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- La directive européenne CSRD accélère la politique ESG de Prunières
Le spécialiste de la location de matériels TP aux acteurs du BTP engage avec détermination et conviction une politique ESG (Environnementale, sociétale et de bonne gouvernance) pour tout à la fois réduire son impact sur l’environnement, veiller aux conditions de travail de ses collaborateurs et porter des réflexions sur le partage de la valeur. Prunières doit aussi, dès à présent, se préparerà satisfaire les exigences de la directive européenne CSRD. Anne Prunières, codirigeante de l’entreprise, précise ses ambitions en la matière. Nicolas et Anne Prunières, codirigeants de Prunières. Quelle est l’activité de Prunières ? Originaire de l’Aubrac, Prunières est spécialisée dans la location de matériels TP, camions et engins, aux acteurs du BTP, majors et ETI. Depuis sa création en 1961, la société s’est enrichie de nouvelles agences réparties sur toute la France, dont Paris en 2017 avec la création de la marque Paname et le rachat en 2022 de Vitrans et Matthieu, sociétés historiques créées en 1986 et 1992 en Seine-et-Marne. En 2022, deux nouvelles agences intègrent le groupe, Rive droite et Rive gauche à Bordeaux, avec la reprise des sociétés Cazaux, Geneste et Ceccarello. En 2023, c’est l’agence Prunières Midi-Pyrénées qui ouvre à Toulouse. Quelle place accordez-vous aux engagements RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) ? Aujourd’hui, dans notre métier de locatier, le critère principal de choix reste encore malheureusement le prix. Il est urgent que des critères qualitatifs prennent leur place dans la recherche d’un sous-traitant. C’est une condition sine qua non pour que ces directives globales soient applicables et puissent avoir une réalité économique. Une PME disciplinée en la matière doit pouvoir mesurer une prime à l’action RSE ! Les PME doivent aussi être des locomotives sur ces sujets. Les enjeux RSE ne doivent plus reposer seulement sur les grands groupes, mais se diffuser par capillarité dans l’ensemble de l’écosystème. En quoi la CSRD (Corporate sustainability reporting directive) peut-elle être une opportunité pour Prunières ? Au regard des seuils à respecter, Prunières devra se conformer à la directive européenne CSRD à compter de 2026. Celle-ci fixe de nouvelles normes et obligations de reporting extra-financier dans l’objectif d’encourager le développement durable des entreprises. Les informations récoltées permettront de mieux évaluer l’impact de l’entreprise et de son activité sur l’environnement. Nous voyons cette nouvelle directive comme une réelle opportunité de structurer rapidement notre politique ESG et d’apprendre à savoir en parler aussi bien en interne qu’en externe. Quel est le véritable enjeu pour une société telle que la vôtre ? Si, jusqu’à présent dans nos PME, la RSE n’était pas toujours corrélée à la stratégie financière de l’entreprise, l’objectif aujourd’hui est de lier ces enjeux de gouvernance, sociaux et environnementaux à notre performance financière. Une politique ESG ne peut plus se limiter à un bilan carbone. Il faut réussir à dépasser le sujet environnemental pour inclure les enjeux sociaux et de gouvernance. Enfin, la logique financière se met en ordre de marche pour accompagner la politique ESG ! La rentabilité économique de ces politiques est un passage nécessaire, c’était le dernier maillon manquant dans l’acceptation et la concrétisation de ces enjeux pour les PME. Comment allez-vous procéder concrètement ? Nous nous préparons donc à mettre en place un reporting extra-financier sur les critères ESG. Environnementaux, de manière naturelle pour réduire notre impact sur notre environnement direct et, en ce qui nous concerne, en milieu urbain. Ce qui est d’autant plus prégnant en Région Capitale avec les directions fortes données par la Métropole du Grand Paris. Sociaux, en reconsidérant tous les sujets autour des conditions de travail, de l’accidentologie dans un métier soumis aux risques de la route. De gouvernance également, avec des réflexions fortes autour du partage de la valeur avec nos cadres dirigeants. Le sujet de la gouvernance est majeur, car l’objectif est d’embarquer l’ensemble de la chaîne de valeur, de nos fournisseurs à nos clients, dans une démarche commune. Comment impliquer vos collaborateurs dans votre politique ESG ? La prise de conscience des enjeux ESG par nos collaborateurs est un vrai sujet. Elle passe par des actions simples, comme la nomination d’un référent ESG, tournant chaque année. Elle passe surtout par beaucoup de communication, de pédagogie et d’accompagnement pour que chacun y trouve de l’intérêt et non pas de la contrainte opérationnelle. Nous intégrons cette année des thématiques ESG en comité de direction de manière récurrente et organisée pour que nos directeurs d’agence deviennent de véritables courroies d’entraînement sur ces sujets.
- "Nous travaillons main dans la main avec les maires pour produire des réalisations adaptées aux territoires"
Christophe Afonso, président de Yuman Immobilier, fait de la qualité des usages des immeubles qu’il réalise une priorité. Proposant des rez-de-chaussée actifs aux collectivités, Yuman Immobilier met un point d’honneur à s’intégrer durablement sur les territoires où l’entreprise intervient. En quoi la crise financière qui a profondément affecté la promotion immobilière vous a-t-elle incité à faire évoluer votre modèle ? Les entreprises qui attendent les crises pour se remettre en cause ont, je le crois, un avenir compromis. Bien sûr, la crise financière a un impact sur les ventes qui baissent drastiquement, mais la force de Yuman Immobilier repose sur deux piliers solides : la qualité du travail réalisé et l’agilité de nos équipes.Nous travaillons main dans la main avec les maires pour produire des réalisations sur mesure, adaptées aux enjeux urbains et à la demande des acquéreurs. Tout objet urbain doit avoir une valeur sociale profitable à son territoire, une valeur écologique notamment en matière de décarbonation et une valeur sociétale en contribuant aux objectifs politiques des élus avec des mixités sociales, fonctionnelles et d’usages. Comment votre offre a-t-elle évolué ? Outre la dimension économique, notre obsession réside dans la valeur sociale de nos réalisations qui ne sont pas faites que pour loger des habitants mais aussi pour contribuer à la vitalité d’un quartier, à l’harmonie d’un territoire. Il faut ainsi conjuguer toutes les nécessités, en répondant en priorité aux besoins des habitants grâce à des rez-de-chaussée actifs, ici un cabinet médical, là une entreprise de l’économie sociale et solidaire ou un commerce de proximité, ou encore du coworking... À Boussy- Saint-Antoine (Essonne), par exemple, nous réalisons une opération de 6 100 m2 comprenant une résidence pour jeunes actifs (4 300 m2), une résidence pour seniors (2 000 m2) et des locaux commerciaux en pied d’immeubles (plus de 500 m2), dont un cabinet médical, une boulangerie et un espace de coworking. Créer un espace de coworking avec les services associés fonctionne particulièrement bien après la normalisation du télétravail.Nous sommes aussi très attachés à la présence d’activités en ville, car l’avenir est au rapprochement des emplois et des lieux de vie. Aussi, nous portons des projets assez innovants de parcs d’activités en ville, dont certains peuvent loger ceux qui y produisent. En quoi consiste cette offre d’activités ? L’idée est de réaliser des bâtiments de plusieurs milliers de m2 que l’on accepte de découper en petites cellules de 100 à 200 m2 pour louer à des porteurs de projet. Il s’agit, pour l’essentiel, de créateurs de TPE (Très petite entreprise) et de TPI (Très petite industrie), qui ont besoin de peu de surface pour lancer leur entreprise. En résumé, il s’agit d’un village d’artisans équipé d’un incubateur. Une fois que l’activité fonctionne bien, on les incite à quitter ces locaux pour pouvoir accueillir de nouveaux entrepreneurs. Un site est opérationnel à Romainville et un autre est en cours de réalisation à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Programme intergénérationnel, destiné aux étudiants, jeunes actifs et seniors. Projet Village Business Park. Parc d'activités La Rochette - Livraison au 1er trimestre 2025 Quelle est sa spécificité ? Le maire a retenu notre projet mené en partenariat avec Sequano, car même si la friche qu’il souhaitait transformer était située en cœur de ville et pouvait accueillir de l’habitat, nous avons proposé de réaliser un immeuble dédié à l’activité artisanale pouvant accueillir entre 200 et 250 personnes. D’une superficie de 4 000 m2 avec une hauteur sous plafond de 5,5 m, il est dimensionné pour tout type d’activités : libérale, artisanale, etc. Yuman Immobilier porte deux autres projets similaires, en Seine-et-Marne et dans le Val-de-Marne. Ce type de projets vous permet-il de mener d’autres opérations en parallèle ? Tout à fait. Les projets permettant de ramener de l’activité en centre-ville séduisent les maires qui identifient Yuman Immobilier comme un acteur immobilier en mesure de répondre aux besoins spécifiques des villes. Notre ADN, c’est d’être à l’écoute des élus et de co-constuire avec eux. Dans la même logique, le fonds de dotation que nous avons mis en place a pour objectif d’ancrer notre présence dans les villes durablement, bien après la livraison d’un immeuble. Nous nous engageons en faveur de jeunes talents dans les villes où nous intervenons, qu’il s’agisse de soutenir les études d’un étudiant méritant ou la pratique d’un jeune sportif de haut niveau par exemple. Notre foncière peut aussi venir en aide à une collectivité, désireuse de protéger des commerces, qu’elle estime importante pour son territoire.
- "Nous pouvons réussir l'union des territoires au bénéfice de la Nation et de notre pays"
Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), législatives surprises, crise du logement qui s’accentue... Thomas Hantz, président des Acteurs du Grand Paris, tire le bilan des événements majeurs qui ont marqué l’année et insiste sur l’importance de la complémentarité entre ruralité, villes moyennes, métropoles et Grand Paris. Cette année 2024 a regorgé de défis pour le Grand Paris, à commencer par les Jeux Olympiques et Paralympiques. Quel regard portez-vous sur leur mise œuvre ? Depuis le départ, le Grand Paris est un projet protéiforme, qui porte une vision d’aménagement, de transformation et de modernisation de la Région Capitale. Cette dynamique et ses forces intrinsèques, notamment la qualité des réseaux de transport, ont servi de point d’appui à la candidature olympique. La France a les JOP en ligne de mire depuis le début des années 2000, donc les Jeux ont toujours été en filigrane de l’élaboration du projet du Grand Paris. Les JOP ont été à la fois une ligne d’arrivée pour de nombreux projets, mais aussi un formidable succès, marqué par ce que je crois pouvoir nommer une véritable communion populaire. Rien que la cérémonie d’ouverture, regardée par 1,5 milliard de personnes à travers le monde, a illustré la capacité de notre nation à être ambitieuse, audacieuse, transgressive, élégante et diverse. Comme l’a écrit Jules Verne, « rien ne s’est fait de grand qui ne soit une espérance exagérée » et cette ambition, quia triomphé à l’occasion des JOP, imprègne aussi la vision d’origine du Grand Paris. La France a même montré qu’on ne pourrait plus faire une cérémonie comme avant, c’est-à-dire fermée dans un stade. C’est très français, cette capacité de prendre position et de changer la donne. En quoi ces JOP illustrent-ils aussi la capacité du Grand Paris à innover et optimiser pour le rayonnement national ? Avoir des JOP aussi ambitieux, grandioses et créatifs ne pouvait être que français. Pour la première fois dans l’histoire des JOP, un pays a tenu ses engagements budgétaires, grâce à la Solidéo et son directeur général Nicolas Ferrand, auquel nous avons remis le Grand Prix de la personnalité du Grand Paris de l’année 2024. Les équipements ont été livrés dans les délais, en respectant les coûts et la qualité exigés. Réinventer des sites et monuments historiques pour les employer en terrains olympiques a bien fonctionné, au pied de la Tour Eiffel comme au château de Versailles ou au Grand Palais. Cette sobriété olympique à la française pour le réemploi créatif a aussi été appliquée à la Seine. Maltraitée pendant des siècles, après avoir perdu la quasi-totalité de sa biodiversité, elle a pu être nettoyée, assainie pour accueillir la cérémonie d’ouverture et des épreuves olympiques. C’est sans doute le plus bel héritage que ces JOP laisseront aux Franciliens : la résurrection de leur fleuve. C’est donc aussi une belle victoire environnementale : à partir d’une situation cataclysmique, toutes les collectivités ont pu faire équipe avec l’État et le Syndicat départemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) pour mettre en œuvre cet assainissement. Dans quelle mesure les JOP ont-ils grandement participé au décloisonnement entre les univers public et privé, et surtout entre les territoires de la région, dont des quartiers longtemps délaissés ? Je pense qu’il y a des images qui contribuent à « faire nation ». Enfant, j’ai été très marqué par celles du bicentenaire de la Révolution française de 1789, par exemple. Il en va de même pour ces JOP qui contribuent vivement à la fierté nationale, à souder les générations les unes aux autres. Ainsi, les Jeux décloisonnent-ils en ce qu’ils servent de dénominateur commun à tous les habitants du pays. Qu’importe son milieu social et professionnel, on est tous embarqués dans un même moment, une même vision qui fait nation. En parallèle de tout ce qu’il a fallu mettre en œuvre pour les JOP, rappelons que les travaux du Grand Paris Express ont continué. C’est le plus grand projet du monde occidental en termes d’infrastructures (38 milliards d’investissements pour la création de nouvelles lignes, auxquels s’ajoutent 20 milliards pour la modernisation des réseaux financés par la région Île-de-France et IDF Mobilités). Alors même que la France était déjà en train d’utiliser à haut régime les capacités de ses entreprises pour le Grand Paris, elle a eu la capacité de les mobiliser encore plus pour mener à bien et pour réussir les JOP.Quelle fierté et quelle carte de visite à l’export pour toute l’industrie française de la ville ! Il a fallu une symbiose parfaite entre la volonté politique et les capacités des entreprises pour réussir cet exploit ! Les externalités positives ne seront pas que sportives et économiques, mais aussi sociales, culturelles et environnementales. Les JOP et le Grand Paris sont de véritables points d’ancrage de la fierté nationale. Plutôt que de faire concurrence aux travaux du Grand Paris, ces JOP ont donc permis de les consolider et d’unir encore plus ses habitants à travers un destin commun ? Tant que le Grand Paris Express ne sera pas totalement mis en fonction, on ne mesurera pas pleinement les effets sociaux, économiques et environnementaux qu’il va produire.Le GPE est un nouveau réseau primitif de transport et, en tant que tel, servira d’ossature au développement futur des territoires de la Région Capitale. Il va raccourcir les temps de parcours et désenclaver des territoires non desservis, donc contribuer à l’amélioration de la vie quotidienne des habitants. Le GPE va soutenir le développement urbain et permettre le rééquilibrage des implantations, en rapprochant les emplois des lieux de vie. En tant que réseau primaire de transports, il contribuera à apaiser la ville grâce aux mobilités douces, vélo, marche, etc., qui viendront s’y greffer. Les JOP ont déjà permis de montrer combien l’Île-de-France est en fait un archipel de lieux de vie que l’on a intérêt à toujours plus connecter les uns aux autres. Il s’agit d’une multitude d’îlots d’une grande diversité, qui regorgent de richesses et que le GPE mettra tous en réseau les uns avec les autres.Cela illustre que le Grand Paris n’est pas juste une question de périmètre institutionnel, mais bien une puissante dynamique territoriale. Cette année 2024 a aussi été celle des législatives surprises. Cela a-t-il eu un impact sur la vie de l’association qui se refuse à parler de politique politicienne ? Depuis 2007, la France a connu trois présidents, quatre quinquennats, un nombre équivalent d’élections législatives. Le temps politique n’est pas celui des grands projets et notamment du Grand Paris, car cette vision a été posée avec une telle force au début des années 2000 par la totalité des acteurs que nous continuons d’être portés par cet élan qui nous entraîne. Le Grand Paris, comme tous les grands projets, nous dépasse tous ! Des détracteurs voudraient opposer le Grand Paris au « désert français », mais on démontre depuis des années que la puissance de la Région Capitale et la richesse qui y est créée profitent massivement à tout le pays. La métropole francilienne produit 32 % du PIB, mais n’en consomme que 24 %. Sur les 650 milliards de PIB produits ici, plus de 110 milliards sont redistribués dans les régions françaises. Les territoires doivent donc coopérer, s’unir et non s’opposer ? Notre chère France est trop petite d’un point de vue géographique pour se permettre le luxe de s’opposer les uns aux autres, alors qu’à l’échelle du monde, nous ne formons qu’un confetti. Ruralité, villes moyennes, métropoles et Grand Paris doivent jouer en équipe pour faire gagner la France. L’esprit olympique qui nous a tant animés exige que l’on joue collectif, que l’on s’appuie sur les forces de chaque strate, sur la richesse de chaque territoire. Il faut conjuguer ville et ruralité, il faut concilier métropolisation et aménagement du territoire, il faut garantir des services publics accessibles et performants, que l’on soit « des villes ou des champs », comme l’écrivait La Fontaine, il faut avoir l’obsession de la réindustrialisation créatrice d’emplois et protectrice de l’environnement. L’avenir de notre indépendance, donc de notre souveraineté, passe inévitablement par notre capacité à réussir, tous ensemble, une coopération d’excellence entre tous les citoyens et tous les territoires. C’est dans la ruralité qu’on fait pousser ce qui fait de notre pays une terre de grande gastronomie ; dans une ville moyenne comme Auxerre, on pourra produire de l’hydrogène renouvelable nécessaire à un développement écologique ; ou encore c’est à Vendôme que Louis Vuitton installe des ateliers de 380 salariés qui fabriquent du luxe, principal levier de notre balance commerciale à l’étranger. Aubervilliers et Saint-Dizier ont jumelé leurs opérations immobilières à travers un contrat de réciprocité qui illustre une fois de plus l’importance de la complémentarité. Ces projets sont portés par la volonté d’élus et les capacités d’entreprises ; ensemble public et privé, nous pouvons réussir l’union des territoires au bénéfice de la Nation et de notre pays. Par ailleurs, quel bilan tirez-vous des derniers mois d’activité du club Acteurs du Grand Paris ? En tant qu’association indépendante et neutre politiquement, qui fédère des élus et des entreprises engagés dans la transformation de la région Île-de-France, nous sommes en pleine croissance, car nous essayons d’être de plus en plus utiles en nous positionnant comme un tiers de confiance, un écosystème qui réunit des forces prêtes à réfléchir et travailler ensemble. En tant qu’espace de rencontres, de débats et de collaborations, nous sommes de plus en plus reconnus par des entreprises et des collectivités locales qui nous rejoignent, dont toujours plus d’élus, en témoigne l’immense succès de notre Grand dîner des maires de juin, qui a réuni plus de 70 maires d’Île-de-France. Beaucoup de membres nous rapportent que notre association leur fait gagner du temps, qu’il s’agisse de l’identification des acteurs, mais également des enjeux, des solutions. Ils nous disent aussi qu’outre la qualité des débats, ils trouvent souvent des réponses à des questions qu’ils ne se posaient pas. Cette sérendipité est précieuse et nous donne toutes les raisons de croire à notre utilité pour de nombreuses années encore ! Comment l’association parvient-elle à renforcer la coopération entre public et privé en cette période extrêmement troublée économiquement, socialement et politiquement ? Plus on est en période de crise, plus on aspire à se rassembler. L’association fédère des personnes qui ont besoin de challenger leurs objectifs, contraintes, solutions. Une entreprise ou une collectivité ne prospère qu’en étant pleinement connectée à son écosystème. Du local au global, notre association cultive cette mise en réseau de tous les acteurs. Beaucoup d’acteurs de l’immobilier font partie de votre association et la conjoncture dece secteur est loin d’être favorable. En quoi la construction de l’immobilier neuf cristallise-t-elle beaucoup d’enjeux de cette crise ? Le Covid, la guerre en Ukraine, l’inflation des coûts des matières premières, de l’énergie et de la main d’œuvre sont les principaux paramètres de la crise que nous traversons. Ces éléments renforcent la crise du logement et de l’immobilier qui préexistait largement. Depuis 20 ans, nous savons qu’il manque des logements en France et surtout dans le Grand Paris, et que le parc immobilier est vétuste, en tout cas pas au niveau des enjeux de la performance environnementale attendue. La loi Grand Paris de 2011 veut que l’on construise 70 000 logements de plus par an pendant 20 ans pour tenir le rythme. Or, nous faisons face à un problème structurel de rareté du foncier, de complexité réglementaire, de manque d’impulsion politique et de cherté de la construction. À ce souci d’offre s’ajoute désormais celui de la demande puisque ceux qui accèdent aujourd’hui à un logement ont perdu 30 % de pouvoir d’achat face à l’augmentation des taux. Beaucoup de foyers ont renoncé à leur projet d’acquisition. Ce manque de politique globale, cohérente, puissante et ambitieuse en faveur du logement frappe surtout les plus vulnérables. De fait, 1 350 000 personnes sont mal logées actuellement en Île-de-France et plus de 4 millions en France. Cela lèse surtout la population la plus fragile, maintenue dans des situations précaires, et cela impacte, comme toujours, les plus vulnérables, les jeunes, les femmes seules ou avec enfant(s), etc. À l’échelle du Grand Paris, cela signifie que le parcours résidentiel est aujourd’hui totalement bloqué, c’est dramatique ! Pire encore, le nombre de permis de construire continue de chuter à un rythme effrayant, ce qui complique la situation sociale déjà tendue dans les entreprises de l’immobilier, tous secteurs confondus. Côté tertiaire, le marché est, je crois qu’on peut le dire, à l’arrêt. Certaines prévisions annoncent 150 000 licenciements dans le secteur de la construction pour 2025. Comme tout cercle vicieux, cette crise pose aussi un problème aux finances publiques, car l’impact de l’arrêt de la machine immobilière est majeur sur les recettes des collectivités locales, notamment des départements qui voient leurs DMTO (droits de mutation à titre onéreux) fortement baisser. Et bien sûr, les finances de l’État sont durement amputées de recettes qui seraient bienvenues, notamment avec un manque à gagner colossal de TVA. Il y a urgence à enclencher un cercle vertueux en faveur du logement, c’est-à-dire à faire en sorte que l’État, les collectivités et les entreprises mettent ensemble en œuvre un plan Marshall pour le logement. C’est fondamental, car le logement fait partie intégrante du pacte républicain, au même titre que l’éducation, la culture ou encore la mobilité. Le volet mobilités du Grand Paris a-t-il été plus épargné par la crise ? Le Grand Paris Express est le premier projet de lutte contre le réchauffement climatique et de protection de l’environnement en France !Il va permettre de réduire les mobilités individuelles dans la région, contribuer à revaloriser le foncier et rapprocher les lieux de vie du cœur de la métropole. Ce premier volet, en termes de volume et d’externalités positives, avance à vitesse grand V. La ligne 14 a bien été livrée juste avant les JOP et ce sera au tour de la ligne 15 sud en 2025. Les calendriers sont donc tenus ! On aimerait toujours aller plus vite, mais chacun se donne au maximum, à commencer par la région Île-de-France avec Île-de-France Mobilités qui fait un travail remarquable sur la modernisation des réseaux existants et les prolongements des lignes. Au quotidien, ces travaux semblent longs, mais à l’échelle de la vie d’une mégapole et de la capacité des entreprises, leur mise en œuvre est vraiment rapide. Pourquoi et comment la densification urbaine doit-elle être pensée en fonction de la transition écologique ? La grande idée du Grand Paris, c’est de rebâtir la ville sur la ville pour limiter l’étalement urbain, en étant économe en ressources, notamment foncières. Partant, la densité est très favorable en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le dérèglement climatique. L’enjeu, c’est de réussir une densité humaine, qui fasse la part belle à la qualité de vie, à l’accessibilité des aménités de l’aire urbaine et aux mixités, qu’elles soient fonctionnelles, d’usage ou sociales. Pour en revenir à l’association, parvient-elle à continuer de grandir sans perdre en convivialité ? L’ADN de notre association, c’est la convivialité, la sincérité, l’humanité et la bienveillance. Nous y accordons une importance décisive. Chaque membre apporte son savoir-faire et l’association s’occupe de créer les conditions du partage afin que l’on puisse s’exprimer, échanger, débattre et s’entraider. La convivialité, c’est l’une des conditions de notre succès, car c’est cette ambiance humaine et chaleureuse qui donne aux membres envie de venir et revenir. Certes, nous avons des activités commerciales qui permettent à notre structure de bénéficier de ressources financières, mais nous sommes d’abord et avant tout une association. Grâce à ces ressources, nous pouvons créer des événements de qualité, dédiés au partage. De nombreux moments marquants ont jalonné l’année de nos membres, comme la soirée d’hiver, le cocktail estival, tous les dîners-débats qui nous permettent de recevoir des experts et des personnalités, les apéritifs grands-parisiens que nous organisons dans notre local ou encore les visites de territoires.Tous ces événements d’ampleur variée nourrissent cet esprit de convivialité, la vie des idées et l’entraide concrète et nécessaire au sein de l’association.
- Génération Grand Paris
Par Vianney Delourme, cofondateur et président d’ Enlarge your Paris , média et agence culturels grands parisiens. Le temps des tunneliers s’achève - quinze ans après le lancement du Grand Paris Express. En juin, avec le prolongement des lignes 11 et 14, nous sommes entrés de plein pied dans une décennie d’ouvertures et d’inaugurations. Elles vont désormais ponctuer le calendrier des territoires grand-parisiens. Le GPE entre dans une phase moins spectaculaire que celle du génie civil, mais non moins fondamentale. Ce sera le temps de la transformation urbaine, de l'appropriation par les habitants, par les acteurs sociaux, politiques, culturels et économiques, de ce projet d'une ampleur unique. On travaillera aussi bien à l’échelle globale qu’à l’échelon local, à organiser le rabattement cycliste et le stationnement des bus, à la place des piétons et à la réduction des îlots de chaleur dans les quartiers de gare. À l’accessibilité universelle. Après les "années tunneliers" (2015/2024), ce seront celles de la mobilité du quotidien et du renouvellement urbain. Autant de sujets qui feront le succès de l’infrastructure. Rappelons-nous aussi que le passe Navigo dézoné n’a que 10 ans, et que l’ouverture progressive des lignes du GPE va augmenter la puissance des transports en commun franciliens, pas "uniquement" parce que ce sont des kilomètres de lignes en plus, mais parce que ce sont des kilomètres de nouvelles voies qui interconnectent des kilomètres de voies déjà existantes, démultipliant l’effet réseau. Une révolution aux effets sans doute sous-estimés. Gare Villejuif - Gustave Roussy. Un autre élément fait que le GPE est un projet d’une ampleur unique : il va durer le temps d'une génération. Ceux qui sont nés en 2010 auront bientôt 15 ans. Ils finiront leurs études supérieures à la fin de la livraison de la 15 Est et de la 17, sans doute pendant les travaux de la 18 Nord. C’est une génération qui va grandir et vivre dans un territoire complètement nouveau, à la fois en termes d’usage mais aussi de perception. Et c'est aussi cela qu'il faut accompagner. Anticiper. Imaginer. Avec le GPE, les anciennes barrières entre l’intra et l’extra-muros vont aussi exploser. La ligne 15 sera l’anti-périph’. Au XIXe siècle, Paris avait annexé une partie de sa périphérie. Aujourd'hui, l'heure n'est plus à l'annexion, mais à la connexion et à la réparation. Seulement, quand on casse les barrières entre des territoires, il faut les remplacer par des liens physiques (comme le GPE) mais aussi culturels et symboliques. Ne serait-ce que pour répondre aux grands défis des quartiers populaires. À partir de 2025, nous allons voir s’accomplir ou s’amplifier les engagements d’une génération de décideurs publics et privés qui ont organisé la révolution grand-parisienne. Mais la moisson se fera sous des auspices un peu différents de ceux imaginés il y a 15 ans. Les années 2020 sont en effet celles du dérèglement climatique et de la crise d’un modèle urbain qui, depuis la crise du Covid, semble sérieusement manquer de souffle. Comment ferons-nous pour articuler ces deux époques, les réalisations de l’une et les défis de l’autre ? Le GPE va y contribuer puissamment, à la fois comme réseau de transport décarboné et comme projet urbain, culturel et architectural. Mais il faudra aussi composer un imaginaire collectif puissant, pour que tous se sentent embarqués dans la révolution du Grand Paris. Pour qu’émerge et s’affirme la « génération Grand Paris ».
- De nouveaux lieux Grands-Parisiens pour tous les goûts
Du projet du groupe Ducasse à Clichy aux Halles dédiées à l'alimentation à Paris, Saint-Ouen ou Issy, de nouveaux lieux voient le jour à destination de différents publics. Par Raphaël Richard avec Elena Jeudy-Ballini. R achetée par le groupe Ducasse après des années d’incertitude autour de son devenir, la Maison du Peuple de Clichy-la-Garenne entame une profonde rénovation visant à en faire un haut lieu de la gastronomie, vivant et ouvert sur la ville. Alain Ducasse qui, de son propre aveu, se serait « bien vu architecte ou designer » ne cache pas son ambition : « Je veux en faire la Villa Médicis de la gastronomie ! » Cet espace de plus de 4 000 mètres carrés va ainsi être transformé en un lieu foisonnant qui accueillera les manufactures de chocolat, de glace, de café et de biscuit du groupe Ducasse, un « bouillon » contemporain ainsi qu’une cuisine, véritable laboratoire international permettant aux chefs venus du monde entier d’échanger sur leurs savoir-faire. Pour le promoteur Apsys, les architectes Perrot & Richard et les designers Jouin Manku, il s’agira de combiner rénovation et respect impérieux de l’architecture originelle. Les travaux ont été officiellement lancés en janvier dernier pour une livraison du projet à l’été 2025. Plusieurs anciennes halles de la petite couronne ont également été revisitées pour proposer une offre alimentaire. Inaugurée en début d’année, Communale, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), a par exemple muté d’un site industriel en un lieu ouvert, gastronomique et culturel, avec pour objectif de devenir « la halle du nord de Paris ». Portée par le groupe Frey, en partenariat avec la Lune Rousse, Communale propose 8 kiosques en bois qui accueillent des spécialités culinaires locales et internationales ainsi qu’un marché de 10 étals de produits frais et autant d’artisans : primeur, fromager, boucher, fleuriste... Même logique aux Halles d’Issy (Hauts-de-Seine), où la société Biltoki fait revivre, depuis fin 2022, des halles d’antan, avec un côté marché et un côté traiteur dans un bâtiment de 1 600 mètres carrés disposant d’une structure Eiffel de plus de deux siècles. Une vingtaine de commerçants indépendants s’y côtoient, dont quelques meilleurs ouvriers de France. Environ 2 500 personnes les fréquenteraient chaque jour. À noter également le projet Boom Boom Villette, qui a remplacé depuis le début de l’année le centre commercial Vill’up à la Villette à Paris (19e) et propo- se un espace loisirs indoor de 21 000 mètres carrés et un food hall de 4 000 mètres carrés. Ce dernier regroupe plus de 20 kiosques, 3 bars thématiques et 2 restaurants offrant une sélection de cuisines du monde grâce à des chefs de renom et des spécialistes de la street food. Le Grand Paris a de l’appétit !
- "Apprentissage, apprentissage, apprentissage ! Il faut former la jeunesse aux métiers du bâtiments"
Mathieu Gunduz, président de l'entreprise de construction SBG-Lutèce, ouvre son carnet de commandes et livre son sentiment sur la crise que traverse le secteur. Comment se porte SBG Lutèce dans le contexte de la crise de la construction immobilière ? SBG Lutèce est une belle PME de 250 salariés qui a fêté ses 20 ans en 2023. Implantés dans l’Essonne, nous réalisons des travaux de construction et de rénovation lourde. Avec de grands promoteurs, nous produisons 1 500 logements par an en moyenne ainsi que des bureaux et des équipements. Nous avons livré en 2022 une clinique de 9 000 m2 pour le réseau Korian à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Nous avons signé pour la France entière l’ensemble des piscines Calicéo. C’est un marché assez ouvrageux, car technique. Le concept de ces centres de bien-être a été lancé à Lyon. Le public peut se baigner, mais aussi profiter d’un spa, de soins, d’activités sportives... L’idée tient la route, ça devient un vrai business. En Île-de-France, des chantiers ont démarré à Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise), Moissy Cramayel (Seine-et-Marne), Saint-Cyr-l’École (Yvelines) et Lieusaint (Seine-et-Marne). En tout, dans la région, SBG Lutèce conduit une vingtaine de projets actuellement. Depuis 2018, nous maintenons notre chiffre d’affaires autour des 80-90 millions d’euros. Pour le moment, nous n’avons pas de plan de licenciement. Mais pour ne rien vous cacher, compte tenu de la conjoncture, lorsque des gens quittent la société, on ne les remplace pas. Il faut se serrer la ceinture. On a bien des appels d’offres, on y répond. Mais comme les promoteurs n’arrivent pas à vendre, les dossiers se retrouvent dans des tiroirs. Nouveau métro Grand Paris Express, Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024... Comment abordez-vous les grands projets franciliens du moment ? Jusqu’à présent, les majors de la construction étaient concentrées sur le Grand Paris Express et ça nous arrangeait bien. Mais, dès lors que l’achèvement du nouveau réseau approche, elles reviennent sur notre terrain. Quant aux Jeux olympiques, cela ne nous a pas beaucoup aidés. Avec un impondérable : les élections législatives. Car, comme vous le savez, six mois avant et six mois après, la vie s’arrête en France. Si la politique du prédécesseur ne convient pas à la nouvelle mise en place, alors, elle est démolie. Tout cela retarde l’obtention de permis de construire et les mises en chantier. Si vous aviez carte blanche, comment feriez-vous évoluer les règles du secteur de la construction ? En France, les décideurs, ce sont les maires et il faut des maires bâtisseurs. On a un tel besoin de logements qu’il faudrait en construire 500 000 par an jusqu’en 2035. On a pu atteindre les 200-280 000 logements produits, mais avec la crise, c’est tombé à 125-150 000. Les préfectures devraient rappeler aux maires non bâtisseurs qu’il y a des besoins. Il faudrait aussi impliquer les jeunes dans cet effort et que l’État nous aide à les former dans les entreprises. Apprentissage, apprentissage, apprentissage ! Il faut former la jeunesse aux métiers du bâtiment, sans quoi, d’ici quelques années, on ne trouvera plus personne pour travailler.
- Grand Paris : une organisation institutionnelle inaboutie
L’organisation institutionnelle du Grand Paris se caractérise par une complexité record, avec une intercommunalité à double niveau et cinq niveaux d’administration locale. Un meccano unanimement décrié, fruit de tensions mal résolues entre des intérêts contraires lors de sa gestation, que le législateur, malgré des engagements gouvernementaux successifs, n’a jamais tenté de réformer, faute de consensus. Par Jacques Paquier. C omme un animal domestique jugé trop encombrant à l’heure du départ en vacances, la réforme du Grand Paris, souvent annoncée, a finalement été abandonnée sur le bord de la route, laissant intacte l’organisation complexe issue des lois Maptam puis NOTRe*. Les rapports de la Chambre régionale et de la Cour des comptes se sont succédé, depuis plusieurs années, pour souligner l’impérieuse nécessité d’améliorer l’organisation administrative du Grand Paris. Mais, sans doute à la fois faute de consensus et compte tenu du poids politique des élus locaux grand-parisiens, aucun gouvernement ne s’est risqué, jusqu’à présent, à lancer la réforme du Grand Paris. Le 17 juillet 2017, peu après son accession à l’Élysée, Emmanuel Macron l’assure pourtant, lors d’une première conférence nationale des territoires organisée au Sénat : « L’idée du Grand Paris mérite mieux que ce que nous en avons collectivement fait – il faut bien le dire – de part et d’autre, pour des raisons politiques et pour des équilibres incertains. Mais si nous voulons que le Grand Paris réussisse à l’échelle de ce qu’est la compétition internationale, si nous voulons produire la richesse pour ensuite pouvoir la répartir harmonieusement sur le territoire, nous avons besoin de simplifier drastiquement les structures », déclare à cette occasion le président de la République, qui pro- met « d’aboutir à une organisation institutionnelle stabilisée et efficace ». Mais depuis... plus rien. La conférence territoriale dédiée au Grand Paris annoncée alors puis reportée à maintes reprises ne sera pas réunie. On ne connaîtra jamais, par ailleurs, les conclusions du rapport de Michel Cadot, alors préfet de Paris et de la région Île-de-France, remis au gouvernement sur la question, sans plus d’effet. Séance du Conseil de Paris. Cinq niveaux d’administration Aujourd’hui, l’organisation administrative du Grand Paris compte donc toujours cinq niveaux : commune, établissement public territorial (EPT), département, métropole, région. Et chacune des 131 communes du Grand Paris, au sein d’un périmètre lacunaire, qui n’englobe ni Roissy ni Saclay, est membre à la fois d’un EPT et de la MGP, comme l’organise une loi qui ne prévoit aucune relation institutionnelle entre ces deux échelons intercommunaux. Mieux, les textes fondateurs de l’intercommunalité dans le Grand Paris ont placé les deux strates en situation de concurrence, les Territoires et la Métropole se partageant la croissance de la Cotisation foncière des entreprises (CFE), une de leurs principales ressources fiscales. Selon des modalités qui devaient évoluer au fil du temps et de la montée en puissance des compétences de la Métropole, complexifiant encore une organisation financière déjà incompréhensible pour le commun des mortels. Les compétences de la MGP sont l’aménagement de l’espace métropolitain, la politique locale de l’habitat, le développement et l’aménagement économique, social et culturel, la protection et la mise en valeur de l’environnement, et la politique du cadre de vie. La création d’un nouvel EPCI à statut particulier aboutit à créer 5 niveaux de collectivités et d’établissements, allant de la commune à la région en passant par les ETP, les départements et la MGP, voire 6 niveaux selon que l’on y ajoute les divers et multiples syndicats techniques gérant l’eau, le gaz, l'électricité, les ordures ménagères...Le schéma ci-dessus donne une vision concentrique de l’empilement des strates administratives. Regroupant autour de Paris la très grande majorité des communes de la zone dense, le périmètre actuel de la MGP, qui englobe 7,2 millions d’habitants dans une aire urbaine qui en compte 10,5 millions et 12,4 millions pour la région Île-de-France, fait toujours débat. Les 11 EPT disposent, quant à eux, de compétences propres dans cinq domaines : le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi), la politique de la ville, l’assainissement et l’eau, la gestion des déchets ménagers et assimilés, le plan climat-air-énergie territorial (compatible avec le plan métropolitain). Pour complexifier encore un peu les choses, la répartition de certaines compétences entre la Métropole, les Territoires et les Communes dépend de la définition par leurs assemblées délibérantes d’un intérêt communautaire ou territorial. Ce qui signifie que cette répartition des dites compétences entre échelons est à la main des élus qui siègent au sein la MGP et des EPT, et qui doivent être majoritaires pour transférer la gestion des équipements concernés de l’échelon communal à l’échelon intercommunal. C’est le cas de la construction et la gestion des équipements culturels, socioéducatifs et sportifs, de l’action sociale pour les EPT et de l’aménagement pour la Métropole. « Il est paradoxal d’avoir donné un rôle prédominant aux maires dans la gouvernance de la MGP dont les compétences majeures concernent des domaines (aménagement, logement, développement économique) où, selon les textes, les EPT sont compétents et non plus les communes », remarque, cruelle, la Cour des comptes en 2023**, résumant le caractère ubuesque de l’organisation retenue. « Le problème est aggravé par le fait que les communes membres de la MGP forment une mosaïque formidablement hétéroclite par leurs populations respectives (de 1 800 habitants à Marnes-la-Coquette jusqu’à 2,2 millions d’habitants à Paris) », précisent les magistrats de la rue Cambon. Derrière les belles déclarations, la volonté des maires de ne rien céder de leurs prérogatives – ni de leurs res- sources, que l’État ne cesse par ailleurs de réduire, en baissant ses dotations aux collectivités – contribue à expliquer les ratés de la construction intercommunale francilienne. « Demander aux maires de construire le Grand Paris, c’est demander à des alligators de se rendre chez le maroquinier », résumait l’architecte Roland Castro. Une métropole « lisible et crédible » Certes, depuis sa création, la Métropole du Grand Paris s’est démenée, autant que faire se peut, dans cette architecture institutionnelle hostile, pour se rendre « lisible et crédible », selon l’expression chère à son président Patrick Ollier. Et si l’on regarde le verre à moitié plein, elle y est parvenue, en adoptant son Schéma de cohérence territoriale (SCoT), en organisant trois éditions de son concours d’urbanisme international « Inventons la Métropole du Grand Paris », en construisant le Centre aquatique olympique de la Plaine Saulnier, à Saint-Denis, dont la MGP a été le maître d’ouvrage, ou en créant une Zone à faibles émissions (ZFE) à l’intérieur de l’A86, dans le cadre de son plan climat. POUR COMPLEXIFIER ENCORE UN PEU LES CHOSES, LA RÉPARTITION DE CERTAINES COMPÉTENCES ENTRE LA MÉTROPOLE, LES TERRITOIRES ET LES COMMUNES DÉPEND DE LA DÉFINITION PAR LEURS ASSEMBLÉES DÉLIBÉRANTES D’UN INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE OU TERRITORIAL. Mais il faudra un jour remettre l’ouvrage sur le métier et décider des modalités d’une indispensable simplification. Dans leur dernier rapport sur le sujet, en janvier 2023, les magistrats de la rue Cambon dessinaient trois scénarios : la suppression des EPT, avec le risque de renforcer une métropole des maires jugée insuffisamment intégrée ; une métropole des Territoires, dont la gouvernance serait composée des présidents des Territoires, avec le risque que les maires y soient viscéralement opposés ; une métropole composée des Départements, ces derniers absorbant les EPT... L’idée d’une fusion entre la Métropole et la Région, que ce rapport a semblé balayer d’un revers de la main, figure également parmi les scénarios du possible. Si le législateur s’empare un jour du sujet. Ce qui suppose, dit-on, une solide majorité... * La Métropole du Grand Paris résulte de la loi du 27 janvier 2014 de Modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (Maptam) et de la loi portant sur la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) du 7 août 2015. ** « L’organisation territoriale de la métropole du Grand Paris », rapport de la Chambre régionale des comptes et de la Cour des comptes, janvier 2023. Les élus réunis en conseil métropolitain.
- "La Métropole du Grand Paris a relevé l'immense défi de la construction du CAO dans les temps !"
Le président de la Métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, également membre éminent d'Acteurs du Grand Paris, revient sur les principaux temps forts impactant la MGP en 2024, année olympique, rappelant notamment que cette dernière a été le maître d’ouvrage du seul équipement pérenne construit pour accueillir des compétitions sportives olympiques. Quels sont les faits marquants, en 2024, de l’actualité de la Métropole du Grand Paris ? Sans aucun doute, les Jeux olympiques et paralympiques, qui viennent de s’achever. Il fallait de l’audace pour se porter volontaire à la réalisation du Centre aquatique olympique (CAO), situé au cœur de la ZAC Plaine Saulnier, dont la Métropole a assuré la maîtrise d’ouvrage. Aujourd’hui, nous avons l’immense fierté d’avoir relevé ce formidable défi dans les temps, grâce au concours de l’État, de la Solideo, du groupement d’entreprises mené par Bouygues Bâtiment Île-de-France et de l’engagement sans faille des équipes de la Métropole du Grand Paris.Rappelons que, cofinancé par la Métropole, l’État, la région Île-de-France, la Ville de Paris,le département de la Seine-Saint-Denis et Plaine Commune, le CAO est le seul équipement sportif pérenne construit pour les JOP de Paris 2024. Je voudrais dire également un mot à propos du franchissement piéton, une véritable passerelle suspendue au-dessus de l’A1 et reliant le Stade de France au CAO, que nous avons inauguré en juin 2023 : partie intégrante du programme de réhabilitation de la ZAC Plaine Saulnier, il est un équipement emblématique du projet métropolitain que nous portons ! Et symbolise en effet à lui seul tous les efforts que nous déployons en matière d’attractivité, de rééquilibrage territorial et d’amélioration du cadre de vie des Métropolitains. Un mot également sur les Olympiades culturelles, qui ont été couronnées de succès avec, notamment, l’exposition « Empreintes 1924-2024, cent ans d’héritage olympique », présentée jusqu’à fin septembre au Jardin des Tuileries et dans 96 communes de la Métropole. Les multiples manifestations et événements organisés dans ce cadre ont constitué une opportunité unique de placer la culture et l’art au cœur du quotidien des Métropolitains et en particulier auprès de notre jeunesse.On oppose parfois le sport et la culture, mais je crois au contraire qu’ils ont beaucoup en commun :la performance, les émotions, la recherche de la beauté du geste, mais aussi et surtout leur capacité à proposer une diversité de disciplines qui sont autant de canaux d’expression uniques pour se construire, s’émanciper, trouver sa voie, se sentir bien... Patrick Ollier a accueilli, le 4 avril dernier, le présidentde la République au Centre aquatique olympique dela Plaine Saulnier, pour l’inauguration d’un des seuls sites de compétition construits pour les JOP, sous maîtrise d’ouvrage métropolitaine. Quel regard portez-vous sur le rapport d’Éric Woerth, présenté le 30 mai dernier, recommandant purement et simplement de supprimer la MGP ? Avec ce rapport, s’il était adopté, la ville de Paris serait la seule capitale européenne qui ne disposerait pas d’une aire métropolitaine. Or, nous avons besoin de coordonner nos actions pour rééquilibrer le territoire métropolitain et organiser la solidarité entre les 131 communes. La mise en œuvre de ce rapport, aujourd’hui écartée, serait un retour vers le passé, vers une multitude d’intercommunalités. Pourquoi vouloir mettre fin à ce qui marche ?En supprimant l’aire métropolitaine, on retrouverait 11, 12 entités avec la ville de Paris, dotées de la fiscalité directe, se livrant à un dumping fiscal pour attirer les entreprises sur leur territoire. Ce dont on a besoin, c’est de cohérence, c’est de faire du rééquilibrage territorial, un rééquilibrage nécessaire si l’on ne veut pas revoir les Gilets jaunes, si on ne veut pas que ces derniers se transforment en Gilets rouges... Pourquoi souhaitez-vous jumeler l’action de Seine Grands Lacs et celle de la MGP ? On fait en sorte que la crue centennale ne dévaste pas le métro et le RER. Depuis 30 ans, peu a été fait, je relance donc les actions de protection des populations ! Nous investissons dans des équipements utiles pour limiter les inondations (réservoirs d’eau à Villeneuve-la-Garenne pour protéger la partie commerçante en bord de Seine), nous avons réaménagé les méandres du Morbras à Sucy-en-Brie, nous renaturons les berges des rivières. Nous effectuons des travaux d’amélioration de la circulation de l’eau sur les cours d’eau du périmètre de la Métropole. Autre exemple, la MGP se réapproprie les berges de l’Yerres à Villeneuve- Saint-Georges et celles de la Bièvre jusqu’à Gentilly. On rouvre des tronçons de rivière qui avaient été enterrés dans les années 80. Nous remettons aussi à niveau le système d’endiguement ou menons des exercices en cas de crue pour améliorer la résilience de nos communes. Pour quelle raison avez-vous souhaité prendre la présidence de l’établissement public territorial de bassin Seine Grands Lacs ? L’eau qui s’écoule dans la Seine et dans la Marne ne vient pas uniquement de la Métropole. L’enjeu est donc de parvenir à jumeler, outre les investissements à l’intérieur de la Métropole, les investissementsen amont de Paris. C’est pourquoi, afin de pouvoir mener à bien cette politique, j’ai souhaité également être le président de l’EPTB Seine Grands Lacs. Où en est l’opération de la réserve naturelle nationale de la Bassée en Seine-et-Marne ? Cet équipement stratégique représente un investissement de 47 millions d’euros. Les essaisde mise en eau se feront en novembre 2024 et celase traduira par 15 centimètres d’eau en moins àParis et dans les villes voisines. Nous travaillons,en bonne intelligence, entre Seine Grands Lacs etla Métropole, pour que tous les projets des zones d’expansion de crues (ZEC) puissent être cofinancés, chaque fois que c’est possible, par la Métropole, pour aider l’EPTB à les réaliser ou les intercommunalités en amont maîtres d’ouvrage. Lorsque j’ai été élu à la présidence de Seine Grands Lacs en 2021, on dénombrait 6 ZEC... Aujourd’hui, on en compte 160 ! C’est colossal. Si on ajoute les 4 grands lacs de 830 millions de mètres cubes, la réserve naturelle nationale de la Bassée de 10 millions de mètres cubes, les 160 ZEC qui en représentent 6 millions, nous sommes capables de réduire considérablement les effets des crues importantes. Patrick Ollier, accompagné par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu, lors du lancement des travaux du casier pilote de la Bassée en 2022. Par exemple, à Troyes, grâce à la MGP, nous signons des conventions directes avec les chambres d’agriculture et les agriculteurs, lesquels acceptent la sur-inondation de leurs prairies. Avec une compensation, par exemple, de 1 000 euros l’hectare en cas de sur-inondation. Comment ces investissements sont-ils financés ? Les agriculteurs sont indemnisés pour réaliser les travaux grâce à la taxe Gemapi que les contribuables métropolitains acquittent. Et je veux lancer une véritable dynamique sur ce sujet ! La taxe Gemapi est destinée à financer des investissements liés à des équipements qui doivent réduire les effets des inondations sur les villes concernées de la Métropole. Elle est payée par les quelque 7 millions d’habitants de la MGP. Son originalité, c’est que l’on calcule son montant global et les services fiscaux fixent celui de la contribution par habitant. En 2023, son montant était de 20 millions d’euros, soit 3,3 euros par foyer fiscal assujetti à la taxe Gemapi. En 2024, il est fixé à 30 millions d’euros, soit 4 euros par foyer fiscal assujetti. Qui ne serait pas prêt à payer moins de 5 euros pour protéger sa ville des inondations ?
- Bâtir le Grand Paris
Points de vue. Innovation, réduction des émissions carbone, réserves foncières... sont quelques-uns des enjeux qui s'imposent lorsqu'on interroge les acteurs de la construction impliqués dans le projet du Grand Paris. "Les matériaux biosourcés, les bétons bas carbone et la construction hors-site pour décarboner la construction" Philippe Jung, directeur général immobilier, membre du Directoire de Demathieu Bard. « L’innovation revêt un caractère primordial pour Demathieu Bard. Aussi, le Grand Paris est-il pour nous un terrain propice à l’innovation comme en témoigne la réalisation de lots du Grand Paris Express ou encore du Village des médias dans le cadre des JOP. En effet, nous avons à cœur de décarboner la construction, or les moyens innovants tels que le bois, les matériaux biosourcés, les bétons bas carbone et la construction hors-site nous le permettent. Ces réflexions vont de pair avec des préoccupations sociales, c’est pourquoi notre objectif consiste également à susciterde l’adhésion, un impact positif sur la santé des futurs habitants et utilisateurs ainsi qu’une accessibilité optimale aux services. Enfin, si l’innovation est un indéniable levier dans un secteur sans cesse plus concurrentiel, elle permet par ailleurs d’anticiper les évolutions réglementaires, parfois de les inspirer. C’est aussi le rôle des entreprises que de contribuer aux évolutions de la société en mettant leur savoir-faire et leurs forces vives au service d’une fabrique de la ville responsable. » "GCC est engagé tant dans la construction bas carbone que dans l'économie circulaire ou le nettoyage des façades par drones". Philippe Coffineau, directeur du développement et des relations institutionnelles chez GCC Construction. GCC s’est engagé pleinement dans la construction bois et, plus généralement, dans les bâtiments biosourcés avec des labels très performants. Je citerai, à titre d’exemple, l’arboretum de Nanterre ou Breizh, comprenant le futur siège de GRDF à Saint Denis (22 700 m2) et un hôtel d’activités pour la RIVP (11 200 m2), imaginé par Valode & Pistre pour WO2 maître d’ouvrage, qui bénéficie du label Bâtiment bas carbone (BBC). Nous avons réalisé également une partie du Village olympique pour Icade, avec Spie et GA Smart Building, en s’appuyant sur de nombreuses innovations pour réduire son empreinte carbone. Autre innovation, la plateforme interne d’échange de matériaux Reutil, que GCC a créée et que nous sommes en train d’ouvrir à d’autres partenaires. Son objectif : réaliser l’inventaire des ressources disponibles. Ainsi, la pose et la consultation des annonces par les chantiers permettent de visualiser les matériaux et leur localisation. Cela peut être fait entre deux chantiers GCC ou entre un chantier GCC et un intervenant externe. Je citerai aussi FlyRénov, start-up interne au groupe, initialement spécialisée dans le nettoyage de façades, qui réalise également des travaux de peinture, notamment en cœur d’îlot, dans des endroits difficiles d’accès. Enfin, l’Île-de- France et le Grand Paris nous permettent de déployer des savoir-faire en matière de transformation de l’existant, de réhabilitation. » "La construction du Grand Paris est une opportunité historique pour la Métropole" Alice Hénault, directrice prospective & développement chez Loxam « La construction du Grand Paris porte une ambition très inspirante : faire de la région parisienne une métropole attractive et durable, capable de rivaliser avec d’autres métropoles mondiales et offrant un meilleur cadre de vie à tous ses habitants. La diversité des projets est grandiose : infrastructures de transport de premier plan, développement de nouveaux quartiers d’affaires, parc de logements, aménagements urbains et création d’espaces verts. C’est une ambition à la hauteur de celle des bâtisseurs du Paris du XIXe siècle comme Haussmann. Mais nous devons aussi répondre aux enjeux environnementaux du XXIe siècle dans une métropole très dense et notamment déployer des techniques de construction inédites qui minimisent les émissions carbone et l’impact sur l’environnement direct. J’y vois de nombreux défis en termes de gouvernance et de coordination, de financement et de gestion technique. Force est de constater que la Métropole du Grand Paris assure l’avancée des sujets et la coordination entre les collectivités locales avec efficacité. Pour une entreprise comme Loxam, leader français et européen de la location de matériels et d’engins, un tel projet est transformant. En effet, il requiert une organisation et des investissements en matériels pour servir tous les clients qui interviennent sur l’ensemble de ces projets. Sur le plan de l’organisation, nous avons mis en place une équipe commerciale dédiée, une « agence du Grand Paris », dont le rôle est d’apporter le conseil technique et le bon matériel à chaque client. Pour cela, cette structure fait appel à son réseau d’agences locales francilien. En termes d’investissements, nous avons complété notre parc avec les matériels adaptés et promouvons la gamme de matériels LoxGreen à motorisation électrique ou hybride, qui s’étoffe d’année en année et permet d’accomplir des travaux avec des émissions carbone réduites et surtout sans nuisance sonore, ce qui est l’élément souvent le plus apprécié en milieu urbain. Ce projet est une opportunité historique pour la Métropole et un lieu de tests et d’amélioration continue. Il l’est aussi pour l’entreprise. » "L'organisation du foncier favorise l'innovation" Laurent Granier, directeur commercial immobilier d'entreprise GSE Régions, délégué au développement des territoires et aux relations publiques « Ce qui est remarquable dans le Grand Paris, c’est que le foncier est organisé. Pour les opérateurs que nous sommes, la lecture de la stratégie des différentes strates de collectivités est claire. Nous savons quels usages sont prévus pour telle ou telle zone et qui sont les interlocuteurs concernés. Cela constitue un facteur clé pour innover, ce qui suppose toujours une vision à moyen et long termes.Le Schéma directeur de la région Île-de-France (Sdrif-e) constitue, à ce titre, un bon outil. Je soulignerai également l’existence de réserves foncières qui demeurent importantes, très bien desservies par la route et les transports en commun – je pense par exemple à Sénart – et qui le seront encore mieux avec l’ouverture des lignes du Grand Paris Express et de ses interconnexions avec le réseau de RER. Une des grandes innovations que nous accompagnons réside dans le fait que les opérateurs publics ne cèdent plus les emprises dédiées à l’activité mais les louent sur de très longues durées. Cela change et amène toute la chaîne de valeur à se réinventer. »
- Comment le Street Art enlumine le Grand Paris
En matière de Street Art, la banlieue parisienne n’a rien à envier à la capitale et contribue grandement, à travers ce domaine artistique, au rayonnement mondial du Grand Paris. Entre les fresques monumentales qui colorent ses communes, à faire pâlir de jalousie le 13e arrondissement connu pour ses peintures murales géantes, et les nouveaux lieux de création qu’elle abrite, comment la métropole s’affirme-t-elle déjà comme un épicentre des arts urbains ? Par Anthony Vincent Œuvre de Tcheko, Lek et Sowat, le long du canal Saint-Denis. Le graffiti est l’un des rares outils dont vous disposez si vous n’avez presque rien », a déclaré Banksy. Aussi célèbre que mystérieux, le plus connu des street artistes garde son identité secrète pour taguer ses œuvres douces-amères sur l’état de nos sociétés à travers le monde. Y compris à Paris, qui lui consacre même une exposition permanente, au 44 rue du Faubourg-Montmartre, dans le 9e arrondissement. Mais cet amour entre le street art et Paris s’étale bien au-delà de la Capitale, et ce, depuis au moins les années 1980, selon Nicolas Laugero-Lasserre, co-auteur du Que Sais-Je sur L’Art urbain : « On parle de graffiti pour désigner ce qui tient plutôt du lettrage (les graffeurs veulent souvent imposer leur “blaze”, c’est-à-dire leur nom, comme pour marquer leur territoire) et de street art pour ce qui est plus figuratif. Ces deux mouvements apparaissent assez conjointement en France à la fin des années 1970, inspirés de New York, et s’influencent mutuellement. Parmi les street artistes français pionniers, comptent notamment Jérôme Mesnager, Jef Aérosol, Speedy Graphito ou encore Miss.Tic. Généralement, ils ont déjà une activité en atelier, mais s’emparent des murs pour diffuser plus largement leur art et leurs messages, souvent politiques. » Elian Chali, « Conversation avec d’autres mondes ». Plutôt qu’une esthétique unique, un art de l’accessibilité Collectionneur de street art de la première heure et directeur de l’école d’ingénierie culturelle ICART, Nicolas Laugero-Lasserre tient à définir le street art non par une esthétique, une technique ou un médium unique (puisqu’il peut s’agir aussi bien de collage, de peinture, de pochoir, de muralisme, etc.), mais bien par son accessibilité : «Créer dans la rue, c’est vouloir œuvrer pour tout le monde, faire de la ville une galerie à ciel ouvert. » Les villes du Grand Paris l’ont bien compris, puisqu’elles investissent de plus en plus dans des fresques murales parfois monumentales afin d’embellir leurs quartiers, comme le souligne Nicolas Laugero-Lasserre : « Si le graffiti continue d’être réprimandé, le street art connaît un engouement de la part du grand public, du marché de l’art, mais aussi des collectivités qui commandent des œuvres comme un moyen pour valoriser leur territoire. Créer du beau et l’admirer ensemble peut favoriser les liens entre les gens. Embellir les murs, c’est susciter du mieux vivre, un sentiment d’appartenance et de cohésion. » Ainsi, pour entretenir cette topophilie (l’amour des lieux), les banlieues parisiennes font de plus en plus appel à des street artistes locaux, ce qui participe à leur institutionnalisation. On pourrait même parler de marketing territorial, puisque cette valorisation par le street art peut faire monter le marché immobilier local. Du côté d’Évry, dont Nicolas Laugero-Lasserre a d’ailleurs été directeur artistique pendant deux ans rue Père-André-Jarlan, se dresse une fresque de 46 mètres de long et 8 mètres de haut, signée Lek & Sowat (premiers artistes urbains à être entrés au Centre Pompidou) et intitulée ÉvryDay I’m Hustlin . Un peu plus loin, on peut aussi apercevoir The Spaghettist de Legz ou Laurita de Belin. C’est même tout le Grand Paris sud qui se colore, notam- ment via le festival de Wall Street Art, qui invite depuis 2015 à contempler les œuvres de street ar- tistes dans les villes de Bondoufle, Corbeil-Essonnes, Grigny ou encore Réau. Du côté de Vitry, à la sortie du RER, c’est le Robot de l’artiste Pixel Pancho que l’on découvre, tandis qu’à côté du MAC VAL, Kouka signe un hommage à Nelson Mandela. De gauche à droite : Hera of Herakut, « Enfant hérisson » ; Kashink, « Love always wins ». Le street art, une scène en voie d’institutionnalisation ? Alors que ce courant artistique date d’à peine 50- 70 ans en fonction des pays, avec beaucoup de talents autodidactes, la France et surtout le Grand Paris s’imposent déjà comme un acteur incontournable de cette scène désormais à son apogée. Les galeries spé- cialisées s’y multiplient comme Mathgoth (ouverte en 2010) et Fluctuart (en 2019) ; elles seraient une cinquantaine dans l’agglomération aujourd’hui. Les expositions à succès s’enchaînent aussi, à l’instar de Capitale(s), 60 ans d’art urbain à l’Hôtel de Ville de Paris, qui a attiré 280 000 visiteurs en 8 mois en 2022, et maintenant We Are Here au Petit Palais jusqu’au 17 novembre 2024. Le Centre Pompidou vient même de lancer officiellement sa collection d’art urbain en février 2024, en commençant par des œuvres de Gérard Zlotykamien, de Miss.Tic et du duo Lek & Sowat. Autre signe d’institutionnalisation :la pionnière du street art Tania Mouraud a rejoint l’Académie des Beaux-Arts en mars 2024.Cela s’agite aussi du côté privé. Pour preuve, le constructeur automobile Renault a annoncé en juin 2024 constituer une collection de street art, relais parfait de son engagement « en faveur d’un lien culturel à la fois populaire et novateur », précise le groupe. « La France compte probablement parmi les marchés d’art urbain les plus prolifiques au monde. On a une vingtaine de ventes aux enchères par an, dont certaines qui battent des records », s’enthousiasme Nicolas Laugero-Lasserre, également vice-président de Fluctuart et du Quai de la Photo. Œuvre d’Acidum Project, le long du canal Saint-Denis. La ruée vers le street art du Grand Paris Pour accompagner cet essor, de plus en plus d’intermédiaires se développent afin d’aider au mieux les artistes. C’est le cas de l’agence d’ingénierie culturelle éthique Terrart, où travaille la Chilo-brésilienne Agathae Montecinos. Elle-même fille d’une artiste urbaine qu’elle a aidée dans ses travaux, elle a d’abord pratiqué le graffiti puis ouvert une galerie au Brésil avant de s’installer à Paris en 2013. Après un premier mémoire sur l’institutionnalisation de l’art urbain, elle en a signé un autre sur sa dimension émancipatrice. C’est ce qui lui permet d’analyser avec finesse l’évolution de ce mouvement devenu marché institutionnalisé : « Dès 2014, j’ai travaillé sur la première exposition du ministère de la Culture dédiée aux arts urbains, Oxymores, qu’on peut considérer comme le point zéro de l’institutionnalisation de ce domaine en France. Depuis, le secteur s’est grandement professionnalisé, on compte plus de 300 associations et une trentaine d’agences, avec une forte concentration en Île-de- France. » Quand elle compare l’état du marché des arts urbains entre Sao Polo et le Grand Paris, deux capitales culturelles fortes, la directrice artistique et de production de Terrart constate une différence notable autour des arts urbains : « On a une culture de l’investissement dans l’art qui est beaucoup plus présente en France qu’au Brésil. En revanche, il est beaucoup plus simple de s’emparer de l’espace public au Brésil qu’en France. Ici, on va peut-être trouver plus facile- ment des financements publics ou privés pour réaliser un projet, mais il y a beaucoup d’administratif bureaucratique qui peut freiner les artistes. » Malgré la relative phobie administrative de certains artistes, le Grand Paris devient quand même une magnifique galerie participative à ciel ouvert, les territoires y trouvant un moyen de démocratiser l’art de manière visible, durable et... peu cher. « Les soutiens à l’art urbain grandissent, mais restent bien inférieurs aux sommes investies dans le spectacle vivant et d’autres formes d’art contemporain, pour le moment », constate Agathae Montecinos, qui œuvre justement à équilibrer les choses. De gauche à droite : Paola Delfin & Collectif Art, «Mère et filles» ; Kashink,«You’re a winner baby !». L’histoire du Grand Paris s’écrit depuis longtemps en street art et graffitis L’essor du street art permet aussi de valoriser un pan de la culture des quartiers populaires souvent invisibilisés ou discriminés. En témoigne particulièrement la Street Art Avenue, un parcours d’art urbain de 5 kilomètres reliant Saint-Denis à Paris La Villette, en passant par Aubervilliers. De quoi incarner de façon visible, matérielle et palpable ce lien entre la Capitale et sa banlieue, et inviter à la contemplation de la trentaine d’œuvres qui rythment cette promenade. Guate Mao, les Sœurs Chevalme, Amoor, Skio, Jeniale, Dawal, Seth, Zest, Telmo Miel, Tarek Benaoum, Polar ou encore Marko93 ont chacun apporté leur patte au fil de l’eau du canal Saint-Denis.« Il y a aussi énormément de murs d’expression libre sur cette avenue, donc elle est sans cesse enrichie par la vie du territoire lui-même. Des artistes de toute la France et même au-delà viennent s’y exprimer, mais aussi beaucoup de locaux », se réjouit Agathae Montecinos, qui s’occupe depuis 2023 de la Street Art Avenue, via Terrart. Ce canal a même servi de lieu de passa- ge central dans le cadre des Jeux olympiques et pa- ralympiques de 2024, puisqu’il a permis de relier les équipements olympiques parisiens à ceux de Plaine Commune. C’était donc un projet emblématique de l’Olympiade Culturelle. En parlant des JO, Visa, qui en était l’un des plus grands sponsors, a d’ailleurs choisi le street art pour communiquer durant ce temps fort, en demandant à des street artistes de repeindre des aéroports et des gares du Grand Paris.Tandis que les rues et les ateliers intra-muros sont déjà plus que saturés, l’ancienne garde et la jeune création du street art trouvent depuis longtemps leur effervescence en banlieue. Par exemple, à travers la friche industrielle devenue pépinière de talents qu’est Le 6b depuis 2010 à Saint-Denis, avec ses 200 rési- dents artistiques. De son côté, après ses débuts en 2020 dans une tour de bureaux à Clichy, l’incuba- teur Poush s’est installé en 2022 à Aubervilliers dans une ancienne usine de parfumerie pour donner plus de place à ses 200 artistes. Inauguré en juin 2024, le Garage B, ancien garage situé dans le parc de la Bergère du côté de Bobigny, a, quant à lui, tout pour devenir un haut lieu du street art, fort des réalisations in situ d’Olivia de Bona, de Marko93, Sifat, Vinie ou encore Lady K. Bref, en tant qu’art populaire, le street art a naturellement su trouver sa force dans la banlieue parisienne et continue de s’y épanouir, avec toujours plus de soutien des collectivités, tout en influençant la Capitale. L’histoire du Grand Paris s’écrit donc aussi, et depuis longtemps, à coups de muralismes, pochoirs, mosaïques et graffitis. Insane 51, « Olympic spirit ». 8 HAUTS LIEUX DES ARTS URBAINS DU GRAND PARIS La Street Art Avenue , 93200 Saint-Denis. Garage B , parc départemental de la Bergère, 93000 Bobigny. Le 6b , 6-10 Quai de Seine, 93200 Saint-Denis. Le Poush , 153 avenue Jean-Jaurès, 93300 Aubervilliers. Les Puces de Saint-Ouen , 110 rue des Rosiers, 93400 Saint-Ouen-sur-Seine. La Legend Boutique , tenue parle street artiste Rebus Fdk, 2 rue Jean-Jaurès, 93200 Saint-Denis. Fluctuart - Centre d’art urbain ,2 Port-du-Gros-Caillou, 75007 Paris. Galerie Mathgoth , 34 rue Hélène-Brion, 75013 Paris.
- 1928, le métro se prolonge en banlieue
À la fin des années 30, les autorités départementales de la Seine décident de prolonger le métro en dehors des limites de la capitale. Un projet ambitieux qui aura demandé près d'un siècle. Le 13 juin 2024 fera date dans l’Histoire des transports parisiens. Pourtant, ce qui s’est passé a eu peu d’écho dans les médias, qui ont surtout relevé la mise en service, ce jour, de l’extension à Rosny Bois Perrier de la ligne 11. Or, la portée de cet événement est bien plus grande, puisqu’il marque la réalisation (enfin) complète du programme des extensions du métro décidé en... 1928. Il aura donc fallu 96 ans pour que l’ensemble des 15 prolongements envisagés alors soit intégralement réalisé. À la toute fin du XIXe siècle, la Ville de Paris, après 50 ans de bataille avec l’État et les grandes compagnies de chemins de fer, obtient enfin la liberté de construire son métro. Ce réseau, qui est l’un des plus denses du monde avec ses stations très rapprochées, commence à être opérationnel à partir de juillet 1900 pour l’Exposition universelle. Voulu par la Ville, il est aussi intégralement à sa charge et ce sont ses ingénieurs, le célèbre Fulgence Bienvenüe en tête, qui en assurent la construction. L’objectif est de réaliser le plus rapidement possible une couverture quasi complète de l’ensemble des quartiers de la Capitale. S’il est exploité en concession par la CMP, la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, c’est bien la Ville qui définit le tracé des lignes et l’implantation des stations. On comprend donc assez facilement que ce réseau se heurte alors à une fron- tière infranchissable, les limites de la Capitale. Un plan d’extension finalisé en 1929 Du reste, pourquoi Paris financerait-elle un métro pour desservir d’autres communes ? Il existe d’ailleurs d’autres réseaux de train, de tramway et d’auto- bus qui s’en chargent parfaitement. Rappelons qu’à cette époque, tous les modes de transport – train, tramway, autobus, métro et bateaux sur la Seine – sont en concurrence. Pas de pass Navigo bien sûr, ni de régulation au sens où on l’entend aujourd’hui. De fait, le métro fait un peu place nette dans la Capitale, laissant les autres modes dans des conditions économiques souvent délicates. La Première Guerre mondiale, qui ruine littéralement le pays, aggrave encore la situation financière d’un grand nombre de compagnies, en particulier pour les tramways répartis en sociétés nombreuses et d’importance inégale. À partir de 1921, le département de la Seine reprend directement en main l’exploitation des transports de surface, bus, tramways et bateaux, placés sous l’égide de la STCRP, la Société des transports en commun de la région parisienne. Prolonger les lignes devient une nécessité Et le métro dans tout ça ? Si la situation est sérieuse en raison d’une inflation galopante et d’un régime de concession qui n’est plus adapté, ce n’est pas encore la faillite. La CMP se rapproche tout de même de son concurrent le Nord-Sud apparu en 1910, avec lequel un accord de fusion est approuvé à compter de 1930. La reprise en main directe de l’exploitation par le département de la Seine crée pourtant un précédent qui a bientôt des conséquences pour le métro. La situation sociologique, démographique et bien sûr économique ne permet plus de raisonner au seul niveau parisien. De nombreux habitants de la Capitale ont quitté la ville pour s’installer en banlieue où sont d’ailleurs concentrés de nombreux emplois. Le métro qui s’arrête aux portes de Paris ne peut plus les ignorer. Prolonger les lignes qui venaient buter sur les fortifications devient une nécessité, alors que l’on détruit la muraille censée protéger Paris. En 1928, le principe du prolongement en banlieue du métro est enfin arrêté. Le plan mis au point par le département prévoit le prolongement de 15 sections de lignes qui s’arrêtent alors aux limites de Paris. Finalisé en 1929, le plan d’extension est tout de suite mis en chantier. À cette époque, et malgré des moyens que l’on jugerait aujourd’hui rudimentaires, le métro se construit à grande vitesse. Les trois quarts du ré- seau que nous connaissons aujourd’hui ont été ouverts avant 1939. À ce rythme-là, pendant que les chan- tiers se poursuivent dans la Capitale pour desservir de nouveaux quartiers, on peut espérer boucler ce plan d’extension assez rapidement, une quinzaine d’années peut-être, puisqu’il ne s’agit que d’ajouter une ou deux stations supplémentaires par ligne. Et ça commence assez rapidement, dès 1934, avec une première exten- sion de la ligne 9 vers Boulogne, bientôt suivie de la ligne 1 à Vincennes, de la 12 à Issy-les-Moulineaux, de la 3 à Levallois,de la 1 à Neuilly,de la 9 à Mon- treuil. En 1937, la toute nouvelle ligne 11, ouverte en 1935, gagne une station supplémentaire à Mairie des Lilas, première étape de son prolongement vers la place Carnot à Romainville. Achèvement du plan initial en juin 2024 Malheureusement, ce bel élan est stoppé net par la guerre qui commence en septembre 1939. Deux extensions sont alors en cours pour les lignes 5 et 8, ouvertes en 1942. Deux autres sont effectuées au ralenti, la 7 à Ivry, ouverte en 1946, et la 13 à Saint- Denis, qui attendra 1952. Ensuite... plus rien ! Le plan de 1928 n’est plus une priorité, alors que les moyens sont tournés vers la reconstruction. Il faudra attendre 1970 pour que le programme des prolongements re- prenne timidement, totalement en dehors du schéma des années 20. Pourtant, au fil des années, certaines extensions imaginées auparavant sont finalement réalisées : la 7 à Aubervilliers en 1979, la 13 à Clichy en 1980, la 12 à Saint-Denis en 2012 et la 4 à Montrouge en 2013. Ne reste alors qu’un seul prolongement du plan initial qui n’a pas encore été construit, celui de la 11 à Romainville. Depuis le 13 juin, c’est enfin chose faite, avec une magnifique station Romainville-Carnot espérée depuis si longtemps par ses usagers. Philippe-Enrico Attal , est journaliste et photographe pour les publications de La Vie du Rail et des éditions historiques Soteca. Il est spécialisé dans les questions de transport, d’histoire contemporaine et de société.Il a publié Histoire de la Construction du métro en 2017, Les Transports Parisiens (2018), Paris une capitale déserte (2022) chez Soteca Éditions. En septembre 2024, son ouvrage Le Grand Pari du Métro, écrit avec Julian Pépinster, est publié par La Vie du Rail en collaboration avec la RATP.
- Cinq lieux dans le Grand Paris
Sur la Seine en ski nautique avec vue imprenable sur la skyline de la Défense, sur un court de jeu de paume construit sous Henri IV ou sur la piste du vélodrome national... en cette année olympique, voici quelques-unes des escapades sportives du guide des grands parisiens, sorti le 7 juin dernier, fruit de la collaboration entre le média indépendant Enlarge your Paris et le centre de création des magasins généraux à Pantin. Par Renaud Charles. Le ski nautique du Club de Paris, un cadre exceptionnel Sur les rives de la Seine, en lisière du bois de Boulogne (16e), le Ski nautique Club de Paris offre un paysage de carte postale pour pratiquer la glisse. En toile de fond, la skyline de La Défense se dessine devant vos yeux ébahis tandis que vos mains tiennent fermement le palonnier et que vos pieds reposent sur des skis ou un wakeboard. Une fois votre session terminée, faites durer le plaisir en prenant un verre sur le ponton tout en profitant de la vue. Ski nautique Club de Paris, 1, allée du Bord-de-l’Eau, Paris (16e). Fermé le mardi et le jeudi.Tarifs : 60€ le baptême, 50€ pour les moins de 18 ans, 40€ pour les moins de 10 ans. Tél. : 06 14 61 87 51. Accès : métro Boulogne – Pont de Saint-Cloud (ligne 10). Infos et réservations sur skinautiqueclubdeparis.com Le vélodrome national, une piste aux étoiles ouverte à tous Il a servi d’écrin pour les Jeux olympiques de 2024 à Paris. Pour autant, le Vélodrome national de Saint- Quentin-en-Yvelines (Yvelines) ne se destine pas exclusivement aux professionnels du guidon. Des baptêmes sont organisés chaque semaine (hors compétitions) pour permettre à chacun de se mesu- rer à cet anneau de vitesse et à ses virages à l’inclinai- son vertigineuse. Vous allez aimer tourner en rond. Baptême sur la piste du Vélodrome national, 1, rue Laurent-Fignon, Montigny-le-Bretonneux (78). Tarif : 49€ la session d’une heure (matériel inclus). Accès : gare de Saint-Quentin-en-Yvelines (lignes N et U, RER C). Infos et réservations sur velodrome-national.com La fosse de plongée aqua Hauts-de-Seine, le Grand Bleu dans le Grand Paris La plongée en apnée ne se résume pas à boucher son nez et mettre la tête sous l’eau ! À Villeneuve-la- Garenne (Hauts-de-Seine), vous pouvez vous entraîner à cette pratique popularisée par le film Le Grand Bleu grâce à quatre fosses de respectivement 2,5, 5, 10 et 20 mètres de profondeur. L’immersion se fait de façon autonome pour les plongeurs confirmés, mais les débutants peuvent évidemment découvrir ce sport en étant guidés par des instructeurs qualifiés (et parfois même champions du monde comme Umberto Pelizzari). Fosse de plongée Aqua Hauts-de-Seine, 119, boulevard Charles-de-Gaulle, Villeneuve-la-Garenne (92). Ouvert tous les jours. Tarifs : baptême d’une heure à 26 €, pass 10 séances à 187€. Tél. : 01 40 85 81 28.Accès : métro Porte de Clignancourt ou Mairie de Saint-Ouen puis bus 137 arrêt Villeneuve-la-Garenne Z.I. Nord. Plus d’infos sur ucpa.com Les pistes cyclables de la forêt de Rambouillet, pour s'échapper loin des pots d'échappements Avec 70 kilomètres de pistes cyclables goudronnées, la forêt de Rambouillet (Yvelines) offre un cadre rêvé pour des balades à vélo. Si vous n’en possédez pas, qu’importe : vous en trouverez sur place chez Loca Cycles (directement en forêt de Rambouillet), aux Vélos d’Emily (à 1,7 kilomètre de la gare de Rambouillet) ou bien chez Toc-Toc Location de vélos (à 900 mètres de la gare de Rambouillet). Maintenant, imaginez-vous mollets au vent, vous frayant un chemin dans cette jungle verte aussi grande que Paris. Et n’ayez crainte, tout est fléché. La carte des pistes cyclables de la forêt de Rambouillet est à retrouver sur AF3v.org . Accès : gare de Rambouillet (ligne N). La salle du jeu de paume du Château de Fontainebleau, un court de prestige Ancêtre du tennis et premier sport de raquette au monde, le Jeu de paume a quasiment disparu de la surface de l’Hexagone. Pratiqué par les rois, il connut son apogée au XVIIe siècle avec près de 500 courts. Aujourd’hui, il n’en reste que très peu, dont un construit sous Henri IV dans le château de Fontainebleau (Seine-et-Marne). Et le plus incroyable, c’est que vous pouvez vous y exercer lors de séances de découverte de 1 h 15 encadrées par le Cercle du Jeu de paume. Une bonne manière de mêler sport et histoire. Cercle du Jeu de paume dans le château de Fontainebleau, boulevard Magenta, Fontainebleau (77). Tarifs : 30 € par personne + 10 € par personne supplémentaire pour les séances d’initiation. Tél. : 01 64 22 47 67. Accès : gare de Fontainebleau – Avon (ligne R). Plus d’infos sur Facebook. Le Guide des Grands Parisiens , par Enlarge your Paris et les Magasins généraux. 224 p. 20 €. Disponible en librairie et en ligne. Plus d’infos sur guidedesgrandsparisiens.fr











