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301 résultats trouvés avec une recherche vide

  • Un impératif pour un avenir durable

    Les émissions de carbone doivent baisser pour lutter contre le changement climatique. C’est vrai pour tous et partout. Par Aymeric Renaud, vice-président de l'activité industrial automation et end users chez Schneider Electric France. Maintenir le réchauffement climatique sous la barre de 1,5 degré va nécessiter au niveau mondial de réduire de 45 % les émissions de CO2 (en 2030 par rapport à 2017). On a désormais l’habitude d’évoquer le thème de la décarbonation dans les activités industrielles. L’État s’est emparé du sujet et accompagne les sites les plus émetteurs de carbone. L’enjeu des bâtiments La décarbonation est également clef dans les bâti- ments, secteur qui représente de l’ordre de 44 % des émissions françaises. À ce titre, elle concerne donc tous les territoires. On parle d’une décennie cruciale (2020-2030) et d’aller trois fois plus vite dans cette dernière ligne droite essentielle. Les solutions La bonne nouvelle, c’est que les technologies existent et ont fait leurs preuves. Une étude* a estimé qu’une rénovation alliant électrification des usages, intégra- tion des énergies renouvelables et digitalisation du bâtiment permettrait de réduire jusqu’à deux tiers des émissions de CO2, selon le point de départ du bâtiment. De plus, ces rénovations ont d’autres avantages. D’abord, elles génèrent rapidement des économies d’énergie qui permettent de rentabiliser l’investissement et de se conformer aux nouvelles réglementations. Ensuite, elles sont l’opportunité d’intégrer de nouveaux usages, comme la voiture électrique, et d’améliorer le confort des utilisateurs. Il faut maintenant agir, très vite et tous ensemble, à tous les échelons de l’équipe des territoires, chacun à son niveau. La décarbonation est une mission collective et Schneider Electric, à travers son engagement, ses compétences et ses solutions concrètes, s’inscrit comme un acteur majeur dans la réalisation de cette mission cruciale pour l’avenir de notre planète. * The Path to Net zero buildings, Sustainability Research Institute Schneider Electric, 2022. Aymeric Renaud a rejoint Schneider Electric en 2012, après 8 années dans le conseil en stratégie.Il est vice-président de l’activité Industrial Automation et End Users de Schneider Electric France. Il assume successivement des responsabilités commerciales des branches Services à la Gestion d’Énergie et du Conseil en Développement Durable, puis à la Direction de l’activité Services France. Il est diplômé d’un master d’ingénieur du numérique (ISEP).

  • "L'activité d'Air France bénéficie de plus en plus à l'Île-de-France"

    L’année 2024 est synonyme de noces de porcelaine pour le groupe franco-néerlandais Air France-KLM. Voilà 20 ans que les deux compagnies aériennes volent ensemble et génèrent de la croissance en France et aux Pays-Bas. Depuis 2016, le groupe commande régulièrement une étude d’impact socio-économique à l’enseignant-chercheur Herbert Castéran, également directeur de l’Institut Mines-Télécom Business School (IMT-BS). Le chercheur revient ici sur les résultats de sa dernière étude qui s’intéresse à l’impact économique d’Air France-KLM sur l’année 2023, la première enquête depuis la crise Covid en 2020. Propos recueillis par Stéphane Duguet. Parmi les principaux résultats, Herbert Castéran explique qu’en France, l’activité du Groupe qui rassemble Air France, KLM et Transavia génère 1,9 % du PIB national et que 552 570 emplois dépendent directement et indirectement de son activité. L’impact du géant aérien est estimé à 48,9 milliards d’euros en France. Bien que toutes les régions profitent de l’activité d’Air France-KLM – même celles où le Groupe n’a pas de desserte –, l’Île-de- France en reste la première bénéficiaire. Vous qui avez mené plusieurs études sur l’impact économique d’Air France-KLM en 2016, 2019et 2024, quelle différence observez-vous sur ces huit dernières années ? L’impact d’Air France-KLM en Île-de-France est croissant en valeur absolue. Mais c’est aussi un impact croissant en termes relatifs. Si l’on prend en compte la part de l’entreprise au sein duPIB francilien, elle se situait en 2016 à 1,7 % alors qu’aujourd’hui elle atteint 3,2 %. Cela signifie que l’activité d’Air France-KLM a cru plus que proportionnellement dans le PIB de la région Île-de-France.3,2 % du PIB représente à peu près plus de 2 000 euros par Francilien de création de valeur annuelle. L’impact total du groupe Air France- KLM en 2023 est de 24,843 milliards d’euros. Comment peut-on expliquer ce résultat ? Il y a sans doute une part du résultat qui est associée à l’organisation du trafic d’Air France avec la politique de hub qui permet de structurer l’activité du groupe autour des plateformes de correspondances de Paris–Charles-de-Gaulle et d’Orly. Cette croissance de l’impact d’Air France se traduit par trois éléments : un accroissement de la part de la masse salariale qui est plus importante au niveau de l’Île-de-France, une hausse du trafic dans la région et aussi une augmentation des dépenses et des achats réalisés dans cette zone. Ces achats concernent aussi bien les fournitures industrielles que des biens et des services. Si on s’intéresse à l’emploi en Île-de-France, que génère directement et indirectement Air France ? En 2023, Air France a soutenu au total 237 000 emplois en Île-de-France, ce qui recouvre à la fois les emplois directs, avec les salariés d’Air France- KLM, mais aussi les emplois générés par les activités induites, associées à l’activité du Groupe. Le nombre d’emplois générés et le retour moyen sur investissement sont notables. En moyenne, lorsque le groupe Air France-KLM crée 1 emploi, 9 emplois sont engendrés localement. Cela veut dire qu’en Île-de-France, en moyenne, lorsqu’Air France-KLM investit 1 euro, 5,2 euros sont générés au niveau de l’économie francilienne. Quels types d’emploi sont créés directementet indirectement par l’activité d’Air France ? Une compagnie aérienne crée des emplois directs essentiellement sur sa base principale : des personnels navigants commerciaux et pilotes,des personnels d’escale et de piste, des fonctions administratives liées au siège de l’entreprise, des fonctions de maintenance des avions. C’est la raison pour laquelle la très large majorité des emplois d’Air France sont implantés en Île-de-France. Les emplois indirects sont notamment liés à la sous-traitance. Qu’avez-vous remarqué de particulier sur l’activité d’Air France en 2023 ? Il y a un effet redistributif de l’activité du groupe Air France-KLM dans d’autres régions. Ainsi, en Bourgogne-Franche-Comté, vous n’avez pas d’aéroport desservi directement par Air France ou Transavia, mais la région bénéficie de l’activité de l’entreprise à hauteur de 500 millions d’euros par an. C’est, par exemple, l’achat de bouteilles de vin qui seront servies à bord des avions de la compagnie aérienne. Concrètement, à travers ses achats, Air France-KLM participe à l’activité économique d’une région même lorsqu’il n’y a pas de desserte aérienne. Herbert Castéran, enseignant-chercheur, également directeur de l'Institut Mines-Télécom Business-School. Vous avez réalisé une étude en 2019 avant la crise du Covid-19. Avec cette nouvelle étude sur l’année 2023, avez-vous observé des conséquences dela crise sanitaire sur les résultats d’Air France ? C’est difficile de vous répondre parce que la crise Covid est intervenue entre les deux. Il y a eu un impact en 2020 et en 2021 à cause de la baisse du trafic aérien. En 2023, nous observons sans doute un retour à une situation pré-Covid avec des déplacements rationalisés. Par exemple, pour des déplacements courts, on va assister à une fréquentation aérienne plus limitée et à des déplacements moins fréquents. Je parlerais néanmoins d’un retour à la normale parce que si l’on regarde la part d’Air France dans le PIB francilien en2023, elle s’établit à 3,2 %. C’est finalement assez comparable avec celle que l’on observait en 2019. Mais je constate aussi une progression de 5,6 % des injections directes en Île-de-France entre 2019 et 2024. On voit que l’activité d’Air France bénéfice de plus en plus à la région francilienne. Les injections directes s’établissent à 4,7 milliards d’euros. Elles se décomposent en deux grands éléments : 2,2 milliards d’euros de rémunérations payées aux différents employés sur les sites de Roissy et d’Orly et puis 2,5 milliards d’euros d’achats réalisés sur le territoire francilien. Par rapport à 2019, j’observe une croissance marquée des achats avec une augmentation de 17,3 % de ces derniers dans la région Île-de-France. Ça, ce sont pour les injections directes. Au total, les injections induites par l’activité d’Air France sont, elles aussi, en croissance avec+13 % entre 2019 et 2024. Comment arrivez-vous à calculer ces résultats ? Je pars de trois données. D’abord, la structure des dépenses d’Air France-KLM. Elles s’expriment par les achats réalisés, la rémunération des salariés et la fiscalité. Ensuite, il y a un deuxième niveau. L’impact de l’entreprise est complété par les dépenses des passagers d’Air France-KLM. Quand Air France amène des touristes pour les Jeux olympiques en Île-de-France, la compagnie aérienne leur offre l’opportunité de faire des achats dans la région. Et puis, je prends également en compte l’activité des aéroports franciliens avec la présence d’Air France. Il faut par ailleurs noter le fait que des entreprises peuvent se maintenir dans certaines régions grâce à la desserte proposée par la compagnie. Air France souhaite quitter l’aéroport d’Orly en 2026 pour laisser place à sa filiale low cost Transavia et se concentrer sur l’aéroport de Roissy. Est-ce que cela pourrait modifier l’impact de la compagnie en Île-de-France ? Je n’ai pas étudié cela en particulier, mais dès lors qu’il y a une modification de desserte, en théorie, il peut y avoir un impact. Mais en pratique, dans la mesure où il ne s’agit pas d’un départ mais plus d’une spécialisation de leurs dessertes et d’une rationalisation de l’utilisation des différents aéroports, j’ai tendance à penser que cela va plutôt accroître les retombées sur l’Île-de-France. Quelles sont les principaux bénéfices liés à la présence d’Air France dans la région Île-de-France ? Il y a trois éléments. Le premier, c’est que l’entreprise sert à assurer la possibilité pour un certain nombre de touristes et d’hommes d’affaires de venir dans la région. Elle assure une capacité à se déplacer. Deuxièmement, Air France exerce un effet structurant sur la présence d’entreprises et la possibilité de faire de l’Île-de-France un territoire d’émission et de réception en termes de volume d’affaires. Et enfin, c’est un donneur d’ordre puisque c’est un acheteur et un employeur de premier plan dans la région.

  • Mobilités dans le très Grand Paris : "passer d'un temps de transport contraint à un temps utile"

    Avec le projet de déploiement de cars express en Île-de-France pour relier les zones d'habitat et les zones d'emploi ou de mass transit, François Durovray, président du Conseil départemental de l'Essonne, et membre d'Acteurs du Grand Paris, qui a piloté la démarche pour Île-de-France Mobilités, projette de décarboner la route en proposant une alternative moins coûteuse aux automobilistes. Ainsi, 45 nouvelles lignes pourraient voir le jour d'ici à 2030, tandis que celles existantes seront modernisées. Quelle est l’offre actuelle de cars express en Île-de-France ? Une cinquantaine de lignes ont ce label, mais seulement une dizaine sont réellement « express », dont les deux emblématiques – Mantes-la-Jolie – La Défense et Dourdan – Massy –, car elles offrent une vitesse commerciale élevée sur une longue distance, ont peu d’arrêts et disposent d’aménagements adaptés, dont des voies réservées. Pourquoi développer les cars express dans la région ? Si je me suis attaqué à ce sujet, c’est qu’il est illusoire de desservir la grande couronne avec des métros ou des tramways, c’est une hérésie économique et les flux ne sont pas suffisants. De plus, la route doit se transformer et se décarboner, avec un changement des motorisations et une massification des déplacements, c’est-à-dire plus de monde dans moins de véhicules. L’objectif de ces cars express est de relier des lieux d’habitat aux zones d’emploi ou à des sites de mass transit. Vous êtes-vous inspiré d’exemples français et étrangers ? J’ai voulu comprendre pourquoi il n’y avait pas beaucoup plus de lignes en Île-de-France et m’inspirer des lieux où ça marche. La situation de Madrid est exceptionnelle, où a été développé un réseau de cars en même temps que la ligne 6 de métro qui fait le tour de la ville. Des gares routières souterraines sont donc directement connectées aux stations de métro, ce que nous n’avons pas fait avec le Grand Paris Express. Je suis aussi allé à Bordeaux et Aix-Marseille où ce type de transport fonctionne très bien grâce à des aménagements très simples de voies réservées sur les autoroutes qui permettent de garantir les temps de parcours sans trop de dépenses. Quels principes ont été retenus pour les nouvelles lignes franciliennes ? Nous avons identifié les flux qui regroupent suffisamment de trajets domicile-travail. L’ambition est de construire la promesse, pour ceux qui vont au travail en voiture, de passer d’un temps de transport contraint à un temps utile. Pour cela, l’offre aux personnes qui ont des trajets longs et polluants doit disposer d’une haute fréquence, de temps de parcours garantis grâce notamment à des voies réservées, de l’assurance d’avoir un fauteuil, le Wifi, et des ports de recharge USB. L’autre promesse est de baisser le coût de la mobilité, au niveau du pass Navigo, car les déplacements quotidiens en voiture peuvent représenter jusqu’à 500 euros par mois. Quel plan de déploiement est prévu pour ces lignes ? Nous prévoyons de développer 45 lignes de cars express dans les quatre ans à venir. La moitié sans travaux préalables, l’autre moitié nécessitant des travaux. Depuis le vote du projet par Île-de-France Mobilités en novembre 2023, nous travaillons avec les collectivités pour identifier les 23 lignes de la première phase. Les premières pourraient être créées à partir de la rentrée 2024 avec le réaménagement des lignes existantes. Début 2025, une dizaine de nouvelles lignes verra ensuite le jour. Cette offre s’appuie-t-elle aussi sur l’existence de pôles multimodaux ? C’est indispensable. Une des raisons aujourd’hui pour lesquelles l’offre de cars n’est pas fonctionnelle est la complexité administrative de l’organisation territoriale, avec différents acteurs qui sont propriétaires des voiries et qui développent l’offre de transport. De ce fait, j’ai proposé qu’Île-de- France Mobilités finance la création de ces pôles multimodaux pour le compte de collectivités, voire même en assure la maîtrise d’ouvrage. Environ 60 gares routières sont à réaliser, qui pourront dans un premier temps être assez sommaires, mais devront ensuite offrir un lieu fermé, sécurisé, chauffé où l’on peut attendre son bus avec du Wifi ou une offre commerciale. Ces gares devront constituer des hubs vers lesquels les habitants vont se plugger grâce à des parkings vélos sécurisés et des places de stationnement en nombre. La gare la plus récente de ce type est celle de Longvilliers (Yvelines), inaugurée fin 2020 et dont le parking est déjà plein. Quel effet ces cars express pourraient-ils avoir sur la circulation routière ? À terme, avec la mise en place d’une centaine de lignes, l’objectif est de passer de 90 000 usagers par jour actuellement à 150 000. Les 45 premières lignes pourraient alors permettre d’éliminer la circulation de 110 000 voitures. Les 500 000 Franciliens qui font plus de 50 kilomètres en voiture pour leurs trajets domicile-travail sont la cible prioritaire des cars express. QUEL FINANCEMENT ? Afin d’assurer la mise en place du projet de cars express en Île-de-France, des crédits pour les aménagements (de 150 à 200 millions d’euros d’ici à 2030) et l’achat de 200 autocars (70 millions d’euros) sont fléchés dans le contrat de plan État-Région. Le fonctionnement, estimé à 70 millions d’euros annuels, sera assuré par Île-de-France Mobilités.

  • "Le self-stockage permet de revivifier de l'immobilier qui ne trouvait plus preneurs"

    Co-fondateur en 2013 de Costockage, entreprise partenaire d’Ardian, et en charge de l’Immobilier, Adam Levy-Zauberman présente le concept de sa société en pleine croissance. Comment vous positionnez-vous sur le marché du self-stockage ? Plus la ville est dense, plus les prix de l’immobilier sont élevés, plus la demande d’espaces complémentaires de stockage est forte. Notre activité consiste à mettre en location des boxes de stockage en libre- service. Nous nous adressons à des particuliers qui ont connu un événement familial, comme l’arrivée d’un enfant. Tout à coup, ils ont besoin d’un peu plus de place et de pouvoir entreposer des affaires à l’extérieur. Il en va de même pour des PME quine peuvent pas s’agrandir et qui sont à la recherche d’une solution temporaire et souple à proximité de leur lieu d’activité. Il y a une sous-offre chronique de centres de stockage, alors que la demande est gigantesque. C’est pourquoi les tarifs sont très élevés. Chez Costockage, nous sommes un peu moins chers parce que nous exploitons, entre autres, des entrepôts automatisés, sans personnel et un peu plus petits que la moyenne. Quelle sont vos perspectives de développement ? Une partie de nos boxes est fournie par des particuliers ou des entreprises sur le modèle des plateformes de consommation collaborative, comme Airbnb. Nous exploitons aussi en direct des entrepôts qui nous appartiennent et que nous avons aménagés. C’est cette option que nous voulons amplifier à l’avenir. Notre stratégie est de remettre en service de l’immobilier mal exploité ou vide, en le transformant en garde-meubles. Par exemple, nous modifions des immeubles de bureaux dans des zones où plus personne n’en veut et où la reconversion en logements n’est pas possible. Il peut aussi s’agir de sous-sols, dans une période où le besoin en parkings est moindre. Le principe est de découper l’intérieur de ces espaces en boxes que nous mettons ensuite en location. Le self-stockage permet de revivifier de l’immobilier qui ne trouvait plus preneurs. Actuellement, Costockage possède dix entrepôts et emploie une vingtaine de personnes. Nous avons été rachetés en janvier 2024 par la société d’investissement Ardian. Notre objectif est de doubler le nombre de nos entrepôts dans les douze prochains mois. On va continuer sur une croissance forte, avec l’ambition d’ouvrir des centres de self-stockage partout en France. Une dizaine de projets sont à l’étude dans le Grand Paris. Comment abordez-vous la construction du Grand Paris, à la fois sur le plan institutionnel et dans le domaine des transports en commun ? C’est dans le mouvement, dans les changements, que les gens ont besoin de stockage. Le dynamisme d’un territoire est favorable à notre activité.Le fait que le réseau de transports se développe, c’est très important. Traditionnellement, le self-stockage était un service qui concernait des possesseurs de voiture. Les clients habitaient rarement à proximité d’entrepôts, par ailleurs souvent localisés en périphérie. Le fait que les villes de banlieue soient mieux connectées les unes aux autres favorise un usage sans voiture de nos entrepôts et, ça, nous en sommes ravis.

  • "Une plateforme au service des territoires"

    Pure le Projet est la première start-up de la rénovation des coeurs de ville qui mobilise des fonds privés pour accompagner les ambitions des collectivités publiques. Elias-Antoine Chebak, président de Pure le Projet Après 10 ans dans le monde politique, puis à la direction générale d’un groupe immobilier, vous avez décidé de créer Pure le Projet. Pouvez- vous nous en dire plus sur ce nouveau défi alors que le secteur traverse une crise inédite ? J’ai toujours pensé que les crises étaient des périodes d’opportunités, propices à une nouvelle vision,et de la prise de hauteur. La politique et le mondede l’entreprise m’ont énormément appris. Avec Pure le Projet, j’ai souhaité rassembler le meilleur des deux mondes afin d’apporter des solutions concrètes. En quelques mots, Pure le Projet a pour mission de réhabiliter la ville et valoriser le patrimoine territorial grâce à des financements privés. Notre méthode se décline en trois métiers : accompagner, financer et réaliser. Accompagner les collectivités, en étudiant les quartiers existants et en proposant des scénarios de transformation de ces mêmes quartiers à l’aide de notre technologie digitale Pure. Faire appel à un financement privé permettant de concrétiser cette transformation sans solliciter l’argent des collectivités. Réaliser, enfin, la maîtrise d’ouvrage des travaux et donner jour au projet. Autrement dit, nous sommes un acteur de la rénovation des villes et de la transition énergétique. À ce titre, Pure le Projet est incubé à la Station F, premier incubateur européen, sous le label Ville de demain . Comment comptez-vous faire la différence et accompagner les collectivités territoriales dans la réhabilitation des cœurs de ville ? Pure le Projet aide à bâtir la ville de demain sans lui grever ses ressources. Dans une période trouble, comme celle que nous vivons, mettre l’intérêt public au centre de l’équation économique est indispensable. Notre expertise prend en compte le modèle ZANet se fixe comme objectif de réparer la ville, l’adapter à son époque et ses valeurs. Nous sommes une plateforme au service des territoires. Enfin, en tant que start-up, nous bénéficions d’une agilité rare dans notre secteur. Notre écosystème permet d’être innovant en matière de transition énergétique et de financement. Nous faisons d’un souhait collectif inabordable un projet réaliste accessible. Quelle est la feuille de route de Pure le Projet ? Comment voyez-vous la suite ? À terme, Pure deviendra un outil entièrement digital : une plateforme propulsée par l’IA qui analyse, simule et modélise les projets de rénovation. Chaque acteur aura accès à ses solutions. La collectivité publique pourra obtenir, sur une zone géographique donnée, analyses, projets de rénovation et modélisations de financement. Si un scénario lui plaît, elle pourra générer sur la plateforme un appel à manifestation d’intérêt. Le fonds d’investissement, lui, pourra accéder à tous les projets générés par les collectivités sur la plateforme et répondre à ceux qui sont le plus en ligne avec sa thèse d’investissement.Enfin, les acteurs de la construction pourront accéder aux projets à développer et aux lots techniques auxquels répondre. Cet outil permettra d’étendre notre modèle et notre ambition, et contribuera à une rénovation à grande échelle.

  • Après les JOP, la page blanche ?

    La flamme des Jeux Olympiques et Paralympiques vient de s’éteindre, tournant la page d’un événement à la fois attendu et redouté dans un contexte de morosité et de tension aux plans national et international. Au terme des festivités, Nicolas Bauquet, directeur général de l’Institut Paris Région, invite à réagir, face notamment à ce qu’il appelle « une forme d’incertitude collective », et à « écrire une nouvelle page de l’histoire de notre territoire » Propos recueillis par Vianney Delourme. Les Jeux olympiques nous ont tenu en haleine pendant des années. Il fallait recevoir le monde et que ce rendez-vous soit celui de l’excellence française. Sans parler du contexte géopolitique, du défi de l’organisation... C’est un événement énorme et hors norme qui a absorbé toute l’attention, l’énergie et peut-être l’imaginaire de ceux qui pensent la ville et de ceux qui pensent le Grand Paris. N’y a-t-il pas maintenant le risque d’un passage à vide post-olympique ? Si passage à vide il y a, il a déjà commencé avant les Jeux olympiques. J’ai été en effet frappé parle contraste entre une mobilisation très forte de tous les grands acteurs, avec des réalisations très importantes, et un déficit d’enthousiasme, voire un réel scepticisme du grand public et des médias, avant l’événement. Notre difficulté à nous emparer des Jeux en tant que grande métropole mondiale, et même en tant que nation, est le symptôme d’un flottement qui nous invite à réagir. Ce scepticisme, je le vois comme le signe d’une crise de notre rapport avec le monde, et on est là vraiment au cœur de la question du Grand Paris, qui a été pensé pour être un lieu à la fois de la compétition et de l’affirmation dans le concert des métropoles. Une ambition qui renvoie au « moment Sarkozy » du Grand Paris, il y a 15 ans... Exactement. Le Grand Paris est alors pensé comme la future plateforme d’un pays dans un monde de plus en plus concurrentiel et ouvert. Bref, un projet clef pour pouvoir se maintenir dans le jeu mondial. Or, le discours négatif ou désabusé sur les JOP 2024 est pour moi le signe d’une interrogation sur le rôle que l’on veut jouer, sur la place que l’on a ou que l’on veut avoir dans le monde. En 2024, on reçoit le monde, mais on ne sait pas forcément quoi lui dire. On peut envisager que la crise est double : pourquoi se projeter dans le monde, qu’est-ce qu’on a à lui dire ? Et est-ce que le Grand Paris et l’Île-de-France sont bien un tremplin pour le pays ? Ce qui me frappe beaucoup, c’est qu’on ne sait plus répondre à la question de savoir ce qu’on a à faire dans le monde. C’est donc là qu’est notre défi : retrouver l’énergie et l’ambition du projet initié il y a 15 ans. Quelles sont les racines de cette crise, selon vous ? Cette interrogation profonde intervient aussi parce qu’il y a un moment de remise en question de la mondialisation, à la suite du Covid, c’est-à-dire la globalisation d’une pandémie aux conséquences géopolitiques, économiques, sociales, sanitaires et psychologiques immenses, et alors que le dérèglement climatique, dont on prend de plus en plus la mesure, est lui aussi associé à la globalisation de l’économie. Même si l’organisation des Jeux olympiques a été plutôt exemplaire d’un point de vue de l’empreinte écologique, il n’en reste pas moins que cette grande messe de la globalisation a perdu une partie de son sens. On a donc de bons motifs d’interrogation sur la raison d’être d’un tel événement. En revanche, il faut, sans hésiter une seconde, faire face aux défis de notre temps, leur tourner le dos n’a aucun sens et c’est en cela que je suis préoccupé par cette forme d’incertitude collective que je viens d’évoquer. Le monde se transforme, que nous le voulions ou non, par l’effet du changement climatique ou par celui de l’intelligence artificielle, par les mouvements de personnes, de biens et d’informations. Et cela, il ne faut surtout pas renoncer à le comprendre, ni à y répondre collectivement, pour faire face à nos réalités sociales, à l’état des banlieues, à la concurrence internationale, aux difficultés de la réindustrialisation. À la suite du Covid, on a justement connu un épisode de remise en cause de la métropolisation du territoire... On doit absolument travailler la question de l’attractivité par la qualité de vie, mais on a beaucoup parlé, peut-être un peu vite, du départ des cadres vers la province. Ce qui est sûr, en revanche,c’est que l’imaginaire a en partie déserté le cœur métropolitain francilien, l’envie d’y vivre s’est peut-être effritée. Le coût du logement, le temps passé dans les transports en commun, l’inflation et l’augmentation des prix des biens et des services, le besoin de plus en plus important de vert... Tout cela n’est pas une mode passagère. Pour autant, cela ne définit pas une politique économique pour la première région européenne en termes de richesse. La question à laquelle nous devons répondre, c’est de savoir comment on continue à créer de la richesse dans le Grand Paris et en Île-de-France. Un projet métropolitain n’a de sens que s’il est conquérant. On n’est pas obligé d’être optimiste sur le monde tel qu’il va, mais il faut avoir la conviction qu’au niveau individuel et collectif, on va faire la différence et écrire une nouvelle page de l’histoire de notre territoire. 2024, c’est aussi une étape importante de la réalisation du projet métropolitain, avec notamment toutes les grandes opérations d’infrastructures de transport en commun. Oui, en effet, ces projets structurants sont en train de se mettre en place et la tâche qui nous attend est immense, c’est la responsabilité de faire réussir et de faire perdurer toutes ces réalisations.Nous devons faire fructifier et fonctionner d’énormes investissements publics, alors que l’on sait que l’argent justement va être de plus en plus rare et cher. Si l’on revient aux Jeux olympiques, un des grands défis dans cette période d’héritage, c’est la transformation de la Seine-Saint-Denis. C’est un défi social énorme. Tout cela va dépendre d’une mise en œuvre très concrète, très patiente, très humble de politiques publiques qui seront peut- être moins spectaculaires que les grands projets, mais qui sont tout aussi nécessaires. D’ailleurs, je trouve passionnant que l’Institut Paris Region, en déménageant à Saint-Denis, au pied de la tour Pleyel, participe à cette dynamique. L’intérieur du périphérique, c’est fini, il faut passer à la suite de notre aventure. Le Tour Piéton du Grand Paris. À Nanterre près du chantier de la gare EOLE. Justement, quand on casse, quand on efface les barrières physiques entre des territoires, il faut créer, entre ces derniers, un lien politique, social, culturel et économique... Relier des territoires, cela veut dire que l’on ne peut plus en ignorer aucun. Il y a, à ce propos, un exemple qui me tient à cœur : c’est celui de Sciences Po, même s’il traverse des crises importantes depuis quelques années. Je pense au grand projet de Richard Descoings et, d’une certaine manière, ce qu’il a fait de Sciences Po est emblématique de ce que l’on doit faire en Île-de-France et dans le Grand Paris. Quand il est devenu directeur de cette institution parisienne, elle était menacée par l’insignifiance, par la marginalisation dans un monde globalisé et plutôt anglo-saxon. Il en a fait un lieu d’attraction mondiale. Il y a aujourd’hui 15 000 étudiants dans cette université, dont la moitié sont internationaux, ils viennent du monde entier étudier dans le cœur de Paris. La question qui se pose à nous, c’est comment on invente de nouvelles attractivités et comment ces nouvelles attractivités mobilisent toutes les énergies et tous les talents, y compris dans les territoires qui paraissent exclus de ces dynamiques mondiales et métropolitaines.

  • Tiers-lieux culturels : des oasis urbaines de solidarité et de créativité

    Métro, boulot, tiers-lieux ? Tel est déjà le rythme de vie de nombreux franciliens adeptes de ces oasis urbaines de culture, d’entraide et d’inventivité. Véritables cabinets de curiosités, parfois végétalisés et à ciel ouvert, ils servent aussi d’espaces d’innovation sociale et citoyenne, et d’expérimentation artistique. Focus sur cinq tiers-lieux du grand paris où il fait bon vivre et faire ensemble. Par Anthony Vincent. Main d'Œuvres à Saint-Ouen. Vernissage Perception of the infinite bodies . ll existe autant de définitions de tiers-lieu que de nombre de ce type d’espace en France. C’est le sociologue Ray Oldenburg qui en apporte l’acceptation la plus commune, à la fin des années 1980, en le décrivant comme un lieu où les personnes se plaisent à sortir et se regrouper de manière informelle, qui n’est ni le domicile (« first place ») ni l’entreprise (« second place »). Mais plus que le café du coin, les tiers-lieux d’aujourd’hui se caractérisent par la mutualisation d’espaces et de compétences qui permettent d’hybrider des activités. En cela, ils en deviennent des leviers d’innovation citoyenne et même artistique. En tant qu’espaces souvent engagés dans les transitions économiques, sociales et écologiques, ils invitent donc à sociabiliser autrement et aussi à coopérer en faveur du territoire. D’après le site du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires francetierslieux.fr, le pays en comptait 1 800 en 2018, et 3 500 en 2023, signe d’un intérêt grandissant. Si 55 % d’entre eux disposent de bureaux partagés/espaces de co-working, 31% s’affirment aussi comme des tiers-lieux culturels et 28 % comme des fablabs/makerspaces (espaces de faire). Au total, 83 % ont des partenariats avec les acteurs publics (la commune, l’intercommunalité et/ ou la région), preuve de leur ancrage local et de la reconnaissance de leur intérêt général, et 49 % de leur CA provient de subventions publiques. L’Île-de- France en affiche une concentration particulière, avec un fort intérêt pour la culture et l’art, et le refus d’être considérés comme de simples espaces de coworking avec un coin buvette. Mains d’Œuvres à Saint-Ouen, entre créations et apprentissage Main d'Œuvres à Saint-Ouen. Le cabaret des filles de joie . C'est le cas notamment de Mains d’Œuvres, à deux pas des Puces de Saint-Ouen. Sa directrice, Chiara Santini Parducci, évoque l’importance pour de tels espaces d’être des lieux citoyens et culturels où se pense et se crée le Grand Paris : « Si le grand public a vite fait de résumer les tiers-lieux intra-muros comme des bureaux partagés avec un peu de verdure, nous sommes plusieurs en périphérie à vouloir redéfinir cela comme des espaces avec la culture comme forme de vie. Mains d’Œuvres se veut être un lieu intermédiaire entre privé et public, qui accueille tous types de personne et sert aussi de fa- brique artistique. On soutient la création, pas juste de façon infrastructurelle en prêtant des murs et du matériel, mais avec de longues résidences (de 1 à 3 ans) au sein de nos 4 200 mètres carrés et une grande volonté de co-construction, de co-apprentissage. On est même devenu un lieu de formation certifié Qualiopi. » Des actions culturelles et citoyennes En cela, des tiers-lieux comme Mains d’Œuvres sont porteurs d’innovation sur le territoire, devenant une véritable expérience artistique et sociétale pour cultiver l’imagination artistique et citoyenne des publics locaux. En plus des résidences artistiques, plusieurs associations habitent aussi ce bâtiment de 1958 qui était initialement le centre social et sportif de l’entreprise Ferodo-Valeo. La Ville a racheté le bâtiment en 1999 et accordé un bail de longue durée à l’association Mains d’Œuvres qui s’y est installée en 2001, comme le rappelle l’actuelle directrice. « Plus qu’un lieu de culture sur le territoire, déclare- t-elle, l’espace ouvre le territoire et ses habitants à beaucoup d’actions culturelles et citoyennes, notam- ment avec des écoles et des associations sportives, en plus de propositions artistiques, et même une école de musique qui accueille plus de 400 élèves par an. Pour 2025, Mains d’Œuvres travaille également en partenariat avec le centre Astroparticule et Cosmologie (APC) à toute une série d’événements (expositions, actions dans des écoles, tables rondes), entre art et science. » MAINS D’ŒUVRES, 1 RUE CHARLES-GARNIER, 93400 SAINT-OUEN-SUR-SEINE Le Générateur à Gentilly, paradis des performances artistiques "Love intestine" , Ismaera Takeo Ishii au Générateur. Fondé et géré par des artistes en 2006 dans un ancien cinéma de quartier, datant de 1932, l’espace de 600 mètres carrés presque vide sert l’exploration pluridisciplinaire : concerts, expositions, installations, rencontres, et surtout beaucoup de performances. « C’est une association à but non lucratif, axée sur la création, les formes artistiques expérimentales et hy- brides ainsi que sur l’accueil d’artistes en résidence. En 18 ans d’activité, nous sommes devenus un établissement culturel structurant du territoire. À ce titre, la Métropole du Grand Paris nous soutient depuis 5 ans, notamment via la Nuit Blanche , et depuis 2024 pour La Métropolitaine, première manifestation internationale d’art contemporain de la Métropole », explique sa directrice et cofondatrice, la chorégraphe Anne Dreyfus. Ainsi, « plutôt que de diffuser des spectacles clés en main, Le Générateur accompagne les artistes dans leurs processus de réflexion et de création. Et le public peut souvent assister à ce work in progress dans cet espace non scénique, totalement vide, qui se réinvente à chaque projet comme autant de cartes blanches », poursuit Anne Dreyfus. Avant de compléter : « Comme nous privilégions l’accompa- gnement artistique aux logiques commerciales, nous accueillons en moyenne 3 projets par mois qui atti- rent environ une centaine de personnes chacun et jusqu’à quatre fois plus pour les gros festivals. » Par ailleurs, le lieu d’art et de performances propose depuis 2009 sa désormais culte « Frasq » annuelle : des expériences collectives où une vingtaine d’artistes différents performent ensemble. Fort de sa réputation sur le terrain des arts vivants, Le Générateur a même créé début 2023 « Performance Source », une base de données dédiée aux archives de performances en France. Soit une précieuse ressource pour nombre d’étudiants, chercheurs, historiens et artistes. Aujourd’hui, environ 20 % du public du Générateur vient de Gentilly, 30 % des villes alentour, et le reste de Paris et d’ailleurs, estime sa directrice : « C’est un espace citoyen car il est ouvert à tous, à des tarifs très accessibles, pour accueillir toutes les formes d’art. » LE GÉNÉRATEUR, 16 RUE CHARLES-FRÉROT, 94250 GENTILLY Vive Les Groues à Nanterre, pour apprendre en s’amusan t Vive les Groues. Organisation d'un bal à Nanterre. Avec ses 9 000 mètres carrés à deux pas de La Défense, ce tiers-lieu à 3 minutes à pied de la nouvelle gare Nanterre–La Folie dispose d’une pépinière horticole et de tout un écosystème d’acteurs variés et engagés dans l’économie sociale et solidaire. Pour Tanguy Colou-Mohbat, actuel responsable du projet : « Comme c’est surtout un tiers-lieu d’extérieur, son pic d’activité est au printemps-été : on accueille 3 000 personnes au cours des mois forts qui sont pour nous mai, juin, juillet et septembre. Mais l’espace continue de tourner durant l’automne-hiver pour les nombreuses associations, une vingtaine de structures de l’économie sociale et solidaire, qui ont leurs bureaux sur place. » La programmation, riche de concerts, de débats, de journées solidaires autour de friperies ou de brocantes, attire un public très local, de tous les âges. « Nos ateliers d’aquaponie (culture de plantes en synergie avec l’élevage des poissons) fait venir régulièrement des enfants et leurs parents, ce qui crée ce sens de la familiarité. On dispose aussi de terrains de basket, de ping-pong, de pétanque, d’un trampoline, ce qui en fait un lieu très accueillant. Tous les profils socioculturels se retrouvent chez nous, que ce soit le temps d’une soirée d’entreprise ou d’un barbecue solidaire avec des sans-abri de Nanterre », se réjouit Tanguy Colou-Mohbat. Un fort ancrage local Créé en 2017 à Nanterre, suite à un appel à manifestation d’intérêt porté par Paris La Défense et la Mairie de Nanterre, Vive les Groues est géré par Yes We Camp et permet de végétaliser l’ensemble de ce futur écoquartier, qui devrait être finalisé d’ici deux ans. Comme c’est le plus ancien projet que gère en- core l’association fondée en 2013 et experte dans la création de lieux inventifs et solidaires, elle en tire énormément d’expériences pour d’autres espaces du genre et le partage volontiers. « Même si notre économie reste fragile, dépendant beaucoup des bénévoles, le projet s’avère aujourd’hui à l’équilibre. Notamment grâce à la buvette qui permet de rémunérer les artistes qui viennent performer ainsi que couvrir des frais de fonctionnement. Grâce à notre fort ancrage local, nous cultivons un précieux esprit de village sur place. Ce tiers-lieu alimente un collec- tif qui nourrit lui-même la solidarité dans beaucoup d’espaces du Grand Paris et au-delà », conclut Tanguy Colou-Mohbat. VIVE LES GROUES, 290 RUE DE LA GARENNE, 92000 NANTERRE Les Laboratoires d’Aubervilliers, pour cultiver l’art et la citoyenneté Les labos d'Aubervilliers. Tout aussi artistiques et citoyens, Les Laboratoires d’Aubervilliers « repensent en actes comment faire du commun et génèrent des relations durables par le biais de connexions locales et territoriales fortes », selon leur co-directrice, Margot Videcoq. Dans le quartier Villette – Quatre Chemins, Les Labos occupent depuis 1994 une ancienne usine de métallurgie fine, suite à l’invitation du chorégraphe français François Verret par le maire de l’époque, Jack Ralite, pour en faire un lieu de création artistique et d’échanges transdisciplinaires. Depuis 2001, l’artiste a transmis à une direction collégiale la gestion du site. Une partie de l’immense espace sert aux services techniques de la mairie, une autre de salle de musculation et le reste à l’accueil des publics, aux répétitions et à des ateliers théâtraux. Comme pour d’autres tiers-lieux, Les Labos font bien plus que prêter leurs espaces aux artistes qui viennent en résidence, sans leur imposer de normes, ni de rythmes de production ou de diffusion. « Le but n’est pas de sortir de résidence avec un objet fini comme une pièce de théâtre ou un ballet prêt à tourner. On échappe aux logiques de programmation habituelles », précise la co-directrice. L’objectif consiste plutôt à ce que les créations artistiques se fassent en co-construction avec les habitants. Un grand jardin, baptisé La Semeuse Ce faisant, les Labos d’Aubervilliers interrogent aussi le patrimoine français et sa concentration francilienne, notamment en septembre 2024 grâce à la célébration des 20 ans du « Musée précaire Albinet » de l’artiste Thomas Hirschhorn. Celui-ci a exposé en 2004 des œuvres clés de l’histoire de l’art du XXe siècle en partenariat avec le Centre Pompidou et le Fonds national d’Art contemporain, en impliquant activement les habitants du quartier dans toutes les phases du projet. Dans le prolongement de cet esprit collaboratif, l’autre particularité du lieu aujourd’hui, c’est son grand jardin, ajoute Margot Videcoq : « Baptisé La Semeuse par l’artiste Marjetica Potrč qui l’a initié en 2010, cet espace vert crée un sas entre la ville et le lieu, nous n’avons pas directement pignon sur rue. Cela contribue à la sérénité qu’on peut ressentir sur place et, surtout, c’est un espace où faire commun, s’intéresser à la botanique, jardiner ensemble. Par jour, une trentaine de personnes viennent dans ce jardin pour se restaurer ou cultiver des légumes, par exemple. Et tous les mercredis après-midi, la coordinatrice du lieu consacre plusieurs heures à jardiner avec des habitants autour d’une pratique ou d’une thématique. » De quoi incarner toujours plus concrètement et durablement ces liens entre l’art, la culture, la terre, l’écologie et les habitants. Autre originalité : depuis 2021, grâce au four construit dans le jardin par la sculptrice Tiphaine Calmettes, Les Labos organisent plusieurs dimanches par an l’atelier Total Pain, qui consiste à apprendre aux habitants et faire ensemble avec des artisans des techniques ancestrales de boulangerie. LES LABORATOIRES D’AUBERVILLIERS , 41 RUE LÉCUYER, 93300 AUBERVILLIERS La Cité Fertile à Pantin, une oasis urbaine La Cité Fertile à Pantin. En parlant de jardin, on ne peut aborder les tiers- lieux du Grand Paris sans évoquer La Cité Fertile, véritable oasis de verdure au milieu de la ville de Pantin : un hectare de jardins et d’anciens bâtiments d’une gare de marchandise de la SNCF, géré par Sinny&Ooko (qui s’occupe aussi de La Recyclerie, La Machine du Moulin Rouge ou encore Le Pavillon des Canaux). « La SNCF a pensé à notre savoir-faire en matière de tiers-lieux culturels pour nous confier l’espace en 2018, le temps de l’amener à devenir un écoquartier de Pantin d’ici quelques années », indique Marion Bocahut, directrice des projets de La Cité Fertile. « Quand on est arrivé, c’était très minéral. Aujourd’hui, c’est devenu un havre de verdure d’une grande biodiversité. On a plus de 250 espèces végétales différentes. En plus, on propose plein d’événements et d’activités, comme du yoga, des concerts, des séminaires, des formations : on peut accueillir de 5 000 à 10 000 personnes, notamment parce qu’on a les plus beaux couchers de soleil de la Seine-Saint- Denis. Mais la colonne vertébrale de tout ça, c’est notre mission sociale, solidaire et écologique. » Que l’on vienne pour s’instruire, flâner, se défouler sur l’un des terrains sportifs ou festoyer, La Cité Fertile permet un certain dépaysement éco-responsable aux portes de Paris. On expérimente ce que pourrait être la ville durable de demain, que ce soit via l’école d’apprentissage de cuisine qu’est la Source Foodschool qui propose une carte hyper accessible et locale, l’agri- culture urbaine ou encore les toilettes sèches. Mais aussi le Campus des Tiers-Lieux : 90 personnes par an s’y forment au métier de responsable de tiers- lieu culturel. Plusieurs associations sont incubées au sein de La Cité Fertile. Cette dernière parvient aus- si à rentrer dans ses frais grâce à la privatisation de certains de ses espaces : « C’est l’activité sur laquelle on peut faire le plus de marge, mais c’est toujours de l’événementiel responsable, pour que cela corresponde à notre mission première », souligne Marion Bocahut. LA CITÉ FERTILE , 14 AVENUE ÉDOUARD-VAILLANT, 93500 PANTIN

  • La Cité de la gastronomie Paris-Rungis

    Le projet porté par les collectivités locales et le MIN de Rungis, mêlant formation, culture, innovation et événementiel, doit « mettre à l’honneur la production française et internationale ainsi que les savoir-faire des métiers de bouche ». Par Raphaël Richard, avec Emmanuelle Chaudieu. La Cité de la Gastronomie Paris-Rungis ouvrira ses portes en 2028. La Cité de la Gastronomie Paris-Rungis rejoindra celles de Dijon, Lyon et Tours et, au-delà de la gastronomie française, « représentera aussi celle de l’Île-de-France », a souligné Bruno Marcillaud, président du syndicat mixte de la Cité de la Gastronomie Paris-Rungis et maire de Rungis, lors d’une table ronde sur le projet au Salon de l’Agriculture en mars dernier. « Ce sera également une vraie vitrine pour les agriculteurs de l’Île-de-France », a-t-il ajou- té. Pour Stéphane Layani, président de la Semmaris qui gère le MIN de Rungis, la Cité va permettre de « refaire ville » et de « recoudre le territoire à un endroit qui a été abîmé ».Elle offrira aussi un « terrain de jeu aux 135 chefs étoilés du Gault&Millau », selon Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île-de-France. L’esprit des pavillons du Marché de Rungis Fin 2022, le syndicat mixte qui pilote la Cité de la Gastronomie Paris-Rungis avait désigné un groupe- ment mené par Pitch Immo, filiale du groupe Altarea, associé à Gaïa Promotion, la foncière Hibrid et le groupe Ametis, pour la construction et la gestion de celle-ci. La signature en juin 2023 du protocole d’accord relatif à la cohérence programmatique et urbaine a constitué la première étape de la réalisation de l’opération. Ce protocole doit permettre de coconstruire « un grand quartier de la gastronomie qui s’inspirera de l’esprit des pavillons du Marché de Rungis et qui incarnera les réponses face aux enjeux alimentaires sur l’innovation, la formation, mais aussi le patrimoine culinaire et gastronomique », comme l’indiquent les acteurs du projet. Cinq espaces différents Le site, qui s’étendra sur une surface de plus de 53 000 mètres carrés, sera composé de cinq espaces répondant chacun à une mission de la Cité.Le Cœur, son volet culturel, sera « construit comme un parcours expérientiel innovant ; il s’articulera au- tour de différentes expositions, d’ateliers immersifs et d’un jardin pédagogique au sein d’un espace événementiel unique ».Le Campus proposera un pôle de formation aux métiers de bouche avec aussi bien des ateliers ludiques pour le grand public que des cours pratiques et théoriques destinés aux étudiants et professionnels. Les Pavillons se présenteront comme la vitrine des métiers de la gastronomie française. Le Lab sera dédié aux grandes entreprises de l’agroalimentaire et aux acteurs de la filière food. Enfin, le Hub fera office d’infrastructure consacrée à l’événementiel, avec un centre de conférences et un auditorium pour accueillir des manifestations de grande ampleur (congrès, conférences sectorielles, salons, etc.) ainsi qu’une offre hôtelière. La première pierre doit être posée en 2025, en vue d’une inauguration en 2028.

  • "Vers la décarbonation de la construction"

    Interview d'Alain Girard, directeur général, Groupe Legendre Comment le Groupe Legendre agit-il en faveur de la décarbonation, particulièrement en Île-de-France ? Il y a encore 5 ans, l’utilisation de bois, de terre crue ou d’autres matériaux biosourcés était anecdotique sur nos chantiers. Aujourd’hui, nous réalisons de nombreux projets misant sur la mixité des matériaux. À Puteaux, nous réalisons Inspire, le premier bâtiment en structure bois du quartier de La Défense pour BNP Paribas Immobilier. Sur le programme Confluences d’Emerige, à Ivry-sur-Seine, nous construisons des verticaux et planchers en bois et des coursives en métal, sur une infrastructure en béton bas carbone. La composition de nos bétons est d’ailleurs un sujet dont nous nous sommes toujours préoccupés.Sur les chantiers d’Île-de-France, nous utilisons nos propres centrales béton, ce qui nous permet de proposer un béton certifié bas carbone*. Rien qu’en 2023, cela représente 70 000 m3 de béton bas carbone, soit 3 500 tonnes de Co2 économisées par rapport à un béton classique. Pourquoi faire appel au Groupe Legendre pour construire les bâtiments d’aujourd’hui et de demain ? La stratégie du Groupe Legendre est d’intégrer un maximum de compétences. Alors qu’Ingénova, notre filiale de R&D, imagine des procédés constructifs innovants comme le plancher bois- béton, notre ingénierie se compose de plus de 100 experts en construction mixte (béton, métal, bois), en performance énergétique, en structure, en optimisation carbone. Nos procédés constructifs évoluent et nous formons nos compagnons à ces nouvelles façons de faire. La grande expérience en réhabilitation de nos équipes franciliennes est également un atout. Nous venons d’ailleurs de décrocher deux Marchés Publics Globaux de Performance pour la réalisation des sièges de l’entreprise publique Eau de Paris et du bailleur social I3F. Ces compétences conjuguées nous permettent de nous positionner sur des projets complexes et ambitieux, tout en sécurisant la qualité de la réalisation que nous devons à nos clients. À votre avis, comment va évoluer à court et moyen termes le secteur de la construction en Île-de-France ? La nécessaire réduction de l’empreinte carbone de la construction implique une remise en question majeure de notre secteur. Ce changement de paradigme est passionnant et très fédérateur pour les équipes, mais il convient de l’envisager avec humilité car nous ne connaissons pour le moment qu’une partie de la réponse. Selon moi, la réhabilitation est plus que jamais à prioriser pour prolonger le cycle de vie des bâtiments comme nous l’avons fait sur Pyramide 14 à Évry-Courcouronnes, en réhabilitant profondément 256 logements sociaux. Nous luttons également contre l’artificialisation des sols en construisant dès que possible sur du « déjà bâti »,et en anticipant les transformations grâce à la réversibilité des usages. Sur le projet des Messageries à Paris 12e, porté par Espaces Ferroviaires, l’immeuble tertiaire a été pensé pour être entièrement réversible en logements. Le volume des matériaux de construction a aussi été optimisé et l’emploi de matériaux biosourcés favorisé pour limiter l’empreinte carbone du bâtiment. La route est encore longue mais nous sommes sur les bons rails. * Grâce à l’obtention de FDES (Fiches de Déclaration Environnementale et Sanitaire) délivrées par l’INIES (Association française des Industries des produits de Construction).

  • Requalifier pour mieux inventer la ville

    Tribune - François Agache, directeur général développement et opérations d'Apsys Ces dernières années, nous avons assisté à une nouvelle dynamique pour transformer la ville, comme en a témoigné l’appel à projets urbains innovants « Réinventer Paris » lancé par la Mairie de Paris. Mais il nous faut aujourd’hui aller plus loin en adaptant le bâti aux enjeux climatiques et thermiques, tout en répondant aux nouveaux modes de consommation, de travail et de loisirs. Pour Apsys, la solution passe par la requalification urbaine. La ville doit se réinventer tout en tenant compte de l’existant. Cette approche implique des partis pris forts : De ́velopper une intelligence collective en associant, dès la conception des projets, l’ensemble des parties prenantes – élus locaux, acteurs publics, architectes, citoyens, etc. – afin de créer des éco- systèmes fertiles et stimulants pour le bien de tous. Cultiver l’ancrage local en s’appuyant sur des talents locaux pour développer des concepts 100 % « Made in ici ». Favoriser la mixité et l’hybridation pour donner vie à des destinations plurielles qui favorisent les nouveaux usages et modes de vie. Sans oublier une intégration harmonieuse des projets dans leur contexte local et social, une amélioration des performances énergétiques et l’obtention des certifications et labels les plus exigeants (BREEAM, HQE...). Nous sommes convaincus que l’immobilier a un rôle majeur à jouer dans la fabrique de la cité de demain en développant des projets durables et responsables. À condition d’oser, les contraintes peuvent être trans- formées en opportunités. Nous devons favoriser le « recyclage urbain » et redonner une seconde vie aux lieux en testant de nouveaux concepts. Cela permet ainsi d’augmenter l’intensité du nouvel usage pour s’adapter aux nouvelles normes environnementales. En visant l’exemplarité sur le plan environnemental, ces nouvelles destinations participent à la régénéra- tion vertueuse des cœurs de ville. Keller et la Maison du Peuple : deux exemples franciliens, démonstrateurs de notre vision Le projet de reconversion du parking Keller , à proximité de Beaugrenelle (Paris 15e), en établissement d’enseignement supérieur, est une parfaite illustration de cette vision : faire avec le « déjà là » en trans- formant les contraintes d’un lieu existant en atouts. En 2027, il donnera vie sur 6 000 m2 à un campus nouvelle génération, autonome en énergie, évolutif et vertueux, où il sera possible d’étudier et de travailler autrement. Autre exemple soutenu par la DRAC et par la région Île-de-France, le projet de réhabilitation de la Maison du Peuple vise à redonner toute sa splendeur à un bâtiment emblématique et à le repositionner comme un lieu de vie et de partage au cœur de Clichy (92). Là encore, nous avons pris le parti de transformer en respectant le cachet du bâtiment originel pour conserver son identité. En 2026, la Maison du Peuple accueillera sur 4 200 m2 tous les savoir-faire du groupe Ducasse Paris. Manufactures, restaurants et bureaux contribueront à une programmation mixte placée sous le signe de la création, de la gastronomie et du partage. Autant d’exemples de projets qui ont pris le temps de l’écoute et du dialogue avec les riverains, les élus locaux et les représentants des acteurs de terrain, condition sine qua non d’une insertion en harmonie dans nos nouveaux paysages urbains.

  • Paris&Co accompagne l'évolution perpétuelle de la fabrique urbaine

    Depuis son origine, l’agence de développement économique et d’innovation de Paris et de la Métropole teste diverses façons de faire évoluer la fabrique de la ville et de l’adapter aux nouveaux enjeux, qu’ils soient sociaux, économiques ou environnementaux. À nouveaux défis, nouvelles réponses aux signaux faibles de la fabrique urbaine dans le Grand Paris. C’est la manière de fonctionner de Paris&Co, qui adapte ses dispositifs aux besoins du moment. « En 10 ans, on est passé de la grande époque de l’open innovation entre startups et grandes entreprises à celle d’une innovation territoriale qui met en mouvement tous les acteurs de la fabrique urbaine pour répondre aux grands défis du siècle », explique Iswann Ali Benali, responsable de l’observatoire Ville durable de Paris&Co. L’objectif : fabriquer des projets urbains en phase avec les enjeux de dérèglement climatique, de sobriété, de résilience et d’inclusion. Les deux leitmotivs sont ainsi d’agir collectivement et de territorialiser les initiatives. Dans le premier cas, il s’agit par exemple de l’action collective autour des villes « low-tech », visant à pro- mouvoir une conception sobre des bâtiments (plus de performance avec moins de technologies et de ressources). Initié par divers acteurs*, ce groupe de travail, soutenu par l’Université de la ville de demain (Fondation Palladio), a pour objectif la publication, en septembre prochain, d’un guide de conception urbaine low-tech à destination de tous les acteurs de la ville. Levier d’amélioration de l’action publique Paris&Co fédère aussi l’action collective sur l’optimisation de l’usage des bâtiments tant publics que privés, sous-utilisés la plupart du temps, pour réduire le nombre de constructions neuves. Porté par Eléonore Slama, élue du 12e arrondissement, ce projet ambition- ne de coconstruire un indicateur pour évaluer l’usage des espaces et œuvre également au déploiement de sites pilotes à Haute Qualité Temporelle.En matière de territorialisation, Paris&Co propose, depuis 2018, de tester en situation réelle des innovations à même de faire évoluer la fabrique de la ville. « L’idée de départ est venue des partenaires privés qui avaient de bonnes idées, mais pas la possibilité de les valider sur le terrain », rappelle Céline Steiger, responsable Expérimentations à Paris&Co. Parallèlement, les communes avaient besoin d’expérimenter de nouvelles façons de faire la ville. Aussi, depuis 2023, la Métropole du Grand Paris a rejoint la démarche avec le programme Quartiers métropolitains d’innovation (QMI), qui consiste à promouvoir l’expérimentation urbaine comme levier d’amélioration de l’action publique. Dix QMI sont désormais actifs. Issy-les-Moulineaux (Hauts-de- Seine) projette, par exemple, de mettre en œuvre un premier quartier hydrogène, Athis-Mons (Essonne) souhaite développer une polarité sport et santé, tandis que Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) teste, depuis un an, 8 expérimentations innovantes pour aider à la réhabilitation du quartier du Mont d’Est. u * Paris&Co, l’Ademe, GRDF, Eiffage, BNP Paribas Real Estate, Groupama Immobilier et SNCF Immobilier.

  • "Être au rendez-vous des Jeux et du quotidien des Franciliens"

    Aujourd’hui directeur des affaires publiques de RTE pour l’Île-de-France, après quatre années passées à coordonner les préparatifs des JOP au sein de l’entreprise, Thibaud Hedelin fait le point sur les défis, les réussites et l’héritage de cette mission multiple. Une des contributions majeures de RTE à la préparation des Jeux olympiques et paralympiques était le chantier d’enfouissement des lignes à haute tension au nord de Paris. Un chantier terminé dans les délais prévus ? En effet, l’enjeu de ce projet hors norme était de libérer 80 hectares de foncier nécessaire à la fois pour la construction du Village des athlètes, mais aussi pour de nombreux projets d’aménagement de Saint-Denis, de L’Île-Saint-Denis et de Villeneuve-la-Garenne. Aujourd’hui, c’est chose faite. Les 15 kilomètres de lignes à haute tension, qui parcouraient cette zone, et leurs 27 pylônes ont été remplacés par des lignes souterraines, mises en service l’année dernière. Le dernier pylône électrique situé dans l’enceinte du Village des athlètes a été démonté en septembre 2023, en temps et en heure, pour terminer la construction de ce nouveau quartier. Le tout dernier pylône de la zone a, quant à lui, été démonté en mai dernier, à Villeneuve- la-Garenne, marquant la ligne d’arrivée de notre projet. Plus qu’un projet industriel, c’est une véritable transformation du territoire qui s’est ainsi opérée. Une transformation durable dans tous les sens du terme. L’enfouissement de lignes à haute tensionn’est pas une nouveauté à proprement parler. Qu’est-ce qui rend ce projet si différent ? C’est un projet absolument unique. D’abord depar la solution technique choisie. Pour mettre en souterrain les 4 lignes électriques de 225 kV, il a fallu construire un tunnel à 50 mètres de profondeur, soit plus profondément que le métro parisien, le long de la Seine sur à peu près 2,5 kilomètres. C’est tout sauf un mode d’intervention habituel dans le domaine des réseaux, mais le seul réellement compatible dans cette zone en développement et très densément urbanisée. Ce projet montre qu’une infrastructure vitale comme le réseau de transport d’électricité sait s’adapter aux évolutions des territoires. Car les 80 hectares de foncier libérés par notre projet vont permettre aux collectivités de se réapproprier ces espaces, comme l’a déjà fait L’Île-Saint-Denis avec la construction de l’éco- quartier fluvial et comme va probablement le faire Villeneuve-la-Garenne sur le quartier de Bongarde. Nous sommes collectivement fiers d’avoir apporté notre contribution à l’émergence de ces nouveaux lieux de vie. C’est l’héritage des Jeux par excellence au bénéfice des habitants. La contribution de RTE aux Jeux ne s’arrête pas à l’enfouissement des lignes à haute tension... Il existe en effet un challenge plus immédiat : c’est celui de la sécurisation de l’alimentation électrique de Paris et de l’Île-de-France durant l’été. Un enjeu à la fois porté par Enedis, le réseau de distribution d’électricité qui dessert directement les sites de compétition, et par RTE, dont le réseau se trouve en amont de celui d’Enedis, mais qui dessert aussi directement certains sites de mobilités. Pour que notre réseau soit fin prêt, nous avons réalisé plus de 4 500 opérations de maintenance anticipée partout en France. L’autre objectif était de protéger le réseau contre les endommagements qui pourraient advenir par exemple lors de travaux sur la voirie. Nous nous sommes organisés avec de nombreuses communes pour qu’elles prennent en compte le réseau de RTE dans leurs programmations de chantiers et gèlent progressivement les travaux dans certaines zones, en amont des Jeux. En plus de ce travail d’anticipation et de prévention, 500 salariés de RTE ont été recrutés, chaque jour, durant l’été, en plus des effectifs habituels pour d’éventuelles interventions. Démontage du premier pylône sur le Village des athlètes, juste devant la tour Apogée. On imagine bien que les projets de cette nature nécessitent une collaboration étroite avec un grand nombre d’acteurs... Sur la préparation du réseau pour cet été, nous avons collaboré étroitement avec Enedis, à Paris comme en régions, compte tenu de l’interdépendance de nos deux réseaux, mais aussi avec la SNCF et la RATP, et d’autres opérateurs de réseau. En effet, nous avons partagé le même objectif :être au rendez-vous des Jeux et du quotidien des Français. Pour l’enfouissement des lignes à haute tension au nord de Paris, le rôle de la Solideo dans la coordination de nos interventions avec celles des autres maîtres d’œuvre a été capital. Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis et Villeneuve-la-Garenne, tout comme la Métropole du Grand Paris, la Préfecture de la région Île-de-France, celles des Hauts-de- Seine et de Seine-Saint-Denis se sont montrées très facilitantes pour que les travaux se déroulent dans les meilleures conditions. Le principal bénéfice de cette coopération, outre le résultat final, c’est à mon sens une meilleure connaissance mutuelle de nos activités, de nos enjeux et de nos contraintes respectives. Ce genre d’expérience commune unique vient consolider une relation de confiance qui sera précieuse à l’avenir, tant les projets de RTE en Île-de-France sont nombreux.

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