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- ELISA COEURU : UNE ENERGIE COMMUNICATIVE
LA DIRECTRICE RÉGIONALE ÎLE-DE-FRANCE DE TOTALENERGIES ÉLISA COEURU POURSUIT AVEC MAESTRIA UNE CARRIÈRE ASCENSIONNELLE CHEZ L’ÉNERGÉTICIEN, DONT ELLE S’EMPLOIE À TRANSFORMER LE MODÈLE. Un miroir déformant, comme celui que l’on trouvait dans les fêtes foraines de son enfance normande. C’est l’image qu’Élisa Coeuru choisit lorsqu’on lui demande comment elle vit les critiques de ceux qui estiment parfois que TotalEnergies prend son temps pour transformer son modèle. Car la migration du pétrolier vers les énergies décarbonées constitue le coeur de sa mission à la direction France de l’énergéticien. Elle évoque les multiples réalisations dans ce domaine : les deux plus grandes centrales solaires d’Île-de-France, les bornes Belib’ de la mairie de Paris, les stations-services multi-énergies, les carburants aériens durables du Bourget et, demain, de Roissy et d’Orly en passant par l’unité de recyclage chimique de déchets plastiques de Grandpuits-Bailly-Carrois, en Seine-et-Marne, une première en France. Elle cite des chiffres, aussi, qui font figurer TotalEnergies parmi les cinq plus gros investisseurs au monde dans les énergies renouvelables et le premier en France. « Je suis une fille de l’axe Seine », dit-elle pour raconter son itinéraire, mesurant sans prétention le chemin parcouru depuis le quartier de Sanvic, dans la ville haute du Havre, où elle a grandi, au 40e étage de la tour Coupole, siège de TotalEnergies à La Défense. « On s’est immédiatement plu », glisse-t-elle en évoquant ses débuts au sein de la multinationale, où elle a effectué la totalité de sa carrière. En changeant de fonction tous les trois à cinq ans. Car cette mère de famille musicienne, qui joue du piano depuis toujours, et de la guitare aussi, de plus en plus, ne goûte pas aux joies de l’immobilisme. « J’aime créer, voir les choses nouvelles se réaliser », explique-t-elle. Une politique inclusive D’où sa satisfaction d’avoir, lors du premier job chez Total, la responsabilité de la communication interne et externe pour la mise en place, à la raffinerie de Gonfreville-L’Orcher, non loin de son Havre natal, d’une unité de production de gazole sans soufre. Une transition énergétique, déjà. Elle avait suivi juste avant un master en informatique et gestion en alternance chez l’énergéticien et à l’université Gustave Eiffel. Elle vante au passage la politique inclusive de son employeur. La firme dédie 5 % de son effectif France au recrutement d’alternants, soit plus de 1 600 contrats par an. Et sa fondation offre, avec l’Industreet à Stains, des formations gratuites aux métiers de l’industrie du futur à 400 jeunes par an, âgés de 18 à 30 ans, sans conditions de diplôme. Elle se félicite aussi d’un management qui fait la part belle aux soft skills. De nouveaux mondes professionnels Après Gonfreville-L’Orcher, cap sur La Défense, où Élisa Coeuru prend la responsabilité du service manifestations et images de la branche distribution. Elle organise des événements, des séminaires internes, aux quatre coins du globe. La logistique de l’événementiel, ce soin à porter au détail sans jamais perdre du vue l’essentiel, lui convient en tous points. Le management d’équipes aussi, elle dont l’énergie est communicative. Un allant qu’elle mettra ensuite au profit d’entités commerciales. Elle poursuit sa carrière comme directrice des ventes BtoB, pour les clients grands-comptes carburants d’abord, puis pour les lubrifiants moteurs ensuite, découvrant à chacune de ces étapes de nouveaux mondes professionnels. Changement d’hémisphère en 2018, lorsqu’elle prend la direction de TotalEnergies sur l’île de la Réunion. Des années ponctuées de gestions de crises (Gilets jaunes, Covid…) mais qui laisseront intact son attachement à l’Île intense. Désormais directrice régionale Île-de-France, sa mission consiste largement à se mettre à l’écoute des territoires franciliens, de leurs habitants et de leurs élus. « Les énergies renouvelables sont plus visibles, plus en proximité et requièrent de tisser des liens étroits avec toutes les parties prenantes concernées », résume-t-elle. Elle navigue entre l’accélérateur TotalEnergies On à Station F et son pôle R&D nouvelles énergies et électricité à Saclay, et sillonne l’Île-de-France pour découvrir les sites des futurs méthaniseurs et centrales solaires qui contribueront demain au mix énergétique de la région capitale.
- BÂTIR LA NATION SPORTIVE QUE NOUS APPELONS DE NOS VOEUX : AMÉLIE OUDÉA-CASTÉRA
À un peu moins d’un an des jeux olympiques et paralympiques, la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, fait le bilan des préparatifs et des enjeux à relever avant, pendant et après l’événement. L’objectif : organiser une grande fête populaire, léguer un héritage matériel durable et faire du sport un facteur d’inclusion, d’insertion sociale, de santé et d’épanouissement de la jeunesse. « Ces jeux seront un rendez-vous exceptionnel pour faire évoluer le regard sur le handicap dans notre société, avec une visibilité accrue des parasports et un accès simplifié à la pratique grâce au déploiement de 3 000 nouveaux clubs inclusifs formés » Quels moyens l’État met-il en oeuvre pour que l’organisation des JOP 2024 soit l’occasion pour l’ensemble du pays d’une célébration du sport et de ses valeurs ? L’une des plus importantes missions que l’État s’est données est d’assurer l’héritage immatériel de ces Jeux pour le sport dans notre pays. Nous devons en faire un événement sans précédent pour la valorisation et la promotion du sport comme outil d’épanouissement de la jeunesse, de santé et de bien-être, d’inclusion et d’insertion sociale. C’est tout le sens de la Grande cause nationale 2024 que le président de la République a décidé de consacrer à la promotion de l’activité physique et sportive, comme annoncé à l’occasion du Comité olympique et paralympique du 25 juillet 2022. Cette Grande cause nationale sera le « bras armé sociétal » des Jeux pour bâtir la nation sportive que nous appelons de nos voeux. Elle a deux objectifs : inciter les Français à faire davantage d’activité physique et sportive, et mettre le sport au coeur des politiques publiques et du pacte républicain en mobilisant l’ensemble des ministères et toutes les énergies s’y rapportant. J’ajoute que ces Jeux olympiques et paralympiques seront un rendez-vous exceptionnel pour faire évoluer le regard sur le handicap dans notre société, avec une visibilité accrue des parasports et un accès simplifié à la pratique grâce au déploiement de 3 000 nouveaux clubs inclusifs formés. Comment le parcours de la flamme olympique contribuera-t-il à l’appropriation de l’événement par les territoires et, a fortiori, par les Franciliens ? Nous aurons les Jeux les plus décentralisés de l’histoire de l’olympisme, avec des épreuves dans 11 départements, 7 régions, dont la région francilienne et le Grand Paris, et cinq territoires d’outre-mer (Guyane, Réunion, Guadeloupe, Martinique, Polynésie) engagés dans le relais. Si les collectivités hôtes, celles qui accueilleront des compétitions, participent à la préparation des Jeux depuis des années, le passage de la flamme olympique va nous permettre d’embarquer tout le pays, avec 64 territoires engagés dans le relais et 400 villes traversées. C’est un moment extrêmement important, qui va inviter des dizaines de milliers de Français à participer à des activités culturelles et sportives locales, à valoriser leur patrimoine et commencer concrètement à se « prendre aux Jeux » ! Les Franciliens pourront voir passer la flamme devant les grands monuments parisiens, mais également en Seine-et-Marne. L’appropriation de l’événement sera par ailleurs favorisée par les nombreuses épreuves en Île-de-France, je pense notamment à celles de cyclisme sur route accessibles gratuitement ! De quelle manière l’organisation de ces jeux participera-t-elle au rééquilibrage de l’Île-de-France, en matière de répartition des équipements sportifs notamment ? Nous mettons tout en oeuvre pour que les Jeux de Paris 2024 puissent léguer un héritage matériel durable et responsable aux territoires qui les accueilleront en 2024. L’Île-de-France sera particulièrement concernée, à commencer par la Seine-Saint-Denis, qui concentre 80 % des investissements publics liés aux Jeux. Cela concerne des franchissements urbains, dont celui, emblématique, de Pleyel à Saint-Denis, des constructions et rénovations pour les habitants, avec 4 000 futurs logements accessibles, dont 40 % de logements sociaux, et bien sûr la construction d’équipements sportifs pérennes avec le Centre Aquatique Olympique et les 20 nouveaux bassins de natation que la population recevra en héritage. Un réseau de 415 km de pistes cyclables sera également réalisé au profit des Franciliens et une offre augmentée de « 1 000 taxis accessibles » pour les personnes à mobilité réduite sera développée à l’occasion des Jeux tout comme la mise en accessibilité d’une dizaine de gares d’Île-de-France. Enfin, la Seine et la Marne deviendront baignables après les Jeux grâce, notamment, à 600 M€ investis par l’État aux côtés des collectivités.
- MARION DELAIGUE : LE DROIT PUBLIC, SINON RIEN
Avocate associée et gérante du cabinet Latournerie Wolfrom, Marion Delaigue a alterné les missions au sein du Parlement ou des cabinets ministériels, au plus haut niveau de l’État, et son métier d’avocate. Quand on a la chance d’appartenir à une minorité, il faut en être digne et la faire perdurer », résume Marion Delaigue pour résumer sa fidélité au protestantisme de la famille de sa mère, Gardoise. Ses trois enfants ont d’ailleurs été baptisés protestants. « Je suis confortable avec cette religion, peut-être plus attachée à l’esprit qu’à la lettre, à la dimension intellectuelle de la foi plus qu’au dogme », précise celle qui explique aussi simplement pourquoi elle vote à droite. Une philosophie mêlant mérite et exigence, responsabilité et liberté, avec une forte attention portée à l’égalité des chances et l’ascenseur social. Une tradition familiale aussi, sans doute, pour cette fille de militaire, attaché d’ambassade, qui a grandi avec ses trois frères sans port d’attache fixe, au gré des affectations paternelles. « On compte dans mes aïeux, des deux côtés, de nombreux militaires et fonctionnaires, des serviteurs de l’État », explique l’avocate, qui n’a pas choisi le droit public par distraction et se décrit comme une fervente républicaine, également attachée à l’idée de Nation. « Enfant, je voulais devenir présidente de la République », reprend-elle, toujours joviale, souriante, attentive à l’autre, dans le vaste bureau de l’immense appartement haussmannien qui abrite le cabinet Latournerie Wolfrom, à l’ouest de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Mais n’allez pas croire que tout fut facile pour celle qui alterna, au cours d’une carrière étoffée, entre les cabinets d’avocats et les cabinets ministériels. « Je ne me doutais pas que la vie pourrait être parfois aussi difficile », confie-t-elle, mezzo voce, pour évoquer, avec pudeur, sa part de souffrance. Adjointe au maire du 16e Une mention « Très bien » au bac en poche, elle intègre Sciences Po, dont elle regrette l’enseignement très franco-français et l’uniformité des étudiants. « J’adorerais faire Sce Po aujourd’hui, c’est beaucoup plus ouvert sur le monde et ses évolutions », dit-elle. À défaut d’intégrer l’ENA, elle devient avocate et se passionne pour le droit public, qu’elle définit comme une recherche de l’intérêt général par un juste équilibre entre les intérêts particuliers et la puissance publique. C’est François Bayrou qui lui offre sa première occasion de mettre en pratique ce goût de la chose publique. Elle devient chargée de mission au sein du groupe UDF à l’Assemblée nationale où elle suit notamment les travaux de la Commission des lois. Après le schisme qui divise le Centre à l’occasion de élections régionales de 1998, lors desquelles des candidats de l’UDF sont élus grâce aux voix du FN, elle suit Alain Madelin au sein de Démocratie libérale et travaille aux côtés de Claude Goasguen, José Rossi ou Jean-François Mattéi. Après cette première expérience forte, elle souhaite se consacrer pleinement au métier d’avocat pour lequel elle été formée. Ce sera chez Latournerie Wolfrom Avocats, où elle exerce déjà comme avocate en droit public des affaires. Un cabinet qu’elle retrouve plus de 10 ans plus tard comme associée et dont elle est aujourd’hui co-gérante. Elle est en charge désormais de nombreux sujets en lien avec le Grand Paris, en droit de l’aménagement notamment. Elle cite entre autres GPA, la SEM et la SPL Plaine Commune Développement, et divers promoteurs et investisseurs privés parmi ses clients grands-parisiens. Elle évoque également la mission de conseil de la ville de Châtenay-Malabry, qu’elle a accompagnée dans la création de la première Semop (Société d’économie mixte à opération unique) d’aménagement française pour construire « La Vallée », programme emblématique de l’économie circulaire opéré par Eiffage Aménagement. Lors de son passage à l’Institut de la gestion déléguée (IGD), qu’elle a rejoint après sa première expérience chez Latournerie Wolfrom Avocats, elle se spécialise dans les différents modes de gestion publique. Une période au cours de laquelle elle goûte aux joies des mandats électoraux, comme adjointe au maire du 16e arrondissement Pierre-Christian Taittinger, sous la houlette de Claude Goasguen, qui est venu la chercher, en charge des conseils de quartier. Au cabinet de Dominique de Villepin Son parcours passe également par le cabinet de Dominique de Villepin, d’abord à l’Intérieur puis à Matignon, auprès de Florence Berthout, qui dirige alors la cellule parlementaire au sein du cabinet et l’arecrutée. « J’ai adoré », résume-t-elle, malgré les agendas impossibles pour une jeune mère de famille. En 2007, alors que Nicolas Sarkozy est élu président de la République, Marion Delaigue rejoint LVMH, pour développer auprès du secrétaire général Marc-Antoine Jamet la fondation Vuitton pour la création, dont la maîtrise d’ouvrage est ensuite confiée à Christian Reyne, chargé des grands projetsimmobiliers du groupe. Un nouveau challenge, à la hauteur de son goût pour les défis, qu’elle relève jusqu’en 2012. « J’avais fait le tour du sujet et souhaitais redevenir avocate », souligne cette passionnée de voyages qui intègre d’abord le cabinet Earth Avocats, avant de rejoindre Latournerie Wolfrom Avocats, comme associée, bouclant, au moins provisoirement, avec panache, un parcours époustouflant.
- « LES ADMINISTRATIONS D’ÉTAT SONT TOTALEMENT MOBILISÉES SUR L’ORGANISATION DES JOP »
À MOINS D’UN AN DE L’OUVERTURE DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES (JOP) DE L’ÉTÉ 2024, MARC GUILLAUME, PRÉFET DE LA RÉGION D’ÎLEDEFRANCE, PRÉFET DE PARIS, DÉTAILLE L’ORGANISATION DES SERVICES PRÉFECTORAUX ET LES ACTIONS MISES EN OEUVRE POUR TENIR LES DÉLAIS ET LES CHALLENGES, DONT LA CÉRÉMONIE D’OUVERTURE SUR LA SEINE, MAIS AUSSI GARANTIR UNE FÊTE AUTANT POPULAIRE QUE SPORTIVE. Quel est le rôle de la préfecture d’Île-de-France et de Paris dans la préparation de l’accueil des Jeux parisiens ? Depuis de nombreux mois, les JOP 2024 sont l’élément majeur de l’activité de la préfecture d’Îlede-France du fait de la multiplicité des actions à mener pour leur bonne organisation. Nous sommes désormais en phase de concrétisation et donc la plupart de ces actions doivent se conduire sur le terrain. La livraison en temps et en heure des ouvrages est par exemple primordiale pour la préfecture qui est maître d’ouvrage de certains d’entre eux : le mur anti-bruit du Village des athlètes, le Carrefour Pleyel, les voies de circulation réservées du réseau autoroutier, tant provisoires que pérennes. Cinq cents personnes de l’appareil d’État en Île-de-France sont mobilisées. Dans quelle mesure la cérémonie d’ouverture concerne-t-elle la préfecture d’Île-de-France ? La cérémonie d’ouverture va amener une armada de bateaux de l’est à l’ouest parisiens pour transporter près de 10 000 athlètes. Aux 91 bateaux, et 25 de réserve, transportant les délégations s’ajouteront ceux dédiés à l’encadrement et à la sécurité, soit au total entre 140 et 170 bateaux dans la flotille. Cela se traduit par un important travail pour les services de la préfecture du fait de sa compétence de coordination de tous les acteurs sur le fleuve ; elle doit s’assurer du respect de la réglementation en vigueur relevant de la sécurité de la navigation, délivrer les autorisations de manifestations nautiques sur la Seine, vérifier les compétences des capitaines des navires et la conformité des bateaux, accompagner le déplacement temporaire et la relocalisation des bateaux logements se situant sur les zones de débarquement des athlètes. Il faut traiter ces questions inédites une à une pour que l’ensemble de la cérémonie soit un succès. En revanche, la sécurité notamment des spectateurs sur les quais hauts et bas, et celle concernant l’approche de cette zone relèvent de la compétence de la préfecture de police. La préfecture de région est toutefois en charge de la formation et de l’embauche des personnes nécessaires à la sécurité privée. En quoi la sécurité privée consiste-t-elle ? Elle concerne l’accès aux sites d’épreuves, mais aussi la sécurisation de diverses activités liées aux JOP. Plus de 13 000 embauches sont nécessaires en Île-de-France pour assurer ces fonctions essentielles. En lien avec Pôle emploi et la Drieets (Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités), nous menons des actions très variées qui ont permis, en mai 2023, de réaliser 4 500 embauches et à 3 000 personnes de suivre une formation. Les 122 agences franciliennes de Pôle emploi sont mobilisées depuis septembre 2022 pour que chacune des entreprises ayant obtenu un marché des JOP soit en contact avec une agence qui puisse recueillir ses besoins et y répondre. Le plan s’adresse aussi à d’autres populations dont les étudiants, dans l’objectif de recruter de 2 000 à 3 000 d’entre eux. L’État a dégagé des crédits très importants s’élevant à 45 millions d’euros. De quelle manière la préfecture participe-t-elle au plan baignade ? Cet immense plan fait, en effet, partie des actions majeures de la préfecture d’Île-de-France dans le cadre de la préparation et de l’héritage des JOP. Le plan mobilise entre 1,2 et 1,4 milliard d’euros d’investissements dont près de 700 millions de la part de l’État. Il vise à financer une multiplicité d’actions : la mise à niveau des deux usines de Seine Valenton (Val-de-Marne) et de Marne aval à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) ainsi que de l’ensemble des infrastructures pour qu’elles soient fonctionnelles en temps de pluie ; l’adaptation des réseaux publics pour lesquels 300 millions de travaux sont prévus ; enfin la mise aux normes des milliers de branchements privés en amont de Paris pour dissocier les eaux pluviales des eaux usées. En quoi ce plan contribue-t-il à l’héritage des JOP 2024 ? On se baignera dans la Seine et dans la Marne dans les années qui suivront les Jeux. Il y a deux ans et demi, 2 % de la dépollution avaient été effectués. À l’été 2024, nous aurons fait plus que ce qu’il faut pour tenir les délais. En effet, plus de 75 % des travaux de dépollution totaux auront été réalisés. Ainsi, les deux compétitions de triathlon et de marathon pourront se dérouler sur la Seine à l’été 2024 à hauteur du pont Alexandre III. Reste le risque qu’un très gros orage se produise la veille ou l’avant-veille de l’évènement. Il est fort probable que, dans ce cas, les épreuves ne soient pas annulées mais décalées de quelques jours. Mais pour avoir des endroits de baignade à plus long terme, il faudra concevoir des sites dédiés, ce qui nécessite de traiter les problèmes de sécurité, de partager l’usage de l’eau avec les bateaux et les autres usagers. Ces questions sont-elles spécifiques aux Jeux parisiens ? Il est vrai qu’une cérémonie d’ouverture hors d’une enceinte sportive est une première dans l’histoire des JO. La dépollution du fleuve pour permettre la tenue d’épreuves de natation dans la Seine est aussi une spécificité des Jeux parisiens. Ceux-ci vont également s’accompagner d’une mobilisation populaire. Le gouvernement et les collectivités territoriales souhaitent que les JOP soient une fête populaire, ce qui implique de mettre en oeuvre diverses actions pour que, dans chaque département d’Île-de-France, des zones de célébration existent afin de permettre à l’ensemble des Franciliens de « vivre les Jeux ». Elles seront en accès libre et co-financées par l’État, la Région, la Métropole du Grand Paris et les collectivités territoriales. À quoi servent les centres de préparation aux Jeux ? Ce sont 119 communes d’Île-de-France qui ont candidaté pour faire partie des centres de préparation aux Jeux (CPJ) et ainsi accueillir des délégations étrangères. Par exemple, Eaubonne (Val-d’Oise) hébergera la délégation américaine, Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) la délégation britannique, Fontainebleau (Seine-et-Marne) la délégation coréenne. Des villes vont également recevoir des fédérations étrangères : la boxe cubaine à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) et l’escrime hongkongaise à Melun (Seine-et-Marne). Être CPJ est un levier pour susciter l’adhésion et la mobilisation des populations locales autour des Jeux. L’État essaie d’accompagner chacune de ces communes afin de leur proposer un dispositif d’aide pour leurs équipements sportifs, mais aussi de faire en sorte qu’elles puissent développer en même temps d’autres activités, notamment culturelles. 400 C’est le nombre de kilomètres de pistes cyclables qui ont été programmées pour accéder aux sites des d’épreuves olympiques ; 21 000 places de parking, dont le financement est réparti entre l’État et les collectivités locales, seront parallèlement créées. 216 L’Île-de-France compte 216 centres de préparation aux Jeux, représentant plus de 300 équipements sportifs et 61 disciplines olympiques et paralympiques, tous recensés dans un catalogue mis à disposition des 206 Comités Nationaux Olympiques et 184 Comités Nationaux Paralympiques du monde entier pendant l’Olympiade 2020-2024. (source : préfecture d’IDF) « LA LIVRAISON EN TEMPS ET EN HEURE DES OUVRAGES EST PAR EXEMPLE PRIMORDIALE POUR LA PRÉFECTURE QUI EST MAÎTRE D’OUVRAGE DE CERTAINS D’ENTRE EUX » LES GRANDS CAMPEMENTS ILLICITES EN VOIE D’EXTINCTION L’État mobilise plus de 120 000 places d’hébergement chaque jour en Île de France, toutes catégories confondues. « Ce volume de places a beaucoup augmenté ces dernières années », souligne Marc Guillaume. « Cet engagement massif doit permettre d’apporter une réponse aux situations individuelles », poursuit le préfet de Région et de Paris. « En 2021, nous avons mené 28 opérations de mises à l’abri pour plus de 7 000 personnes et 19 en 2022 pour à peu près le même nombre ; depuis 2023, nous en avons mené 9 dont les 3 dernières concernent l’occupation des locaux de l’APHP à Victoria, un gymnase et le siège d’Unibéton en SeineSaintDenis. » Marc Guillaume se félicite du fait que « grâce à la régularité de ces opérations de mises à l’abri, il n’y a plus, depuis deux ans, de grands campements illicites de plusieurs milliers de personnes dans Paris et les départements franciliens comme cela a pu être le cas dans les années 2015/2020 ». Face à la spécificité du fait qu’un demandeur d’asile sur deux arrivé en France se rend tout d’abord en ÎledeFrance, la solidarité nationale joue désormais. Aussi, un certain nombre de ces personnes se voient proposer des places d’hébergement en province.
- VIE DU CLUB : UNE ANNÉE ÉTINCELANTE AU SERVICE DES PROJETS DU GRAND PARIS
L’année écoulée a été celle de la consécration institutionnelle des Acteurs du Grand Paris, culminant lors du cocktail d’été au Sénat, à l’invitation de Gérard Larcher et d’Hervé Marseille, ou à l’occasion de la Soirée d’hiver au Pré Catelan, lors de laquelle le président Thomas Hantz s’est vu remettre l’insigne de chevalier dans l’Ordre national du Mérite des mains de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. Les dîners des maires, rassemblant des élus et leur exécutif, les visites de territoires, de même que les nombreux dîners débats ont également démontré la vitalité du Club au service du Grand Paris. Plein succès pour les dîners des maires Le succès des dîners des maires s’est pleinement confirmé en 2023. Initiée en juillet 2022, la formule consiste à réunir un élu et l’ensemble de son bureau, pour débattre des grands projets de la collectivité avec les membres du Club. La Métropole du Grand Paris avait été la première structure à se prêter à l’exercice l’année dernière. Son président, Patrick Ollier, et de nombreux membres de son bureau sont revenus, le 13 juin 2023, à la rencontre des Acteurs du Grand Paris. L’occasion pour l’ancien ministre des Relations avec le Parlement de rappeler le chemin parcouru par l’institution créée le 1er janvier 2016 et ses multiples projets en cours. Le maire de Rueil-Malmaison a notamment décrit comment il s’était attelé, avec l’ensemble des groupes politiques de la Métropole, dans le cadre de la gouvernance partagée qui fait la marque de fabrique de l’institution, à rendre cette dernière « lisible et crédible », « en laissant les querelles politiciennes à la porte de la Métropole ». Le maire du 17e, Geoffroy Boulard, vice-président de la MGP en charge de la Communication et de l’Innovation numérique, a détaillé le projet de passerelle sur le Dniepr à Kiev, qui verra bientôt le jour grâce à la solidarité de la Métropole du Grand Paris avec l’Ukraine. Mathieu Hanotin et les vice-présidents de « Plaine Co » Entouré d’une dizaine de ses vice-présidents de Plaine Commune, Mathieu Hanotin s’est prêté à l’exercice, lors d’une soirée, le 6 octobre 2022 dans les salons de l’Hôtel des Arts et Métiers, où il a pu livrer sa vision d’un Grand Paris à la création duquel, alors député, il contribua largement il y a quelques années. Le maire (PS) de Saint-Denis, également président de Plaine Commune, a évoqué notamment sa volonté d’investir des moyens supplémentaires dans le portage foncier nécessaire à la réalisation de ses projets d’aménagement. L’élu a exprimé son volontarisme pour rétablir davantage de mixité sociale et fonctionnelle dans le territoire, lutter contre l’habitat indigne ou améliorer le cadre de vie des habitants. Il a souligné l’impact très positif attendu de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 pour son territoire et la mobilisation de Plaine Commune, comme du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, pour que les promesses de l’héritage olympique soient tenues. « Ces dîners rencontrent un grand succès », se félicite Thomas Hantz, qui note que les deux dîners métropolitains ont fait salle comble, réunissant jusqu’à 150 convives à l’Aéro-Club de France de la rue Galilée, dans le 16e arrondissement de Paris. Dans l’ambiance à la fois conviviale et attentive qui caractérise ces événements. Un cocktail d’été au Sénat Le cocktail d’été du Club sous les lambris dorés des salons du Palais du Luxembourg, organisé le 21 juillet 2022 en présence de plus de 300 participants, a constitué un des points d’orgue de l’année écoulée ainsi qu’un signe apprécié de reconnaissance institutionnelle. Le président du Sénat Gérard Larcher, accompagné notamment d’Hervé Marseille, sénateur des Hauts-de-Seine et président de l’UDI, a affirmé à cette occasion son attachement au projet du Grand Paris dans son ensemble. Les deux élus ont souligné les nombreux défis auxquels le Grand Paris devra encore faire face, en termes de logistique, de soutien étatique et de moyens. Gérard Larcher a exprimé sa conviction de la nécessité d’une réforme de son organisation institutionnelle, à laquelle le Sénat compte bien prendre toute sa part. C’est le sens des différents travaux menés notamment dans le cadre de sa délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation. « CET ÉVÉNEMENT A CONSTITUÉ À MES YEUX LA RECONNAISSANCE PAR LES POUVOIRS PUBLICS, AU PLUS NIVEAU, DU TRAVAIL DU CLUB TOUT AU LONG DE SES PLUS DE 10 ANS D’EXISTENCE DANS LE SENS DE L’INTÉRÊT GÉNÉRAL » THOMAS HANTZ « Le sens de l’intérêt général » VIANNEY DELOURME, COFONDATEUR D’ENLARGE YOUR PARIS « J’ai apprécié le format “matinale” et me vient à l’esprit celle avec Patrice Leclerc, le maire de Gennevilliers : une atmosphère plaisante, franche et axée sur la notion d’intérêt général “au-delà” des questions partisanes, abordées avec humour par l’élu. Simple, efficace, “vrai”. Un moment de témoignage qui permet de rencontrer une personnalité dans un contexte épuré de matinale. J’ai aussi été vivement intéressé par le débat croisé entre Alexandre Labasse (APUR) et Nicolas Bauquet (IPR), qui fut, au-delà de leurs propos, un rappel de la chance que nous avons dans le Grand Paris de disposer d’institutions de recherche fortes, solides, pluridisciplinaires et complémentaires pour nourrir les débats, ne pas s’égarer dans les hashtags à la mode... Le succès du projet du Grand Paris repose largement sur ce tissu d’experts d’intérêt général dont la vue porte loin ! » « Un cap a été franchi cette année » MARIA BREIDY, DIRECTRICE DE LA COMMUNICATION ET DES RELATIONS PRESSE AU MINISTÈRE DES SPORTS ET DES JEUX OLYMPIQUES ET PARALYMPIQUES « Tout au long de ses 10 années d’existence, le club des Acteurs du Grand Paris a connu une montée en puissance régulière et vient de franchir un cap au cours de l’année écoulée. Une montée en gamme et en compétences, reflet d’un professionnalisme accru de ses membres, qui s’est traduite aussi par une qualité toujours plus grande de ses événements et des personnalités invitées. La perspective de créer un club d’élus s’inscrit dans cette dynamique. Les crises en cours rendent plus nécessaire encore le partage de bonnes pratiques, dans le cadre convivial qui est la marque de fabrique du Club. Je retiendrai en particulier, au cours des derniers mois, la deuxième édition du dîner des maires de la Métropole, autour de Patrick Ollier, ou encore la visite de territoire menée en juin au Centre aquatique olympique et au Village des athlètes des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. » « Je suis impressionné par l’intensité de la vie du Club » FRÉDÉRIC MOULIN, DÉLÉGUÉ TERRITORIAL VAL DE SEINE, GRT GAZ « Je retiens des derniers mois trois événements marquants. Les apéritifs grands-parisiens, qui ajoutent encore de la convivialité au Club qui n’en manquait pas. Le blind test dont seul le Président connaît les règles est toujours un grand moment ! Le dîner-débat avec l’ambassadeur Gérard Araud n’était pas tout à fait dans la ligne classique de nos débats grands-parisiens, mais quelle leçon de réalisme et de volonté à la fois ! Enfin, la soirée d’hiver du 1er décembre, avec la très émouvante cérémonie de remise des insignes de chevalier dans l’Ordre national du Mérite au Président. Je suis impressionné par l’intensité de la vie du Club, tellement d’événements ! » La 3e édition des « 24 heures du Grand Paris » Formule renouvelée pour « Les 24 heures du Grand Paris », événement fédérateur co-organisé par le club des Acteurs du Grand Paris, les notaires du Grand Paris et La Tribune. Ce rendez-vous emblématique, qui s’est tenu le 20 septembre 2022, s’est conclu autour d’un buffet d’exception, et une intervention du chef étoilé Guy Savoy, intarissable sur la contribution de la gastronomie et l’excellence française en matière artistique et culinaire à l’attractivité et au rayonnement international du Grand Paris. Changement de décor pour le désormais traditionnel dîner du Grand Paris qui ouvre l’événement et a eu lieu cette année dans la salle de bal du Westin Paris Vendôme, en présence de Clément Beaune. Le ministre des Transports a salué à cette occasion « une réussite qui n’était pas écrite. Vous avez su créer un instrument utile, au bénéfice de tous les habitants », a déclaré l’ancien député de Paris à l’intention de l’exécutif métropolitain, largement représenté lors de cette soirée de gala. « Nous ne sommes pas au bout de la gouvernance », a-t-il ajouté, estimant que les améliorations à lui porter s’effectueront « en consolidant la Métropole ». Clément Beaune a également rendu hommage au succès de la Société du Grand Paris, rappelant son devoir d’être au rendez-vous des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. « Je ne m’en doutais pas en acceptant ce ministère, mais le dossier des JOP est sans doute le plus difficile. Le Grand Paris Express est déjà une réussite. Nous ne saurions pas créer quatre lignes si nous n’avions pas une structure de gouvernance, une maîtrise d’ouvrage dédiée, une fiscalité affectée », a-t-il souligné, décrivant « un modèle regardé, un exemple qui peut être suivi ». En amont de ce dîner, une table ronde intitulée « Pourquoi faire du beau dans le Grand Paris ? » a réuni Emmanuel Launiau, président du groupe Quartus, Jean-François Rial, président de Voyageurs du monde et de l’Office du tourisme et des congrès de Paris, et Laurence des Cars, présidente-directrice du Louvre, pour échanger sur leur vision de l’esthétisme. Nicolas Sarkozy au Pré Catelan L’année écoulée a été également marquée par une soirée d’hiver du Club en tous points exceptionnelle. Lors de cet événement, organisé le 1er décembre 2022 au Pré Catelan, au coeur du bois de Boulogne, le président d’Acteurs du Grand Paris Thomas Hantz s’est vu remettre les insignes de chevalier dans l’Ordre national du Mérite par Nicolas Sarkozy. L’ancien président de la République, devant un impressionnant parterre de personnalités du tout-Grand Paris, successivement goguenard et grave, mais toujours amical et bienveillant, a salué l’engagement constant du récipiendaire au service de l’intérêt général. On notait notamment la présence du président de la Métropole du Grand Paris Patrick Ollier, du vice-président du Conseil régional en charge de l’Aménagement Jean-Philippe Dugoin-Clément, du maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini, qui fut l’un des mentors de Thomas Hantz, de l’ancien secrétaire d’État chargé du développement de la région capitale Christian Blanc, de l’ancien président de région Jean-Paul Huchon ou du président du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne François-Marie Didier. L’ancienne ministre Nicole Guedj ou le conseiller maître à la Cour des comptes Henri Guaino figuraient aussi parmi les personnalités qui avaient fait le déplacement. De nombreux maires et opérateurs des secteurs de la construction et de l’immobilier, de l’énergie, de la mobilité ou des réseaux étaient également présents. Nicolas Sarkozy a évoqué la résilience, la combativité ainsi que la sensibilité du récipiendaire. Sans dissimuler son émotion, Thomas Hantz a exprimé, s’adressant au président Sarkozy, « l’honneur et une joie qui s’accordent avec le privilège de m’inscrire dans la filiation d’un projet que vous avez voulu, le Grand Paris, et dont les fonts baptismaux ont été portés par vous, monsieur le ministre, cher Christian Blanc, avec votre formidable cabinet ». Thomas Hantz a émaillé son discours de nombreuses références littéraires, citant notamment Balzac au rang de ses inspirateurs. Il a évoqué la figure de ses grands-parents tant aimés, son grand-père inspecteur divisionnaire de police, chef de la sûreté à Blois, qui fut également chevalier dans l’Ordre national du Mérite. « Je veux saluer le bureau de notre association et je tiens à les citer tous : Valérie Cathely, Olivier Frard, Christelle Tang, Maria Breidy, Ludovic Raes, David Lebon. Et toi aussi cher François-Marie Didier, depuis si longtemps dans l’aventure avec nous », a-t-il déclaré. Acteurs du Grand Paris, fédérateur au Mipim Des élus de tous bords et des quatre coins de l’Île-de-France se sont retrouvés dans une ambiance décontractée lors du dîner organisé par l’association en marge du Mipim, le 15 mars 2023. Jean-Philippe Dugoin-Clément, vice-président en charge de l’Aménagement au Conseil régional d’Île-de-France et maire (UDI) de Mennecy, a pu échanger amicalement avec Mathieu Hanotin, président de Plaine Commune et maire (PS) de Saint-Denis, tout comme Karim Bouamrane, maire (PS) de Saint-Ouen, Michel Senot, maire (DVD) de Saclay, Yann Cauchetier, maire (DVD) de Gif-sur-Yvette, Denis Larghero, maire (UDI) de Meudon, avec Dieunor Excellent, maire (DVG) de Villetaneuse, et ce dernier avec Geoffroy Boulard, maire (LR) du 17e arrondissement de Paris et vice-président de la MGP. « Le signe que nous avons su créer une institution libre et indépendante, fait valoir Thomas Hantz, qui travaille avec tous ceux qui sont engagés pour le développement du Grand Paris et de l’Île-de-France. » Tour d’horizon de haute volée avec Gérard Araud Ambassadeur de France en Israël ou aux États-Unis, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité de l’ONU, c’est une personnalité de haut vol que le club des Acteurs du Grand Paris a reçu le 15 février 2023 à l’occasion d’un dîner en forme de tour d’horizon international. L’ambassadeur de France Gérard Araud a livré son inquiétude face à une démondialisation en cours aboutissant à une fragmentation inédite d’un monde où « tout devient politique ». « Quand nous décidons de mettre fin à notre approvisionnement en gaz auprès de la Russie, ce qui est économiquement absurde, cela montre que le politique a pris le pas sur toutes autres considérations », a estimé le diplomate. Ce dernier a également évoqué la guerre froide sino-américaine, la prégnance désormais mondiale du sujet climatique et les bouleversements générés par l’essor vertigineux de l’intelligence artificielle. Gérard Araud a par ailleurs déploré « l’échec absolu » de la politique étrangère de la France en Afrique. Il a affirmé à la fois l’importance du rôle que jouaient à ses yeux les grandes métropoles internationales et sa conviction d’un retour de l’État-nation. PARTENARIAT AVEC LE GROUPE SOS DE JEAN-MARC BORELLO Les projets du Grand Paris vont ils changer la vie de ceux qui en bénéficieront, mais aussi de ceux qui contribuent à leur réalisation ? Mesurer l’impact social et sociétal des projets du Grand Paris : c’est justement la vocation du groupe de travail mis en place par l’association, en partenariat avec le groupe SOS. Ses membres planchent sur la création d’une batterie d’indicateurs, en vue de la création d’un référentiel de mesures d’impact. Visites de territoires Paris-Saclay et le Saint-Denis olympique au programme Mesurer les distances, sentir l’atmosphère des grands projets, rencontrer leurs acteurs : c’est la vocation des visites de territoires organisées par le Club. Au programme 2022-2023, l’opération d’intérêt national de Paris-Saclay et les installations olympiques de Saint-Denis, deux rencontres avec le terrain exceptionnelles. « Nous souhaitons aller sur le terrain, mesurer les distances, découvrir la topographie, rencontrer les acteurs, sentir l’atmosphère qui entoure les projets », explique Thomas Hantz. « La théorie, les débats d’idées, c’est bien, mais nous nous intéressons aussi aux concrétisations », poursuit le président des Acteurs du Grand Paris pour décrire l’esprit des visites de territoires organisées par l’association. Pour illustrer son propos, le 7 juillet 2022, la visite du territoire de Paris-Saclay a sans conteste marqué les esprits des participants Au programme de cette journée rythmée figurait notamment la visite de l’EDF Lab de Paris-Saclay et de l’écosystème académique de CentraleSupélec. Plus globalement, ce fut l’occasion de mesurer l’état d’avancement de l’opération d’intérêt national, qui vise à créer un pôle scientifique et technique de rang mondial. La journée a été ponctuée de rencontres avec des représentants d’une partie des quelque 600 startups qu’abrite le territoire, notamment dans le secteur des deep tech. Jérémy Hervé, directeur de l’aménagement et du développement économique à l’établissement public d’aménagement de Paris-Saclay, François Molho, directeur Action régionale EDF R&D, ou Anita de Voisins, directrice de l’entrepreneuriat de Centrale-Supélec, furent notamment les guides de cette visite. Un déjeuner privé au Golf national de SaintQuentin-en-Yvelines a réuni les participants, dont Philippe Van de Maele, alors encore directeur général de l’EPA Paris-Saclay*, Yann Cauchetier, maire de Gif-sur-Yvette et vice-président de la communauté d’agglomération (CA) de Paris-Saclay, Jean-Michel Fourgous, maire d’Élancourt et président de la communauté d’agglomération de SaintQuentin-en-Yvelines, et François de Mazières, maire de Versailles et président de la Communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc. Visite du Centre aquatique olympique Le 8 juin 2023, c’est au coeur des sites olympiques que le Club s’est rendu pour une autre visite de territoire particulièrement marquante. Ses participants ont pu découvrir, à cette occasion, le chantier du Centre aquatique olympique de la Plaine Saulnier, désormais relié au Stade de France par une large passerelle dédiée aux piétons et aux mobilités douces. La visite s’est prolongée par la découverte du Village des athlètes, avant de se poursuivre par un déjeuner-débat avec le président de Plaine-Commune et maire de Saint-Denis Mathieu Hanotin, et le président du Syctom, l’agence métropolitaine des déchets, Corentin Duprey. * Philippe Van de Maele est désormais le directeur de cabinet de Christophe Béchu au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. DES APÉRITIFS TRÈS CONVIVIAUX Pour le simple plaisir de se retrouver, le club des Acteurs du Grand Paris a organisé également tout au long de l’année des apéritifs conviviaux dans les salons de son siège de la rue Lafayette, la Maison des Acteurs du Grand Paris.
- TotalEnergies se réinvente pour atteindre la neutralité carbone en 2050
Pour contribuer au développement durable de la planète face au défi climatique, Total se transforme et devient TotalEnergies pour représenter toutes les énergies. Stéphane Chambon, directeur des Affaires Publiques et Comptes Stratégiques pour la mobilité et les nouvelles énergies chez TotalEnergies Marketing France, présente les ambitions de la compagnie française désormais multi-énergies. Comment TotalEnergies compte atteindre la neutralité en 2050 ? La CompagnieTotalEnergies intègre le climat dans sa stratégie depuis de nombreuses années. Pour atteindre la neutralité carbone sur l’ensemble de nos activités à l’horizon 2050 en même temps que le reste de la société, comprenant aussi celles induites de nos clients en Europe, la moitié de nos investissements sont désormais consacrés aux énergies renouvelables, dont le solaire et l’éolien. Nous entendons être dans le Top 5 des renouvelables dès 2030 avec 60 milliards d’euros de projets à financer sur 10 ans dans le monde. Ce qui représente une croissance accélérée nous faisant passer de 7 GW (gigawatts) de puissance installée en 2020 à 35 GW en 2025 puis 100 GW en 2030, soit une puissance installée supérieure au parc nucléaire français. Nous souhaitons accompagner l’évolution de la demande en produisant plus avec moins d’émissions. Que proposez-vous à vos clients pour atteindre la neutralité carbone ? D’une part, nous accompagnons nos clients, industriels ou commerciaux, publics ou privés, dont il faut comprendre les besoins et les usages, présents et futurs. Nous leur proposons des solutions correspondant à leur profil, avec systématiquement La Compagnie une approche de réduction de la consommation TotalEnergies intègre le énergétique et de l’empreinte carbone. Cela se climat dans sa stratégie traduit soit par une offre plus importante en produits d’origine renouvelable, soit par une offre de nouvelles énergies (électrique, H2 - hydrogène, GNV/BioGNV, pellets de bois…), soit les deux. D’autre part, nous adaptons notre offre en développant des unités de production d’énergie renouvelable (solaire, éolien, biométhane…), en transformant nos stations-services et en offrant de nouveaux services de mobilité, comme des outils de gestion de flottes en autopartage. Notre réseau devient multi-énergies avec des stations publiques et privatives disposant de biocarburants (super éthanol, HVO…), de l’hydrogène, de GNV/BioGNV et massivement des services de recharge pour voitures électriques, notamment avec le déploiement de bornes Haute Puissance (HPC : High Power Charger) pour recharger dans des temps très courts. Comment cela se traduit-il dans les territoires, notamment en termes de mobilité ? Cette transformation engage la Compagnie dans sa capacité à mettre en oeuvre et à réussir à l’implémenter au coeur des territoires avec l’ensemble de nos parties prenantes. En étant multi-énergies, il est important pour nous d’apporter un éclairage neutre entre les différentes solutions possibles, qui ont toutes des avantages et des inconvénients, il n’y a pas de solution universelle. Concernant les transports, qui représentent le quart des émissions de CO2 dans le monde, cela se traduit par une forte montée en puissance des biocarburants et des énergies alternatives avec l’électrique, le GNV/ BioGNV et l’hydrogène. L’intérêt de ces énergies renouvelables est qu’elles favorisent l’économie circulaire et leur ancrage local : développement d’unités de méthanisation pour la production de BioGNV, construction de fermes solaires pour produire de l’électricité verte dans une logique de mobilité décarbonée, soit pour des véhicules à hydrogène, soit pour des véhicules électriques. Sans compter qu’avec un réseau de 3 500 stations toutes marques en France, 90 % des Français sont à moins de 15 minutes d’une station TotalEnergies. Qu’en est-il dans la région Île-de-France et la Métropole du Grand Paris ? Depuis l’ouverture, le 28 mai 2021, du premier hub de recharge haute puissance de France avec la conversion de notre station-service de La Défense en 100 % électrique (voir photo ), nous disposons aujourd’hui de 5 autres stations en HPC dans un format multi-énergies. D’ici 2024, notre programme de conversion et de transformation prévoit d’atteindre 12 hubs HPC 100 % électriques et une trentaine de stations multi-énergies avec HPC. Nous travaillons également au développement de premiers projets portant sur la recharge publique pour poids-lourds électriques et nous nous positionnons sur les parkings et la recharge en voirie. Nous sommes opérateur depuis 2021 du réseau Belib’ sur la ville de Paris. Sur les autres énergies, nous disposons de 8 stations GNV/BioGNV, nous sommes partenaire de Hysetco avec 4 stations H2 ouvertes et un objectif d’en avoir 12 d’ici fin 2024, et nous devrions avoir une première aire de distribution H2 pour poids-lourds dans une station multi-énergies en 2024. En complément, nous accompagnons la filière fluviale sur la Seine qui a également des enjeux de décarbonation avec le rétrofit des bateaux vers des motorisations électriques et gaz. Ces solutions sont parfaitement adaptées aux besoins du futur ; il va falloir passer de premières réalisations en cours (voir photo 2) à des déploiements plus massifs dans les années qui viennent. L’important est de mailler le territoire de solutions nouvelles énergies en cohérence avec les réglementations locales et les objectifs de la Métropole, de la Région et de l’Axe Seine. La transition est bien en marche ! Hub de recharge haute puissance 100 % électrique de La Défense. « Nous accompagnons la filière fluviale sur la Seine qui a également des enjeux de décarbonation avec le rétrofit des bateaux vers des motorisations électriques et gaz. » Exemple du rétrofit du ROCCA II en bateau 100 % électrique des Vedettes du Pont-Neuf.
- NOUS CRÉONS CETTE ANNÉE LE CLUB DE L’ÉLU DES ACTEURS DU GRAND PARIS : THOMAS HANTZ, PRÉSIDENT
Dans son bilan d’une année riche en événements, le président d’Acteurs du Grand Paris, Thomas Hantz, se félicite tout d’abord du succès grandissant de l’association auprès des acteurs publics et privés, notamment des élus, de plus en plus nombreux à la rejoindre et pour lesquels une nouvelle instance a été créée. Par ailleurs, il salue le savoir faire de la Société du Grand Paris, future société des grands projets, et ses compétences élargies, et fait part enfin de son inquiétude face à la crise du logement qu’il juge cataclysmique et contre laquelle il préconise des mesures fortes. Quel regard portez-vous sur l’année écoulée ? Notre association, Acteurs du Grand Paris, continue son développement à un rythme exponentiel. Pas seulement en considérant le nombre de nos membres mais aussi en prenant en compte la qualité des activités que nous proposons et la reconnaissance dont nous bénéficions. Après 12 ans d’existence, j’ai la conviction qu’Acteurs du Grand Paris entre dans une nouvelle ère. C’est-à-dire ? Les élus sont de plus en plus nombreux à nous rejoindre, quels que soient leurs mandants, leur sensibilité et leur origine géographique. On fait autant de Grand Paris à Roissy qu’à Saclay et même au Havre, car le Grand Paris, c’est d’abord une dynamique de projet conjuguée à une volonté sincère de coopérer avec les autres acteurs. Auparavant, les collectivités qui nous rejoignaient étaient représentées par un collaborateur de cabinet ou de l’administration. Aujourd’hui, les élus ont compris l’importance de participer autant qu’ils le peuvent à nos travaux, quitte à être représentés lorsqu’ils ne sont pas disponibles. Pourquoi ? Parce que nous sommes devenus un espace de coopération vertueux, qui connecte les sphères publique et privée, tout en étant parfaitement indépendants de chaque strate de l’organisation institutionnelle. Aux Acteurs, seules comptent les dynamiques de projet ! Pouvez-vous présenter le Club de l’élu ? Lors du dîner des maires et des élus de la Métropole, j’ai annoncé la création du Club de l’élu des Acteurs du Grand Paris. Cette nouvelle instance de notre association aura pour objectif de favoriser le lien et les échanges informels entre les élus, de toutes géographies et tendances, qui font la vitalité de la région capitale. En effet, si les élus se croisent souvent dans les différents cénacles au sein desquels ils siègent, ils n’ont pas toujours le temps d’échanger, de croiser leurs vues, leurs problématiques, leurs bonnes pratiques, leurs idées. Plusieurs maires sont venus me voir pour exprimer ce besoin d’échanges, ce besoin d’informel ; c’est cet espace que nous allons leur offrir avec le Club de l’élu des Acteurs du Grand Paris. Qui peut rejoindre ce Club ? Tous les élus qui le souhaitent sont bienvenus qu’ils soient maires, maires-adjoints, conseillers régionaux, départementaux, métropolitains, de Paris ou territoriaux, ou encore parlementaires. Les élus pourront participer à la fois aux activités ouvertes à tous les membres de l’association mais également à celles strictement réservées au Club de l’élu. « LES ÉLUS SONT DE PLUS EN PLUS NOMBREUX À NOUS REJOINDRE, QUELS QUE SOIENT LEURS MANDANTS, LEUR SENSIBILITÉ ET LEUR ORIGINE GÉOGRAPHIQUE. (...) ILS ONT COMPRIS L’IMPORTANCE DE PARTICIPER AUTANT QU’ILS LE PEUVENT À NOS TRAVAUX » Pourquoi mettre tant l’accent sur les élus ? Depuis l’origine, notre association s’intéresse aux projets sans jamais aborder l’organisation institutionnelle et encore moins parler de politique politicienne. C’est la garantie de notre sérieux et de notre indépendance. Nous aidons les uns et les autres à se parler pour coopérer afin de mieux travailler ensemble au service de l’intérêt public. Nous sommes donc conscients du rôle décisif des élus dans la transformation de la métropole francilienne. Et si tous les élus ne sont pas moteurs, j’affirme que chaque réussite territoriale résulte de l’action d’un élu et d’une entreprise ou d’une association. Nous soutenons plus que jamais les élus, la violence étant de plus en plus présente dans notre société à leur encontre. Il faut que chacun comprenne qu’à force de démagogie et de populisme, il n’y aura un jour plus d’élus de qualité et notre pays connaîtra alors le chaos et la décadence. Que préconisez-vous ? Plutôt que d’invoquer le serpent de mer du « statut de l’élu », il faut revenir aux fondamentaux du lien entre élus et citoyens et, je le pense à titre personnel, rétablir le cumul des fonctions pour renouer avec la connaissance et l’esprit des territoires au Parlement. Il faut aussi revenir sur le cumul des mandats dans le temps en l’allongeant car lorsque l’on arrive à la tête d’un exécutif, il faut entre 7 à 10 ans en moyenne pour aller au bout des décisions prises par ses prédécesseurs et disposer d’un vrai budget à soi. Le temps de l’action publique est long. Il faut revaloriser les indemnités des élus et des parlementaires, et en finir avec la course à l’échalote démagogique de la transparence à tous crins qui suscite un voyeurisme sans fin jetant toujours plus l’opprobre et la suspicion sur les élus. Arrêter la publicité sur les déclarations de patrimoine des élus est un minimum ; elles ne devraient servir qu’aux autorités de contrôle et à la justice. Identifiez-vous un fait marquant cette année ? J’en vois deux qui méritent d’être développés. Tout d’abord le formidable succès de la Société du Grand Paris qui, devenant la Société des Grands Projets, va pouvoir apporter sa contribution à la transformation des métropoles françaises. Nous l’avons toujours dit, à côté du Grand Paris, il faut renforcer toutes les villes qui sont des moteurs de croissance et d’innovation. Le gouvernement l’a décidé et reconnaît ce faisant le savoir-faire de la SGP en matière d’ingénierie de transport, d’aménagement et d’urbanisme, c’est formidable ! Il faudra néanmoins rester vigilant sur deux points. Que la SGP conserve son ADN tout entier tourné vers la co-construction avec les territoires et que l’allocation de ses moyens (des recettes fiscales qui financent une dette d’investissement à long terme) reste très précise et fléchée projet par projet. Le second fait marquant ? C’est la crise cataclysmique du logement dans laquelle nous sommes entrés et qui va nous exploser au visage dans quelques années. Actuellement, les logements livrés résultent d’années de construction plutôt bonnes. Aujourd’hui, la construction de logements neufs est quasiment à l’arrêt, quelques milliers seulement dans la région. Donc à moyen terme, les carences en logements seront telles que le pacte social sera menacé. En effet, un pays ne peut pas faire Nation sans un logement digne pour chaque citoyen. Comme l’éducation, la culture et la mobilité, le logement est un facteur indispensable pour la cohésion sociale de notre pays. Nous appelons à la mobilisation générale pour ce secteur depuis plusieurs années, car c’est la suite logique du volet transports du projet du Grand Paris qui fonctionne bien… et les besoins en logement sont démesurés. Il n’est que temps. Il y a 1,350 million de mal-logés dans la région et il manque plus d’un million de logements pour la seule Île-de-France en considérant juste les besoins actuels, alors que la région accueille 50 000 nouveaux habitants par an. L’État ne peut pas tout, mais sans un engagement décisif de sa part, la situation sera très vite hors de contrôle. Les émeutes récentes n’auront été qu’un prélude à l’explosion sociale à venir. En effet, la précarité de l’habitat, bien que déjà très forte pour des centaines de milliers de foyers, va s’accroître et frappera encore les plus fragiles : les femmes, les mamans isolées, les étudiants, les jeunes actifs. Les parcours résidentiels bloqués, les logements surpeuplés, les ados dans la rue, c’est une véritable poudrière ! L’inaction a aussi des conséquences financières, les droits de mutation vont s’écrouler et les collectivités locales vont voir s’affaiblir un de leurs derniers leviers d’action budgétaire. Enfin, l’État va s’appauvrir de 6 milliards d’euros dès la prochaine loi de finances avec un manque à gagner de 2 milliards de TVA et de 4 milliards de DMTO. Et je ne parle pas des faillites d’entreprises et de la perte de savoir-faire qui en découlera. Un sursaut collectif est absolument vital ! Quelles solutions apporter ? Soyons créatifs et surtout : osons ! Osons prendre des mesures fortes pour créer enfin un véritable big bang. Pour soutenir la demande, pourquoi ne pas expérimenter l’idée des emprunts à très long terme et le démembrement du foncier ? Pour soutenir l’offre, donnons de la visibilité aux promoteurs en décidant une bonne fois et pour plusieurs années de la règle du jeu fiscal, quitte à supprimer les mesures type Pinel, mais pour qu’enfin le modèle économique de l’immobilier ne doive pas être réinventé chaque année. Il y a une nécessité de stabilité et de confiance ! Soutenir l’offre passera aussi par le fait de sortir du carcan des normes et des règles qui asphyxient notre pays. Un projet immobilier comparable mettra deux fois plus de temps à voir le jour en France qu’en Allemagne et sept fois moins de temps qu’en Chine ! Venons massivement en aide aux maires bâtisseurs qui n’ont aujourd’hui aucun soutien et, à l’image de la loi SRU pour la mixité sociale, imaginons un dispositif contraignant en matière de densification dans les zones urbaines tendues. L’arsenal des solutions est là, sous nos yeux, notamment grâce aux propositions du Conseil national pour la refondation dédié au logement. Il faut faire preuve de courage politique et agir en conjugant, en faveur du logement, vision de long terme et accord des forces vives sur les moyens d’y parvenir. La dynamique pour le logement doit être puissante comme nous l’avons réussie, il y a dix ans, avec l’accord historique sur le Grand Paris des transports COMMENT REJOINDRE LE CLUB DE L’ÉLU D’ACTEURS DU GRAND PARIS ? Pour rejoindre cette instance informelle de l’association, il suffit de télécharger le formulaire d’adhésion sur www.acteursgrandparis.fr ou de contacter Timothée Dulud au 06 79 86 79 59 ; timothee.dulud@acteursgrandparis.fr Chaque élu peut ainsi faire adhérer sa collectivité au tarif « Secteur public ». En adhérant, un élu devient automatiquement membre du Club de l’élu. Il bénéficie des activités courantes de l’association et d’une ou plusieurs activités spécifiques aux élus par an.
- Verdissement des flottes de transports travaux publics, quels enjeux ?
Société spécialisée dans la location d’engins et de camions TP, Paname a toujours été précurseur dans le verdissement de sa flotte de véhicules. C’est aujourd’hui tout l’écosystème BTP qui doit intégrer ces transports durables dans ses habitudes et dans son modèle économique. Près de 50 millions de tonnes de déblais seront générées par les travaux du Grand Paris Express. Malgré les efforts de la Société du Grand Paris pour privilégier les modes alternatifs (fluvial ou ferroviaire), près de 84 % des déblais de ces chantiers seront déplacés par camions. « Plusieurs motorisations sont opérationnelles en application travaux publics : le gaz, le gasoil, les biocarburants. Nous sommes convaincus que le mix énergétique est la vision la plus juste pour maîtriser notre impact sur l’environnement », explique Anne Prunières, cofondatrice de Paname. Répondre à la tension des véhicules neufs Enjeu de durabilité, cette diversité des motorisations répond aussi à des contraintes matérielles. Surtout lorsqu’on sait que la disponibilité de poids-lourds en sortie d’usine n’a pas retrouvé les délais d’avant- COVID. Il faut aujourd’hui attendre plus d’un an, entre la commande et la réception d’un véhicule. La diversification énergétique apparaît donc aussi comme une réponse à cette tension. « Le passage à des carburants d’origine végétale permet de trouver une alternative à la commande de matériel neuf, pour une partie des flottes, tout en réduisant notre empreinte carbone. De simples opérations mécaniques de retrofit permettent de passer en biocarburant et d’atteindre des niveaux de réduction très élevés. » Engager l’ensemble de la filière Mais c’est bien le prix qui reste aujourd’hui le principal critère de choix. Certes, l’intégration de critères extra-financiers par les grands groupes du BTP encourage la diffusion des motorisations moins polluantes. Pour autant, des incitations fiscales seront nécessaires pour accompagner cette transition et placer les transporteurs dans un modèle économique pérenne. « Le temps est à l’action. Nos convictions doivent se transformer en exigences et nous ne devons plus accepter une once de green-washing. Les directives de choix des fournisseurs et de sourcing des matériaux doivent être fermes et respectées pour mettre en action et assumer les politiques RSE. Il est urgent pour le BTP d’aller au bout de ses convictions sur les enjeux écologiques et sociétaux », conclut Nicolas Prunières, cofondateur de Paname. La mobilisation devra être partagée par tous les acteurs de la filière (politiques, contractants, cocontractants, publics et privés). La route est longue mais elle en vaut la peine. En 2022, Prunières intègre à son capital Société Générale Capital Partners et BPI France pour accompagner sa croissance nationale.
- LE GRAND PARIS VU PAR LES DIRECTEURS GENERAUX DES GRANDS SYNDICATS URBAINS
Sans eux, pas d’eau potable, pas de baignade dans la Seine, la Marne ou l’Oise, pas de traitement des ordures ménagères ni d’électricité, de gaz ou de haut débit dans nos communes : les grands syndicats urbains de l’Île-de-France assurent le fonctionnement de la Région, depuis un siècle pour certains. Revue de leurs grands projets à travers le regard de leurs directeurs généraux, à l’heure du défi écologique. Par Fabienne Proux et Jacques Paquier Une vision holistique pour le long terme Denis Penouel, directeur général des services du Syctom, l’Agence métropolitaine des déchets ménagers Outre l’Île-de-France, voire le Grand Paris, Denis Penouel a un parcours très ancré dans tous les secteurs de l’environnement, « par choix et conviction », comme le précise celui qui est à la tête du syndicat depuis fin 2021. Assainissement, déchets, énergie, eau potable, Denis Penouel fait de ces sujets aussi sensibles que cruciaux le fil conducteur de sa carrière. Depuis le début du XXe siècle, les secteurs urbains fonctionnement, selon lui, en silo, « alors que les différences sont ténues » : « Nous devons assurer une mise en cohérence de toutes les politiques publiques en la matière, avoir une approche transversale, complémentaire et établir des passerelles, des coopérations pour gagner en efficacité. » S’il s’agit encore d’un « vœu », Denis Penouel assure que la dynamique est enclenchée via, notamment, des partenariats avec le Siaap (Syndicat intercommunal pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) et le Sigeif (Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France). Leur point commun ? « Nous sommes une émanation des territoires qui prennent en compte une politique environnementale de plus en plus globale qui s’inscrit elle-même dans une politique de développement durable », explique-t-il. Aussi, les directeurs doivent-ils se poser en « créateurs de circonstances », en étant à l’écoute et fonctionner en lien avec les territoires, connaître leurs besoins et attentes qui divergent d’un secteur à un autre, mais aussi leurs collègues. « Nous sommes à la confluence entre les exécutifs politiques (assemblées composées d’élus) et l’administration (agents publics) », résume Denis Penouel. Un plan stratégique à horizon 2050 Plus que de formation pour se tenir au fait des dernières réglementations, le directeur général reconnaît également devoir faire preuve de « beaucoup de curiosité ». Tout l’enjeu est, d’après lui et l’expression du philosophe et homme politique italien Antonio Gramsci, « d’allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté ». « Nous sommes constamment sur cette ligne de crête, reconnaît-il, entre la nécessité d’agir en faveur du développement durable et pour rendre service à des millions d’habitants, et les freins à cette action pour des raisons de coûts ou d’opposition des riverains. » Mais il s’agit aussi d’avoir à la fois une vision holistique pour le long terme (celle des élus) et de se soucier du détail dans les actions quotidiennes (celle des usagers). À son initiative, le Syctom a ainsi adopté en 2022 un plan stratégique à horizon 2050, « pour se donner une vision partagée, avoir de la visibilité et établir une partition d’ensemble » avec 56 actions. Deux leviers majeurs servent ce plan : d’une part, la formation et la motivation des agents, et de l’autre, l’innovation de manière à savoir anticiper. « Nous sommes constamment sur une ligne de crête, entre la nécessité d’agir en faveur du développement durable et pour rendre service à des millions d’habitants, et les freins à cette action pour des raisons de coûts ou d’opposition des riverains » « Le tempérament et l’expérience de nos élus sont une garantie d’indépendance » Raymond Loiseleur, directeur général des services du Sedif, Syndicat des eaux d’Ile-de-France Ancien directeur général des services de Grand Paris Seine Ouest, Raymond Loiseleur dirige depuis deux ans le Sedif. Une prise de fonction qui coïncide avec la montée en charge du projet d’Osmose inverse basse pression (OIBP), un process moderne de filtration membranaire sur lequel le syndicat travaille depuis 2015 et dont l’opportunité est alors parfois mise en doute. C’est une des raisons qui poussent le Sedif, jusque-là peu médiatisé, à communiquer davantage. « Grâce au travail de Guillaume de Stordeur (ndr : directeur de la communication du syndicat), nous n’avons jamais été aussi présents dans les médias », se félicite Raymond Loiseleur. Alors que les inquiétudes relatives à des taux de présence du chlorothalonil dans l’eau du robinet très supérieurs aux plafonds fixés par les normes défrayent la chronique, le débat sur la pertinence de l’OIBP se trouve ainsi renouvelé, tendant à démontrer le bien-fondé de cette technologie. « Lorsque j’étais aménageur, j’allais parfois présenter mes projets au préfet. Désormais, ce dernier, qui exerce l’autorité de la police de l’eau, a les yeux rivés sur nous, tant nos enjeux, de sécurité et de disponibilité de la ressource, sont centraux », souligne le directeur général. Mise en place de la filtration membranaire L’Île-de-France a la chance de disposer d’un volume d’eau considérable, grâce à ses trois rivières et fleuves que sont la Marne, l’Oise et la Seine. Mais cette eau est fragile et polluée. La région n’a donc pas de problème de volume mais de qualité. Les autres régions bénéficient de réserves souterraines, déjà filtrées, tandis que la région parisienne puise son eau dans les fleuves et les rivières, ce qui suppose de la traiter. « C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité mettre en place la filtration membranaire, indique Raymond Loiseleur, soit un filtre supplémentaire pour traiter une eau de plus en plus polluée, de plus en plus dégradée. En ce sens, l’actualité nous sert, puisqu’elle montre que les barrières multiples déjà existantes dans nos usines pour filtrer l’eau ne suffisent plus aujourd’hui. Jusque-là, ajoute le directeur général, nous étions parfois décrits comme un syndicat que l’aisance supposée conduisait à aller chercher des technologies coûteuses, consommatrices d’énergie et superflues. Ce n’est plus le cas. Et le tempérament et l’expérience de nos 15 élus constituent une garantie d’indépendance. » Le Sedif va renouveler sa délégation de service public, à l’issue du débat public sur l’OIBP, qui s’est achevé en juillet. La mission est en phase de rédaction de son rapport, qui rend compte des observations recueillies auprès du public. « Il nous reviendra de nous prononcer ensuite sur les enseignements que nous tirons de ce débat », souligne Raymond Loiseleur. C’est à l’issue de cette phase que l’appel d’offres en vue du renouvellement de la concession du Sedif se rapprochera de sa conclusion, avec les deux soumissionnaires, qui sont Veolia et Suez. La signature du prochain contrat, approuvée par les élus du Sedif, doit avoir lieu mi-2024, avec une entrée en vigueur au 1er janvier 2025, pour une période de 12 ans. Le futur concessionnaire exploitera l’ensemble des installations, qui sont la propriété du Sedif : 3 usines deproduction, 4 usines à puits, 78 réservoirs, 45 stations de pompage, 8 000 km de canalisations. Le Sedif a géré par ailleurs la sortie partielle de deux établissements publics territoriaux, Grand Orly Seine Bièvre (GOSB) et Est Ensemble, avec lesquels un accord a été conclu en 2022. Ces derniers emportent avec lui une part du patrimoine qui appartenait précédemment au Sedif, des canalisations, certains équipements. « La loi nous demande de donner aux adhérents qui choisissent de sortir du Sedif les moyens de leur autonomie, explique Raymond Loiseleur. La séparation de biens est en cours. Mais comme ces deux EPT ne disposent pas aujourd’hui de leurs outils de production, ils achètent la totalité de leur eau au Sedif, à des tarifs supérieurs à ce qu’ils payaient auparavant. « La légitimité de nos structures ne cesse de se renforcer » Christophe Provost, directeur général du Sigeif, Syndicat intercommunal pour le gaz et l’électricité en Île-de-France Une récente étude le rappelait, les grands services urbains d’Île-de-France sont des modèles à bien des égards : par la taille de leur territoire qui leur permet d’offrir des services mutualisés au meilleur coût ; par leur vocation – ce sont des syndicats techniques – qui les préserve de toute paralysie, leur gouvernance étant trans-partisane par construction ; par leur histoire qui les a vus surmonter toutes les mutations énergétiques et les soubresauts institutionnels ; par leur ancrage territorial, enfin, renforcé par l’affectio societatis de leurs membres. Cette spécificité francilienne a fort heureusement été reconnue à l’occasion de l’examen des lois Maptam et NOTRe en 2014 et 2015. Elle perdure et la légitimité de ces structures ne cesse de se renforcer. Et pour cause ! « La meilleure énergie au meilleur endroit » Qui de mieux placé que le Sigeif, par exemple, pour affronter les défis de la décarbonation des transports, de la sobriété des bâtiments publics, de la production locale d’énergies renouvelables ? Ces sujets, il les traite depuis plusieurs décennies parfois, il les a anticipés souvent : l’adaptation au changement fait partie de son ADN. Arrêtons-nous sur le gaz, par exemple. Depuis 120 ans, il a écrit tous les chapitres de l’histoire de cette énergie : développement du réseau (plus de 9 500 km), modification des usages (éclairage public, chauffage, carburant)… Il a ouvert, avec le spectaculaire projet de biométhanisation de Gennevilliers qu’il a initié, le nouveau chapitre qui consiste à passer du gaz fossile au gaz vert. Méthanisation aujourd’hui, pyrogazéification et power-to-gaz demain. La mise en service de la plus grande ferme solaire d’Île-de-France à Marcoussis a montré sa capacité à agir sur d’autres sujets que sa vocation initiale, et vite : il aura fallu moins de quatre ans entre la décision politique et l’injection dans le réseau des premiers MWh. Parce qu’il croit à la mixité énergétique (la meilleure énergie au meilleur endroit), il est le premier à s’être engagé dans un contrat chaleur renouvelable avec l’Ademe, partenariat qu’il entend renforcer dans les mois qui viennent. Le Sigeif est aujourd’hui, par ailleurs, un acteur de référence de la décarbonation en cours de la mobilité ; 1er réseau public de bornes de recharge : 102 communes, et 1 000 points de charge, 7 stations multi-énergies propres qui offrent, pour la dernière et la plus grande d’entre elles, à Réau par exemple, la possibilité de s’avitailler avec du gaz naturel comprimé d’origine locale 100 % renouvelable ! Avec des recettes qu’il maîtrise parce qu’elles ne dépendent pas de l’État, mais, pour l’essentiel, des redevances de ses concessionnaires, dont le montant est sécurisé sur le long terme, il est aujourd’hui plus que jamais en accompagnement de la transition énergétique voulue par ses collectivités adhérentes. Il l’est aussi par son ouverture à l’innovation qui, toujours, l’a poussé à expérimenter pour rendre possible des développements industriels. Déjà, il s’intéresse aux opportunités qu’offre l’intelligence artificielle dans la gestion des réseaux. Le Sigeif, c’est la sagesse des anciens doublée du dynamisme d’un adolescent, l’agilité d’une start-up s’appuyant sur la sécurité du service public. » « Nous n’avons jamais cessé d’être des pionniers » Arnaud Brunel, directeur général du Sipperec, Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication Le Sipperec fêtera ses 100 ans en 2024. Il est né de la volonté d’électrifier le Grand Paris qui, à l’époque, s’appelait le département de la Seine. Dès sa création, le syndicat s’est montré très innovant, l’ensemble des élus du département de la Seine exprimant la volonté de se fédérer pour créer un réseau électrique commun, doté de la même tension. Aujourd’hui, cela peut sembler banal, mais cela partait déjà, il y a un siècle, de l’idée de construire un territoire intelligent. Depuis, le Sipperec est toujours resté à la pointe, je pense par exemple au développement du numérique et du très haut débit, dans lequel nous nous sommes lancés à la fin des années 90. Nous avions été les pionniers dans le domaine de l’électricité et nos élus souhaitent qu’il en soit également ainsi en matière de haut débit. Même chose en matière d’énergie renouvelable. La compétence énergie renouvelable du Sipperec date de 2005. Nous étions alors les seuls à investir, installer et exploiter massivement des panneaux solaires en toiture, alors que l’énergie avait un coût très faible à l’époque. Nous comptons aujourd’hui 120 installations solaires sur notre périmètre. Personne ne peut en dire autant. Toujours présents dans les domaines de l’énergie et du numérique Depuis 2005, trois présidences se sont succédé à la tête du Sipperec et toutes ont souhaité accélérer cette politique de développement des énergies renouvelables. Nous nous sommes par ailleurs lancés dans l’autoconsommation de l’électricité produite par ces installations dans un rayon d’un kilomètre autour d’elles. Nous nous développons aussi dans de grands parcs au sol solaires. Nous venons, par exemple, de mettre en service un grand parc au sol à Étréchy en Essonne. Même chose encore lorsque nous nous sommes lancés dans les réseaux de chaleur et la géothermie profonde en 2010, il y a 13 ans, quand le gaz était encore très peu cher. En 2010, avec les maires d’Arcueil et de Gentilly, le Sipperec préconisait de remplacer les chaudières au gaz par des réseaux de chaleur alimentés par géothermie profonde, cela représentait une réelle innovation en avance sur son temps. La marque de fabrique du Sipperec a donc été d’être toujours présent sur un territoire innovant et inventif, avec une volonté constante d’apporter des solutions concrètes, de trouver les financements, de construire, d’exploiter, tant dans le domaine de l’énergie que dans celui du numérique. Nous avons été aussi des pionniers en matière de mobilité électrique, tout comme la Métropole et les autres syndicats d’énergie d’Île-de-France. Nous comptons aujourd’hui près d’un millier de points de charge dans la région, soit l’un des plus importants réseaux, qui s’agrandit de jour en jour. Le nombre de charges est également en augmentation constante. » « Nous devons faire face à une inversion des paradigmes » Richard Buisset, directeur général du Siaap, Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne Après 28 années passées dans l’industrie nucléaire, Richard Buisset met, depuis février 2023, sa double expérience en exploitation et en fonctions centrales au service du Siaap. Souhaitant « se renouveler »et « apprendre de nouvelles choses », cet ingénieur diplômé de l’École des Mines de Saint-Étienne, un cursus complété par un Executive MBA à Londres, a « découvert un syndicat passionnant exerçant une mission de service public essentielle et au cœur des préoccupations des citoyens ». De par leur fonctionnement permanent et leur classification en sites ICPE et pour les plus importantes Seveso, les stations d’épuration et les centrales nucléaires présentent un certain nombre de points communs en matière de maîtrise des risques industriels. « En revanche », précise Richard Buisset, « les installations du SIAAP ont la particularité d’être implantées en milieux urbains très denses, ce qui implique de prendre en compte encore davantage leurs impacts sur l’environnement et les riverains. » Deux nouvelles directions Les préoccupations environnementales « animent depuis longtemps » le nouveau directeur du Siaap, à la tête d’une entité de 1 800 collaborateurs, qui a entre autres pour mission d’adapter le syndicat aux enjeux du dérèglement climatique. Baignabilité de la Seine, réduction du débit du fleuve du fait de la sécheresse, gestion des épisodes orageux, adaptation des locaux aux températures élevées, réduction de l’empreinte carbone du syndicat, montée en puissance de la production d’énergie… « Nous devons faire face à une inversion des paradigmes », convient Richard Buisset, qui se prépare à relever ces divers enjeux. Pour ce faire, il a créé deux nouvelles directions : celle de l’environnement et celle des études stratégiques et prospectives, dotée d’un bureau d’études interne et maillée avec la direction de l’innovation. Outre un important programme d’investissement pour moderniser les stations d’épuration, alimenter des réseaux de chaleur et construire de nouveaux collecteurs d’eaux usées et de pluie (5 tunneliers sont en action actuellement), un vaste plan d’actions est lancé, prévoyant notamment la connexion de l’excédent de biogaz produit par les usines du syndicat dans les réseaux de GRDF et GRTgaz. « Les installations du SIAAP ont la particularité d’être implantées en milieux urbains très denses, ce qui implique de prendre en compte encore davantage leurs impacts sur l’environnement et les riverains »
- Le marché du logement neuf face à une crise conjoncturelle : Robin Rivaton
Robin Rivaton, essayiste, spécialiste du logement et directeur général de Stonal Le secteur immobilier donne le sentiment d’être dans une forme de tension permanente. Depuis des années, les promoteurs comme la presse ou les think tanks parlent perpétuellement de la crise qui affecterait le secteur. La vérité est que nous sortons en fait d’une décennie exceptionnelle. Depuis 2011, le nombre de transactions n’a cessé de grimper passant de 800 000 à 1,2 million de ventes par an. La hausse des prix a été permanente et généralisée sur la totalité du territoire. Et jusqu’en 2017-2018, la construction neuve a progressé pour atteindre des sommets. Le secteur était loin d’être en crise. Aujourd’hui, nous faisons face à une crise conjoncturelle sur le marché du logement neuf. Pas tant à cause d’un désintérêt de la part des ménages pour ce produit mais en raison d’une désolvabilisation concomitante de ses trois segments d’acquéreurs traditionnels. Les primo-accédants, qui ne revendent pas un bien immobilier pour acquérir leur nouvel appartement. Comme les investisseurs bailleurs qui achètent pour mettre en location se heurtent à la montée des taux d’intérêt qui dépassent le taux légal de l’usure. Le troisième pilier du secteur, les bailleurs sociaux qui réservaient une part significative des programmes d’immobilier neuf, fait lui aussi face à une hausse de leur coût du crédit qui est variable à travers le Livret A dont la rémunération est passée de 0,5 à 3 %. Les mesures annoncées vont apporter un soulagement très limité aux ménages primo-accédants et ne vont pas enrayer les difficultés pour les promoteurs immobiliers qui vont rester conservateurs dans le lancement de nouveaux projets. Eux, en général, doivent acheter des terrains deux ans avant de pouvoir lancer des travaux. Dans le contexte actuel, ils vont avoir du mal à convaincre des particuliers propriétaires qui n’ont pas de problèmes de liquidité de leur céder du foncier à un prix revu nettement à la baisse, car cela fait des années qu’ils ont vu les prix flamber. Le coût de la construction peut s’ajuster un peu plus rapidement que le prix du foncier, mais il ne faut pas en attendre de miracle. Nous sommes partis pour un creux d’une dizaine d’années. Quand les programmes s’arrêtent, le secteur commence par ne plus recruter, puis il licencie. L’immobilier va perdre de la main d’œuvre et de l’expertise, pesant sur la capacité de redémarrage du secteur. Le marché du logement neuf et le sort des promoteurs immobiliers peut sembler anecdotique, après tout, on ne parle que de 0,4 million de logements sur 36 millions, mais il a des effets de contagion. Les ménages qui ne peuvent devenir propriétaires restent locataires du logement qu’ils occupent déjà et ne libèrent pas la place pour les nouveaux ménages qui décohabitent, les étudiants qui quittent le domicile parental, les jeunes diplômés qui changent de bassin d’emploi ou les divorcés qui cherchent à se reloger. C’est peut-être un million de logements qui manqueront à terme.
- MALGRE LES OBSTACLES, LIVMED’S DEVELOPPE SON SERVICE INNOVANT DE LIVRAISON DE MEDICAMENTS
AVEC SON SYSTÈME DE LIVRAISON DE MÉDICAMENTS À DOMICILE 24H/24 ET 7J/7, LIVMED’S EST RAPIDEMENT DEVENUE UN ACTEUR MAJEUR DE LA DIGITALISATION DU SECTEUR DE LA SANTÉ. FONDÉE EN 2020, LA START-UP S’APPUIE AUJOURD’HUI SUR UN RÉSEAU DE 2 300 PHARMACIES PARTENAIRES ET 25 000 LIVREURS, ET A AUSSI RÉUSSI À LEVER UN FINANCEMENT DE 7 MILLIONS D’EUROS LORS DE DEUX LEVÉES DE FONDS. Comment avez-vous imaginé Livmed’s ? Livmed’s est née d’un constat simple partagé avec mes associées : la plupart des choses sont livrées à domicile de nos jours, sauf les médicaments, ce qui semblait incompréhensible, surtout lorsque l’on est malade et qu’il est difficile de se déplacer. De plus, les téléconsultations permettent déjà d’échanger avec un médecin à distance. En 2019, nous nous sommes donc rapprochés de pharmaciens afin de mieux comprendre leur métier et de concevoir une solution digitale adaptée à leur fonctionnement et à leurs outils, tels que le dossier médical partagé (DMP). Depuis 2020, Livmed’s répond ainsi à un enjeu majeur de santé publique : la rupture de soins. Quelles sont les principales forces de votre service ? Livmed’s se distingue par sa rapidité de livraison en seulement 30 minutes pour les médicaments et produits de parapharmacie grâce à notre application et notre site web. L’interactivité constitue également l’un de nos points forts. Ce service assure une réelle connexion entre le patient et le pharmacien. La communication s’effectue via téléphone et un tchat en temps réel intégré à l’application. Cette fonctionnalité permet au professionnel de santé de proposer un médicament générique pour remplacer un produit indisponible. De même, l’utilisateur peut suivre en temps réel le trajet de livraison de ses médicaments et interagir avec son livreur. Comment vivez-vous les procédures en cours ? Depuis notre deuxième levée de fonds à l’hiver 2022, certains représentants du secteur semblent avoir changé d’avis. La pharmacie est un monde assez fermé et qui n’aime pas l’innovation. Début janvier, nous avons fait face à une assignation en référé émanant de l’Ordre des pharmaciens. Nous avons remporté notre première procédure, mais une seconde a suivi peu de temps après. Le juge a proposé une médiation, malheureusement refusée par la partie adverse. Cela nuit à l’image de notre service, qui pourtant améliore la vie de milliers de patients. Malgré ces difficultés, nous restons déterminés à défendre et développer la livraison de médicaments à domicile. Nous explorons également les marchés des voisins (Belgique, Suisse…) où les conditions réglementaires semblent moins contraignantes. 50 % des livraisons de Livmed’s sont concentrées dans le Grand Paris, constituant ainsi la majeure partie de son activité, bien que ses fondateurs proviennent de Nice. Talel Hakimi, à la tête de la start-up, explique les raisons de cette focalisation géographique notamment par une plus grande habitude des services de livraison à domicile.
- La sauvegarde du Patrimoine au service du Grand Paris
Arnaud Baudel, à votre échelle, quelles sont, selon vous, les opportunités générées par le Grand Paris ? Un parc existant de logements qui nécessite d’importants travaux de réhabilitation, pour lutter notamment contre les nombreuses situations de précarité énergétique, d’habitat dégradé, voire indigne, et une réponse aux besoins d’adaptation des logements, qu’il s’agisse de confort ou de normes ainsi que d’accessibilité aux personnes âgées et en situation de handicap. Mais il est aussi impératif de faire muter certains bâtiments, de créer du logement à travers la réhabilitation. Comment l’intégration de la sauvegarde du patrimoine va-t-elle de pair avec l’habitat de demain ? Notre activité répond au principe de ville durable et résiliente ainsi qu’au recyclage urbain. Nous pouvons dire que c’est plutôt l’actualité qui a un rejoint notre secteur. En effet, nous pensons que développement durable et sauvegarde du patrimoine vont de pair. À l’opposé de la société de consommation, nous incarnons une nouvelle société de préservation. Grâce à notre capacité à ressusciter l’existant, nous contribuons à rapprocher les lieux de vie et de travail. Vélo, transport collectif ou marche, les déplacements sont optimisés et leurs empreintes écologiques réduites. Avec plus de 30 années d’expertise dans le domaine spécifique de l’immobilier historique et ancien, les équipes d’Histoire & Patrimoine ont développé des savoir-faire et apportent, aujourd’hui, des solutions immobilières aux habitants, aux investisseurs, aux villes et aux collectivités, illustrées par des réalisations concrètes et nombreuses sur le territoire. Comment cette démarche s’illustre-t-elle ? Au sein de la Métropole du Grand Paris, nous avons travaillé depuis de nombreuses années à la résorption de l’habitat insalubre. Nous l’avons fait en étroite collaboration avec les territoires – notamment du 93 –, à Saint-Ouen, Saint-Denis, Pantin, à Aubervilliers, pour réaliser la réhabilitation de copropriétés dégradées et la reconversion de bâtiments industriels. Nous avons même installé des bureaux de gestion syndicale au plus proche de ces ensembles que nous gérons après livraison. Quatre projets splendides comme exemples pour parler « qualité de vie » dans des communes intégrées au Grand Paris. La reconversion de l‘ancienne usine de Vernicire à Saint-Maur-des-Fossés. C’est un très beau projet contemporain rempli de terrasses et dont l’usage sera vraiment renforcé par la distribution du bâtiment. C’est un projet partenarial avec la Caisse des dépôts. Ensemble, nous croyons que le territoire du Grand Paris porte une vision exemplaire et est un laboratoire de ce que doit être le logement de demain. Le patrimoine industriel se prête particulièrement bien à cette démarche contemporaine et c’est ce que nous avons pu montrer à Pantin avec la réhabilitation de l’ancienne usine de sciure en 2017 – donnant sur La Cité fertile et le futur écoquartier – ainsi que la réhabilitation de l’ancienne usine Marchal avec des ateliers type loft, livrés en 2017. Deux sites à fort enjeux, permettant de reconvertir des bâtiments industriels dans des quartiers en pleine mutation. Un autre de nos projets de réhabilitation se situe à Limeil-Brévannes, ville rattachée au regroupement de communes Grand Paris Sud Est Avenir. À l’origine établissement hospitalier, l’ensemble des pavillons fut construit en 1907. Le Pavillon Villemin avait pour fonction originelle de recevoir et soigner les enfants tuberculeux dès 1908. Il a accueilli ensuite une crèche, mais le bâtiment et le site ne se prêtaient plus à cet usage. Depuis 2018, le bâtiment était vide de toute occupation. Sa réhabilitation prévoit 31 appartements – dont 22 posséderont un espace extérieur –, traversants et bénéficiant d’une double, voire d’une triple exposition. C’est très rare en réhabilitation. Les travaux sont en cours et la livraison est prévue en juin 2024.











