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- LE GRAND PARIS A BESOIN DâUNE VOLONTĂ POLITIQUE FORTE, ET AU PLUS HAUT NIVEAU : THOMAS HANTZ
CONJUGUER PROFESSIONNALISME, INTĂRĂT GĂNĂRAL ET HUMANITĂ AU SEIN DâUNE ASSOCIATION RĂUNISSANT ACTEURS PUBLICS ET PRIVĂS DU FAIT MĂTROPOLITAIN, LE PARI ENGAGĂ EN 2011 PAR THOMAS HANTZ EST DĂJĂ LARGEMENT GAGNĂ. FACE Ă LA CONJONCTURE ACTUELLE, LE PRĂSIDENT DâACTEURS DU GRAND PARIS ĂVOQUE LES ĂTAPES ENCORE Ă FRANCHIR POUR RELEVER LES DĂFIS AUXQUELS LA RĂGION CAPITALE EST CONFRONTĂE ET INVITE Ă RELANCER LA DYNAMIQUE DU GRAND PARIS DES PROJETS. PROPOS RECUEILLIS PAR LE MAG. Que retenez-vous de cette saison 2021-2022 qui marque la 11e annĂ©e dâexistence des Acteurs du Grand Paris ? AprĂšs plusieurs annĂ©es de montĂ©e en puissance, notre association amplifie ses activitĂ©s au service de ses membres et de la construction du Grand Paris, tout en basculant dans lâĂšre de la professionnalisation. CâĂ©tait notre engaÂgement, il est tenu. Acteurs du Grand Paris est aujourdâhui le premier rĂ©seau public-privĂ© de la RĂ©gion Capitale, tant par le nombre de ses adhĂ©rents que par lâintensitĂ© de ses travaux. Câest le fruit dâun travail collectif des bĂ©nĂ©voles du Bureau, du Conseil dâadministration et de chacun de nos membres, qui partagent tous une mĂȘme philosophie : entreprendre des choses importantes sans se prendre au sĂ©rieux, conjuguer professionnalisme, bienveillance et, on peut le dire, une certaine amitiĂ©. Pouvez-vous en dire plus sur la professionnalisation de lâassociation ? La professionnalisation, câest donner un cadre structurĂ© Ă nos actions qui, pendant les dix premiĂšres annĂ©es, ont reposĂ© exclusivement sur lâengagement bĂ©nĂ©vole de nos membres, sans local ni collaborateur. Nous nous sommes fait accompagner dâavocats pour fixer le cadre de notre dĂ©veloppement, jusquâĂ notre rĂ©gime fiscal, puis nous nous sommes dotĂ©s dâun expert-comptable, dâun commissaire aux comptes et nous avons recrutĂ© Margaux Raggi, notre premiĂšre collaboratrice. ParallĂšlement, nous avons renforcĂ© notre partenariat avec le CrĂ©dit Agricole dâIle-de-France. GrĂące Ă la confiance du directeur gĂ©nĂ©ral, Olivier Gavalda, et de son adjointe, Nathalie Mourlon, notre association bĂ©nĂ©ficie aujourdâhui dâun local professionnel Ă disposition de nos membres que nous avons baptisĂ© cette annĂ©e « La Maison des Acteurs du Grand Paris ». Dans les prochains mois, nous allons dĂ©velopper deux axes : optimiser la mise Ă disposition de ce lieu â qui a vocation Ă ĂȘtre le plus ouvert et utile possible â et identifier des opportunitĂ©s pour accompagner de jeunes chercheurs sur la question du fait mĂ©tropolitain. Ce faisant, nous respectons la trajectoire de dĂ©veloppement Ă dix ans que nous nous sommes fixĂ©e. Dans un contexte incertain, ĂȘtes-vous confiant quant Ă lâavenir du Grand Paris ? La France est aujourdâhui le seul pays du monde dĂ©mocratique Ă porter un projet dâune telle ambition dans un contexte normatif toujours plus contraignant et de montĂ©e en puissance des populismes. Les autres projets comparables sont portĂ©s par des pays autoritaires comme lâArabie Saoudite, la Chine ou la Russie. Il faut donc nous rĂ©jouir et nous fĂ©liciter de voir la France relever un tel dĂ©fi. Trop de gens ignorent que le seul volet transport de la modernisation de la RĂ©gion Capitale reprĂ©sente prĂšs de 60 milliards dâeuros dâinvestissements, 38 pour le Grand Paris Express et 20 pour la modernisation des rĂ©seaux existants. Câest colossal et cela prĂ©figure les 80 milliards dâeuros qui seront investis par les opĂ©rateurs privĂ©s pour le dĂ©veloppement urbain et la crĂ©ation des centaines de milliers de logements qui font aujourdâhui dĂ©faut. Je ne parle mĂȘme pas des investissements nĂ©cessaires Ă la transition Ă©nergĂ©tique des bĂątiments existants dont lâAdeme et la Banque des Territoires sont des acteurs majeurs. Donc oui, nous sommes raisonnablement optimistes car, bien que nous soyons au milieu du guĂ©, la dynamique est lancĂ©e pour faire de lâĂle-de-France la premiĂšre mĂ©tropole mondiale en matiĂšre de lutte contre le rĂ©chauffement climatique. Donc, tout est clair Ă lâhorizon... La dynamique est lancĂ©e, je lâai dit, mais elle reste fragile, car les enjeux sont immenses. Pour rĂ©ussir le Grand Paris des transports, il y a onze ans, il a fallu une vĂ©ritable mobilisation gĂ©nĂ©rale, voulue et portĂ©e par le prĂ©sident de la RĂ©publique Nicolas Sarkozy et qui sâest rĂ©alisĂ©e dans lâaccord Ătat-RĂ©gion-CollectivitĂ©s du 26 janvier 2011. Le Grand Paris vit encore sur cette dynamique collective qui risque de sâessouffler. Les forces vives de la rĂ©gion ont besoin dâune volontĂ© politique forte, et au plus haut niveau. Câest le moment de donner un nouvel Ă©lan au Grand Paris des projets et notamment de rĂ©ussir le chapitre du logement qui est la prioritĂ© absolue. Quel est votre regard sur lâorganisation institutionnelle ? Regardez le nombre de projets qui Ă©mergent malgrĂ© le contexte institutionnel, on y arrive ! Bien sĂ»r, des optimisations seront utiles et elles sont attendues par la population. Mais notre association nâest jamais rentrĂ©e dans ce dĂ©bat institutionnel. Au contraire, nous soutenons le Grand Paris des projets et nous sommes une vĂ©ritable plate-forme de discussion Ă disposition de tous. Les collectivitĂ©s sont nombreuses Ă ĂȘtre membres : rĂ©gion, mĂ©tropole, ville de Paris, Ă©tablissements publics territoriaux, communautĂ©s dâagglomĂ©ration, grands syndicats... Toutes Ă©changent, dĂ©battent au sein de notre association et contribuent Ă ses actions. Nous sommes aujourdâhui une institution autonome et connectĂ©e Ă son environnement, utile Ă toutes les bonnes volontĂ©s pour faire rĂ©ussir le Grand Paris, dans lâintĂ©rĂȘt de nos concitoyens. La question des dĂ©ficits publics est plus que jamais Ă lâordre du jour. Comment rĂ©aliser les investissements nĂ©cessaires ? Il est essentiel de revoir le mode de financement des infrastructures, ce nâest pas un sujet technique, câest une prioritĂ© politique. Lâurgence, câest de mettre en Ćuvre tous les projets nĂ©cessaires Ă la transition Ă©cologique qui auront en outre des bĂ©nĂ©fices socio-Ă©conomiques majeurs. Seul le Grand Paris Express est aujourdâhui lancĂ©, câest indispensable mais pas suffisant. Pourquoi nâinvestit-on pas davantage en France ? En grande partie Ă cause des rĂšgles comptables qui veulent que les investissements soient comptabilisĂ©s de maniĂšre annuelle (lâannĂ©e de la dĂ©pense) au lieu de les intĂ©grer Ă un plan dâamortissement sur une longue durĂ©e comme nâimporte quelle entreprise le fait ou mĂȘme nâimporte quel mĂ©nage ! RĂ©sultat : la dette maastrichtienne explose en mĂ©langeant fonctionnement et investissement, mauvais et bon cholestĂ©rol. La solution dĂ©pend lĂ encore dâune volontĂ© politique : crĂ©er des sociĂ©tĂ©s sur le mĂȘme modĂšle que celui de la SociĂ©tĂ© du Grand Paris, câest-Ă -dire des entreprises publiques dĂ©diĂ©es Ă un projet et capables de lever de la dette pour le financer, sous contrĂŽle de Bercy, en dĂ©corrĂ©lant leurs amortissements de la dette selon Maastricht. Vous prĂŽnez donc une transition Ă©cologique fondĂ©e sur lâinvestissement et la croissance ? Je lâai dit et je le rĂ©pĂšte, nous croyons Ă une sociĂ©tĂ© de progrĂšs oĂč les solutions industrielles et technologiques permettent de conjuguer la protection de lâenvironnement avec le confort et la dignitĂ© de lâhumanitĂ©. Lâinnovation, câest de tous temps lâarme qui a permis dâaffronter les crises et câest ce qui place nos mĂ©tropoles, lieux de la recherche par excellence, en premiĂšre ligne de la lutte contre le rĂ©chauffement climatique. Face Ă lâĂ©puisement des ressources naturelles, il faut dĂ©sormais que la technique soit tout entiĂšre mise au service dâobjectifs bienveillants en faveur de la planĂšte et de ses habitants. « JâachĂšte donc je suis », câest terminĂ© ! Et les enjeux culturels sont vertigineux pour rĂ©inventer lâaccomplissement des Hommes dans une optique non marchande. LâĂ©cologie, câest dâabord et avant tout redonner du sens Ă ce qui fait lâhumanitĂ© tant sur le plan individuel que collectif. Ne faut-il pas tout simplement ralentir ? Il faut ralentir lĂ oĂč câest nĂ©cessaire et accĂ©lĂ©rer lĂ oĂč câest indispensable. La sociĂ©tĂ© algorithmique qui affaiblit lâaltĂ©ritĂ©, oĂč lâon ne frĂ©quente plus que le clone de soi-mĂȘme, et qui favorise le « tout, tout de suite » est lâennemie de lâenvironnement comme de la dignitĂ© humaine dans sa dimension culturelle. Cependant, lâĂ©cologie punitive et dĂ©croissantiste est tout aussi funeste, autant que la culpabilisation Ă outrance de lâhumanitĂ©. Pour rappel, lâHomme nâa aucune responsabilitĂ© dans la disparition de 99,99 % des espĂšces ayant un jour existĂ© sur Terre et qui se sont Ă©teintes depuis. Les solutions sont partout autour de nous pour rĂ©ussir ce dĂ©fi du XXIe siĂšcle. On le voit au sein de notre association, les entreprises et les institutions dĂ©veloppent chaque jour des innoÂvations en ce sens. Les solutions technologiques et les savoir-faire des entreprises tĂ©moignent de notre capacitĂ© Ă agir. Il faut donc crĂ©er un Ă©cosystĂšme rĂ©glementaire favorable au dĂ©ploiement des innovations Ă grande Ă©chelle et continuer Ă soutenir massivement la recherche dans des secteurs stratĂ©giques oĂč la France est en pointe, comme les graines dans lâagriculture, la gestion des eaux, les infrastructures bĂątimentaires et de transport... Tout cela ne va-t-il pas Ă lâencontre du principe constitutionnel de prĂ©caution ? Jean-Pierre Riou, membre du collectif Science Technologies Actions, disait que « sâil devait sâappliquer Ă lui-mĂȘme, le principe de prĂ©caution sâinterdirait tout seul tant il est dangereux ». Le monde tend Ă lâhybridation, câest-Ă -dire « au mariage improbable », selon la philosophe Gabrielle Halpern. Comment ne pas adapter le contexte lĂ©gislatif, rĂšglementaire et normatif aux enjeux du XXIe siĂšcle ? Du reste, cela fait des annĂ©es quâau sein dâActeurs du Grand Paris, nous parlons dâhybridation. Notre assoÂciation Ă©tant elle-mĂȘme une institution hybride croisant secteurs public et privĂ©, et une multitude de domaines allant de lâinvestissement Ă la construction en passant par le facility management. Tout sâhybride. Les tĂ©lĂ©phones qui sont des tĂ©lĂ©commandes de services, les modes de consommation, les mobilitĂ©s, les genres, les villes... Les tiers-lieux, tiers-usages, tiers-objets, tierces-Ă©conomies sont autant de mondes qui sâouvrent Ă nous. Des cantines qui deviennent des restaurants, des gares qui se transforment en musĂ©es, des crĂšches qui sâadossent Ă des maisons de retraite, le coliving, tout cela se dĂ©veloppe oĂč lâon partage une ou plusieurs piĂšces communes... Tous ces exemples illustrent trois dĂ©fis dĂ©terminants. Dâabord, la nĂ©cessitĂ© de toujours plus Ă©changer, dâĂȘtre ouverts. Ensuite, lâimportance cruciale, pour les Ă©lus, dâĂȘtre en prise constante avec ces mutations pour les comprendre et pour mieux dĂ©cider. Enfin, lâenjeu de rendre la sociĂ©tĂ© plus agile, plus souple, plus adaptable, moins contraiÂgnante et normative. Sur ces trois prioritĂ©s, les Acteurs du Grand Paris seront au rendez-vous. « LA DYNAMIQUE EST LANCĂE POUR FAIRE DE LâĂLE-DE-FRANCE LA PREMIĂRE MĂTROPOLE MONDIALE EN MATIĂRE DE LUTTE CONTRE LE RĂCHAUFFEMENT CLIMATIQUE. » « CâEST LE MOMENT DE DONNER UN NOUVEL ĂLAN AU GRAND PARIS DES PROJETS ET NOTAMMENT DE RĂUSSIR LE CHAPITRE DU LOGEMENT QUI EST LA PRIORITĂ ABSOLUE. » « LâURGENCE, CâEST DE METTRE EN ĆUVRE TOUS LES PROJETS NĂCESSAIRES Ă LA TRANSITION ĂCOLOGIQUE QUI AURONT EN OUTRE DES BĂNĂFICES SOCIO-ĂCONOMIQUES MAJEURS. »
- LE CERCLE DES FEMMES DE LâIMMOBILIER : PROFESSIONNALISME ET EXCELLENCE AU FEMININ
RĂSEAU DâAMITIĂ, DâEXPERTISES ET DâĂCHANGES, LE CERCLE DES FEMMES DE LâIMMOBILIER, QUI FĂTE SES 25 ANS CETTE ANNĂE, RASSEMBLE PLUS DâUNE CENTAINE DE MEMBRES OCCUPANT POUR LA PLUPART DES POSTES DE DIRECTION DANS DES ENTREPRISES COUVRANT TOUT LE SPECTRE DU SECTEUR. RENCONTRE AVEC DES PASSIONNĂES DE LâIMMOBILIER, LOIN DE TOUT « FĂMINISME ». PROPOS RECUEILLIS PAR FABIENNE PROUX FondĂ© en 1997 par JoĂ«lle Chauvin, alors directeur immobilier du groupe Aviva, le Cercle des femmes de lâimmobilier rĂ©unit aujourdâhui plus dâune centaine dâadhĂ©rentes, essentiellement franciliennes, reprĂ©sentant toute la diversitĂ© des mĂ©tiers de lâimmobilier. « Ă lâĂ©poque de sa crĂ©ation, le secteur Ă©tait encore trĂšs majoritairement masculin, dâoĂč lâidĂ©e de sa fondatrice de rĂ©unir les professionnelles fĂ©minines, mais pas fĂ©ministes », souligne Anne Brenac, fondatrice du cabinet de conseil en immobilier MosaĂŻc Real Estate et adhĂ©rente depuis quasiment les dĂ©buts du Cercle. RĂ©unions amicales, visites de chantiers ou dâimmeuÂbles existants, petits-dĂ©jeuners ou dĂźners Ă thĂšme avec des invitĂ©s experts de lâimmobilier, mais aussi des philosophes ou des artistes, le tout clĂŽturĂ© par un dĂźner de gala trĂšs prisĂ©, ce Cercle plutĂŽt confidentiel se prĂ©sente davantage comme un rĂ©seau dâentraide que dâaffaires. « Câest peut-ĂȘtre moins dans la nature des femmes », admet Anne Brenac, vantant « un lieu dâĂ©change sur nos mĂ©tiers et nos pratiques ». Elsa Dodeman y voit « une philosophie », un « do tank », « lâappartenance Ă un groupe dâindividues avec la volontĂ© dâapporter notre pierre Ă lâĂ©difice dans un dessein commun ». Mais « on ne vient pas pour Ă©toffer son carnet dâadresses », renchĂ©rit la directrice de la commercialisation tertiaire et du dĂ©veloppement des projets chez Atenor, mettant en avant « la solidaritĂ© et la complicitĂ© qui animent les adhĂ©rentes », ce qui « permet dâavoir davantage confiance en soi, car on se sent moins seule ». RĂ©partition des membres du Cercle des femmes de l'immobilier par secteurs d'activitĂ©. Un « Ă©cosystĂšme riche de compĂ©tences de haut niveau » Sans que ce soit ce quâelles recherchent en prioritĂ©, « le fait dâĂȘtre entre femmes simplifie les relations et les Ă©changes », poursuit Elsa Dodeman, entrĂ©e dans lâassociation pour crĂ©er, Ă la demande de JoĂ«lle Chauvin, le « Cercle complice ». Cette seconde structure, rĂ©servĂ©e aux juniors, vise à « promouvoir les jeunes talents et favoriser les passerelles avec le Cercle », prĂ©cise StĂ©phanie Bensimon, prĂ©sidente du Cercle des femÂmes de lâimmobilier depuis 2020 et passĂ©e elle aussi par le « Cercle complice ». Une Ă©tape qui peut perÂmettre dâintĂ©grer le Cercle, accessible uniquement sur cooptation. Lâassociation, qui tient Ă son indĂ©pendance et ne vit donc que des cotisations de ses membres, limite en effet le nombre de nouvelles adhĂ©sions Ă une dizaine par an. « Câest un gage dâexcellence qui est la marque de fabrique du Cercle », ajoute StĂ©phanie Bensimon, vantant un « Ă©cosystĂšme riche de compĂ©tences de haut niveau ». Non seulement deux marraines doivent recommander la postulante, mais celle-ci doit aussi partager les valeurs de lâassociaÂtion, Ă savoir la solidaritĂ©, lâhumanisme, le professionnalisme et la passion pour les mĂ©tiers de lâimmobilier. Les membres du bureau illustrent Ă elles seules cette excellence par la prĂ©sence de Christel Zordan, directrice gĂ©nĂ©rale de la SociĂ©tĂ© de la tour Eiffel, BĂ©atrice Dessaints, directrice gĂ©nĂ©rale Ensemblier urbain chez Quartus, ou encore Anne Toledano, directrice de lâimmobilier chez CrĂ©dit Agricole CIB. La stratĂ©gie consiste Ă avoir une ou deux reprĂ©senÂtantes de chaque grande entreprise de lâimmobilier « tout en restant trĂšs sĂ©lectives », insiste StĂ©phanie Bensimon, qui entamera Ă la rentrĂ©e la derniĂšre annĂ©e de son mandat de trois ans. Celle-ci sera consacrĂ©e aux grands Ă©vĂ©nements et au dĂ©veloppement des renconÂtres « pour faire vivre le club », annonce la responsable de lâinvestisseur Ardian Real Estate. « Nous allons aussi nous intĂ©resÂser Ă lâinnovation dans lâimmobilier autour notamment du bas carbone », ajoute StĂ©phanie Bensimon. « Une des missions que jâavais Ă cĆur Ă©tait dâagir davantage en faveur de la paritĂ© dans lâindustrie immoÂbiliĂšre en aidant les entreprises Ă avoir les meilleures pratiques en la matiĂšre. La dĂ©marche a consistĂ© Ă la production, fin 2021, dâun livre blanc prĂ©facĂ© par Ălisabeth Moreno, alors ministre dĂ©lĂ©guĂ©e auprĂšs du premier ministre chargĂ©e de lâĂgalitĂ© entre les femmes et les hommes, puis Ă lâadoption dâune charte, signĂ©e au Simi en dĂ©cembre 2021 par 120 dirigeants dâentreprise. ConstaÂtant quâil nâexistait aucune donnĂ©e sur la paritĂ© dans les mĂ©tiers de lâimmobilier, nous avons créé en mars 2022 un Observatoire dĂ©diĂ©, qui est devenu une entitĂ© autonome dirigĂ©e par Isabelle Rossignol, ex-prĂ©sidente du Cercle. » StĂ©phanie Bensimon, prĂ©sidente du Cercle des femmes de lâimmobilier Un cercle solidaire RelancĂ©e pendant la pandĂ©mie, la Commission de lâamitiĂ© est un cercle plus intime et anonyme au sein du Cercle des femmes de lâimmobilier, avec pour but de soutenir celles qui avaient besoin dâune aide morale Ă lâissue de cette pĂ©riode de confinements souvent difficile Ă vivre. Il poursuit son action, aujourdâhui encore, afin de continuer à « favoriser la solidaritĂ© entre les adhĂ©rentes ». De mĂȘme, un sous-groupe dâentraide, « Les entrepreneuses », a Ă©tĂ© créé par les membres du Cercle qui ont fondĂ© leur propre structure. LâidĂ©e consiste non seulement Ă partager des expĂ©riences et rĂ©pondre aux interrogations sur lâentreprenariat, mais aussi Ă aiguiller des femmes qui se posent des questions sur leur avenir professionnel.
- LE COEUR AU CENTRE : STEPHANIE SOARES
StĂ©phanie Soares vit Ă 100 Ă lâheure sa passion pour la politique, le dĂ©bat dâidĂ©es et lâengagement de terrain. Simone De Beauvoir. Telle est la figure tutĂ©laire de StĂ©phanie Soares. Pas tant la fĂ©ministe que lâintellectuelle engagĂ©e. ConseillĂšre chargĂ©e de lâamĂ©nagement et du logement au cabinet de ValĂ©rie PĂ©cresse et auprĂšs de Jean-Philippe Dugoin-ClĂ©ment, vice-prĂ©sident, elle nâaime rien tant que le dĂ©bat dâidĂ©es, la lecture, lâĂ©criture. Avec un dĂ©bit rapide et flĂ»tĂ©, elle cite les nombreux think tank auxquels elle sâimplique ou quâelle a frĂ©quentĂ©s. Du Club des vigilants, fondĂ© par Marc Ullman et Bernard Esambert, Ă lâAtelier de la rĂ©publique en passant par le Club GĂ©nĂ©ration en Seine, club de jeunes Ă©lus des Hauts-de-Seine, quâelle a créée sur le modĂšle du Club des Loges des Yvelines lors de son premier mandat dâĂ©lue locale. Sans oublier son engagement rotarien, qui lui a aussi donnĂ© lâoccasion, en 2014, de crĂ©er avec lâun de ses mentors, le chef dâentreprise Philippe Nahon, le Rotary Paris Foch, 1er Club rotary « Nouvelle gĂ©nĂ©ration ». Elle Ă©voque ses lectures en cours : Le pouvoir rhĂ©torique de ClĂ©ment Viktorovitch, ou « Cerveau et nature, pourquoi nous avons besoin de la beautĂ© du monde » de Michel Le Van Quyen, chercheur Ă lâInserm, avouant prĂ©fĂ©rer les essais aux romans. Le goĂ»t du rĂ©el, sans doute. « Je suis hyperactive », dit cette Ă©lue de Courbevoie, ravie que son 2e mandat municipal auprĂšs de Jacques Kossowski lui permette dâagir au plus prĂšs du terrain, en tant quâadjointe en charge de la Transition Ă©cologique, du MĂ©cĂ©nat et des Subventions et de conseillĂšre territoriale Ă Paris Ouest La DĂ©fense. Son engagement politique date de ses Ă©tudes. « Jeune juriste, jâavais pris rendez-vous avec Muriel de Coster, maire dâEragny-sur-Oise, avec mes parents, pour Ă©voquer des questions de salubritĂ© publiques. Elle mâa proposĂ©, Ă lâissue de cette premiĂšre entrevue, de faire campagne avec elle », se souvient-elle. Une proâ de la comâ Un jour, peut-ĂȘtre pas si lointain, elle sâengagera encore un peu plus en politique. « Se plaindre sans agir et sans proposer est inconcevable pour moi ! », reprend cette femme toujours Ă©lĂ©gante, souriante, mixant une grande maĂźtrise dâelle-mĂȘme et une gentillesse non feinte. Une « pro » de la comâ, rĂ©active, informĂ©e, alternant avec un savant dosage le in et le off, au service de ceux quâelle sert. Car lâĂ©lue a exercĂ© jusquâĂ prĂ©sent ses responsabilitĂ©s dans lâombre. De la Chambre de commerce et dâindustrie de Paris Ile-de-France notamment Ă la Direction des Ă©tudes, Ă lâInstitut Friedland, think tank Ă©conomique de la Chambre, ou encore comme chef de cabinet de la CCIP Seine-Saint-Denis, puis attachĂ©e du groupe des entreprises au Conseil Ă©conomique social et environnemental, avant de sâoccuper des affaires publiques rĂ©gionales. Ce qui la conduira Ă rejoindre le conseil rĂ©gional, oĂč elle est dâabord conseillĂšre de Didier Bariani, vice-prĂ©sident chargĂ© du Grand Paris, alors radical valoisien, comme elle Ă lâĂ©poque, avant de rejoindre Jean-Philippe Dugoin-ClĂ©ment, Ă©lu UDI, comme elle aujourdâhui. Deux figurent auprĂšs desquelles elle dit avoir beaucoup appris. « Je ne sais pas Ćuvrer pour des gens que je nâestime pasâ, confie-t-elle. StĂ©phanie Soares est nĂ©e Ă Saint-Germain-en-Laye. Elle a grandi Ă Eragny-sur-Oise, puis poursuivi ses Ă©tudes en passant par une classe dâHypokhĂągnes, avant de poursuivre des Ă©tudes en droit des affaires Ă lâUniversitĂ© de Cergy-Pontoise, lors dâun double cursus de droit français et anglo-amĂ©ricain. Son pĂšre, prĂ©maturĂ©ment disparu, Ă©tait chef dâentreprise autodidacte dâorigine portugaise, et Ă©galement connu pour avoir Ă©tĂ© un entraineur et joueur de football de talent. « Il a rĂ©ussi Ă force de courage, de dĂ©termination et de travail », rĂ©sume sa fille. Comme sa mĂšre, autre exemple de rĂ©ussite, tout autant admirĂ©e, qui a terminĂ© rĂ©cemment une carriĂšre ascensionnelle Ă la Mutuelle sociale agricole (MSA). Des exemples constitutifs, Ă nâen pas douter, du sens des valeurs, de mĂ©ritocratie notamment, qui fondent son infatigable engagement. Propos recueillis par Jacques Paquier. 2019: ConseillĂšre technique (amĂ©nagement, logement et SDRIFE) au cabinet de la prĂ©sidente de RĂ©gion 2017: Collaboratrice du vice-prĂ©sident chargĂ© du Grand Paris et de la coopĂ©ration interrĂ©gionale 2002: DĂ©buts Ă la CCI Paris Ile-de-France - direction des Ă©tudes
- LE SEDIF : DE L'INNOVATION A TOUS LES ETAGES !
En adoptant un plan pluriannuel dâinvestissement de 10 ans (2022-2031), dotĂ© de 2,5 milliards dâeuros de budget, le plus grand service public dâeau français entame une dĂ©marche inĂ©dite. Il place lâinnovation au centre de ses actions et garde lâusager au cĆur de ses services. Il poursuit aussi son projet pionnier âVers une eau pure, sans calcaire et sans chloreâ. Le nouveau plan d'investissement du SEDIF s'articule autour « d'une gestion optimale et du maintien de lâexcellent niveau de qualitĂ© et de sĂ©curitĂ© sanitaires de l'eau. Ce qui nĂ©cessite des investissements importants sur plusieurs annĂ©es » dĂ©clare AndrĂ© Santini, prĂ©sident du SEDIF, ancien Ministre, maire dâIssy-les-Moulineaux et vice-prĂ©sident de la MĂ©tropole du Grand Paris. « Le SEDIF fait le choix du volontarisme et dâune vision Ă long terme, avec des stratĂ©gies innovantes » poursuit AndrĂ© Santini. En effet, le Syndicat des Eaux dâIle-de-France (SEDIF) a votĂ© en dĂ©cembre dernier un plan pluriannuel dâinvestissement (PPI) inĂ©dit pour la pĂ©riode 2022-2031. Un plan dâinvestissement ambitieux Ce PPI est dotĂ© dâun budget global de 2,5 milliards dâEuros dont 1,1 milliard portĂ© directement par le SEDIF en tant que maĂźtre dâouvrage. Acteur francilien majeur, le SEDIF est autoritĂ© organisatrice du service public de lâeau potable pour le compte de ses 135 communes adhĂ©rentes. Il possĂšde Ă cet effet un patrimoine important entretenu et renouvelĂ© constamment. Le SEDIF vise aussi un respect accru des normes environnementales et la prĂ©servation dâun outil industriel performant. Conçu pour 10 ans, le PPI permettra une actualisation des besoins chaque annĂ©e. Ce plan dĂ©cline 5 objectifs principaux : garder lâusager au cĆur du service, assumer et porter le rĂŽle dâacteur majeur et pionnier inhĂ©rent aux grandes autoritĂ©s organisatrices dâEurope, optimiser la gestion patrimoniale de maniĂšre durable et innovante, ĂȘtre acteur de la transition Ă©cologique et renforcer la sĂ©curisation du service. Un grand service public de lâeau La mission de service public exercĂ©e par le SEDIF couvre lâensemble des Ă©tapes de la ressource Ă lâusager. Ainsi, il gĂšre lâadministration et la gestion du service public de lâeau potable comprenant la production et la distribution dâeau potable. Il dessert plus de 4 millions dâusagers avec 246,1 millions de m3 consommĂ©s en 2021 dont prĂšs de 800 000 m3 par jour avec 97 % des ressources en eau provenant de cours dâeau franciliens : la Seine, la Marne et lâOise. « Avec un prix de lâeau qui demeure stable : Ă savoir 1,32 Euros pour 1000 litres soit 111 packs dâeau » prĂ©cise SĂ©bastien Fayon, responsable du service de la gestion patrimoniale du SEDIF. « Et mĂȘme mieux, la part eau potable de la facture des usagers a baissĂ© Ă trois reprises depuis 2011 pour une eau dâexcellence » rappelle AndrĂ© Santini. Ce service public fonctionne en dĂ©lĂ©gation jusquâau 31 dĂ©cembre 2023. Le SEDIF est propriĂ©taire des infrastructures, garde la maĂźtrise des investissements et du prix de lâeau. Lâexploitation des usines, lâentretien du rĂ©seau ou encore la relation avec les usagers sont dĂ©lĂ©guĂ©es Ă une entreprise (le dĂ©lĂ©gataire), en lâespĂšce la branche Eau (Ile-de-France) du groupe Veolia. Une nouvelle dĂ©lĂ©gation verra le jour au 1er janvier 2024. Pourquoi ce mode de gestion a-t-il Ă©tĂ© choisi ? L'agglomĂ©ration francilienne possĂšde ses spĂ©cificitĂ©s : eau de surface difficile Ă traiter, densitĂ© urbaine et complexitĂ© des interventions sur le rĂ©seau, attentes fortes en matiĂšre de disponibilitĂ© et de rĂ©activitĂ© de la part des usagers franciliens. Un service Smart pour tous Par ailleurs, ce plan se traduira par une intensification du rythme des opĂ©rations pour Ă©laborer un Smart SEDIF. Câest-Ă -dire un service de lâeau « intelligent » qui utilise les donnĂ©es issues des nouvelles technologies numĂ©riques dans la perspective du Grand Paris et au service des Franciliens. Avec le « SMART network » qui optimise le pilotage quotidien des infrastructures et des investissements. SĂ©bastien Fayon Ă©voque aussi le « SMART Water destinĂ© Ă ajuster au plus prĂšs les services aux besoins des usagers ». Enfin, pour participer Ă la « SMART City », le SEDIF souhaite crĂ©er des synergies avec les partenaires du Grand Paris, en dĂ©veloppant le partage des donnĂ©es publiques, lâOpendata, Une dĂ©marche globale environnementale Tout cela sans oublier le projet pionner du SEDIF « Vers une eau pure, sans calcaire et sans chlore et sans dĂ©chets plastiques » dâun budget de 800 millions dâeuros. Cela se concrĂ©tisera notamment par le dĂ©veloppement de la technique de « lâOsmose inverse basse pression » (OIBP). Cette technique innovante et membranaire rĂ©duit les micropolluants, les perturbateurs endocriniens et les rĂ©sidus mĂ©dicamenteux. « La dĂ©marche environnementale globale se dĂ©cline aussi en une amĂ©lioration de la gestion de la ressource en eau, Ă la fois qualitativement et quantitativement », prĂ©cise SĂ©bastien Fayon. Pour mieux connaĂźtre la ressource et affiner au plus juste, son exploitation. GrĂące Ă ses emprises fonciĂšres, le SEDIF souhaite dĂ©velopper lâautosuffisance Ă©nergĂ©tique par exemple en recourant Ă lâhydrogĂšne vert. De plus, une attention particuliĂšre sera aussi portĂ©e Ă la prĂ©servation de la biodiversitĂ©. Le recours aux Ă©nergies renouvelables est actĂ© notamment par la pose de panneaux photovoltaĂŻques. Le Sedif, un acteur majeur du Grand Paris Le grand service public de l'eau du PPI se traduit aussi par une implication en matiĂšre d'emplois franciliens et de nouveaux projets d'amĂ©nagements. En matiĂšre dâemploi, ce nouveau PPI soutiendra lâĂ©quivalent de prĂšs de 50 000 emplois temps plein sur 10 ans. Le SEDIF sera ainsi lâun des principaux acteurs franciliens et publics du soutien Ă lâĂ©conomie et Ă lâemploi. Sans compter, les chantiers dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©s ou Ă venir pour dĂ©velopper ou dĂ©placer des conduites dâeau, dans le cadre du Grand Paris des transports. Pour les futurs Jeux Olympiques (2024), le SEDIF a conduit rĂ©cemment un chantier situĂ© Ă lâIle-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Celui-ci renforce lâalimentation en eau potable de la commune dans le cadre de la construction du futur village olympique. En effet, lâaugmentation significative de la consommation dâeau et des risques potentiels nĂ©cessitent de remplacer une canalisation sous un pont enjambant le canal Saint-Denis. Cela garantira lâalimentation en eau potable de grande qualitĂ©, 7 jours sur 7 et 24h sur 24.
- PANAME : L'INNOVATION COMME TRACEUR
TroisiĂšme gĂ©nĂ©ration dâentrepreneurs dans la location de matĂ©riel Travaux Publics, Anne et Nicolas PruniĂšres ont créé Paname, qui a pour ambition dâembarquer toutes les forces vives françaises. Si Paname est un nom Ă©minemment paÂriÂÂÂsien, celui de ses dirigeants aux conÂÂsoÂnanÂÂces lozĂ©riennes est plus connu du cĂŽtĂ© de lâAubrac. Anne et Nicolas PruniĂšres ont en effet repris la sociĂ©tĂ© Ă©ponyme créée il y a plus de 60 ans dans le Massif Central et dĂ©veloppĂ©e en Occitanie jusquâĂ une forte pĂ©riode de crise. En 2016, Ă la reprise, ils opĂšrent un virage tranchĂ© avec une stratĂ©gie portĂ©e par lâinnovation en tout point et lâopportunitĂ© de marchĂ© du Grand Paris. Projet sans prĂ©cĂ©dent, le Grand Paris est aussi le chantier de tous les dĂ©fis, dont celui dâĂ©vacuer plus de 43 millions de tonnes de terre. Et, Ă lâheure oĂč les problĂ©matiques dâinnovation techÂnoÂlogique, environnementale et sociale nâont jamais Ă©tĂ© aussi prĂ©gnantes, Anne et Nicolas y voient lâoccasion de faire Ă©voluer la filiĂšre Transport de maniĂšre franche. Câest ainsi quâils se rapprochent de Michelin et Renault Trucks pour crĂ©er une flotte exemplaire. Pouvez-vous revenir sur la genĂšse de ce partenariat ? Nous avons souhaitĂ© nous adosser Ă des fleurons français, qui ont une « aura » dans la filiĂšre. LâidĂ©e Ă©tait de faire adhĂ©rer Ă notre projet des forces vives du territoire, reconnues pour leur savoir-faire made in France. Notre objectif commun Ă©tait dâĂȘtre Ă la pointe sur le plan technologique et environnemental, stratĂ©gie qui a abouti Ă notre intĂ©gration Ă la communautĂ© du Coq Vert. Paname est innovante en termes de technologie, mais pas que⊠En effet, nous avons voulu ĂȘtre innovants jusque dans notre financement. Ainsi, Paname a Ă©tĂ© Ă lâorigine de la premiĂšre levĂ©e de fonds en finanÂcement participatif dans le transport. Un choix qui trouve son origine dans lâADN mĂȘme de Paname : la France construit sa capitale. Nous avons donc proposĂ© aux Français dâinvestir dans lâĂ©conomie rĂ©elle, chaque euro investi faisant vivre un chauffeur français. Lâinnovation est-elle donc aussi sociale ? Oui, nos chauffeurs vienÂnent de toute la France. Des quartiers que le Grand Paris Express va traverser, mais aussi de nos rĂ©gions. Chaque semaine, nous partageons des moments privilĂ©giĂ©s avec des chauffeurs du Massif Central en grand dĂ©placement pour la semaine. « Les petits bougnats du Grand Paris » sont une fiertĂ© pour nous et ont permis Ă ces profils de sâĂ©panouir personnellement et professionnellement grĂące Ă une rĂ©munĂ©ration attractive. Paname nous a aussi donnĂ© la possibilitĂ© de recruter des profils dĂ©butants et ainsi crĂ©er de nouvelles trajectoires de vie. RĂ©cemment partenaire dâImpact Tank, nous voulons approfondir cette vision Ă©largie de lâinnoÂvation sociale dans une logique de maximisation de notre impact.
- LA SEINE, L'ARTĂRE FLUVIALE DE LA VIE EN VILLE : FRANĂOIS MARIE DIDIER, PRĂSIDENT DU SIAAP
La baignade en Seine nâest pas une idĂ©e neuÂve. Nombre dâentre nous sont nĂ©s et ont touÂjours connu cette ambition. Mais ce qui a pu sembler ĂȘtre une chimĂšre ou une lubie est sur le point de devenir rĂ©alitĂ©. Il sâagit dâun projet collectif, portĂ© par les Ă©lus, les pouvoirs publics et appuyĂ© par un savoir-faire industriel notamment mis en Ćuvre par le SIAAP depuis cinq dĂ©cennies. En 1970, seules trois espĂšces de poisson frayaient dans la Seine. Elles sont aujourdâhui dix fois plus nombreuses. Preuve que la qualitĂ© du fleuve sâest amĂ©liorĂ©e, des saumons peuvent ĂȘtre recensĂ©s en lâaval de Paris. Un poisson si sensible nâaurait jamais remontĂ© la Seine sans y trouver un milieu qui lui soit favorable. Nous amorçons dĂ©sormais la derniĂšre ligne droite. Il nous reste deux Ă©tĂ©s pour ĂȘtre prĂȘts, avec les services de lâĂtat, les collectivitĂ©s locales et territoriales, et les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (JOP). Avec la population elle-mĂȘme et lâensemble de nos parties prenantes, nous Ćuvrons Ă la prĂ©servation de la biodiversitĂ© de la Seine, de la Marne et de leurs rives. Il ne sâagit pas du moindre des dĂ©fis. Mais, si lâampleur de la tĂąche est importante, la mobilisation de chaque agent du SIAAP est Ă la hauteur de lâenjeu. Chaque jour, le SIAAP traite les eaux de plus de 9 millions de Franciliens, acheminĂ©es par un rĂ©seau dâune formidable complexitĂ©. Ă ce titre, les Ă©gouts sont une des clefs de voĂ»te de la baignade en Seine et en Marne. Nous devons donc nous assurer collectivement de la conformitĂ© des raccordements des habitations au rĂ©seau des Ă©gouts. Câest pourquoi, le SIAAP a mis en ligne un site dâaide Ă lâinformation des citoyens : monbranchement.fr. Quelques clics permettent ainsi Ă chaque habitant de vĂ©rifier sâil y a un risque que son habitation ne soit pas bien raccordĂ©e. VoilĂ une de nos actions concrĂštes au service de la prĂ©servation du milieu naturel et de la baignade. Se baigner dans ces deux artĂšres fluviales est une promesse que nous entendons tenir sur le long terme. Le projet industriel et environnemental que nous dĂ©ployons ne vise pas seulement lâĂ©chĂ©ÂanÂce des JOP, il traduit lâambition dâune baignaÂbiÂlitĂ© pĂ©renne. En 2024, nos agents auront dĂ©montrĂ© leur savoir-faire exceptionnel, qui aura permis cette reconquĂȘte Ă©cologique. Des moyens imporÂtants sont nĂ©cessaires pour parachever cette ambition. La rĂ©ussite sera le fruit dâune action efficace de tous les acteurs, dâune mobilisation humaine sans prĂ©cĂ©dent et dâun investissement sans Ă©quivalent. Dans ces trois dimensions, le SIAAP tient et tiendra sa place. Les JOP Paris 2024 seront un Ă©vĂšnement majeur pour un projet humain et environnemental de grande ampleur. Au SIAAP, nous travaillons aussi pour que chaque agent et chaque Ă©lu francilien puisse en ĂȘtre fier.
- LE SENS DE LâACTION PUBLIQUE : MATHILDE CHARPENTIER
APRĂS DIX ANS CHEZ EPAMARNE/EPAFRANCE, MATHILDE CHARPENTIER DIRIGE DĂSORMAIS LA COMMUNICATION ET LES RELATIONS PUBLIQUES DE LâEPA PARIS-SACLAY, OĂ ELLE EXERCE SES RESPONSABILITĂS AVEC UN SENS AIGU DE LâĂCOUTE ET UNE CONNAISSANCE ĂPROUVĂE DU TERRAIN. PROPOS RECUEILLIS PAR ELENA JEUDY BALLINI. Avec lâexpĂ©rience quâon lui connaĂźt et au vu de ses nombreuses compĂ©tences, la perplexitĂ© se fait jour lorsque Mathilde Charpentier avoue quâau dĂ©part, la communication nâĂ©tait pas une vocation. Et pourtant ! Ă lâorigine de son parcours, un premier job pour World Media Network, rĂ©seau international de presse et filiale de LibĂ©ration. TrĂšs vite, on lui confie les rĂȘnes des relations presse et Mathilde dĂ©couvre alors un univers passionnant. Elle y restera sept ans. « World Media Network mâa permis de travailler avec les rĂ©dacteurs en chef des plus grands journaux mondiaux sur des questions internationales de premier plan. CâĂ©tait exceptionnel pour un dĂ©but de carriĂšre, infiniment stimulant ! », confie-t-elle. Et novateur : la filiale se positionne rapidement sur Internet au dĂ©but des annĂ©es 1990, Ă©poque oĂč le mĂ©dia est peu prĂ©sent en entreprise et encore moins dans les foyers. AprĂšs plusieurs expĂ©riences en communication dans le privĂ©, elle rejoint en 2002 le dĂ©partement Ă©quipement numĂ©rique des territoires de la Caisse des DĂ©pĂŽts comme responsable de la communication, notamment en charge de promouvoir les services et les usages de lâInternet. ĂgĂ©e de 30 ans, elle dĂ©cide alors de reprendre des Ă©tudes supĂ©rieures. Mathilde entrera Ă EpaMarne/EpaFrance en 2006 aprĂšs avoir dĂ©crochĂ©, avec mention trĂšs bien, son DEA en sciences de lâinformation et de la communication Ă lâUniversitĂ© de Nanterre. « Jâai dĂ» mâadapter Ă quatre directeurs en lâespace de dix ans. Cela entretient le sens de lâĂ©coute et de lâagilitĂ© ! », sourit-elle. Une expĂ©rience approfondie du terrain Soucieuse de travailler au service de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©Âral, elle se verra confier la direction de la commuÂnication de lâIned en 2016 avant que lâEPA Paris-ÂSaclay ne lui tende les bras en lui proposant, outre de dĂ©finir et mettre en Ćuvre la stratĂ©gie de commuÂnication de lâĂ©tablissement, dâimpulser des actions intĂ©grant lâurbanisme transitoire et promouvant la culture au sein du projet urbain. Une perspective lui permettant dâassocier la double compĂ©tence amĂ©nagement-recherche quâelle affectionne tant â pour laquelle tous lui reconnaissent un vĂ©ritable talent â et dâen dĂ©velopper de nouvelles. « Ătre confrontĂ©e Ă des problĂ©matiques, des acteurs et des enjeux diffĂ©rents mâa permis de me renouveler et de relever Ă chaque fois de nouveaux dĂ©fis. », explique-t-elle. Figurant au nombre des premiers membres dâActeurs du Grand Paris, Mathilde Charpentier place son expertise au service des synergies, dont le dĂ©veloppement est fondamental pour le club comme pour la mĂ©tropole parisienne. Loin de tout calcul, elle apprĂ©hende chaque opportunitĂ© avec le feeling de celles et ceux qui ont une expĂ©rience approfondie du terrain. Pasteur ne disait-Âil pas que « le hasard ne favorise que les esprits prĂ©parĂ©s » ?
- PARIS-SACLAY : LE COUP D'ACCĂLĂRATEUR
Alors que le campus urbain commence Ă prendre dĂ©finitivement vie, de nouveaux quartiers entrent dĂ©sormais en phase amĂ©nagement : Corbeville sur le plateau de Saclay, mais aussi Satory Ouest Ă Versailles ou la ZAC des Savoirs Ă Guyancourt. De quoi renforcer les liens entre les trois communautĂ©s dâagglomĂ©ration concernĂ©es sur les deux dĂ©partements des Yvelines et de lâEssonne. PAR CATHERINE BERNARD. Son nom est mondialement renommĂ© : il figure Ă la 13e position du classement interÂnational de Shanghai des universitĂ©s les plus prestigieuses et est connu de tout ce que le monde compte dâinvestisseurs en nouvelles technologies. Et pourtant, la petite commune de Saclay, dans lâEssonne, ne recense que quelque 4 300 habitants ! Mais le nom de la bourgade sâest, en une dĂ©cennie, Ă©rigĂ© en concept Ă lâĂ©chelle mondiale. RĂ©habilitation de la Halle Piano, naguĂšre propriĂ©tĂ© de Thales Ă Guyancourt, sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines. Sur le campus urbain, quâamĂ©nage depuis plus de 10 ans lâĂtablissement public dâamĂ©nagement de Paris-Saclay (Epaps) avec les collectivitĂ©s concernĂ©es, les derniers grands reprĂ©sentants du monde acadĂ©mique ont dĂ©sormais pris leurs quartiers : lâimpressionnante Ecole normale supĂ©Ârieure de Paris Saclay, dessinĂ©e par Renzo Piano, a accueilli ses 1 700 Ă©tudiants et 300 enseignants chercheurs en septembre 2021. Le campus dâAgroÂParisTech, dessinĂ© par les architectes Marc Mimram et Jean-Baptiste Lacoudre, ouvrira lui ses portes en septembre 2022, tout comme le pĂŽle BPC (biologie-pharmacie-chimie) de lâUniversitĂ© Paris-Saclay. Les grands centres de recherche privĂ©s ne sont pas en reste : cĂŽte Ă cĂŽte se construisent ainsi le nouveau centre de recherche de Danone et celui de Servier, qui ouvrira au printemps 2023. En attendant celui promis par LVMH. BientĂŽt commenceront les travaux du « Central », ce quartier mixte innovant de plus de 60 000 mĂštres carrĂ©s dans le quartier de lâĂcole polytechnique. DĂ©sormais, la vie sâinstalle sur un plateau qui semblait, jusquâalors, condamnĂ© Ă des travaux permanents : la nouvelle brasserie de la ZAC, situĂ©e sur la commune de Palaiseau, fait le plein et lâarrivĂ©e de familles dans le quartier du Moulon a impulsĂ© lâouverture de lâĂ©cole et de commerces de plus en plus nombreux. Alors que le chantier de la ligne 18 du Grand Paris Express, qui reliera lâaĂ©roport dâOrly Ă Versailles- Chantiers, bat son plein, lâamĂ©nageÂment du troisiĂšme quartier du plateau a dĂ©jĂ commencĂ© : il sâagit de Corbeville, situĂ© Ă mi-chemin entre le Moulon et lâĂcole polytechnique. Le futur hĂŽpital de Paris-Saclay et le complexe sportif sont en construction, et les premiĂšres consultations pour des logements Ă©tudiants et familiaux ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© lancĂ©es. Lâaventure commence en territoire yvelinois Mais lâopĂ©ration dâintĂ©rĂȘt national dĂ©borde dĂ©sorÂmais de son pĂ©rimĂštre essonnien. Ă Guyancourt, sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines, le top dĂ©part de la rĂ©habilitation de la Halle Piano, naguĂšre propriĂ©tĂ© de Thales, est lancĂ©. Elle fera lâobjet dâun projet dâurbanisme transitoire dĂšs 2024 et constitue le premier jalon du futur quartier des Savoirs qui doit voir le jour dans la ZAC Gare de Guyancourt-Saint-Quentin. Ă Versailles Grand Parc, sur Satory Ouest, les vĂ©hicules de chantier commencent Ă arriver. Le laboratoire de Mines ParisTech devrait ĂȘtre terminĂ© en 2024, tout comme la construction dâun parking silo et dâun restaurant collectif. Les premiĂšres consultations pour la construction de logements seront lancĂ©es au 2e semestre 2022. Signe des temps : pour son Ă©dition 2022, Paris-Saclay Spring, lâĂ©vĂ©nement dĂ©diĂ© Ă lâinnovation, rassemblait cette annĂ©e en nombre des acteurs venus des territoires yvelinois de Paris-Saclay. Le campus dâAgroParisTech, dessinĂ© par les architectes Marc Mimram et Jean-Baptiste Lacoudre. « Nous devons faire de Satory Ouest un quartier exemplaire » POUR FRANĂOIS DE MAZIĂRES, PRĂSIDENT DE VERSAILLES GRAND PARC (YVELINES), LA CONSTRUCTION DU NOUVEAU QUARTIER DOIT HARMONIEUSEMENT SâINTĂGRER DANS LâEXISTANT. « Ă Versailles Grand Parc, lâopĂ©ration dâintĂ©rĂȘt national se traduit notamment par lâamĂ©nagement du quartier de Satory Ouest, qui devrait accueillir Ă terme 4 200 logements. Nous devons en faire un quartier exemplaire du XXIe siĂšcle, mixant activitĂ©s et logements et sortant de la logique le corbusienne dâorgaÂnisation par secteurs. Il est important dâinscrire cet amĂ©nagement dans le temps et de bien le phaser avec lâarrivĂ©e du futur mĂ©tro, prĂ©vue en 2030. Le danger est de construire trop vite, et pas bien. Nous devons Ă©galement tisser un lien harmonieux entre la ville et les surfaces agricoles toutes proches. Câest pourquoi, nous pensons avec beaucoup de soin lâorganisation de cette ZAC. Le quartier baptisĂ© « LisiĂšres » (700 logements) va faire lâobjet dâune promotion immobiliĂšre dĂšs 2023. Il sâinspire du quartier Vauban Ă Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Un parking silo sera situĂ© Ă son entrĂ©e. La circulation, ensuite, se fera essentiellement Ă pied ou Ă vĂ©lo. Sans ĂȘtre doctrinaires, il sâagit de repenser le rĂŽle du vĂ©hicule particulier pour redonner du calme aux Ăźlots dâhabitation. Mais Satory sera aussi un pĂŽle acadĂ©mique, avec lâimplantation trĂšs prochaine des laboratoires de Mines ParisTech, et un pĂŽle Ă©conomique et de recherche. Dâores et dĂ©jĂ sont prĂ©sents lâinstitut Vedecom, dĂ©diĂ© aux nouvelles mobilitĂ©s, lâuniversitĂ© Gustave Eiffel et une piste dâessais, qui doit ĂȘtre reconstruite. » « Il est nĂ©cessaire de tisser des liens entre le plateau et les villes prĂ©-existantes » PRĂSIDENT DE LA COMMUNAUTĂ DâAGGLOMĂRATION DE PARIS-SACLAY, GRĂGOIRE DE LASTEYRIE SOULIGNE LâENJEU DâINTĂGRER LE CLUSTER SCIENTIFIQUE DANS LES VILLES DE LA COMMUNAUTĂ DâAGGLOMĂRATION. « Câest une fiertĂ© pour notre territoire que le pari de crĂ©er un grand pĂŽle dâinnovation ait dĂ©jĂ en partie Ă©tĂ© rĂ©ussi. LâuniversitĂ© de Paris Saclay est la premiĂšre universitĂ© europĂ©enne au classement de Shanghai et Paris-Saclay est reconnu par le MIT comme lâun des huit pĂŽles mondiaux dâinnovation. Nombre dâentreprises font en outre le choix de sâinstaller sur le plateau. EDF a Ă©tĂ© pionnier, LVMH comme Intel sont en train de regarÂder, sans oublier Servier ou Danone. Un grand chemin a Ă©tĂ© parcouru en dix ans et je suis sĂ»r quâun chemin tout aussi important reste Ă faire dans les prochaines annĂ©es. LâarrivĂ©e du mĂ©tro est essentielle pour desserÂvir ce quartier. Pour les maires, lâenjeu est de tisser des liens entre ce nouveau pĂŽle et nos villes actuelles, qui se trouvent plutĂŽt dans la vallĂ©e. Cela suppose de crĂ©er de la vie dans ces nouveaux quartiers, de construire les Ă©quiÂpements publics indispensables, mais aussi de faire en sorte que leurs habitants dĂ©couvrent les parties plus anciennes des communes, et rĂ©ciÂproquement. Ă Palaiseau, des commerces symÂpaÂthiques commencent Ă ouvrir sur le plateau et cela contribue Ă faire venir des habitants. Pour ma part, je propose systĂ©Âmatiquement aux entreprises qui sâimplantent de leur faire faire le tour du territoire. Ă lâinverse, jâorganise rĂ©guliĂšrement des visites en car du nouÂÂveau quartier et, Ă chaque fois, il fait le plein ! » « SQY est le cĆur Ă©conoÂmique de Paris-SaclaÂy » JEAN-MICHEL FOURGOUS, PRĂSIDENT DE SQY, SE RĂJOUIT DE VOIR LES LIENS ENTRE LA COMMUNAUTĂ DâAGGLOMĂRATION QUâIL PRĂSIDE ET LE PLATEAU DE SACLAY SâINTENSIFIER. « Avec plus de 17 000 entreprises et 5 filiĂšres dâexcellence (mobilitĂ©, sĂ©curitĂ©, santĂ©, numĂ©rique, smart city), Saint-Quentin-en-YveÂlines est le cĆur Ă©conomique de Paris-Saclay, le 3e bassin de recrutement des cadres et ingĂ©nieurs de R&D en Ăle-de-France. On compte 35 groupes de plus de 500 salariĂ©s : Renault, Bouygues, CrĂ©dit AgriÂcole, Thales,⊠qui attirent dans leur sillage de nombreuses PME, TPE et start-up qui nourrissent notre stratĂ©gie dâinnovation. ComplĂ©tĂ© par une offre universitaire large, ce potentiel expliÂque notre croissance remarquable en matiĂšre dâimmobilier dâentreprise avec prĂšs de 175 000 mÂČ de transactions en 2021 et 300 000 mÂČ de projets en dĂ©veloppement. De trĂšs nombreux amĂ©nagements tĂ©moignent de notre dynamisme : la rĂ©habiÂlitation de lâhypercentre autour de la gare de Montigny-le-Bretonneux ; la constitution dâun pĂŽle de haute technologie, SQY High Tech, sur les communes de Plaisir, Ălancourt, Trappes, Les Clayes-sous-Bois ; la ZAC Gare-BĂ©cannes Ă La VerriĂšre ; la ZAC de La Remise Ă Voisins-le-Bretonneux ; enfin, la ZAC du Quartier des Savoirs Ă Guyancourt. Ă proximitĂ© immĂ©diate du technocentre Renault et de la nouvelle gare du Grand Paris Express, ce quartier, qui pourrait accueillir environ 2 000 logements, est lâun des sites stratĂ©giques de SQY. Dâores et dĂ©jĂ , un accord-cadre de maĂźtrise dâĆuvre vient dâĂȘtre attribuĂ© Ă un groupement pilotĂ© par CarriĂšre Didier Gazeau pour rĂ©habiliter la Halle Piano, naguĂšre occupĂ©e par Thales. »
- ACTEURS DU GRAND PARIS ET LE GROUPE SOS FONT LE PARI(S)DE LâINNOVATION SOCIALE
EN CETTE RENTRĂE, ACTEURS DU GRAND PARIS ET LE GROUPE SOS SâASSOCIENT POUR FAVORISER LâINNOVATION SOCIALE SUR LE TERRITOIRE MĂTROPOLITAIN. AU PROGRAMME DE LâANNĂE 2022/2023 : UN RĂFĂRENTIEL ET UN PRIX POUR RĂCOMPENSER LES MEILLEURES INITIATIVES EN LA MATIĂRE. PROPOS RECUEILLIS PAR STĂPHANIE PROUVOST. A-t-on connu projet urbain plus ambitieux que celui du Grand Paris depuis les grands travaux du baron Haussmann au XIXe siĂšcle ? Sa rĂ©organisation urbaine a amĂ©liorĂ© la qualitĂ© de vie de milliers dâhabitants. Mais quâen est-il du Grand Paris ? Ăvaluer ses programmes est essentiel pour savoir sâil remplit une telle promesse », estime Yohann Marcet, directeur gĂ©nĂ©ral du pĂŽle ExpertiÂses et Impact du Groupe SOS. Câest de ce constat quâest nĂ© le projet de rĂ©fĂ©rentiel dâinnovation sociale. ImaginĂ© par Acteurs du Grand Paris et le Groupe SOS, son chantier sera lancĂ© dĂšs septembre 2022. Ses objectifs ? Renforcer les capacitĂ©s dâinnovation des porteurs de projet. RĂ©pondre Ă leurs besoins dâautoĂ©valuation. Et soutenir les projets dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral sur la mĂ©tropole. Une idĂ©e qui sâest imposĂ©e dâelle-mĂȘme quand les chemins dâActeurs du Grand Paris et dâImpact Tank du Groupe SOS se sont croisĂ©s au printemps 2022. « Nous avons rĂ©alisĂ© quâImpact Tank avait des talents pour dĂ©cortiquer scientifiquement les projets. Et que nous, nous rassemblons des acteurs en attente dâĂ©valuer lâimpact de leurs actions », confirme Thomas Hantz, prĂ©sident dâActeurs du Grand Paris. Rassembler des acteurs complĂ©mentaires autour de la table Le think tank dĂ©diĂ© Ă la mesure dâimpact â lancĂ© par le Groupe SOS en partenariat avec la Croix-Rouge et des universitĂ©s de renom telles que Sciences Po, lâUniversitĂ© Paris Dauphine-PSL ou le CNAM â entend rĂ©unir le monde de la recherche et le terrain. Au-delĂ des dĂ©cideurs et financeurs publics et privĂ©s du Grand Paris, Impact Tank prĂ©voit ainsi de faire appel Ă des sociologues, des ethnographes et des Ă©conomistes pour apporter un Ă©clairage pluridisciplinaire. De quoi aboutir Ă une vision 360 degrĂ©s de la mesure dâimpact des projets de transformation des villes. La dĂ©marche se veut pragmatique : « Pas de grande idĂ©ologie. Nous souhaitons un outil efficace pour les acteurs du terrain », affirme Yohann Marcet. Ămeline Stievenart, directrice scientifique de lâImpact Tank, considĂšre dâailleurs quâil ne sera pas nĂ©cessaire de partir de zĂ©ro : « Nous commencerons par recenser toutes les Ă©tudes dâimpact dĂ©jĂ menĂ©es au sein du Grand Paris. » Faire toute la lumiĂšre sur les projets du Grand Paris Passer de lâintuition Ă la preuve, câest ce que proposera ce rĂ©fĂ©rentiel. Acteurs de lâimmobilier, amĂ©nageurs, collectivitĂ©s territoriales,⊠cela fait des annĂ©es quâils ont la volontĂ© de crĂ©er des projets plus inclusifs. Ils mettent des clauses sociales dans les marchĂ©s, embauchent en contrat dâinsertion ou se rapprochent des acteurs de lâĂ©conomie sociale et solidaire. Mais, in fine, personne nâest vĂ©ritablement capable dâapprĂ©cier les effets de ces opĂ©rations. « Dâautant plus que, parfois, des actions Ă premiĂšre vue vertueuses ne le sont pas. Ă lâinverse, des actions quâon sous-estime ont un fort impact de transformation. Nous souhaitons aider les porteurs de projet Ă Ă©valuer le caractĂšre vertueux de leurs mesures afin quâils tirent des conclusions objectives et amĂ©liorent leurs pratiques », confie Thomas Hantz. Impact Tank va regarder la vĂ©ritĂ© en face. « Il faut avoir lâhonnĂȘtetĂ© dâĂ©tudier les effets indirects collatĂ©raux. Par exemple, si on survalorise un quartier, la population fragile se dĂ©place vers le quartier dâĂ cĂŽtĂ©. Il faut aussi se questionner sur le ratio entre lâimpact et les ressources mobilisĂ©es pour sâassurer de lâefficience dâun projet », explique Ămeline Stievenart. Un plaidoyer positif autour de lâinnovation sociale Le rĂ©fĂ©rentiel rendra lisible les actions qui ont fait leurs preuves. Nicolas PruniĂšres, fondateur de Paname TP, gĂšre sa PME avec conviction et peut sâenorgueillir dâun partenariat rĂ©ussi avec EmmaĂŒs DĂ©fi. Avec ce rĂ©fĂ©rentiel, il espĂšre que « les grands groupes ne vont plus se contenter des critĂšres de coĂ»t pour choisir des sous-traitants et quâenfin les volets sociaux prendront du poids ». Thomas Hantz va mĂȘme plus loin : « Aider les maĂźtres dâouvrage Ă mesurer lâimpact social sur des bases scientifiques rationnelles, câest aussi un acte dĂ©mocratique pour mieux rendre compte. » Les enjeux sociĂ©taux et environnementaux actuels sont plus que jamais pressants. Il est temps de « porter, auprĂšs des pouvoirs publics et des financeurs, la bonne parole sur lâurgence de financer les dispositifs qui marchent le plus », complĂšte Yohann Marcet. Les Prix de lâinnovation sociale, dont lâappel Ă candiÂdatures sera proposĂ© en septembre 2022, devraient participer Ă prĂȘcher les convaincus et inspirer les autres. Une maniĂšre de crĂ©er lâĂ©mulation et de suivre les pas du baron Haussmann. Tout le monde Ă pied dâĆuvre !
- LA FRANCE OFFRE TOUT CE QUI PERMET Ă LA NATURE DâĂTRE GĂNĂREUSE : GUY SAVOY
POUR GUY SAVOY, DONT LE RESTAURANT AU PREMIER ĂTAGE DE LA MONNAIE DE PARIS OFFRE UNE VUE IMPRENABLE SUR LA SEINE, LE GRAND PARIS DOIT ĂTRE UN VECTEUR DâAFFERMISSEMENT DE LâEXCELLENCE FRANĂAISE. ENTRETIEN. PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER. « LE SUCCĂS RĂSULTE DâUNE MULTITUDE DE PARAMĂTRES. CâEST UN MĂLANGE DE SAVOIR-FAIRE, DE DIVERSITĂ DANS CE SAVOIR-FAIRE, DâENVIE, DâAUDACE⊠» Vous ĂȘtes un amoureux de Paris⊠Des fenĂȘtres de mon restaurant de la Monnaie de Paris, je vois Ă la fois lâInstitut, le pont des Arts, les bouquinistes, le Louvre, la Samaritaine, le pont Neuf⊠Câest magique ! Quels sont, selon vous, les freins au dĂ©veloppement de lâexcellence française, dont vous ĂȘtes, en matiĂšre gastronomique, lâun des fleurons ? Pour moi, qui dĂ©fends, Ă mon niveau, lâexcellence, jâaimerais que celle-ci soit contagieuse. Jâose espĂ©rer que lâon peut faire mieux, tout en tenant compte naturellement des contraintes de notre Ă©poque. En France, on nâexplique sans doute pas suffisamment aux gens ce quâest lâexcellence ou encore ce mot que lâon a parfois du mal Ă prononcer : le luxe. Ici, on lâassocie immĂ©diatement Ă lâargent. Mais, avant dâarriver au luxe, quel boulot, quelle histoire ! Je pense Ă lâhistoire des savoir-faire, Ă celle de la diversitĂ©. Prenons le secteur de la gastronomie. On peut dire que tous les pays du monde possĂšdent une cuisine. Pourquoi sommes-nous le pays de la gastronomie ? Pour une raison trĂšs simple : notre localisation nous permet de tout faire pousser. On bĂ©nĂ©ficie dâune diversitĂ© de paysages, de climats, sur un territoire relativement petit, de 550 000 kilomĂštres carrĂ©s... OcĂ©an, mer, montagnes, vallons, cĂŽteaux, forĂȘts, fleuves et riviĂšres, la France offre tout ce qui permet Ă la nature dâĂȘtre gĂ©nĂ©reuse. Cette gĂ©nĂ©rositĂ©, grĂące aux travail des hommes â et des femmes â, a suscitĂ© la curiositĂ© des Français, les a conduits Ă observer, puis Ă dĂ©velopper une grande diversitĂ© de savoir-faire, pour les vins, la charcuterie, la pĂątisserie, la boulangerie, la confiserie⊠VoilĂ pourquoi, nous sommes le pays de la gastronomie. Nous disposons dâune multitude de piĂšces du puzzle qui compose ce paysage culinaire. Et la gastronomie participe du paysage, que ce soient les vignes, les vergers, les cultures diverses, pĂąturages, alpages, etc. Il faudrait que lâon explique un peu mieux tout cela Ă nos concitoyens. Je suis peut-ĂȘtre un peu simpliste, mais cela passe nĂ©cessairement par ce type dâexplication. Les Français ont un rapport ambivalent avec la rĂ©ussite et ses signes extĂ©rieurs. Quâen pensez-vous ? Un sondage indiquait, il y a quelques annĂ©es, que 93 % des Français rĂȘvaient de dĂ©jeuner dans un restaurant Ă©toilĂ©. Il y a donc une aptitude Ă accepter lâexcellence et mĂȘme Ă en bĂ©nĂ©ficier. Et en mĂȘme temps, certains vont dĂ©truire des boutiques⊠Jâai du mal Ă les comprendre. Pourquoi en arriver lĂ ? Si on peut parvenir Ă expliquer tout cela dans le cadre du Grand Paris, en favorisant partout la crĂ©ation, lâinnovation, ce sera parfait. Car, aujourdâhui, force est de constater que les gens viennent plus Ă Paris pour ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© il y a des siĂšcles que pour ce qui a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© rĂ©cemment. Paris continue de faire rĂȘver, comme Florence ou Venise. Jâavais un client, il y a quelques annĂ©es, qui voyait 250 spectacles par an Ă Paris et en proche banlieue. Et on vous dit que les villes oĂč il se passe des choses, câest Londres et New York ! Mais ça bĂ©gaye un petit peu en ce moment. Si des acteurs privĂ©s, comme François Pinault, ne lancent pas des projets, il ne se passe pas grand-chose. Faisons rĂȘver. Quand lâHĂŽtel de la Monnaie, oĂč nous nous trouvons quai de Conti, a Ă©tĂ© créé en 1775, on ne disposait pas des moyens techniques dâaujourdâhui⊠Entre le Louvre et lâInstitut⊠Mon kif, si lâon peut dire, câest de traverser les deux cours du Louvre, puis la Seine par le pont des Arts, avec lâInstitut de France face Ă moi. Câest tout simplement extraordinaire, tout comme le sont tous les hĂŽtels particuliers des quais de Seine. Vous ĂȘtes nĂ© Ă Paris ? Je suis nĂ© Ă Nevers et jâai grandi Ă Bourgoin-Jallieu, en IsĂšre, puis jâai fait un apprentissage de trois ans chez les frĂšres Troisgros Ă Roanne, avant dâarriver dans la Capitale. Ma premiĂšre place Ă Paris Ă©tait chez Lasserre. Vous nâĂȘtes donc pas un hĂ©ritier, vous vous ĂȘtes fait vous-mĂȘme⊠Mon pĂšre Ă©tait jardinier Ă la ville de Bourgoin-Jallieu et ma mĂšre tenait la buvette du jardin de la ville, voyez⊠Et savez-vous pourquoi jâai dĂ©cidĂ© de venir mâinstaller Ă Paris ? En 1977, alors que travaillais chez Lasserre, je vais boire une menthe Ă lâeau sur les Champs-ĂlysĂ©es. Quand jâai vu son prix, je nâai pas portĂ© de jugement. Mais je me suis dit, Ă Bourgoin ou Ă la Tour-du-Pin, on fait un repas pour ce prix-lĂ . Câest donc Ă Paris quâil faudra que jâouvre mon restaurant ! Ă quoi attribuez-vous votre succĂšs ? Jâai toujours travaillĂ© avec mon Ă©nergie, mon cĆur. Si jâai ralliĂ© autour de moi des convives qui aimaient mon style, câest formidable. Le succĂšs rĂ©sulte dâune multitude de paramĂštres. Câest un mĂ©lange, encore une fois, de savoir-faire, de diversitĂ© dans ce savoir-faire, dâenvie, dâaudace⊠Hier soir, je citais encore une chanson de Brel, oĂč il parle de Jojo, son copain qui vient de mourir : « Nous parlons en silence dâune jeunesse vieille, nous savons tous les deux que le monde sommeille, par manque dâimprudence. » Tout est dit ! Jâai Ă©tĂ© imprudent, bien Ă©videmment. Jâai Ă©tĂ© extrĂȘmement imprudent. Votre premier restaurant ? Rue Duret dans le 16e. OĂč je reste 7 ans, avant de dĂ©mĂ©nager rue Troyon dans le 17e oĂč je reste 28 ans, et cela fait 7 ans que je suis ici, Ă lâHĂŽtel de la Monnaie. Vous avez pris des risques ? Vous prenez des risques quand vous en avez conscience. Mais quand vous ne lâavez pas⊠Je me souviendrai toujours, Ă lâĂ©poque oĂč jâavais empruntĂ© de lâargent Ă 13,60 %. Vous imaginez⊠Dans les annĂ©es 80, je ne mâen Ă©tais pas rendu compte, alors quâau bout de 5 ans, mon comptable mâa dit que je nâavais pour lâinstant remboursĂ© que les intĂ©rĂȘts et que, maintenant, je devais rembourser le capital. Avez-vous beaucoup souffert de la Covid ? On nous a tout de mĂȘme fermĂ©s durant 3 et 7 mois. Mais jâai la chance dâavoir beaucoup de Français, et de Parisiens, dans ma clientĂšle. Quand on a rouvert le 9 juin 2021, les Parisiens sont venus et nous ont beaucoup aidĂ©s. Il y avait un manque, donc il y a eu un afflux. Avant la crise, nous avions entre 4 et 6 tables de CorĂ©ens par jour. Ils reviennent progressivement, mais on nâest pas encore au niveau dâavant-crise. Aujourdâhui, on a tous les jours une table dâIndonĂ©siens, une table de ThaĂŻlandais, des nationalitĂ©s que lâon ne voyait plus. Les Chinois ne peuvent toujours pas quitter leur pays. Et les AmĂ©ricains sont prĂ©sents en grand nombre. On a dâabord eu ceux qui possĂšdent un pied Ă terre Ă Paris. Maintenant, beaucoup sont des touristes. Hier au soir, jâai accueilli un couple de Bulgares, avec un couple de Français. Les Bulgares Ă©taient Ă Paris pour voir lâexposition de Tatiana TrouvĂ© au centre Georges Pompidou, dont vous avez un tableau derriĂšre vous⊠Quand ils mâont dit ça, je les installĂ©s en arc de cercle face Ă ce tableau. Ils sont venus ici parce quâils savaient que cette Ćuvre Ă©tait lĂ . Jâai la chance, cela se sait maintenant Ă travers la planĂšte, que François Pinault me prĂȘte ses Ćuvres. Tout est important. On a besoin de cette Ă©norme diversitĂ© qui mĂ©lange les savoir-faire techniques aux savoir-faire artistiques. Quel regard portez-vous sur lâalimentation en circuits courts ? On fait ça depuis longtemps ! La plupart de mes fruits et lĂ©gumes proviennent des maraĂźchers franciliens. Savez-vous le nombre de maraĂźchers qui entourent Paris ? Quant Ă ma viande, elle provient de la Meuse. Comment dĂ©finiriez-vous votre cuisine ? LâoriginalitĂ© dans lâoriginalitĂ©. La noblesse de notre mĂ©tier, câest de magnifier les produits dans des justes assaisonnements, des justes cuissons et en faisant attention au gras. On ne va pas mettre du beurre, de lâhuile Ă outrance, lorsquâil nây en a pas besoin. Mon objectif, câest de donner une deuxiĂšme vie aux produits.
- POUR UNE NOUVELLE GĂNĂRATION DE DĂCENTRALISATION : GERARD LARCHER
CâEST DANS LE LIEU EMBLĂMATIQUE DU SĂNAT QUE SâEST TENU, LE 21 JUILLET DERNIER, LE COCKTAIL ESTIVAL DES ACTEURS DU GRAND PARIS, AVEC LA PARTICIPATION EXCEPTIONNELLE DE GĂRARD LARCHER. EN MARGE DE LâĂVĂNEMENT, LE PRĂSIDENT DU SĂNAT SâEST PRĂTĂ BIEN VOLONTIERS AU JEU DES QUESTIONS/RĂPONSES DE NOTRE JOURNALISTE. PROPOS RECUEILLIS PAR LE MAG. Cocktail estival des Acteurs du Grand Paris au Palais du Luxembourg, le 22 juillet 2022. Quel regard portez-vous sur le Conseil national de la refondation ainsi que sur la Commission transpartisane quâEmmanuel Macron souhaite notamment charger de rĂ©flĂ©chir Ă une prochaine grande rĂ©forme institutionnelle ? Je tiens Ă rappeler que le lieu du dĂ©bat, câest le Parlement. Et lâenjeu est aujourdâhui dâassocier concrĂštement Ă la dĂ©cision les partenaires sociaux, Ă©conomiques et les Ă©lus locaux qui constituent les forces vives de nos territoires. Le Conseil Ă©conomique, social et environnemental (CESE) a prĂ©cisĂ©ment pour objectif de faire le lien entre les pouvoirs publics et la sociĂ©tĂ© civile. Les Français rĂ©clament moins de discours, moins de bureaucratie, plus de proximitĂ©. Parce que lâĂ©lu local est aux prises avec la rĂ©alitĂ© du quotidien des Français, la rĂ©forme que jâappelle de mes vĆux est celle dâune nouvelle gĂ©nĂ©ration de dĂ©centralisation. On ne renouera avec la confiance quâen nous appuyant sur les maires, les prĂ©sidents dâintercommunalitĂ©, de dĂ©partement et de rĂ©gion. Câest avec eux, en prioritĂ©, que nous devons construire un nouveau cadre de travail, pour que toutes les compĂ©tences qui gagnent Ă ĂȘtre traitĂ©es en proximitĂ© soient exercĂ©es par les collectivitĂ©s territoriales. Dans ce cadre, quelle est lâarchitecture institutionnelle que vous appelez de vos vĆux, au plan national, mais aussi en Ăle-de-France oĂč le fameux millefeuille territorial est souvent dĂ©criĂ© ? Dâabord un constat : aucune des trois « mĂ©tropoles » de Paris-Lyon-Marseille ne fonctionne de façon satisfaisante. La Commission des lois du SĂ©nat a mis en place une mission dâinformation et de contrĂŽle, relative à « la mise en Ćuvre des dispositifs crĂ©ant les mĂ©tropoles de Lyon et dâAix-Marseille-Provence », et rendra son rapport Ă la rentrĂ©e. De la mĂȘme façon, nous devrons faire Ă©voluer la MĂ©tropole du Grand Paris, autour dâun principe trĂšs simple : la place des maires doit demeurer centrale au sein de lâinterÂcommunalitĂ©, les exemples marseillais et surtout lyonnais en attestent. Jâajoute quâen Ăle-de-France, au-delĂ de la question de lâorganisation, nous devrons traiter de celle du pĂ©rimĂštre. Nous ne pouvons penser lâavenir de la RĂ©gion Capitale sans intĂ©grer les secteurs stratĂ©giques que sont Roissy et Saclay. Dans tous les cas, câest aux Ă©lus franciliens quâil reviendra de proposer, dâarbitrer, in fine de dĂ©cider pour un modĂšle institutionnel adaptĂ© aux caractĂ©ristiques dâun territoire unique en France. Le SĂ©nat va travailler Ă des propositions dans les mois Ă venir. Quelle apprĂ©ciation faites-vous de la pertinence de la crĂ©ation dâun conseiller territorial, fruit de la fusion entre une partie des conseillers dĂ©partementaux et des conseillers rĂ©gionaux ? Cette rĂ©forme ne me paraĂźt pas en phase avec les attentes de nos concitoyens qui demandent plus de proximitĂ© en matiĂšre de dĂ©cision et dâaction publique. LâidĂ©e du conseiller territorial, en 2009, sâinscrivait dans une logique de coordination entre les Ă©chelons du dĂ©partement et de la rĂ©gion, et Ă lâĂ©poque, nous comptions 21 rĂ©gions mĂ©tropolitaines. La rĂ©forme voulue par François Hollande, dans le cadre de la loi du 16 janvier 2015, a conduit Ă la crĂ©ation des grandes rĂ©gions, ce qui a profondĂ©ment bouleversĂ© lâĂ©quilibre des relations entre les collectivitĂ©s sur le territoire. Nous voyons bien que lâĂ©chelon dĂ©partemental, qui assure notamment lâessentiel des politiques de solidaritĂ©, a confirmĂ© sa place incontournable dans le maillage territorial. Cela vaut tout autant pour la reprĂ©sentation de lâĂtat local, qui appelle au renforcement du prĂ©fet de dĂ©partement. Quand je dresse le bilan de la gestion des crises successives que notre pays vient de vivre, jâen tire au moins deux leçons, en plus des qualitĂ©s dâagilitĂ© dĂ©ployĂ©es par les collectivitĂ©s territoriales : câest, tout dâabord, la façon dont les diffĂ©rents niveaux de collectivitĂ© ont su sâorganiser, dans lâintĂ©rĂȘt de leurs territoires ; câest aussi leur capacitĂ© Ă rĂ©pondre au plus prĂšs des besoins des habitants. Le dĂ©partement est un maillon indispensable, tant dans le couple quâil forme avec les communes et intercommunalitĂ©s, pour lâaction de proximitĂ©, que dans sa complĂ©mentaritĂ© avec la rĂ©gion, par exemple pour accompagner les acteurs Ă©conomiques ou les praticiens de santĂ©. Nous serons donc extrĂȘmement attentifs Ă ce quâune rĂ©forme de notre organisation territoriale nâaboutisse pas Ă un rĂ©sultat Ă lâinverse des attentes exprimĂ©es par les Français. Nos concitoyens demandent des solutions diffĂ©renciĂ©es, dĂ©cidĂ©es par lâĂ©chelon local, adaptĂ©es aux territoires oĂč ils vivent. Faites-vous partie de ceux qui pensent que les collectivitĂ©s territoriales risquent de payer cher le retour dâun Ătat surendettĂ© selon les critĂšres de dĂ©ficit de Maastricht ? La participation des collectivitĂ©s territoriales Ă la rĂ©duction de la dĂ©pense publique est lĂ©gitime. Mais les exĂ©cutifs locaux y participent dĂ©jĂ et je rappelle que la dette des collectivitĂ©s est maĂźtrisĂ©e et pĂšse moins de 10 % de la dette publique... Les collectivitĂ©s territoriales ont beaucoup contribuĂ© depuis 2013 ! Mais la question de la mĂ©thode me paraĂźt essentielle : transfĂ©rer des dĂ©penses de lâĂtat vers les collectivitĂ©s ou limiter dâautoritĂ© leurs dĂ©penses de fonctionnement, comme les contrats de Cahors avaient tentĂ© de le faire, nâest pas acceptable... Un tel mĂ©canisme ne serait dâailleurs pas soutenable au regard du niveau actuel dâinflation. Nous en mesurons les premiers effets sur le fonctionnement des services publics locaux, restauration scolaire, piscines, Ă©clairage urbain⊠La capacitĂ© Ă investir des collectivitĂ©s sâen trouvera Ă©galement fortement impactĂ©e, alors que le secteur local porte 70 % de lâinvestissement public. Au fond, je crois quâil est devenu indispensable de remettre Ă plat le systĂšme actuel de dotations : il est devenu illisible Ă coups de pĂ©rĂ©quations et il prive les Ă©lus locaux dâune juste vision de leurs ressources Ă court et moyen termes. Nous devons sĂ©curiser les ressources des collectivitĂ©s territoriales en garantissant leur planification. Câest une des « 50 propositions pour le plein exercice des libertĂ©s locales » que le SĂ©nat a formulĂ©es en juillet 2020. Ces 50 propositions reposaient sur un fil conducteur simple mais porteur dâune vraie ambition : reconnaĂźtre les Ă©lus locaux comme des acteurs de pleine responsabilitĂ©. Comptez-vous sur la poursuite de la construction dâun Grand Paris pour tirer la croissance française, mais aussi lâinnovation française, de mĂȘme que notre attractivitĂ© internationale ? Je sais que vous avez Ă cĆur de favoriser les approches transverses. Câest ce que jâattends prĂ©cisĂ©ment de la poursuite du Grand Paris, une approche Ă©largie Ă lâensemble des territoires qui composent lâĂle-de-France, incluant bien entendu la grande couronne, voire les dĂ©partements voisins. LâattractivitĂ© Ă lâinternational de la rĂ©gion Ăle-de-France tout entiĂšre repose sur des atouts extraordinaires, avec le plus grand parc dâimmobilier dâentreprise europĂ©en mais aussi un pĂŽle de recherche et de dĂ©veloppement de dimension mondiale. Le Grand Paris est un moteur de croissance, qui doit ĂȘtre pensĂ© Ă lâĂ©chelle la plus large possible, tout en dĂ©montrant quâil est aussi un acteur de proximitĂ© et quâil nâa pas vocation à « assĂ©cher » les territoires voisins. La solidaritĂ© entre les diffĂ©rents territoires qui composent la RĂ©gion Capitale, fondĂ©e sur la complĂ©mentaritĂ©, ne peut quâaider Ă lâinnovation et Ă lâefficacitĂ© des politiques publiques.
- ACTION LOGEMENT, ACTEUR ENGAGĂ DES PROJETS DU GRAND PARIS
Marie-Christine Oghly, prĂ©sidente, Françoise Gaudel, vice-prĂ©sidente du ComitĂ© rĂ©gional Action Logement Ăle-de-France, et Olivier Rico, directeur gĂ©nĂ©ral dâAction Logement Services, exposent la stratĂ©gie du groupe sur le territoire du Grand Paris. Quel est le rĂŽle dâAction Logement sur le territoire du Grand Paris en matiĂšre de production de logements ? Marie-Christine Oghly : Action Logement intervient en Ăle-de-France au travers de ses filiales ESH (ImmobiliĂšre 3F, 3F RĂ©sidences, Seqens, Seqens SolidaritĂ©s, Erigere) et dâune filiale de logement intermĂ©diaire (Inâli). Elles dĂ©tiennent un patrimoine de 337 000 logements. Elles produisent une offre diversifiĂ©e de logeÂments de qualitĂ©, en location et en accession, construits au cĆur des bassins dâemploi. En 2021, elles ont obtenu 19 000 engagements Ă construire et livrĂ© plus de 10 000 logements neufs. Fortes de leur expertise en matiĂšre dâhabiÂtat, ces filiales sâengagent avec ambition en faveur de la rĂ©novation, notamment thermique, du parc existant. Enfin, trois sociĂ©tĂ©s fonciĂšres thĂ©matiques interviennent sur lâĂle-de-France : EnĂ©al, dĂ©diĂ©e au logement des seniors ; la FonÂciĂšre de Transformation ImmobiliĂšre, qui transÂforme les lieux dâactivitĂ© vacants en logements ; lâOpĂ©rateur national de Vente (ONV), dont la vocation est lâacquisition en bloc de logements sociaux pour permettre aux bailleurs dâaccĂ©lĂ©rer la production de nouveaux logements et la revente des logements acquis aux candidats Ă lâaccession sociale. Comment intervenez-vous pour accompagner les parcours logement des salariĂ©s ? Françoise Gaudel : Action Logement Services et sa dĂ©lĂ©gation rĂ©gionale Ăle-de-France ont une double mission : dâune part, financer la production de logements abordables et, lâan dernier, ce sont plus de 660 Me qui ont Ă©tĂ© accordĂ©s aux bailleurs sociaux de lâensemble du secteur ; dâautre part, accompagner les mĂ©nages franciliens dans leur parcours rĂ©sidentiel : en 2021, nous avons ainsi engagĂ© 280 Me et aidĂ© prĂšs de 152 000 mĂ©nages, notamment au travers de nos aides Ă la mobilitĂ©, de placements locatifs, de prĂȘts accession ou travaux. Et, prĂ©ciÂsion imÂportante, les salariĂ©s peuvent accĂ©der facileÂment Ă lâoffre dâAction Logement via le site actionlogement.fr ou en se rendant dans lâune de nos agences. Comment le groupe Action Logement peut-il contribuer Ă relever les dĂ©fis du Grand Paris ? MCO : Le projet du Grand Paris insuffle au territoire francilien une dynamique de recomposition. La crĂ©ation de ces 68 futures gares impacte largement le paysage rĂ©gional en termes de gĂ©ographie de lâoffre de logements et Ă©galement en matiĂšre dâemploi et de stratĂ©gie de localisation des entreprises. Action Logement prend largement part aux dĂ©bats depuis plusieurs annĂ©es et nous avons adaptĂ© notre stratĂ©gie de dĂ©veloppement dâoffre de logements et de services aux salariĂ©s au regard des enjeux qui caractĂ©risent la rĂ©gion Ăle-de-France. Olivier Rico : En effet, ces projets produisent de nouvelles dynamiques territoriales, Ă©conomiques et rĂ©sidentielles. Nous avons dĂ©jĂ proposĂ© des solutions de logement adaptĂ©es aux salariĂ©s travaillant Ă la rĂ©alisation et Ă lâachĂšvement des chantiers du Grand Paris. Nous travaillons aussi Ă loger les futurs salariĂ©s des nouveaux bassins dâemploi et Ă rĂ©pondre aux besoins des entreprises du Grand Paris. Pourquoi avoir signĂ© une convention avec Grand Paris AmĂ©nagement ? OR : Pour Action Logement, les partenariats sont essentiels. Au travers de cette convention signĂ©e en novembre dernier, nous avons adoptĂ© une mĂ©thode de travail commune puisque Grand Paris AmĂ©nagement et Action Logement contribuent, chacun selon son domaine dâintervention, au dĂ©veloppement des politiques de lâhabitat du territoire francilien. Ce partenariat permet une comprĂ©hension rĂ©ciproque des enjeux auxquels nous sommes confrontĂ©s : tension dans lâaccĂšs au logement social et privĂ©, complexitĂ© de lâaccĂšs au foncier constructible et de lâacte de construire, recherche de solutions en termes dâinnovation et de dĂ©veloppement durable pour faire face aux enjeux environnementaux et sociaux. Comment participez-vous aux diffĂ©rents cadres de concertation et de programmation de lâamĂ©nagement du territoire francilien ? MCO : Nous sommes un partenaire actif de grands programmes nationaux dont le NPNRU qui, en Ăle-de-France, est particuliĂšrement impactant et dĂ©terminant. LâĂ©laboration du SDRIF-Environnemental portĂ©e par la RĂ©gion, par exemple, est un rendez-vous indispensable auquel Action Logement rĂ©pondra prĂ©sent. FG : Câest pour le groupe une occasion de partager son expertise et sa connaissance du lien emploi/logement. MCO : De façon plus large, Action Logement est acteur de proximitĂ©, ancrĂ© localement, pour qui le dialogue avec les territoires est fondamental pour trouver des solutions adaptĂ©es et durables.











