RÉSEAU D’AMITIÉ, D’EXPERTISES ET D’ÉCHANGES, LE CERCLE DES FEMMES DE L’IMMOBILIER, QUI FÊTE SES 25 ANS CETTE ANNÉE, RASSEMBLE PLUS D’UNE CENTAINE DE MEMBRES OCCUPANT POUR LA PLUPART DES POSTES DE DIRECTION DANS DES ENTREPRISES COUVRANT TOUT LE SPECTRE DU SECTEUR. RENCONTRE AVEC DES PASSIONNÉES DE L’IMMOBILIER, LOIN DE TOUT « FÉMINISME ».
PROPOS RECUEILLIS PAR FABIENNE PROUX
Fondé en 1997 par Joëlle Chauvin, alors directeur immobilier du groupe Aviva, le Cercle des femmes de l’immobilier réunit aujourd’hui plus d’une centaine d’adhérentes, essentiellement franciliennes, représentant toute la diversité des métiers de l’immobilier.
« À l’époque de sa création, le secteur était encore très majoritairement masculin, d’où l’idée de sa fondatrice de réunir les professionnelles féminines, mais pas féministes », souligne Anne Brenac, fondatrice du cabinet de conseil en immobilier Mosaïc Real Estate et adhérente depuis quasiment les débuts du Cercle.
Réunions amicales, visites de chantiers ou d’immeubles existants, petits-déjeuners ou dîners à thème avec des invités experts de l’immobilier, mais aussi des philosophes ou des artistes, le tout clôturé par un dîner de gala très prisé, ce Cercle plutôt confidentiel se présente davantage comme un réseau d’entraide que d’affaires. « C’est peut-être moins dans la nature des femmes », admet Anne Brenac, vantant « un lieu d’échange sur nos métiers et nos pratiques ». Elsa Dodeman y voit « une philosophie », un « do tank », « l’appartenance à un groupe d’individues avec la volonté d’apporter notre pierre à l’édifice dans un dessein commun ». Mais « on ne vient pas pour étoffer son carnet d’adresses », renchérit la directrice de la commercialisation tertiaire et du développement des projets chez Atenor, mettant en avant « la solidarité et la complicité qui animent les adhérentes », ce qui « permet d’avoir davantage confiance en soi, car on se sent moins seule ».
Répartition des membres du Cercle des femmes de l'immobilier par secteurs d'activité.
Un « écosystème riche de compétences de haut niveau »
Sans que ce soit ce qu’elles recherchent en priorité, « le fait d’être entre femmes simplifie les relations et les échanges », poursuit Elsa Dodeman, entrée dans l’association pour créer, à la demande de Joëlle Chauvin, le « Cercle complice ». Cette seconde structure, réservée aux juniors, vise à « promouvoir les jeunes talents et favoriser les passerelles avec le Cercle », précise Stéphanie Bensimon, présidente du Cercle des femmes de l’immobilier depuis 2020 et passée elle aussi par le « Cercle complice ». Une étape qui peut permettre d’intégrer le Cercle, accessible uniquement sur cooptation.
L’association, qui tient à son indépendance et ne vit donc que des cotisations de ses membres, limite en effet le nombre de nouvelles adhésions à une dizaine par an. « C’est un gage d’excellence qui est la marque de fabrique du Cercle », ajoute Stéphanie Bensimon, vantant un « écosystème riche de compétences de haut niveau ». Non seulement deux marraines doivent recommander la postulante, mais celle-ci doit aussi partager les valeurs de l’association, à savoir la solidarité, l’humanisme, le professionnalisme et la passion pour les métiers de l’immobilier. Les membres du bureau illustrent à elles seules cette excellence par la présence de Christel Zordan, directrice générale de la Société de la tour Eiffel, Béatrice Dessaints, directrice générale Ensemblier urbain chez Quartus, ou encore Anne Toledano, directrice de l’immobilier chez Crédit Agricole CIB. La stratégie consiste à avoir une ou deux représentantes de chaque grande entreprise de l’immobilier « tout en restant très sélectives », insiste Stéphanie Bensimon, qui entamera à la rentrée la dernière année de son mandat de trois ans. Celle-ci sera consacrée aux grands événements et au développement des rencontres « pour faire vivre le club », annonce la responsable de l’investisseur Ardian Real Estate. « Nous allons aussi nous intéresser à l’innovation dans l’immobilier autour notamment du bas carbone », ajoute Stéphanie Bensimon.
« Une des missions que j’avais à cœur était d’agir davantage en faveur de la parité dans l’industrie immobilière en aidant les entreprises à avoir les meilleures pratiques en la matière. La démarche a consisté à la production, fin 2021, d’un livre blanc préfacé par Élisabeth Moreno, alors ministre déléguée auprès du premier ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, puis à l’adoption d’une charte, signée au Simi en décembre 2021 par 120 dirigeants d’entreprise. Constatant qu’il n’existait aucune donnée sur la parité dans les métiers de l’immobilier, nous avons créé en mars 2022 un Observatoire dédié, qui est devenu une entité autonome dirigée par Isabelle Rossignol, ex-présidente du Cercle. »
Stéphanie Bensimon, présidente du Cercle des femmes de l’immobilier
Un cercle solidaire
Relancée pendant la pandémie, la Commission de l’amitié est un cercle plus intime et anonyme au sein du Cercle des femmes de l’immobilier, avec pour but de soutenir celles qui avaient besoin d’une aide morale à l’issue de cette période de confinements souvent difficile à vivre. Il poursuit son action, aujourd’hui encore, afin de continuer à « favoriser la solidarité entre les adhérentes ». De même, un sous-groupe d’entraide, « Les entrepreneuses », a été créé par les membres du Cercle qui ont fondé leur propre structure. L’idée consiste non seulement à partager des expériences et répondre aux interrogations sur l’entreprenariat, mais aussi à aiguiller des femmes qui se posent des questions sur leur avenir professionnel.
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