Hélène El Aïba, Bâtisseuse d’avenir
- timotheedulud
- 15 sept.
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Co-directrice générale de l’immobilier résidentiel de Vinci Immobilier depuis 2023, après plusieurs années chez Bouygues Immobilier et Icade Promotion, Hélène El Aïba poursuit avec toujours autant de passion une carrière assise sur deux piliers, le management et la conduite d’opérations, perpétuellement en quête d’apprentissage et de transmission.

Née près de Sochaux dans une famille aux solides valeurs de travail – une mère haut magistrat, un père polytechnicien travaillant chez PSA –, Hélène El Aïba n’a cessé de se tracer une trajectoire exigeante. Arrivée à l’âge de 6 ans à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), elle se dit « très Yvelinoise et Francilienne », tout en confiant avoir deux autres régions de cœur : les Pyrénées-Orientales et, depuis son mariage avec un Tunisien, la Tunisie où elle séjourne l’été. Son parcours d’excellence débute au lycée, se poursuit en prépa à Hoche à Versailles, puis à l’École des Ponts et Chaussées, qu’elle choisit autant pour son attrait pour la construction que pour sa passion de l’architecture.
Si elle rêvait, un temps, de médecine, son environnement familial l’oriente vers l’ingénierie. Elle complète sa formation par un DEA de finance à Dauphine, anticipant une carrière ouverte, à la croisée de la technique et du stratégique. « Je ne me voyais pas trop aller sur des chantiers qui étaient quand même beaucoup moins ouverts aux femmes qu’aujourd’hui », admet-elle. « Aussi, j’ai préféré me diriger vers le contrôle de gestion et la finance. » Chez Bouygues Immobilier, où elle entre en 1988, elle gravit les échelons : directrice de diverses agences franciliennes, contrôleuse de gestion, directrice financière...
Elle pilote des projets majeurs, tels que la construction de la Tour D2 à La Défense et la création d’une filiale de Bouygues au Maroc, et dirige ensuite des opérations de promotion immobilière, notamment après le rachat d’une filiale d’EDF (Valpar Immo). Puis, Hélène El Aïba prend un congé sabbatique de 18 mois pour accompagner son mari, travaillant dans l’industrie pétrolière, en mission au Yémen. « J’en ai gardé un excellent souvenir. Nos trois enfants aussi », raconte cette femme tenace et rigoureuse, découvrant au cours de cette aventure sa « capacité d’adaptation au risque et de résistance à la pression ». Elle y exerce même quelques missions professionnelles, se retrouvant seule femme au milieu de chefs de tribu yéménites.
Chef d’orchestre
À son retour, elle devient directrice régionale de Bouygues Immobilier Grande Couronne et Île-de-France Sud, puis après 9 ans chez Bouygues, elle rejoint Icade Promotion, où son dirigeant, Maurice Sissoko (actuel directeur de Citallios), lui confie la restructuration de la direction francilienne. Mettant à profit son style – proposer, convaincre, bâtir des fonctionnements efficaces –, elle y impulse une nouvelle organisation.
À la faveur de ses réussites, elle est recrutée par Vinci Immobilier début 2023 pour prendre la direction de la région Île-de-France. Nommée en août 2023 co-directrice générale de l’immobilier résidentiel, elle dirige aujourd’hui quelque 250 collaborateurs répartis entre une équipe chargée du commercial et du marketing nationaux, et deux grandes directions régionales, l’Île-de-France et le Grand Ouest (Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire, Bretagne, Centre-Val de Loire), et participe au déploiement du nouveau plan stratégique, en pleine crise du secteur.
Une fonction sur-mesure pour cette dirigeante qui aime conjuguer pilotage de haut niveau et maîtrise opérationnelle, du comité d’engagement au suivi des territoires. « Un promoteur est un chef d’orchestre », dit-elle. Hélène El Aïba défend une vision complète de la promotion immobilière, associant qualité architecturale, durabilité, sens du détail et écoute attentive des attentes des collectivités locales.
Son sens du management est tout aussi affirmé : former, organiser, faire grandir les équipes, accompagner les transformations. Deux piliers qui guident son action. « Je me bonifie en vieillissant », sourit-elle, heureuse d’avoir pu prendre de nouvelles responsabilités après 50 ans, à mesure que les contraintes familiales s’allégeaient.
Toujours aussi passionnée par son métier qui ne cesse de lui ouvrir de nouveaux horizons, à l’instar d’une opération aussi « originale qu’intéressante » à Toulouse, qui consiste à rénover un bâtiment en béton armé des années 1950 classé Monument historique. « Travailler du béton armé pour un ingénieur qui a fait du BTP, c’est passionnant. Parce qu’il y a une qualité de construction exceptionnelle et que le challenge est de savoir comment nous allons procéder », précise-t-elle.
Convaincue que l’immobilier se réinvente en permanence, cette femme dynamique, curieuse, souvent en retard – « Je me laisse happer par le moment » –, aime les défis : bâtir du beau et du fonctionnel, accompagner la transition énergétique, intégrer les nouvelles technologies dont l’intelligence artificielle, comprendre les usages.
Mais le principal challenge qu’elle doit relever aujourd’hui consiste à piloter, de manière collective et concertée, une entreprise comme Vinci Immobilier, en plein milieu d’une crise immobilière sans précédent qui requiert « de prendre des décisions qui ne sont pas toujours faciles ».
Passionnée de décoration, collectionneuse de verre soufflé, amatrice de brocantes, elle investit son temps libre dans la rénovation d’une maison familiale dans le Sud, fidèle à sa sensibilité pour les ambiances et les matériaux. Un havre de paix pour se ressourcer.
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