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MARION DELAIGUE : LE DROIT PUBLIC, SINON RIEN

Avocate associée et gérante du cabinet Latournerie Wolfrom, Marion Delaigue a alterné les missions au sein du Parlement ou des cabinets ministériels, au plus haut niveau de l’État, et son métier d’avocate.




Quand on a la chance d’appartenir à une mi­norité, il faut en être digne et la faire perdurer », résume Marion Delaigue pour résumer sa fidélité au protestantisme de la famille de sa mère, Gardoise. Ses trois enfants ont d’ailleurs été baptisés protestants. « Je suis confortable avec cette religion, peut-être plus attachée à l’esprit qu’à la lettre, à la dimension intellectuelle de la foi plus qu’au dogme », précise celle qui explique aussi simplement pourquoi elle vote à droite. Une philosophie mêlant mérite et exigence, responsabilité et liberté, avec une forte attention portée à l’égalité des chances et l’ascenseur social. Une tradition familiale aussi, sans doute, pour cette fille de militaire, attaché d’ambassade, qui a grandi avec ses trois frères sans port d’attache fixe, au gré des affectations paternelles. « On compte dans mes aïeux, des deux côtés, de nombreux militaires et fonctionnaires, des serviteurs de l’État », explique l’avocate, qui n’a pas choisi le droit public par distraction et se décrit comme une fervente républicaine, également attachée à l’idée de Nation.

« Enfant, je voulais devenir présidente de la République », reprend-elle, toujours joviale, souriante, attentive à l’autre, dans le vaste bureau de l’immense appartement haussmannien qui abrite le cabinet Latournerie Wolfrom, à l’ouest de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Mais n’allez pas croire que tout fut facile pour celle qui alterna, au cours d’une carrière étoffée, entre les cabinets d’avocats et les cabinets ministériels. « Je ne me doutais pas que la vie pourrait être parfois aussi difficile », confie-t-elle, mezzo voce, pour évoquer, avec pudeur, sa part de souffrance.


Adjointe au maire du 16e

Une mention « Très bien » au bac en poche, elle intègre Sciences Po, dont elle regrette l’enseignement très franco-français et l’uniformité des étudiants. « J’adorerais faire Sce Po aujourd’hui, c’est beaucoup plus ouvert sur le monde et ses évolutions », dit-elle. À défaut d’intégrer l’ENA, elle devient avocate et se passionne pour le droit public, qu’elle définit comme une recherche de l’intérêt général par un juste équilibre entre les intérêts particuliers et la puissance publique. C’est François Bayrou qui lui offre sa première occasion de mettre en pratique ce goût de la chose publique. Elle devient chargée de mission au sein du groupe UDF à l’Assemblée nationale où elle suit notamment les travaux de la Commission des lois. Après le schisme qui divise le Centre à l’occasion de élections régionales de 1998, lors desquelles des candidats de l’UDF sont élus grâce aux voix du FN, elle suit Alain Madelin au sein de Démocratie libérale et travaille aux côtés de Claude Goasguen, José Rossi ou Jean-François Mattéi.

Après cette première expérience forte, elle souhaite se consacrer pleinement au métier d’avocat pour lequel elle été formée. Ce sera chez Latournerie Wolfrom Avocats, où elle exerce déjà comme avocate en droit public des affaires. Un cabinet qu’elle retrouve plus de 10 ans plus tard comme associée et dont elle est aujourd’hui co-gérante. Elle est en charge désormais de nombreux sujets en lien avec le Grand Paris, en droit de l’aménagement notamment. Elle cite entre autres GPA, la SEM et la SPL Plaine Commune Développement, et divers promoteurs et investisseurs privés parmi ses clients grands-parisiens. Elle évoque également la mission de conseil de la ville de Châtenay-Malabry, qu’elle a accompagnée dans la création de la première Semop (Société d’économie mixte à opération unique) d’aménagement française pour construire « La Vallée », programme emblématique de l’économie circulaire opéré par Eiffage Aménagement. Lors de son passage à l’Institut de la gestion déléguée (IGD), qu’elle a rejoint après sa première expérience chez Latournerie Wolfrom Avocats, elle se spécialise dans les différents modes de gestion publique. Une période au cours de laquelle elle goûte aux joies des mandats électoraux, comme adjointe au maire du 16e arrondissement Pierre-Christian Taittinger, sous la houlette de Claude Goasguen, qui est venu la chercher, en charge des conseils de quartier.


Au cabinet de Dominique de Villepin

Son parcours passe également par le cabinet de Dominique de Villepin, d’abord à l’Intérieur puis à Matignon, auprès de Florence Berthout, qui dirige alors la cellule parlementaire au sein du cabinet et l’arecrutée. « J’ai adoré », résume-t-elle, malgré les agen­das impossibles pour une jeune mère de famille.

En 2007, alors que Nicolas Sarkozy est élu prési­dent de la République, Marion Delaigue rejoint LVMH, pour développer auprès du secrétaire général Marc-Antoine Jamet la fondation Vuitton pour la création, dont la maîtrise d’ouvrage est ensuite confiée à Christian Reyne, chargé des grands projetsimmobiliers du groupe. Un nouveau challenge, à la hauteur de son goût pour les défis, qu’elle relève jusqu’en 2012. « J’avais fait le tour du sujet et souhaitais redevenir avocate », souligne cette passion­née de voyages qui intègre d’abord le cabinet Earth Avocats, avant de rejoindre Latournerie Wolfrom Avocats, comme associée, bouclant, au moins provisoirement, avec panache, un parcours époustouflant.


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