top of page

Jacques Paquier, conteur du Grand Paris

Après une première carrière dans la presse régionale, suivie de 18 années passées à la rédaction en chef de La Gazette des Communes, Jacques Paquier a cofondé, en 2014, Le Journal du Grand Paris, un média devenu incontournable pour qui s'intéresse au fait métropolitain.



Dans son costume cravate, Jacques Paquier aurait presque une allure d’homme politique s’il n’avait l’œil curieux, l’appareil photo en bandoulière et une besace de reporter collée à la hanche pour trahir son véritable métier. « D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être journaliste, au moins depuis mes sept ans. J’aurais voulu être un artiste aussi, comme dit la chanson. Un romancier, plus précisément. Mais j’avais un oncle journaliste qui rendait ce métier plus réel à mes yeux », nous explique celui qui a grandi dans la commune de Francheville, près de Lyon, et s’est formé à l’Institut de journalisme de Bordeaux.


De la presse régionale à l’actualité des collectivités territoriales


Comme son oncle, Jacques commence comme journaliste dans la presse quotidienne régionale (Sud Ouest, Le Progrès, Ouest-France, Var Matin, Le Quotidien de La Réunion) : « C’est une presse très vivante et utile à l’intérêt général. Elle permet de saisir au mieux et au plus près les enjeux territoriaux.On ne peut pas s’y moquer du monde, on parle de personnes avec lesquelles la proximité est directe. La communauté à laquelle on s’adresse est clairement identifiée. La dimension de service y est forte. J’y ai commencé un peu par hasard, mais ça m’a beaucoup servi pour la suite. »


C’est dans les pages de La Gazette des Communes, le journal de référence des collectivités territoriales, qu’il écrit alors : « Ce que l’on peut sembler perdre en critique - on peut parfois nous reprocher un ton complaisant –, on le gagne en précision, en capacité de rendre compte de situations complexes grâce à la force de la proximité de ce type de presse professionnelle. Dans ce genre d’espace, on peut prendre le temps de s’intéresser au pourquoi du comment des trains qui arrivent à l’heure. »

Pendant 18 ans au sein de ce titre national, relative- ment technocratique, il s’intéresse aussi bien au statut de la fonction publique qu’à l’organisation de finances locales ou encore à la montée en puissance de l’intercommunalité. En plus d’y développer la vidéo et d’aiguiser ses connaissances juridiques et économiques, il se construit un solide réseau. Il gravit bien des échelons, jusqu’à en devenir rédacteur en chef délégué. Mais l’ancrage régional commence à lui manquer, tandis que son amour pour Paris ne cesse de grandir.


Le pari gagnant d’un journal sur le projet métropolitain qui valait 100 milliards


Car, entre-temps, Jacques Paquier a vécu dans le 18e arrondissement avant de s’installer durablement dans le 20e. Ce féru de littérature, grand amateur d’Éric Hazan (auteur de L’Invention de Paris), de Philippe

Sollers et de Marcel Proust, se passionne pour la Capitale qu’il photographie dans ses moindres recoins, tout en s’intéressant à sa grande histoire et ses petites histoires cachées. « J’admirais chez Éric Hazan, qui nous a quittés en juin 2024, son immense érudition, sa fine connaissance de la géographie his- torique et sociale de la ville. C’est cette connaissance intime, littéraire et sociologique de Paris que je souhaite cultiver aussi », précise-t-il.

Assez modéré politiquement, Jacques Paquier reconnaît à Anne Hidalgo d’avoir rendu Paris un peu plus piéton et cyclable, donc respirable : « Elle tente de mettre la ville à la hauteur du défi climatique. » Mais il a aussi un mot pour Nicolas Sarkozy, qui a fortement contribué à ce que le rêve du Grand Paris devienne réalité : « C’est un projet dont parlait déjà Victor Hugo en un sens et qui dépasse tous ceux qui l’entreprennent aujourd’hui. L’ancien président décrivait très bien comment la France était en train d’être déclassée, notamment par la Chine. Mais que l’effet métropolitain pouvait nous aider : quand vous agglomérez plusieurs communes ensemble, la croissance que vous générez est plus grande que leur simple somme. »

Quand La Gazette des Communes change d’action- naire, Jacques Paquier fait valoir sa clause de cession en tant que journaliste, ce qui lui permet de partir avec un chèque lui donnant l’occasion de créer Le Journal du Grand Paris. « C’était en 2014, j’avais 46 ans et ne voulais pas passer toute ma vie dans le même canard, ni revenir à la précarité de la pige. Alors j’ai mis la moitié de mes indemnités dans ce projet entrepreneurial, qui n’est pas le choix de la faci- lité non plus. Mais je me suis dit que si des centaines de milliards étaient investis dans le Grand Paris, créer un journal qui ausculte cela serait une bonne idée. »


En 10 ans, un média devenu communauté d’influence du Grand Paris


Cela fait donc 10 ans que Jacques Paquier fait tourner Le Journal du Grand Paris, avec une équipe d’une dizaine de personnes, à travers une publication hebdomadaire (on frôle le 500e numéro), une newsletter quotidienne et de nombreux hors-séries papier (déjà 60 au compteur). « La presse est un sport collectif. Je suis infiniment reconnaissant envers tous ceux qui m’accompagnent depuis toutes ces années », souligne-t-il. Son modèle économique repose environ à 60 % sur les abonnements florissants, 15 % provenant de la publicité, 15 % du sponsoring et 10 % de la production de contenus en marque blanche : « J’ai beaucoup de plaisir à développer ce média qui a réussi à devenir incontournable sur le sujet et intéresse donc tous les professionnels du secteur comme outil de veille indispensable. C’est devenu une vraie communauté, comme en atteste le succès de nos événements récurrents que sont les Assises du Grand Paris et le Sommet de l’Axe Seine. On crée aussi de précieuses ressources, comme le Livre blanc de la décarbonation de l’Île-de-France et un observatoire dédié. » Thomas Hantz, président d’Acteurs du Grand Paris, dont Jacques Paquier est membre et contributeur, renchérit : « La fonction du Journal du Grand Paris est cruciale pour faire le lien entre tous les acteurs du projet. C’est un média qui, tous les jours, nous donne des nouvelles les uns des autres. »

Fusion entre ses savoir-faire en presse quotidienne régionale et en presse nationale dans les collectivités territoriales, Le Journal du Grand Paris permet de fournir les outils pour décrypter les défis en cours et futurs de la Métropole. En toute logique, il fait aussi partie des membres de la première heure des Acteurs du Grand Paris et participe souvent à l’écriture de 69 certains articles du magazine : « J’apprécie beaucoup

la convivialité, l’esprit de club et la volonté de nourrir les débats intellectuels portés par l’association. On partage des valeurs d’utilité sociale », souligne-t-il. De son côté, Thomas Hantz reconnaît et loue son expertise et son investissement sans faille : « L’engagement de Jacques Paquier est impressionnant au quotidien, son professionnalisme est salué par tous les élus et les professionnels. ».

留言


bottom of page