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« Public-privé, nous rassemblons les élus et dirigeants qui font le Grand Paris »

  • timotheedulud
  • 25 août
  • 7 min de lecture

Dialogue, décloisonnement, coopération : depuis quatorze ans, l’association Acteurs du Grand Paris accompagne les grandes transformations de la région capitale, en proposant un espace de rencontres et de parole libre, neutre, fédérateur et exigeant. Pour son président Thomas Hantz, il est plus que jamais urgent de conjuguer les politiques publiques des transports et du logement, d’oser la densité et de refonder le contrat social à l’échelle de la métropole francilienne.


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Sur quelles convictions fondez-vous vos actions ?


Tout ce que nous faisons suppose en effet des convictions solidement ancrées. La première, c’est que le Grand Paris doit proposer une vision suffisamment puissante pour fédérer des intérêts parfois contradictoires dans une logique de coopérations. Nous croyons à la force de l’intelligence collective, à la capacité à conjuguer les points de vue pour bâtir des solutions plus justes, plus efficaces, plus résilientes.

Notre deuxième conviction, c’est que la résilience des territoires se construit sur le terrain, à partir de projets locaux, pas uniquement dans les amphithéâtres ou les réunions d’experts. C’est pourquoi nous donnons une place majeure à la parole des élus locaux, aux initiatives de terrain, aux expériences concrètes. Nous croyons à l’énergie de ceux qui agissent au quotidien pour faire avancer leurs territoires. Car c’est souvent là, au plus près des habitants, que se forgent les réponses les plus pertinentes.

Enfin, il y a dans notre démarche une volonté d’influence douce. Nous ne sommes ni un lobby ni une structure partisane. Mais nous assumons de porter des idées, d’alerter, de proposer. Avec une méthode : le décloisonnement, la discussion bienveillante, la loyauté avec tous les acteurs, mais aussi la fidélité au réel. Voilà, au fond, ce que nous sommes : une plateforme vivante, indépendante et exigeante, engagée et apolitique, au service d’un Grand Paris que nous voulons meilleur, plus solidaire, plus beau, plus juste.


Quelle est, au fond, la raison d’être de l’association Acteurs du Grand Paris ?


La raison d’être de notre association tient en quelques mots : créer les conditions d’un dialogue durable, exigeant et libre entre tous ceux qui font la vitalité et les projets du Grand Paris.

Car soyons honnêtes, dans le Grand Paris, le besoin de décloisonner demeure très fort, chacun avançant encore trop souvent seul, sur son périmètre, avec ses urgences, ses contraintes, ses agendas et aussi ses doutes et ses interrogations. Le principal risque dans le morcellement des actions, c’est de perdre la vision collective qui est notre force commune depuis 15 ans environ.

Dès 2011, nous avons proposé un espace indépendant, agile, ouvert, où l’on se parle sans filtre, où l’on peut débattre franchement, partager des diagnostics, faire émerger des points de convergence, voire parfois poser des désaccords utiles. L’association Acteurs du Grand Paris est née de ce besoin de respiration collective dans un écosystème souvent saturé de procédures, avec l’appui d’une vision partagée.


L’association est aujourd’hui bien identifiée dans le paysage francilien. Mais, concrètement, que fait-elle au quotidien ?


Depuis 14 ans, notre action repose sur trois piliers : des événements réguliers pour nos membres, un travail éditorial exigeant et des temps forts d’envergure, ouverts à tous, qui traduisent notre esprit de communauté. Cette année, nous avons rassemblé plus de 3 000 personnes dans nos événements !

Chaque mois, nous organisons plusieurs temps forts, notamment un dîner-débat, qui rassemble élus, dirigeants, chercheurs, responsables de l’État, tous membres du Club. Dans une atmosphère sereine, sans posture ni slogan, ces rencontres permettent des échanges francs, où naissent souvent des idées nouvelles, des convergences inattendues, des prises de conscience utiles. Ces moments sont précieux, car ils offrent une qualité d’écoute et de dialogue que l’on trouve rarement ailleurs.

Nous organisons aussi des visites de territoires, car comprendre la métropole francilienne, c’est marcher sur ses sols, rencontrer ses élus, voir ses chantiers. Ces immersions permettent de valoriser les dynamiques locales et de nourrir une culture commune. Nous avons cette conviction forte : on ne pense bien un territoire qu’en l’arpentant, qu’en dialoguant avec ceux qui y vivent et y œuvrent. Tous nos formats ont vocation à permettre de confronter les visions, de décloisonner les savoirs et de faire progresser collectivement des sujets structurants pour l’avenir métropolitain.


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Et sur le volet éditorial ?


C’est fondamental, car nous croyons à la force des mots, à leur capacité à structurer un imaginaire collectif et à faire vivre un projet métropolitain au-delà des seuls cercles de décision. Chaque année, notre Magazine (tiré à 12 000 exemplaires, envoyés nominativement par voie postale) propose des entretiens de fond, des tribunes exigeantes, des reportages de terrain, des portraits incarnés.

C’est un outil de référence, un objet éditorial que l’on garde, que l’on annote, que l’on cite. Il incarne notre style : rigoureux, concret, prospectif, accessible à toutes les sensibilités. Mais nous ne nous arrêtons pas là. Notre newsletter mensuelle est un fil vivant qui relie les membres entre eux, informe sur nos travaux, relaie des initiatives inspirantes, attire l’attention sur des signaux faibles. C’est un outil d’animation de communauté, sobre, clair, mais toujours orienté vers l’action.


Vous proposez aussi des événements de très grande envergure...


Oui, deux temps forts rythment notre année et incarnent notre ouverture. Le Cocktail Estival et la Soirée d’Hiver sont des moments de communion, denses en échanges et en rencontres. En 2026, pour les 15 ans de notre association, nous devrions créer une troisième grande opportunité de rassemblement...

Nous les préparons avec le plus grand soin, car ces événements sont l’occasion pour nos partenaires de bénéficier d’une très forte visibilité. Pour rassembler largement, nous misons sur des invités de prestige, comme les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, le président du Sénat Gérard Larcher, l’ancienne ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, l’athlète handisport Marie-Amélie Le Fur ou encore le journaliste et producteur Michel Denisot, et l’ancien ministre Hubert Védrine.


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Et la ligne directrice, dans tout cela ?


Elle tient en deux mots : décloisonner, coopérer. Décloisonner les mondes public et privé, les institutions, les disciplines, les temporalités. Nous croyons qu’il est possible de réussir les transformations tant attendues par les habitants pour faire du Grand Paris une ville-monde vivable, attractive et puissante, à condition d’y mettre de l’écoute, de la méthode, de la confiance, bref en réalisant toutes les coopérations possibles.

Tout ce que nous mettons en œuvre vise à créer des passerelles, à bâtir ce socle de confiance durable entre des acteurs qui, souvent, ne se seraient jamais croisés autrement. C’est cela notre action concrète pour le Grand Paris : fabriquer un espace commun de coopérations vertueuses au service de l’intérêt général.


Comment la gouvernance de l’association fonctionne-t-elle ?


Notre gouvernance est très exigeante, elle repose sur un bureau composé de 9 membres qui gère l’association au quotidien. Un conseil d’administration de 24 membres assure les missions d’orientation et de contrôle.

Nous nous imposons une gestion rigoureuse, avec des procédures transparentes et un commissaire aux comptes, qui contrôle nos process et certifie nos comptes chaque année. Cette exigence fait partie de notre crédibilité : nous voulons être exemplaires sur le fond comme sur la forme.


Parlons transports. Où en est la transformation des mobilités ?


Le Grand Paris Express entre dans sa phase de concrétisation. Les tunnels sont achevés sur plusieurs tronçons, les gares prennent forme, la ligne 15 sud ouvrira en 2025, après la 14 l’année dernière. Les lignes 16, 17, 18 suivront.

C’est un chantier hors norme, mené à bon rythme par les formidables équipes de la Société des Grands Projets. Sa réalisation témoigne d’une ambition rare, à l’échelle d’une génération. Parallèlement, les réseaux existants sont modernisés avec beaucoup d’ambition par la Région Île-de-France : prolongement de la ligne 14, automatisation de lignes plus anciennes, arrivée de nouveaux trains sur le RER et le Transilien. Les investissements sont massifs et structurants.

Pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’État, Île-de-France Mobilités, la Société des Grands Projets et les collectivités avancent dans le même sens, avec cohérence et constance. Ce n’est pas anecdotique : déployer une stratégie d’infrastructures aussi intégrée, c’est une première en France. Il faut l’articuler plus fortement avec les autres politiques publiques, notamment le logement.


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Justement, côté logement, l’élan est-il à la hauteur ?


Il n’y a pas d’élan, c’est un échec collectif. Le Grand Paris Express devait impulser une nouvelle donne urbaine. Il devait nous permettre de construire mieux, là où la desserte serait renforcée et de nouvelles gares seraient créées. Cette dynamique s’est grippée.

Les objectifs sont pourtant très clairs dans la loi Grand Paris : bâtir 70 000 logements par an, pendant au moins 25 ans, pour répondre aux besoins, avec une production accrue autour des gares pour une régénération des tissus urbains existants. Mais dans les faits, la production s’effondre. Le marché est en crise, les coûts explosent, les recours se multiplient.

Il y a une contradiction fondamentale dans nos politiques publiques. On investit des milliards dans les transports pour désaturer les centres et pour mieux desservir les périphéries, mais on ne lève pas les freins juridiques, fiscaux, normatifs, réglementaires et politiques à la densification. C’est un non-sens. Nous devons absolument réconcilier la planification des mobilités avec une stratégie foncière et urbaine ambitieuse, car des millions de personnes sont dans le besoin.


Pourquoi est-ce si crucial de construire ?


Parce que le logement est au croisement de toutes les fractures contemporaines. Ne pas construire, c’est renforcer les inégalités, figer les parcours, empêcher les classes moyennes de vivre là où elles travaillent. C’est miner l’attractivité économique, alimenter les ressentiments, accélérer l’étalement urbain. Et c’est aussi, désormais, une impasse écologique.

Il faut un choc de simplification dans les procédures, un réarmement des maires, une mobilisation massive du foncier public, un refinancement du logement social et une diversification de l’offre. Mais, surtout, il faut assumer politiquement que construire, ce n’est pas bétonner : c’est rendre possible l’avenir.

Et je veux insister sur un point décisif : rebâtir la ville sur la ville, densifier intelligemment les tissus déjà urbanisés autour des transports existants, c’est sans doute l’un des leviers les plus puissants pour une transition écologique réussie. Chaque logement construit à proximité d’une gare, c’est une voiture de moins, c’est un sol agricole préservé, c’est une promesse d’urbanité durable. Construire, c’est réparer la République, c’est réconcilier les territoires avec leur avenir.


En conclusion...


Nous sommes convaincus que les défis métropolitains exigent des lieux de dialogue, de confiance, de hauteur de vue et d’action collective. C’est ce rôle que nous continuerons d’assumer, avec tous ceux qui veulent faire avancer le Grand Paris, dans l’intérêt général.


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