dalloz et la Banque des Territoires – Les commissaires de justice au service du droit public  –, un ouvrage pratique, très utile, qui répertorie 250 fiches thématiques, à l’intention des élus, cadres et agents des collectivités.

  • TotalEnergies : un acteur engagé pour la jeunesse en Île-de-France

    Alternance, insertion, sport, formation... TotalEnergies s’engage activement pour soutenir les jeunes, en particulier les plus vulnérables. En Île-de-France, cet engagement prend une dimension concrète, locale et partenariale. Entretien avec Laurent Tricot, directeur régional délégué Île-de-France de TotalEnergies. L’engagement de TotalEnergies pour la jeunesse est de plus en plus visible. Pourquoi en avoir fait un axe prioritaire de votre action sociétale, notamment en Île-de-France ? Chez TotalEnergies, nous sommes convaincus que notre responsabilité ne se limite pas à fournir de l’énergie. En tant qu’acteur du quotidien des Français, présent sur tout le territoire, nous avons un rôle à jouer pour accompagner les jeunes dans leur parcours vers l’emploi et l’autonomie. En Île-de-France, les enjeux sont particulièrement forts : c’est une région riche en opportunités, mais aussi marquée par des inégalités territoriales importantes, en particulier dans les quartiers prioritaires. C’est là que notre engagement prend tout son sens : soutenir les jeunes qui en ont le plus besoin, en leur ouvrant des portes, en les formant, en les accompagnant. C’est un engagement de long terme, profondément ancré dans nos actions. TotalEnergies est fortement engagée en faveur de l’alternance et de l’accueil de jeunes en stage, notamment en seconde. Pourquoi cet engagement et que retenez-vous de votre participation à la Fête des Métiers et de l’Alternance, à Montreuil ? L’alternance est au cœur de notre politique jeunesse : nous accueillons chaque année plus de 2 300 alternants, dont une part croissante issue des quartiers prioritaires ou des zones rurales. Nous avons également ouvert nos portes à plus de 1 000 lycéens de seconde cette année, dont plus de 500 en Île-de-France, dans le cadre du nouveau stage d’observation obligatoire, avec une attention particulière portée à la diversité et à l’ancrage territorial. Ces dispositifs sont essentiels pour faire découvrir nos métiers, susciter des vocations et favoriser l’égalité des chances. La Fête des Métiers et de l’Alternance, organisée en mai dernier à Paris Montreuil Expo par le MEDEF Île-de-France, a été un moment fort : nos équipes y ont rencontré des centaines de jeunes, curieux, motivés, en quête d’orientation. C’est ce lien direct, humain, que nous voulons continuer à renforcer. Lors du dernier salon de l’AMIF, vous avez présenté L’Industreet, une initiative d’envergure située à Stains. Quelle est sa vocation ? Lauréat du concours « Inventons la Métropole du Grand Paris », L’Industreet est un projet emblématique de la Fondation TotalEnergies. C’est un campus de formation entièrement gratuit, que nous avons voulu innovant, inclusif et tourné vers les métiers de l’industrie de demain. Depuis près de 5 ans, il accueille des jeunes de 18 à 30 ans, sans diplôme ou sans emploi, pour les former à des métiers techniques liés à l’industrie 4.0 : maintenance industrielle, automatisation, robotique, modélisation bâtimentaire... Ces formations sont certifiantes et conçues avec des entreprises partenaires pour coller aux besoins réels du marché. Aujourd’hui, L’Industreet forme près de 400 jeunes par an. Le campus est installé à Stains. C’est un choix délibéré : nous voulons que cette formation soit accessible à tous et principalement à ceux qui sont trop souvent éloignés des filières classiques. La Fondation TotalEnergies soutient aussi les Écoles de Production, un modèle encore peu connu. Pourquoi ce choix ? Serrurier, métallier, chaudronnier, technicien d’usinage... Les Écoles de Production proposent à des jeunes de 15 à 18 ans des formations professionnelles qualifiantes basées sur une pédagogie du « faire pour apprendre » : les jeunes y acquièrent un savoir-faire et un diplôme en honorant de réelles commandes clients. Ce modèle – unique en son genre – repose sur une étroite collaboration entre acteurs publics et privés, dont l’objectif commun est de répondre aux enjeux éducatifs, sociaux et économiques des territoires. C’est une pédagogie très concrète, qui donne d’excellents résultats, notamment pour les jeunes qui ne trouvent pas leur place dans les parcours scolaires classiques. La Fondation TotalEnergies accompagne depuis 2018 la Fédération Nationale des Écoles de Production. L’objectif de ce partenariat est de déployer 100 Écoles de Production partout en France d’ici 2028. En Île-de-France, plusieurs départements sont concernés avec, par exemple, l’Iron Academy à Stains, qui forme aux métiers de la chaudronnerie industrielle, ou MEs TALents aux Mureaux, spécialisée dans la métallerie. D’autres établissements sont en cours de développement dans la région, avec le soutien de la Fondation TotalEnergies. Vous soutenez également le Tournoi National des Quartiers et Campagnes, un événement de rugby destiné aux jeunes issus des quartiers prioritaires et des zones rurales. Quelles sont les raisons qui vous poussent à vous engager dans ce type d’initiative ? Notre engagement pour la jeunesse ne se limite pas à la formation et l’insertion professionnelle. Nous croyons aussi que les valeurs portées par le sport sont un formidable levier d’inclusion des plus jeunes. Lorsque nous sommes devenus partenaires de la Fédération Française de Rugby et des équipes de France, nous avons mis en place avec eux le Tournoi National des Quartiers et Campagnes. Encadrés par la FFR et les ligues régionales, les clubs de rugby et leurs éducateurs vont chercher les jeunes dans les quartiers et les zones rurales pour les initier au rugby et à ses valeurs, en organisant des rencontres et des ateliers citoyens. Chaque région prépare et gère alors sa finale. Elle a eu lieu cette année, pour l’Île-de-France, à Drancy (93) et a rassemblé plus de 160 jeunes âgés de 8 à 12 ans autour de ce sport avec lequel nous partageons beaucoup de valeurs. Un dernier message en conclusion ? Il n’y a pas de développement durable sans perspective d’épanouissement collectif pour les jeunes. C’est pourquoi nous soutenons toutes ces initiatives. Elles leur permettent, en particulier aux plus vulnérables, de prendre leur destin en main. Face à cet enjeu de société, la réponse consiste à rassembler toutes les forces et les bonnes volontés pour trouver des solutions innovantes, en unissant chaque fois que c’est possible les acteurs du public, du privé et des entreprises.

  • « Être entreprise à mission engage à démontrer, et pas seulement à promettre »

    Laurence Picano, directrice de VINCI Immobilier Résidences Gérées, détaille les trois concepts du groupe – Ovelia, Student Factory et Bikube – qui dessinent une offre sur mesure pour les seniors, les étudiants et les jeunes actifs. Pourquoi VINCI Immobilier a-t-il développé cette activité de résidences gérées ? VINCI Immobilier Résidences Gérées est une filiale de VINCI Immobilier, née avec l’ambition de proposer une offre d’hébergement qualitative, ciblée et durable. Nous développons, concevons et exploitons des résidences services à destination de publics bien identifiés : les seniors avec Ovelia, les étudiants avec Student Factory et, plus récemment, les jeunes actifs avec Bikube. Ces produits sont conçus non seulement en réponse aux attentes de ces publics, mais aussi aux besoins des collectivités et des investisseurs. Commençons par Ovelia, dédiée aux seniors. Quelle est sa spécificité ? Ovelia est née en 2010. Nous avons voulu créer une offre qui privilégie le bien vieillir, dans un cadre de vie sécurisé, confortable et convivial. Nos résidences sont à taille humaine – entre 70 et 130 appartements – avec une architecture soignée, des espaces communs généreux, un restaurant, des animations quotidiennes et des services à la personne sur mesure. En Île-de-France, nous avons déjà six résidences ouvertes : à Chatou, Poissy, Chateaufort (78), Herblay-sur-Seine, Ermont (95) et Épinay-sur-Orge (91). Le tout à proximité des commerces et des transports. Ovelia est aussi une entreprise à mission. Pourquoi ce choix ? Nous avons fait ce choix en 2023. Devenir entreprise à mission implique une démarche exigeante : formuler une raison d’être, définir des objectifs concrets et les faire auditer par un organisme tiers indépendant. C’est une manière forte d’inscrire dans nos statuts l’impact sociétal que nous revendiquons : contribuer activement à la qualité du cadre de vie des seniors. Nous sommes aujourd’hui les seuls du secteur à avoir fait ce pas. La résidence Student Factory - Paris. Vous proposez aussi des résidences étudiantes avec Student Factory. Quel est le positionnement de cette marque ? Student Factory, lancée en 2018, repense complètement l’expérience résidentielle étudiante. Chaque logement fait environ 19 mètres carrés, avec une décoration dans un esprit « loft » et des espaces partagés pensés pour le quotidien : coworking, cafétéria, espace détente, bulles de concentration... L’ensemble de la démarche est digitalisé, de la réservation au séjour, grâce à une application mobile qui centralise tous les services. Nous avons actuellement 17 résidences ouvertes en France, dont deux en Île-de-France : à Bagnolet et, à la rentrée 2025, dans l’écoquartier Universeine à Saint-Denis, au cœur de l’ancien village olympique. Et pour les jeunes actifs ? C’est l’objet de Bikube, notre marque la plus récente, qui propose un concept hybride mêlant flexibilité hôtelière, coliving et services premium. C’est un hôtel, un lieu de coliving, un restaurant et un espace de coworking. On peut y séjourner de quelques nuits à plusieurs mois. Chaque étage regroupe une vingtaine d’appartements autour d’un vaste espace avec cuisine et salon partagé. Nous avons ouvert deux résidences, à Lyon et Montpellier, et prévoyons une ouverture en Île-de-France, à Suresnes en 2026. Cette offre répond au besoin de souplesse des jeunes actifs et à leur recherche de lien social, dans des lieux où tout est compris et prêt à vivre. Comment ces offres résistent-elles à la crise immobilière actuelle ? Le développement est ralenti, mais pas à l’arrêt. Ce sont des produits résilients car ils répondent à de vrais besoins, dans des segments porteurs. La démographie alimente la demande pour les résidences seniors ; la tension sur le logement étudiant reste forte, en particulier à Paris. Quant à Bikube, il s’adresse à une nouvelle génération de travailleurs urbains en quête de flexibilité. Nous avons aussi deux canaux d’investissement : les institutionnels et les particuliers. Ces derniers sont sensibles au fait que nos résidences ne soient pas concernées par les récentes évolutions fiscales sur le statut de loueur meublé non professionnel (LMNP). En quoi l’ancrage territorial est-il fondamental pour vous ? Nos résidences sont toutes implantées dans des lieux centraux ou stratégiques, proches des transports et des services. C’est un critère essentiel dans notre modèle. Être acteur de la fabrique urbaine, c’est concevoir et construire, mais aussi exploiter sur le long terme, entretenir, animer, faire vivre ces lieux. Nous ne prétendons pas répondre à tous les besoins, mais nous apportons une partie de la solution, avec des produits utiles, durables, à fort impact local. Vous avez évoqué une éventuelle extension vers d’autres publics... Nous y réfléchissons, notamment pour les familles. Mais il est encore trop tôt pour en parler. Ce qui est certain, c’est que nous continuerons à innover à partir de ce qui fait notre force : des produits différenciants, attentifs à la qualité du cadre de vie, au service d’un usage ciblé et d’un territoire.

  • « Les Franciliens doivent savoir qu’ils bénéficient d’un service public d’assainissement performant »

    À la tête du Siaap depuis 2021, François-Marie Didier trace une feuille de route exigeante pour le syndicat interdépartemental d’assainissement. Dans un contexte budgétaire contraint et face à des normes environnementales de plus en plus strictes, il défend une stratégie d’investissement maîtrisé, d’innovation technique et de dialogue avec les territoires. Entretien. Quelles sont vos priorités à la tête du Siaap ? Depuis 2021, nous nous attachons, avec le conseil d’administration, à renforcer la performance du syndicat. Cela implique notamment de faire des choix d’investissement éclairés, de contenir notre dette et de garantir l’efficience de chaque euro dépensé. Dans un contexte de pression budgétaire et réglementaire, notre objectif reste clair : entretenir notre patrimoine industriel, améliorer la sécurité de nos installations et de nos agents. Le Siaap a également engagé une dynamique de transparence et de dialogue vis-à-vis de ses parties prenantes, à commencer par les élus des communes riveraines de nos sites. Sur ce point, le Siaap était très attendu et il me semble que nous avons réussi. Comment concilier performance, contraintes budgétaires et nouvelles normes ? Ces normes ont un coût, mais elles sont nécessaires. La qualité des rejets doit s’améliorer. Cela exige des investissements lourds, tout en réduisant notre empreinte carbone et en maîtrisant la facture pour l’usager. Nous nous devons d’être innovants, notamment en matière financière. Le partenariat stratégique conclu avec la Banque des Territoires pour financer une partie de nos grands projets en est la meilleure illustration. Quel rôle le Siaap a-t-il joué dans la réussite du Plan Baignade ? Un rôle central. Sans l’action du Siaap depuis 1970, aucune baignade dans la Seine et la Marne n’aurait été possible. Le Siaap a été le premier contributeur de ce plan après l’État, avec près de 500 millions d’euros investis. Les Jeux olympiques et paralympiques ont été un accélérateur décisif, nous permettant de réaliser en 8 ans ce qui aurait pris des décennies. Le Siaap s’engage aussi sur le terrain de la transition énergétique. Absolument. Nous sommes historiquement producteur de biogaz à partir de nos boues d’épuration, le premier en France. Nous venons d’ailleurs d’inaugurer, en juillet, la plus grande unité de production de biogaz en Europe sur notre site de Seine Aval. À Valenton, une partie de notre production de biogaz est injectée dans le réseau de distribution publique de gaz, ce qui permet de chauffer l’équivalent de 10 000 habitants. Nous souhaitons également développer la production de chaleur à Clichy et Colombes, par exemple. Et vos relations avec les autres acteurs franciliens ? Le Siaap travaille main dans la main avec tous les acteurs franciliens : Région, Métropole, départements, communes. Nous avons également su relancer des coopérations en matière d’innovation, notamment avec les autres grands syndicats techniques que sont le Sigeif, le Syctom, le Sipperec, le Sedif, Sénéo ou encore Seine Grands Lacs.

  • « Public-privé, nous rassemblons les élus et dirigeants qui font le Grand Paris »

    Dialogue, décloisonnement, coopération : depuis quatorze ans, l’association Acteurs du Grand Paris accompagne les grandes transformations de la région capitale, en proposant un espace de rencontres et de parole libre, neutre, fédérateur et exigeant. Pour son président Thomas Hantz, il est plus que jamais urgent de conjuguer les politiques publiques des transports et du logement, d’oser la densité et de refonder le contrat social à l’échelle de la métropole francilienne. Sur quelles convictions fondez-vous vos actions ? Tout ce que nous faisons suppose en effet des convictions solidement ancrées. La première, c’est que le Grand Paris doit proposer une vision suffisamment puissante pour fédérer des intérêts parfois contradictoires dans une logique de coopérations. Nous croyons à la force de l’intelligence collective, à la capacité à conjuguer les points de vue pour bâtir des solutions plus justes, plus efficaces, plus résilientes. Notre deuxième conviction, c’est que la résilience des territoires se construit sur le terrain, à partir de projets locaux, pas uniquement dans les amphithéâtres ou les réunions d’experts. C’est pourquoi nous donnons une place majeure à la parole des élus locaux, aux initiatives de terrain, aux expériences concrètes. Nous croyons à l’énergie de ceux qui agissent au quotidien pour faire avancer leurs territoires. Car c’est souvent là, au plus près des habitants, que se forgent les réponses les plus pertinentes. Enfin, il y a dans notre démarche une volonté d’influence douce. Nous ne sommes ni un lobby ni une structure partisane. Mais nous assumons de porter des idées, d’alerter, de proposer. Avec une méthode : le décloisonnement, la discussion bienveillante, la loyauté avec tous les acteurs, mais aussi la fidélité au réel. Voilà, au fond, ce que nous sommes : une plateforme vivante, indépendante et exigeante, engagée et apolitique, au service d’un Grand Paris que nous voulons meilleur, plus solidaire, plus beau, plus juste. Quelle est, au fond, la raison d’être de l’association Acteurs du Grand Paris ? La raison d’être de notre association tient en quelques mots : créer les conditions d’un dialogue durable, exigeant et libre entre tous ceux qui font la vitalité et les projets du Grand Paris. Car soyons honnêtes, dans le Grand Paris, le besoin de décloisonner demeure très fort, chacun avançant encore trop souvent seul, sur son périmètre, avec ses urgences, ses contraintes, ses agendas et aussi ses doutes et ses interrogations. Le principal risque dans le morcellement des actions, c’est de perdre la vision collective qui est notre force commune depuis 15 ans environ. Dès 2011, nous avons proposé un espace indépendant, agile, ouvert, où l’on se parle sans filtre, où l’on peut débattre franchement, partager des diagnostics, faire émerger des points de convergence, voire parfois poser des désaccords utiles. L’association Acteurs du Grand Paris est née de ce besoin de respiration collective dans un écosystème souvent saturé de procédures, avec l’appui d’une vision partagée. L’association est aujourd’hui bien identifiée dans le paysage francilien. Mais, concrètement, que fait-elle au quotidien ? Depuis 14 ans, notre action repose sur trois piliers : des événements réguliers pour nos membres, un travail éditorial exigeant et des temps forts d’envergure, ouverts à tous, qui traduisent notre esprit de communauté. Cette année, nous avons rassemblé plus de 3 000 personnes dans nos événements ! Chaque mois, nous organisons plusieurs temps forts, notamment un dîner-débat, qui rassemble élus, dirigeants, chercheurs, responsables de l’État, tous membres du Club. Dans une atmosphère sereine, sans posture ni slogan, ces rencontres permettent des échanges francs, où naissent souvent des idées nouvelles, des convergences inattendues, des prises de conscience utiles. Ces moments sont précieux, car ils offrent une qualité d’écoute et de dialogue que l’on trouve rarement ailleurs. Nous organisons aussi des visites de territoires, car comprendre la métropole francilienne, c’est marcher sur ses sols, rencontrer ses élus, voir ses chantiers. Ces immersions permettent de valoriser les dynamiques locales et de nourrir une culture commune. Nous avons cette conviction forte : on ne pense bien un territoire qu’en l’arpentant, qu’en dialoguant avec ceux qui y vivent et y œuvrent. Tous nos formats ont vocation à permettre de confronter les visions, de décloisonner les savoirs et de faire progresser collectivement des sujets structurants pour l’avenir métropolitain. Et sur le volet éditorial ? C’est fondamental, car nous croyons à la force des mots, à leur capacité à structurer un imaginaire collectif et à faire vivre un projet métropolitain au-delà des seuls cercles de décision. Chaque année, notre Magazine (tiré à 12 000 exemplaires, envoyés nominativement par voie postale) propose des entretiens de fond, des tribunes exigeantes, des reportages de terrain, des portraits incarnés. C’est un outil de référence, un objet éditorial que l’on garde, que l’on annote, que l’on cite. Il incarne notre style : rigoureux, concret, prospectif, accessible à toutes les sensibilités. Mais nous ne nous arrêtons pas là. Notre newsletter mensuelle est un fil vivant qui relie les membres entre eux, informe sur nos travaux, relaie des initiatives inspirantes, attire l’attention sur des signaux faibles. C’est un outil d’animation de communauté, sobre, clair, mais toujours orienté vers l’action. Vous proposez aussi des événements de très grande envergure... Oui, deux temps forts rythment notre année et incarnent notre ouverture. Le Cocktail Estival et la Soirée d’Hiver sont des moments de communion, denses en échanges et en rencontres. En 2026, pour les 15 ans de notre association, nous devrions créer une troisième grande opportunité de rassemblement... Nous les préparons avec le plus grand soin, car ces événements sont l’occasion pour nos partenaires de bénéficier d’une très forte visibilité. Pour rassembler largement, nous misons sur des invités de prestige, comme les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, le président du Sénat Gérard Larcher, l’ancienne ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, l’athlète handisport Marie-Amélie Le Fur ou encore le journaliste et producteur Michel Denisot, et l’ancien ministre Hubert Védrine. Et la ligne directrice, dans tout cela ? Elle tient en deux mots : décloisonner, coopérer. Décloisonner les mondes public et privé, les institutions, les disciplines, les temporalités. Nous croyons qu’il est possible de réussir les transformations tant attendues par les habitants pour faire du Grand Paris une ville-monde vivable, attractive et puissante, à condition d’y mettre de l’écoute, de la méthode, de la confiance, bref en réalisant toutes les coopérations possibles. Tout ce que nous mettons en œuvre vise à créer des passerelles, à bâtir ce socle de confiance durable entre des acteurs qui, souvent, ne se seraient jamais croisés autrement. C’est cela notre action concrète pour le Grand Paris : fabriquer un espace commun de coopérations vertueuses au service de l’intérêt général. Comment la gouvernance de l’association fonctionne-t-elle ? Notre gouvernance est très exigeante, elle repose sur un bureau composé de 9 membres qui gère l’association au quotidien. Un conseil d’administration de 24 membres assure les missions d’orientation et de contrôle. Nous nous imposons une gestion rigoureuse, avec des procédures transparentes et un commissaire aux comptes, qui contrôle nos process et certifie nos comptes chaque année. Cette exigence fait partie de notre crédibilité : nous voulons être exemplaires sur le fond comme sur la forme. Parlons transports. Où en est la transformation des mobilités ? Le Grand Paris Express entre dans sa phase de concrétisation. Les tunnels sont achevés sur plusieurs tronçons, les gares prennent forme, la ligne 15 sud ouvrira en 2025, après la 14 l’année dernière. Les lignes 16, 17, 18 suivront. C’est un chantier hors norme, mené à bon rythme par les formidables équipes de la Société des Grands Projets. Sa réalisation témoigne d’une ambition rare, à l’échelle d’une génération. Parallèlement, les réseaux existants sont modernisés avec beaucoup d’ambition par la Région Île-de-France : prolongement de la ligne 14, automatisation de lignes plus anciennes, arrivée de nouveaux trains sur le RER et le Transilien. Les investissements sont massifs et structurants. Pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’État, Île-de-France Mobilités, la Société des Grands Projets et les collectivités avancent dans le même sens, avec cohérence et constance. Ce n’est pas anecdotique : déployer une stratégie d’infrastructures aussi intégrée, c’est une première en France. Il faut l’articuler plus fortement avec les autres politiques publiques, notamment le logement. Justement, côté logement, l’élan est-il à la hauteur ? Il n’y a pas d’élan, c’est un échec collectif. Le Grand Paris Express devait impulser une nouvelle donne urbaine. Il devait nous permettre de construire mieux, là où la desserte serait renforcée et de nouvelles gares seraient créées. Cette dynamique s’est grippée. Les objectifs sont pourtant très clairs dans la loi Grand Paris : bâtir 70 000 logements par an, pendant au moins 25 ans, pour répondre aux besoins, avec une production accrue autour des gares pour une régénération des tissus urbains existants. Mais dans les faits, la production s’effondre. Le marché est en crise, les coûts explosent, les recours se multiplient. Il y a une contradiction fondamentale dans nos politiques publiques. On investit des milliards dans les transports pour désaturer les centres et pour mieux desservir les périphéries, mais on ne lève pas les freins juridiques, fiscaux, normatifs, réglementaires et politiques à la densification. C’est un non-sens. Nous devons absolument réconcilier la planification des mobilités avec une stratégie foncière et urbaine ambitieuse, car des millions de personnes sont dans le besoin. Pourquoi est-ce si crucial de construire ? Parce que le logement est au croisement de toutes les fractures contemporaines. Ne pas construire, c’est renforcer les inégalités, figer les parcours, empêcher les classes moyennes de vivre là où elles travaillent. C’est miner l’attractivité économique, alimenter les ressentiments, accélérer l’étalement urbain. Et c’est aussi, désormais, une impasse écologique. Il faut un choc de simplification dans les procédures, un réarmement des maires, une mobilisation massive du foncier public, un refinancement du logement social et une diversification de l’offre. Mais, surtout, il faut assumer politiquement que construire, ce n’est pas bétonner : c’est rendre possible l’avenir. Et je veux insister sur un point décisif : rebâtir la ville sur la ville, densifier intelligemment les tissus déjà urbanisés autour des transports existants, c’est sans doute l’un des leviers les plus puissants pour une transition écologique réussie. Chaque logement construit à proximité d’une gare, c’est une voiture de moins, c’est un sol agricole préservé, c’est une promesse d’urbanité durable. Construire, c’est réparer la République, c’est réconcilier les territoires avec leur avenir. En conclusion... Nous sommes convaincus que les défis métropolitains exigent des lieux de dialogue, de confiance, de hauteur de vue et d’action collective. C’est ce rôle que nous continuerons d’assumer, avec tous ceux qui veulent faire avancer le Grand Paris, dans l’intérêt général.

  • "La cohésion sociale et territoriale, et la transition énergétique sont nos axes stratégiques"

    Le directeur régional Île-de-France de la Banque des Territoires, Richard Curnier, décrit les orientations qui sont au cœur de la stratégie de la filiale de la Caisse des Dépôts. Il revient ainsi sur la crise de l’immobilier et du logement social, les atouts de la géothermie, l’investissement du groupe dans le développement économique des quartiers et dans le domaine de la santé, et certains projets déjà réalisés, en cours ou à venir. Propos recueillis par Jacques Paquier. Quelles sont les priorités de la Banque des Territoires en Île-de-France ? La Banque des Territoires a deux axes stratégiques principaux : la cohésion sociale et territoriale d’une part, et la transition écologique et énergétique d’autre part. Une de nos premières missions, majeure, c’est accompagner le développement du logement social. Je rappellerai qu’en Île-de- France, 700 000 personnes figurent sur des listes d’attente pour obtenir un logement social et que l’on compte par ailleurs 1,2 million de mal-logés. En tant que financeur du logement social, c’est pour nous une priorité. Cela suppose d’accompagner les bailleurs sociaux, de leur fournir des financements adaptés à leurs besoins, cela passe également par l’accompagnement du développement des offices HLM. Dans le contexte de crise immobilière que nous connaissons, nous jouons à plein notre fonction contracyclique. Pourquoi le financement de la production d’énergie constitue-t-il aussi une de vos priorités ? J’aime à rappeler que 90 % de l’énergie consommée en Île-de-France est importée. Cela alors que nous avons sous nos pieds une énergie quasiment gratuite, renouvelable et décarbonée : je veux parler de la géothermie, dont le développement représente également un de nos axes stratégiques prioritaires. Il faut aussi rappeler que la géothermie constitue une énergie bon marché, qui ne dépend pas des cours du gaz ou du pétrole. Nous finançons donc de nombreux projets dans ce domaine. Je citerai par exemple la Société d’exploitation des énergies renouvelables (SEER) de Grigny ou les projets que nous finançons également au Pré-Saint-Gervais ou à Rueil-Malmaison. Quelle est la nature de votre intervention dans les quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville ? Nous sommes très engagés dans le développement économique des quartiers. Il faut savoir que l’Île-de- France compte aujourd’hui 270 quartiers prioritaires au titre de la politique de la ville, situés dans tous les départements, alors que dans d’autres métropoles, ils se concentrent davantage. Nous œuvrons avec les bailleurs sociaux, en finançant par exemple les travaux de réhabilitation, de requalification des immeubles. Nous soutenons également de nombreux projets qui visent à favoriser le développement économique dans ces quartiers, à y créer des activités et des emplois, qu’il s’agisse d’artisanat ou de logistique du dernier kilomètre. Pourquoi intervenez-vous également de plus en plus dans le domaine de la santé ? L’Île-de-France est le premier désert médical français. Nous travaillons par conséquent surla santé, le vieillissement, le grand âge. Nous réfléchissons avec nos partenaires aux moyens de maintenir les seniors chez eux, en adaptant leur logement, en développant les services à domicile. Nous étudions de nouvelles solutions de viager intergénérationnel. Nous finançons par ailleurs la réhabilitation des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). La future usine de clarifloculation d’Achères (78), dont la Banque des Territoires participe au financement. Quel regard portez-vous sur la crise de l’immobilier qui dure et sur les voies pour en sortir ? Les comptes de tiers gérés par les notaires, dont la Caisse des Dépôts est gestionnaire depuis sa création, constituent un bon indicateur de l’activité de l’immobilier. Il y a deux ans, en juin, ces dépôts s’élevaient à 12 milliards d’euros, contre seulement 8,5 milliards d’euros en juin 2024. Cela reflète à la fois la baisse du volume et celle du montant des transactions. Le calendrier politique, avec la perspective des municipales, en 2026, qui ralentissent considérablement l’avancée des projets, suivies des présidentielles, en 2027, dans un contexte plus que jamais incertain, va générer une complexité supplémentaire. Les taux d’intérêt sont-ils orientés à la baisse ? La baisse des taux directeurs décidée en juin dernier par la Banque centrale peut provoquer une reprise des transactions dans l’ancien.Pour le neuf, la machine semble durablement grippée. CDC Habitat, filiale de la Caisse des Dépôts, a été recapitalisée et a contribué largement à atténuer les effets de la crise, acquérant en vente en l’état futur d’achèvement (Vefa) auprès des promoteurs un certain nombre de programmes. Action Logement a fait la même chose. La crise de l’immobilier pénalise les recettes des collectivités territoriales, dont une part provient des droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Les collectivités locales empruntent de plus en plus sur des durées de long terme. Quelles sont vos opérations emblématiques passées, en cours ou à venir ? Je citerai l’Abbaye des Vaux de Cernay, dans la vallée de Chevreuse (Yvelines), où nous avons transformé un complexe hôtelier en resort haut de gamme avec Keys REIM. L’enjeu était de favoriser la création d’emplois à 1 heure de Paris. Nous avons également achevé la construction du Village olympique, que nous avons récupéré à l’issue des Jeux olympiqueset paralympiques, pour le transformer et lui donner sa configuration finale.Les travaux vont durer un an avant que ces appartements soient remis sur le marché. On y dénombre 650 logements, dont une partie sera prise en charge par CDC Habitat et Adoma, et une autre partie sera dédiée à des locaux d’activité, un social club et des bureaux. C’est un projet exemplaire des savoir-faire du groupe Caisse des Dépôts, à la fois en termes de mixité et de performance énergétique, avec un large usage du bois, une série d’innovations qui ont fait l’objet de plusieurs Atex (appréciation technique d’expérimentation). Banque des Territoire, CDC Habitat, CDC Biodiversité, Adoma et Icade ont contribué ensemble à cette réussite. Nous travaillons aussi à un projet lié à la Cité du cinéma. Par ailleurs, nous accompagnons le SIAAP dans la transformation de ses usines d’assainissement des eaux usées et finançons un plan de rénovation thermique des écoles. Notre objectif est d’atteindre la rénovation thermique de 3 000 écoles franciliennes à l’horizon 2027. Une première école de ce plan a été rénovée à Villetaneuse en Seine-Saint- Denis. La finalité est d’offrir aux élèves un bon niveau de confort thermique en hiver comme en été. Établissement Public Campinois de Géothermie à Champigny-sur-Marne, en partie financé par La Banque des Territoires. Quels sont vos projets avec la Métropole du Grand Paris ? Ils sont nombreux. Nous sommes notamment partenaires de la foncière commerciale, créée récemment pour acquérir et assurer le portage de cellules commerciales en centre-ville. Nous sommes en train de créer une société avec Grand Paris Aménagement, baptisée Terra Éco, dont l’objectif est de porter le foncier industriel qui ne sera plus cédé mais loué à ses utilisateurs.

  • "Vinci Immobilier se positionne comme un promoteur ensemblier, partenaire, citoyen et créatif"

    Hélène El Aïba, co-directrice générale de l'Immobilier résidentiel chez VINCI Immobilier, détaille la stratégie de l'entreprise pour sortir par le haut de la crise qui touche le secteur de la promotion. Quelle est la spécificité de VINCI Immobilier au sein du groupe VINCI ? VINCI Immobilier, filiale du groupe VINCI, est un des principaux promoteurs nationaux.Nous intervenons principalement dans des zones déjà urbanisées ou artificialisées sur l’ensemble du territoire, avec une belle implantation en Île-de- France, et ce, dans les deux grands secteurs du marché : l’immobilier résidentiel (logements et résidences gérées) et l’immobilier d’entreprise (bureaux, hôtels, commerces), s’adressant ainsi aux investisseurs, aux institutionnels et aux particuliers.Nous nous positionnons comme un promoteur ensemblier, partenaire, citoyen et créatif.« Ensemblier », parce que nous assurons trois activités complémentaires, la promotion, l’exploitation et la prestation de services. Auprès des collectivités et des aménageurs, VINCI Immobilier est un partenaire informé, à l’écoute et proactif. Grâce à notre direction territoriale, avant chaque montage, nous nous interrogeons sur la manière de répondre aux besoins d’un territoire. De cette façon, nous optimisons l’acceptabilité des opérations en ayant comme unique objectif, créer une ville mixte et inclusive au service du vivre-ensemble et du lien social. Comment l’activité de VINCI Immobilier s’inscrit-elle dans la vie de la cité ? En cohérence avec les valeurs du groupe, VINCI Immobilier est impliqué en matière de responsabilité sociétale. Nous travaillons avec des acteurs de l’écono- mie sociale et solidaire, que ce soit pour le logement libre ou le logement social et nous proposons des solutions inclusives afin de concevoir une ville plus mixte et solidaire. Nous avons aussi à cœur d’être créatifs et innovants. Pour imaginer les montagesles plus adaptés, nous faisons preuve d’inventivitéet mobilisons une approche agile et pluri-experte. Au quotidien, nous restons attentifs aux nouvelles niches de produits. En ce moment en Île-de-France, nous travaillons à la fois sur la transformation de bureaux en logements et sur la reconversion de friches industrielles. À cet égard, VINCI Immobilier est le premier promoteur à s’être engagé à atteindre le zéro artificialisation nette à horizon 2030. Nous sommes également très attachés à la qualité de nos opérations. D’ailleurs, VINCI Immobilier fait partie des promoteurs observant le moins de réserves à la livraison. Enfin, une singularité fait notre fierté : dans le cadre de la charte « 1 immeuble, 1 œuvre », initiée par le ministère de la Culture et dont nous sommes signataires, notre parc immobilier comprend un patrimoine d’œuvres d’art remarquables. Comment analysez-vous la crise de la construction immobilière ? Notre secteur traverse la crise la plus importante depuis les années 1990. Chez VINCI Immobilier, nous avons choisi de nous adapter aux nouvelles réalités du marché. Nous continuons à développer des programmes de bureaux, mais de manière plus mesurée et avec des approches innovantes. En matière de logement, nous faisons évoluer nos offres pour répondre aux attentes actuelles. Le prêt à taux zéro (PTZ) est particulièrement apprécié des primo-accédants et représente un levier important pour soutenir notre activité. Nous mettons un point d’honneur à maintenir un haut niveau de qualité architecturale et environnementale, renforçant ainsi notre crédibilité auprès des collectivités. Quelle est votre lecture du Grand Paris ? Le Grand Paris Express, dont le groupe VINCI est partie prenante, est une chance pour le développement de notre territoire et pour nos métiers. Avec cette nouvelle infrastructure, la métropole sera moins centrée sur son cœur et fonctionnera mieux dans sa première périphérie. À propos de sa gouvernance, ce n’est un secret pour personne, c’est aujourd’hui un mille-feuille administratif complexe. Si nous devions émettre un souhait, ce serait d’aller vers plus de lisibilité. Il faudrait que tous les acteurs se fédèrent pour faire en sorte que les projets sortent plus facilement, dans un esprit d’intérêt général. En quoi les Jeux olympiques et paralympiques ont-il constitué une opportunité pour VINCI Immobilier ? À Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), élément incontournable du Grand Paris, Universeine est un projet d’aménagement et de requalification d’une friche industrielle de 6,4 hectares d’où émergera un nouveau quartier de vie durable qui dynamisera le territoire. Cette opération réversible et bas carbone est conçue pour offrir deux vies à ce futur quartier. La première a été celle du Village des athlètes ; la seconde, dite« héritage », donnera vie à un écoquartier mixte et inclusif, qui accueillera près de 3 000 habitants et 3 500 salariés. Il s’articulera autour de 78 930 m2 de logements, 63 630 m2 de bureaux, 4 060 m2 de commerces, crèche et pôle médical.Développés selon des principes bioclimatiques, certains bâtiments du programme sont construits en structure ou façade bois et en béton bas carbone. Ils répondront à l’ambition d’atteindre un bilan carbone inférieur de 40 % à celui de bâtiments conventionnels, six ans avant l’échéance 2030 définie par l’Accord de Paris. L’opération offrira également un terrain d’expérimentation inédit au réemploi des matériaux de déconstruction. À Saint-Denis, Universeine, projet d'aménagement et de requalification d'une friche industrielle de 6,4 hectares. Avec quelles autres opérations vous positionnez- vous dans un paysage immobilier en mutation ? Dans le Grand Paris, nous travaillons toute la palette du métier de promoteur. Avec l’immeuble WOW, rue de Clignancourt, dans le 18e arrondissement, nous menons une opération de recyclage urbain à grande échelle. Le projet tient d’abord à la valorisation patrimoniale de la façade des anciens grands magasins Dufayel et à l’impressionnante charpente métallique de type Eiffel. L'immeuble WOW, rue de Clignancourt, dans le 18ème arrondissement de Paris. Les nouveaux volumes accueilleront des espaces de travail hybrides et réversibles, une salle de spectacle, de nombreux espaces extérieurs et même un rooftop avec vue sur la basilique du Sacré-Cœur. C’est un actif que nous avons courageusement lancé malgré la crise.À Suresnes (Hauts-de-Seine), l’opération« Métamorphose » consiste à transformer un terrain situé en front de Seine et entièrement artificialisé à l’origine. Le programme comprendra près de 30 % de pleine terre, soit 3 700 m2 d’espaces verts, et proposera des logements, un hôtel 4 étoiles, une résidence de coliving Bikube pour les jeunes actifs, des commerces et une crèche. Compte tenu de l’emplacement, nous arrivons à séduire des acquéreurs à des prix attractifs. Autre succès commercial, à Bussy-Saint-Georges (Seine-et-Marne), au sein de l’écoquartier du Sycomore, nous avons récemment livré « Agora Parc II », un vaste projet résidentiel dans un style contemporain, pensé comme un trait d’union entre la ville et la nature, où une nouvelle centralité est proposée aux habitants. De beaux espaces paysagers se prolongent sur un parc arboré. Plusieurs services sont également proposés, comme un gîte urbain à disposition des résidents, une conciergerie ainsi que des voitures et des vélos électriques partagés. Le projet a même suscité la curiosité de Guillaume Kasbarian, alors ministre délégué au Logement. L'opération "Métamorphose" à Suresnes (Hauts-de-Seine), en front de Seine.

  • "L'Île-de-France, une région clé dans la stratégie de transition de notre compagnie"

    Laurent Tricot, directeur régional délégué de TotalEnergies, explique en quoi le territoire francilien joue un rôle moteur dans l’adaptation de la Compagnie aux défis environnementaux. Comment la transition énergétique est-elle abordée par TotalEnergies ? Nous avons pour ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, ensemble avec la société. Le premier levier de cette évolution est la réduction des émissions de CO2 issues de nos installations. C’est notre responsabilité en tant qu’industriel. Le deuxième levier consiste à accélérer notre mix énergétique vers l’électricité verte et les nouveaux produits bas carbone (biogaz, biocarburants...). Nous aspirons à une transition énergétique juste et ancrée dans les territoires. TotalEnergies est aujourd’hui une compagnie multi-énergies qui a investi en France, depuis 2020, 6 milliards d’euros, dont la moitié pour la transition énergétique. L’Île-de-France est à la pointe de cette transition. En quoi la plateforme Grandpuits-Gargenville est-elle emblématique de la stratégie de transition de TotalEnergies ? En 2020, nous avons décidé d’arrêter les activités traditionnelles de la raffinerie de Grandpuits (Seine-et-Marne). L’installation se convertit depuis en plateforme « zéro pétrole ». TotalEnergies y investit massivement pour produire de l’électricité photovoltaïque et des produits bas carbone à base de matières premières issues de l’économie circulaire et de la filière des déchets. Sur les deux sites, Grandpuits et Gargenville, TotalEnergies dispose déjà du plus important complexe de fermes solaires franciliennes. Ces centrales produisent ainsi l’équivalent de la consommation de 30 000 personnes. Il est même possible de stocker cette énergie au moyen d’un parc de batteries. Courant 2026, le site sera en mesure de livrer les carburants durables pour l’aviation (ou sustainable aviation fuel , SAF) des aéroports parisiens. Ce bio- carburant sera fabriqué à partir d’huile de cuisson et de graisses animales avec de l’hydrogène durable produit selon un process innovant d’Air Liquide. Par rapport à un carburant aviation classique utilisant du pétrole, les SAF permettent de diminuer de 80 % les émissions de CO2. Ils peuvent être utilisés directement, sans qu’il y ait besoin de modifier ni les infrastructures ni les moteurs des avions. Une fois produits à Grandpuits, les SAF seront acheminés vers le dépôt de Gargenville (Yvelines), lui-même relié par pipe aux aéroports franciliens. Cette année, nous démarrerons une unité de pyrolyse qui produira une huile à base de films plastiques usagés. Ce procédé innovant permettra de produire 15 000 tonnes de plastiques 100 % recyclés par an. Comment TotalEnergies accompagne-t-elle le développement de la voiture électrique, en particulier en Île-de-France ? TotalEnergies est le leader de l’électrique dans la région Île-de-France, avec plus de 8 500 points de recharge. Nous avons remporté, en 2020, l’appel d’offres de la Ville de Paris pour l’exploitation du réseau public de bornes Belib’. Nous accélérons la mutation des stations-services en les transformant en sites multi-énergies. Pour ce faire, elles sont équipées de bornes électriques haute puissance. Cette technologie permet d’atteindre 80 % de charge en moins de 30 minutes. À l’échelle nationale, TotalEnergies propose ce service de recharge rapide sur 150 stations-services autoroutières. Cet investissement répond à l’objectif d’offrir à nos clients la possibilité de recharger leur véhicule tous les 100 km sur les grands axes. Nous avons également créé une nouvelle génération de stations-services, les hubs « full élec », consacrés à 100 % à la mobilité électrique. Notre parc francilien en compte déjà 5, dont le site pionnier de La Défense. En matière de recharge électrique, l’Île-de-France est la région la plus avancée. C’est d’ailleurs dans l’Essonne, au niveau de la station-service de Limours Briis-sous-Forges, située sur l’A10 aux portes du Grand Paris, que nous avons inauguré, en avril 2024, notre plus grand site de recharge rapide en France. Pour mener à bien ces évolutions, comment investissez-vous dans la recherche et l’innovation ? TotalEnergies investit un milliard d’euros par an dans la recherche, dont 65 % sont consacrés à la diminution de notre empreinte carbone, aux biocarburants et aux nouvelles énergies. En 2022, nous avons créé le pôle de recherche et développement « Nouvelles Énergies & Électricité » sur le campus de Paris-Saclay (Essonne). Nous prévoyons l’installation de 200 chercheurs ainsi que des partenariats avec les écoles et des startups. Au cœur de Paris, dans le 2e arrondissement, nous avons ouvert notre Digital Factory. Sa vocation est de mettre le digital au service de notre stratégie. Tout récemment, nous avons installé chez Station F (halle Freyssinet, Paris 13e) un accélérateur de startups, TotalEnergies On. Dans le plus grand campus de jeunes pousses du monde, nous avons conçu un programme d’accompagnement à destination de startups innovantes sur la chaîne de valeur de l’électricité. À l’issue du programme, des accords commerciaux, voire une entrée au capital, sont possibles. Pourquoi l’inclusion est-elle un élément clé pour TotalEnergies ? L’inclusion est une dimension importante de notre stratégie de transition et d’ancrage dans les territoires. Ainsi, en Île-de-France, la Fondation TotalEnergies porte, au travers du campus L’Industreet lancé en 2021 à Stains (Seine-Saint-Denis), une action en direction de la jeunesse éloignée de l’emploi. Ce dispositif certifiant forme des jeunes âgés de 18 à 30 ans à des métiers industriels en tension, gratuitement et sans prérequis de diplôme. Une pédagogie innovante est proposée, fondée sur le « faire pour apprendre », sur des parcours personnalisés et sur la maîtrise de compétences comportementales, sociétales et citoyennes. À la sortie, la quasi-totalité des jeunes trouve un emploi. À terme, 400 jeunes passeront chaque année par ce parcours.

  • « Nous favorisons une qualité de vie et une cohésion sociale par le logement »

    Depuis plus de 70 ans, le Groupe Action Logement, reconnu d’utilité sociale, facilite l’accès au logement pour favoriser l’emploi et propose des solutions concrètes pour répondre aux enjeux des entreprises et de leurs salariés. Il contribue au développement de l’attractivité économique et de l’équilibre social des territoires. Interview de Caroline Perriot, directrice régionale Île-de-France d'Action Logement Services. Pouvez-vous nous rappeler les fonctions qui font l’ADN d’Action Logement en Île-de-France ? Nous sommes un acteur de référence du logement social et intermédiaire, la foncière la plus importante d’Europe avec plus d’un million de logements. Grâce à la contribution des entreprises (PEEC), nous réalisons deux missions principales. Nous finançons et construisons des logements abordables et durables. Face à la crise climatique, la réduction de l’empreinte de nos activités est urgente et s’appuie sur une amélioration radicale de la performance énergétique et un renouvellement de la conception des logements neufs pour une construction bas carbone sobre et circulaire. Nous avons une forte politique de rénovation de notre parc immobilier et tous nos logements seront en classe énergétique C dès 2030. Notre deuxième mission est d’accompagner les salariés dans leur parcours logement, et notamment les jeunes et les salariés en mobilité, en proposant des services et des aides financières. En Île-de-France, Action Logement Services et les filiales immobilières du Groupe, comme 3F, Seqens ou Erigère, interviennent aussi pour favoriser l’accession à la propriété des salariés. Un tiers des logements acquis dans le cadre de notre plan « 30 000 logements pour l’emploi » sont sur ce territoire. Cela permet de soutenir le secteur de l’immobilier en crise, tout en apportant des solutions aux salariés. La majeure partie des projets de trans- formation de bureaux en logements de notre filiale FTI (Foncière de Transformation Immobilière) est en Île-de-France et nous proposons aussi des opérations en Bail réel solidaire (BRS). Enfin, l’héritage des JOP 2024 laisse entrevoir aussi de belles opportunités. En Île-de-France en 2023, nous avons investi plus de 411 millions d’euros dans la production de logements, logé 35 575 ménages et délivré près de 160 000 aides à nos clients. Nous sommes présents dans les 8 départements et développons nos activités au plus près des salariés avec un accompagnement personnalisé. En facilitant l’accès au logement pour les salariés, le Groupe soutient l’emploi et la performance des entreprises. Quelle est votre vision du Grand Paris du logement ? Même question pour l’Île-de-France. Action Logement assume une responsabilité à l’égard de ses bénéficiaires et de ses locataires, et de l’ensemble du secteur du logement abordable. Nous visons un développement équilibré, en concertation avec les territoires, à proximité des zones d’emploi, des transports, des services, tout en agissant en faveur du climat. Ce volontarisme est inscrit dans la stratégie : dans le cadre de la Convention quinquennale 2023-2027 signée avec l’État, le Groupe s’est engagé à produire 40 000 logements par an et à en rénover autant sur l’ensemble du territoire. 2023 a marqué une étape dans l’engagement du Groupe en faveur de la politique de la ville et des 3 millions d’habitants concernés par le Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (NPNRU). L’accélération de la contractualisation des projets NPNRU s’est confirmée en Île-de-France. Nous avons une stratégie qui améliore le cadre de vie des habitants et des quartiers, et est un moteur du changement d’image de nos villes en mutation. Nous favorisons une qualité de vie et une cohésion sociale par le logement dans la région. Quel regard portez-vous sur la sortie de crise et le rôle d’Action Logement dans celle-ci ? La signature de la Convention quinquennale 2023-2027 entre l’État et Action Logement est une avancée majeure qui apporte des solutions concrètes à la crise du logement, dans tous les territoires de l’Hexagone et des Outre-mer. Elle pose une politique du logement abordable et durable ambitieuse, essentielle à la cohésion sociale et à la vitalité économique du pays pour les cinq années à venir. Les 14,4 milliards d’euros mobilisés par l’État et Action Logement pour cette période apportent des réponses à l’ensemble des acteurs du secteur. Action Logement poursuivra ses interventions au service de la mobilité résidentielle et professionnelle, et maintiendra son effort en faveur de l’attractivité des territoires, notamment à travers le soutien à l’Anru et au programme Action Cœur de Ville. Il existe une réelle urgence en matière de logement. Cette convention donne un cadre de coopération clair et réaffirme les trois axes stratégiques duGroupe : accompagner les salariés dans leur parcours résidentiel en lien avec l’emploi, répondre à la diversité des besoins dans les territoires et contribuer à la transition écologique et à la stratégie bas carbone. Cette mobilisation est d’autant plus urgente en Île-de-France et pour le Grand Paris qu’elle est liée à une tension sans précédent du marché locatif, qui affecte notamment les jeunes et les entrave dans leur accès à la formation, à l’emploi et plus généralement à l’autonomie. Cette tension s’explique par le manque de logements et leur coût, qui est souvent difficilement soutenable pour les salariés franciliens ! L’Île-de-France est un territoire riche et complexe où le logement s’impose comme un levier d’attractivité pour nos entreprises. Action Logement propose des réponses pour que le logement ne soit plus un frein à l’emploi. Par exemple, le logement intermédiaire est un maillon essentiel. Il s’inscrit depuis plusieurs 131 années dans notre stratégie avec notamment, depuis 2017, la création de cinq filiales immobilières dédiées : les in’li. 100 000 de nos locataires occupent des logements intermédiaires et ont un parcours dynamique et évolutif. Quels sont vos points de vigilance en cette rentrée que l’on annonce tendue sur le plan budgétaire ? En tant qu’acteur majeur du logement abordable et durable, notre Groupe, qui y consacre toute sa ressource, a besoin de stabilité et de quelques mesures fortes pour faciliter l’acte de construire et répondre aux besoins en logement des salariés. Notre connaissance des problématiques du lien emploi-logement, le savoir-faire des 20 000 collaborateurs du Groupe, l’agilité de nos filiales immobilières et notre capacité à agir dans un cadre partenarial avec l’ensemble des acteurs sont des atouts essentiels pour la Région Capitale qu’est l’Île-de-France.

  • "La RSE est devenue incontournable dans les réponses aux appels d'offres"

    Pour Jean-Bernard Grimoire, directeur de bureau d’études chez Rekeep France, et Émilie Da Costa, directrice RSE & Engagement, la responsabilité sociétale des entreprises fait désormais partie du quotidien des métiers du nettoyage. Émilie Da Costa et Jean-Bernard Grimoire. Le groupe Rekeep se sent-il francilien ? Jean-Bernard Grimoire : Le groupe Rekeep est un acteur majeur du « facility management», soit une trentaine de métiers que nous assurons pour nos clients : la propreté principalement, mais aussi l’accueil, la maintenance, etc. En nous acquittant de ces missions, nous permettons à nos commanditaires de se concentrer sur leur cœur de métier.À l’échelle de l’Europe, ces prestations représentent 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires et mobilisent 32 000 salariés. Rekeep France a été créée en 2016. Actuellement en pleine expansion, la filiale hexagonale génère 30 millions d’euros de chiffre d’affaires et rassemble 1 000 salariés. L’adhésion à l’association des Acteurs du GrandParis était une évidence. Pour notre directeur général, Helder de Magalhaes, le groupe ne pouvait pas imaginer travailler en France sans être partie prenante des dynamiques franciliennes. Dans le secteur de la mobilité, nous assurons par exemple l’entretien de la gare Saint-Denis Pleyel, la plus grande du réseau Grand Paris Express. Un deuxième pôle d’activité est la santé avec des services assurés à l’AP-HP Sainte-Périne, dans le 16e arrondissement de Paris, ou au centre hospitalier de Versailles, dans les Yvelines. Nous proposons aussi une offre pour les espaces de bureaux de la région. En quoi la RSE conditionne-t-elle votre activité ? JBG : L’expansion de Rekeep se fait par l’obtention de marchés sur trois ou quatre ans. La RSE est devenue incontournable dans les réponses aux appels d’offres : elle représente 10% des critères, contre 2 % auparavant. En interne, la RSE est un moyen de fidéliser nos collaborateurs et, par là même, de garantir une qualité de service. C’est d’autant plus important que nos clients accueillent nos salariés chez eux. Rekeep France n’a que huit ans. En matière de RSE, nous devons réaliser en deux ans ce que d’autres ont effectué en quinze. Émilie Da Costa : La RSE est maintenant un sujet du quotidien pour tous les services de Rekeep France. Nous avons actuellement trois chantiers de certification : pour le management par la qualité (ISO 9001), le management environnemental (ISO 14001) et le management de la santé et la sécurité au travail (ISO 45001). C’est un message envoyé à nos potentiels clients, mais aussi à nos équipes. Nos salariés doivent savoir qu’ils travaillent pour une entreprise pour qui le bon déroulement des affaires passe aussi par des engagements sociétaux. Chez Rekeep, RSE et recrutement se recoupent autour de l’insertion et de la formation. Qu’est-ce que cela implique concrètement ? JBG : Toute entreprise de plus de 250 salariés est soumise à des obligations d’emploi pour les travailleurs handicapés, les bénéficiaires du RSA ou bien encore les personnes en insertion. Dans les appels d’offres, des organismes d’insertion peuvent être recherchés. Ils doivent assurer un rôle d’intermédiaire pour garantir les recrutements nécessaires. Or, le secteur de l’insertion est dense. C’est pourquoi, nous avons fait le choix l’année dernière de nous doter de l’expertise d’une directrice de la RSE en la personne d’Émilie. À ce stade de notre développement, nous avions besoin d’une coordination d’ensemble de notre politique RSE, avec pour priorité les ressources humaines. EDC : Dans le cadre d’un appel d’offres, mon apport est d’aider à la décision en identifiant le bon interlocuteur dans le paysage de l’insertion. Je fais du porte-à-porte en rayonnant à proximité du marché potentiel. Je sollicite mes contacts dans les missions locales, dans nos agences France Travail référentes ou dans les collectivités. C’est beaucoup de terrain et de relationnel. Par la suite, l’insertion implique de donner une chance aux gens et de leur faire confiance. Nous entendons aller au-delà de la part qui nous incombe en tant que grande entreprise. Nous accompagnons nos collaborateurs dans l’accès à un emploi plus sympathique pour eux, avec de la montée en compétences, de la formation, des certifications et des diplômes. Nous avons noué une étroite coopération avec l’INHNI, un centre de formation spécialisé dans les métiers du nettoyage. Comme notre masse salariale varie avec nos marchés, nos équipes sont très volatiles. C’est pourquoi, nous faisons en sorte, qu’au lieu de changer d’employeur, ils utilisent un temps de battement pour se former avec nous. Les métiers du nettoyage sont parfois jugés difficiles. En quoi vos engagements permettent-ils de les rendre plus attractifs ? EDC : Le turn-over, l’absentéisme et les accidents du travail sont en baisse chez Rekeep France. Étant donné que nous militons pour le travail en journée, de plus en plus femmes peuvent travailler pour nous, tout en s’occupant de leurs enfants. Au sein de la filiale, nous sommes en majorité des femmes, direction comprise. Mon côté féministe est ravi ! JBG : Il y a cinq ans, une grosse partie de notre activité était effectuée à temps partiel, parfois fractionnée sous les trois heures par jour. Désormais, nous optimisons les horaires pour aller vers du temps plein. La RSE comporte aussi un volet environnemental. Comment se concrétise-t-il chez Rekeep France ? EDC : Les achats sont un levier important.Nous étudions désormais le cycle de vie d’un produit et plus seulement le prix. Nous pouvons acheter un chariot plus cher s’il est fabriqué à partir de matériaux recyclés, mais aussi s’il est plus maniable pour un salarié. C’est pareil pour les consommables. Nous pouvons proposer des essuie-mains non blanchis éco-labellisés. Nos clients nous suivent parce qu’ils sont eux aussi volontaires en matière de responsabilité environnementale. JBG : Les modes de déplacement de nos équipes constituent un indicateur important pour un client comme la SNCF, qui est très attachée à la mobilité durable. En Île-de-France, tous nos salariés rejoignent dorénavant leurs sites soit en transports en commun soit en voiture hybride

  • Vertueux et partenarial, Fair'Promotion affirme son modèle

    Rebaptisée Fair’ Promotion en mars 2023 (ex. Promo Gerim), l’entreprise familiale, aujourd’hui présidée par Rémi Vial-Collet, célébrera ses 40 ans en 2025. Une période de transition dans un contexte de crise, au cours de laquelle le promoteur a su tirer son épingle du jeu en revenant aux fondamentaux du métier : matériaux de qualité, méthodes soignées et relations exigeantes avec les parties prenantes, du maire à l’acquéreur. « Notre nom, Fair’, évoque l’amour du travail bien fait. Notre exigence porte à la fois sur le fait de réaliser un travail de qualité, mais aussi de poser une empreinte vertueuse sur les territoires. Notre ADN se résume ainsi, bien faire notre métier et faire du bien aux territoires », explique Rémi Vial-Collet, président et actionnaire depuis 2022 aux côtés de la famille du fondateur Yves Jouitteau. « Nous avons une responsabilité vis-à-vis des territoires, des élus et des habitants, qu’il s’agisse de la qualité de nos réalisations, portée par notre capacité à innover, ou des actions d’accompagnement social que nous pouvons déployer », poursuit ce professionnel aguerri de l’immobilier. À titre d’exemple, il cite la mise à disposition d’appartements de son entreprise au profit de l’association d’hébergement d’urgence du Val-de-Marne, pour qu’elle puisse y accueillir des femmes victimes de violence. « Nous sommes l’inverse des promoteurs à l’ancienne qui disparaissent une fois le programme livré. Nous voulons avoir une empreinte durable et bénéfique sur les territoires, rendre service et valoriser notre action dans le temps, affirme Rémi Vial-Collet. Nous souhaitons essaimer ce genre d’initiative sur les villes avec lesquelles nous travaillons. » Un volume d’activité qui a plus que doublé Il y a quelques mois, DReAM Promotion, fondée par Bruno Halluin, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers d’Île-de-France, a rejoint le giron de Fair’ avec l’objectif de développer l’activité réhabilitation du groupe. « Nous entrons dans une phase de déploiement que l’entreprise n’a encore jamais connue », se réjouit Rémi Vial-Collet, avec toute la mesure dictée par la conjoncture difficile qui impacte le secteur. En deux ans, le volume d’activité de Fair’ Promotion a plus que doublé, passant de 60 millions à 150 millions d’euros. Le promoteur prévoit d’avoir mis en chantier 727 logements d’ici la fin de l’année et 939 en 2025, tant en petite qu’en grande couronne. Un tour de force qui est le résultat d’une profonde transformation de la société. « Tout l’enjeu a consisté à faire coïncider la modernisation de notre image avec une offre renouvelée, plus actuelle et innovante », fait valoir le président. À Cachan, Fair’ Promotion a ainsi remporté, sous sa marque DReAM et en co-promotion avec Emerige, la réalisation d’un programme de 120 logements bois-béton conçu par l’agence WOA. Outre ses performances environnementales élevées, l’opération se démarque par une densité inférieure à celle demandée dans le concours et un hub mobilités en pied d’immeuble. Îlot Bonnet, rue Marcel-Bonnet à Cachan (94). Le projet est réalisé en co-promotion avec les sociétés DReAM et EMERIGE RÉSIDENTIEL. Fair’ Promotion fait le choix de se diversifier « Nous nous sommes recentrés sur l’Île-de-France pour mieux nous diversifier », souligne Rémi Vial-Collet, convaincu que la promotion classique ne pourra plus représenter l’intégralité de l’activité. Aussi, la société, qui était jusque dans les années 2020 un acteur inter- venant sur le bureau et sur le résidentiel (logement et résidences gérées), prévoit de se diversifier, notamment dans la transformation d’actifs existants. Fair’ Promotion s’entoure des expertises de bureaux d’études avec lesquels il noue des partenariats dans le but d’adapter son offre à un marché de plus en plus complexe, où l’innovation en matière d’adaptation des modes constructifs au bas carbone et d’optimisation des plannings de construction est un défi quotidien. « Il n’est ni possible ni souhaitable d’intégrer toutes les compétences requises, chacun son expertise », revendique Rémi Vial-Collet. « Notre force est d’avoir constitué notre propre écosystème de partenaires, allant de la conception à la construction, qui nous permet d’optimiser chaque étape. Nous avons trouvé le bon modèle pour rester pertinents quarante années de plus », conclut le président. FAIR’ PROMOTION - 40 ans d’expérience et d’exigence dans le logement et l’immobilier d’entreprise - Une relation partenariale au long cours avec l’ensemble des participants de l’acte de construire - Une expertise technique via une maîtrise d’œuvre d’exécution intégrée - Une entreprise qui assure une grande réactivité et une souplesse d’adaptation

  • La directive européenne CSRD accélère la politique ESG de Prunières

    Le spécialiste de la location de matériels TP aux acteurs du BTP engage avec détermination et conviction une politique ESG (Environnementale, sociétale et de bonne gouvernance) pour tout à la fois réduire son impact sur l’environnement, veiller aux conditions de travail de ses collaborateurs et porter des réflexions sur le partage de la valeur. Prunières doit aussi, dès à présent, se préparerà satisfaire les exigences de la directive européenne CSRD. Anne Prunières, codirigeante de l’entreprise, précise ses ambitions en la matière. Nicolas et Anne Prunières, codirigeants de Prunières. Quelle est l’activité de Prunières ? Originaire de l’Aubrac, Prunières est spécialisée dans la location de matériels TP, camions et engins, aux acteurs du BTP, majors et ETI. Depuis sa création en 1961, la société s’est enrichie de nouvelles agences réparties sur toute la France, dont Paris en 2017 avec la création de la marque Paname et le rachat en 2022 de Vitrans et Matthieu, sociétés historiques créées en 1986 et 1992 en Seine-et-Marne. En 2022, deux nouvelles agences intègrent le groupe, Rive droite et Rive gauche à Bordeaux, avec la reprise des sociétés Cazaux, Geneste et Ceccarello. En 2023, c’est l’agence Prunières Midi-Pyrénées qui ouvre à Toulouse. Quelle place accordez-vous aux engagements RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) ? Aujourd’hui, dans notre métier de locatier, le critère principal de choix reste encore malheureusement le prix. Il est urgent que des critères qualitatifs prennent leur place dans la recherche d’un sous-traitant. C’est une condition sine qua non pour que ces directives globales soient applicables et puissent avoir une réalité économique. Une PME disciplinée en la matière doit pouvoir mesurer une prime à l’action RSE ! Les PME doivent aussi être des locomotives sur ces sujets. Les enjeux RSE ne doivent plus reposer seulement sur les grands groupes, mais se diffuser par capillarité dans l’ensemble de l’écosystème. En quoi la CSRD (Corporate sustainability reporting directive) peut-elle être une opportunité pour Prunières ? Au regard des seuils à respecter, Prunières devra se conformer à la directive européenne CSRD à compter de 2026. Celle-ci fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier dans l’objectif d’encourager le développement durable des entreprises. Les informations récoltées permettront de mieux évaluer l’impact de l’entreprise et de son activité sur l’environnement. Nous voyons cette nouvelle directive comme une réelle opportunité de structurer rapidement notre politique ESG et d’apprendre à savoir en parler aussi bien en interne qu’en externe. Quel est le véritable enjeu pour une société telle que la vôtre ? Si, jusqu’à présent dans nos PME, la RSE n’était pas toujours corrélée à la stratégie financière de l’entreprise, l’objectif aujourd’hui est de lier ces enjeux de gouvernance, sociaux et environnementaux à notre performance financière. Une politique ESG ne peut plus se limiter à un bilan carbone. Il faut réussir à dépasser le sujet environnemental pour inclure les enjeux sociaux et de gouvernance. Enfin, la logique financière se met en ordre de marche pour accompagner la politique ESG ! La rentabilité économique de ces politiques est un passage nécessaire, c’était le dernier maillon manquant dans l’acceptation et la concrétisation de ces enjeux pour les PME. Comment allez-vous procéder concrètement ? Nous nous préparons donc à mettre en place un reporting extra-financier sur les critères ESG. Environnementaux, de manière naturelle pour réduire notre impact sur notre environnement direct et, en ce qui nous concerne, en milieu urbain. Ce qui est d’autant plus prégnant en Région Capitale avec les directions fortes données par la Métropole du Grand Paris. Sociaux, en reconsidérant tous les sujets autour des conditions de travail, de l’accidentologie dans un métier soumis aux risques de la route. De gouvernance également, avec des réflexions fortes autour du partage de la valeur avec nos cadres dirigeants. Le sujet de la gouvernance est majeur, car l’objectif est d’embarquer l’ensemble de la chaîne de valeur, de nos fournisseurs à nos clients, dans une démarche commune. Comment impliquer vos collaborateurs dans votre politique ESG ? La prise de conscience des enjeux ESG par nos collaborateurs est un vrai sujet. Elle passe par des actions simples, comme la nomination d’un référent ESG, tournant chaque année. Elle passe surtout par beaucoup de communication, de pédagogie et d’accompagnement pour que chacun y trouve de l’intérêt et non pas de la contrainte opérationnelle. Nous intégrons cette année des thématiques ESG en comité de direction de manière récurrente et organisée pour que nos directeurs d’agence deviennent de véritables courroies d’entraînement sur ces sujets.

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