Arnaud Baudel, à votre échelle, quelles sont, selon vous, les opportunités générées par le Grand Paris ?
Un parc existant de logements qui nécessite d’importants travaux de réhabilitation, pour lutter notamment contre les nombreuses situations de précarité énergétique, d’habitat dégradé, voire indigne, et une réponse aux besoins d’adaptation des logements, qu’il s’agisse de confort ou de normes ainsi que d’accessibilité aux personnes âgées et en situation de handicap. Mais il est aussi impératif de faire muter certains bâtiments, de créer du logement à travers la réhabilitation.
Comment l’intégration de la sauvegarde du patrimoine va-t-elle de pair avec l’habitat de demain ?
Notre activité répond au principe de ville durable et résiliente ainsi qu’au recyclage urbain. Nous pouvons dire que c’est plutôt l’actualité qui a un rejoint notre secteur. En effet, nous pensons que développement durable et sauvegarde du patrimoine vont de pair. À l’opposé de la société de consommation, nous incarnons une nouvelle société de préservation. Grâce à notre capacité à ressusciter l’existant, nous contribuons à rapprocher les lieux de vie et de travail. Vélo, transport collectif ou marche, les déplacements sont optimisés et leurs empreintes écologiques réduites.
Avec plus de 30 années d’expertise dans le domaine spécifique de l’immobilier historique et ancien, les équipes d’Histoire & Patrimoine ont développé des savoir-faire et apportent, aujourd’hui, des solutions immobilières aux habitants, aux investisseurs, aux villes et aux collectivités, illustrées par des réalisations concrètes et nombreuses sur le territoire.
Comment cette démarche s’illustre-t-elle ?
Au sein de la Métropole du Grand Paris, nous avons travaillé depuis de nombreuses années à la résorption de l’habitat insalubre. Nous l’avons fait en étroite collaboration avec les territoires – notamment du 93 –, à Saint-Ouen, Saint-Denis, Pantin, à Aubervilliers, pour réaliser la réhabilitation de copropriétés dégradées et la reconversion de bâtiments industriels. Nous avons même installé des bureaux de gestion syndicale au plus proche de ces ensembles que nous gérons après livraison.
Quatre projets splendides comme exemples pour parler « qualité de vie » dans des communes intégrées au Grand Paris. La reconversion de l‘ancienne usine de Vernicire à Saint-Maur-des-Fossés. C’est un très beau projet contemporain rempli de terrasses et dont l’usage sera vraiment renforcé par la distribution du bâtiment. C’est un projet partenarial avec la Caisse des dépôts. Ensemble, nous croyons que le territoire du Grand Paris porte une vision exemplaire et est un laboratoire de ce que doit être le logement de demain.
Le patrimoine industriel se prête particulièrement bien à cette démarche contemporaine et c’est ce que nous avons pu montrer à Pantin avec la réhabilitation de l’ancienne usine de sciure en 2017 – donnant sur La Cité fertile et le futur écoquartier – ainsi que la réhabilitation de l’ancienne usine Marchal avec des ateliers type loft, livrés en 2017. Deux sites à fort enjeux, permettant de reconvertir des bâtiments industriels dans des quartiers en pleine mutation. Un autre de nos projets de réhabilitation se situe à Limeil-Brévannes, ville rattachée au regroupement de communes Grand Paris Sud Est Avenir. À l’origine établissement hospitalier, l’ensemble des pavillons fut construit en 1907. Le Pavillon Villemin avait pour fonction originelle de recevoir et soigner les enfants tuberculeux dès 1908. Il a accueilli ensuite une crèche, mais le bâtiment et le site ne se prêtaient plus à cet usage. Depuis 2018, le bâtiment était vide de toute occupation. Sa réhabilitation prévoit 31 appartements – dont 22 posséderont un espace extérieur –, traversants et bénéficiant d’une double, voire d’une triple exposition. C’est très rare en réhabilitation. Les travaux sont en cours et la livraison est prévue en juin 2024.
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