Jonathan Sebbane, au cœur des coulisses urbaines
- timotheedulud
- 14 sept.
- 2 min de lecture
Directeur général de la société d’économie mixte Sogaris, pilier de la logistique urbaine du Grand Paris, Jonathan Sebbane voit dans cette dimension invisible de l’urbanisme un outil qui peut structurer la vie de ses concitoyens dans son ensemble.

Des parents fonctionnaires. Ce sera une des très rares confidences sur sa vie privée arrachée à cet homme de 44 ans, une veille de pont de quatre jours en mai, où il nous reçoit juste une heure avant une dernière réunion, annoncée pour 18 heures. C’est pour signifier que, par tradition familiale, il a toujours eu l’envie de servir l’intérêt général. Mais pas seulement.
Bon élève, il enchaîne Polytechnique, l’École des Ponts. D’emblée, il développe un intérêt pour l’urbanisme. Et plus encore pour ce qui ne se voit pas et qui lui semble pourtant si structurant, à l’image de la logistique. Parce que de la façon dont elle va être organisée découleront la taille et le type de commerces voisins, en somme, la vie quotidienne des Parisiens. Or, ce Parisien de naissance, un « enfant du nord-est », vit toujours dans la capitale et lui voue un fort attachement.
Après un passage au ministère de l’Écologie pendant deux ans et demi, à l’issue de sa formation, il le lui témoignera rapidement au sein du Conseil régional. Durant cinq ans, au cours du dernier mandat du président socialiste Jean-Paul Huchon, Jonathan Sebbane sera successivement conseiller aux transports, puis directeur adjoint, enfin directeur de cabinet. « Je ne suis pas défaitiste, je crois beaucoup à la force de l’action politique, à ce qu’elle porte de volonté et de responsabilité », explique-t-il. En témoigne à ses yeux, durant ce dernier mandat de gauche, le premier accord autour du Grand Paris Express ou le pass unique. « Les transports ne sont plus seulement un sujet technique, ils sont devenus un objet politique », constate-t-il.
La logistique : une réponse à des « besoins essentiels »
Tout comme la logistique, qu’il sert depuis son arrivée à la tête de Sogaris, en 2015, dix ans déjà : « Je crois à la transformation des choses, au temps long. Je suis arrivé à un moment où les enjeux de développement durable montaient, où le e-commerce s’installait solidement dans les habitudes et où la logistique urbaine n’était encore qu’embryonnaire. » Autant de phénomènes qui lui font penser que la société d’économie mixte parisienne va prendre de l’ampleur.
Ce qui occupe particulièrement le directeur général en ce moment ? La transformation des Amarres, anciens pavillons des Magasins généraux du port d’Austerlitz (Paris 13e). Sogaris a décroché leur requalification auprès d’une convention d’occupation temporaire et va transformer ce bâtiment historique en hôtel logistique pour, entre autres choses, y développer une activité de logistique fluviale, mais aussi pérenniser un lieu d’accueil pour l’association Aurore. Les travaux devraient s’achever en 2028. Du temps long, là encore.
Mais la logistique urbaine décarbonée, multimodale, le vaut bien. Car Jonathan Sebbane en est convaincu : de petites unités plus proches des points de livraison et plus souples, servies par des véhicules moins polluants, voilà l’avenir !



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