Société spécialisée dans la location d’engins et de camions TP, Paname a toujours été précurseur dans le verdissement de sa flotte de véhicules. C’est aujourd’hui tout l’écosystème BTP qui doit intégrer ces transports durables dans ses habitudes et dans son modèle économique.
Près de 50 millions de tonnes de déblais seront générées par les travaux du Grand Paris Express. Malgré les efforts de la Société du Grand Paris pour privilégier les modes alternatifs (fluvial ou ferroviaire), près de 84 % des déblais de ces chantiers seront déplacés par camions. « Plusieurs motorisations sont opérationnelles en application travaux publics : le gaz, le gasoil, les biocarburants. Nous sommes convaincus que le mix énergétique est la vision la plus juste pour maîtriser notre impact sur l’environnement », explique Anne Prunières, cofondatrice de Paname.
Répondre à la tension des véhicules neufs
Enjeu de durabilité, cette diversité des motorisations répond aussi à des contraintes matérielles. Surtout lorsqu’on sait que la disponibilité de poids-lourds en sortie d’usine n’a pas retrouvé les délais d’avant- COVID. Il faut aujourd’hui attendre plus d’un an, entre la commande et la réception d’un véhicule. La diversification énergétique apparaît donc aussi comme une réponse à cette tension. « Le passage à des carburants d’origine végétale permet de trouver une alternative à la commande de matériel neuf, pour une partie des flottes, tout en réduisant notre empreinte carbone. De simples opérations mécaniques de retrofit permettent de passer en biocarburant et d’atteindre des niveaux de réduction très élevés. »
Engager l’ensemble de la filière
Mais c’est bien le prix qui reste aujourd’hui le principal critère de choix. Certes, l’intégration de critères extra-financiers par les grands groupes du BTP encourage la diffusion des motorisations moins polluantes. Pour autant, des incitations fiscales seront nécessaires pour accompagner cette transition et placer les transporteurs dans un modèle économique pérenne.
« Le temps est à l’action. Nos convictions doivent se transformer en exigences et nous ne devons plus accepter une once de green-washing. Les directives de choix des fournisseurs et de sourcing des matériaux doivent être fermes et respectées pour mettre en action et assumer les politiques RSE. Il est urgent pour le BTP d’aller au bout de ses convictions sur les enjeux écologiques et sociétaux », conclut Nicolas Prunières, cofondateur de Paname. La mobilisation devra être partagée par tous les acteurs de la filière (politiques, contractants, cocontractants, publics et privés). La route est longue mais elle en vaut la peine.
En 2022, Prunières intègre à son capital Société Générale Capital Partners et BPI France pour accompagner sa croissance nationale.
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