Un an après les JOP 2024, les transports franciliens poursuivent leur transformation
- timotheedulud
- 15 sept.
- 3 min de lecture
Tarification unique, prolongements et créations de lignes, plans vélo, décarbonation des déplacements : les transports franciliens face aux enjeux économiques, sociétaux et environnementaux.
Par Vianney Delourme.

2,50 € pour tout le réseau : prix unique, effet maxi ?
Janvier 2025 marque un tournant historique. Pour 2,50 €, il est désormais possible de rejoindre n’importe laquelle des 400 gares d’Île-de-France. Les zones tarifaires disparaissent, balayant quarante ans de casse-tête billettique qui fragmentait notre vision du territoire.
Cette « révolution tarifaire » concrétise des décennies d’investissements publics et de décisions politiques, amorcées au début des années 2000, et une montée en puissance d’Île-de-France Mobilités, actuellement en phase de renégociation avec les transporteurs historiques.
Chez Enlarge Your Paris, avec dix ans de recul depuis le dézonage du Navigo, nous mesurons l’ampleur de ce changement pour les habitants comme pour les visiteurs : des jeunes partent pique-niquer en bord de Seine, des familles découvrent des forêts à vingt minutes du périphérique, des touristes s’aventurent enfin au-delà de Paris.
Ce qu’a confirmé début juillet 2025 une étude de l’Institut Paris Region et de SNCF Transilien : le mass transit de loisirs se développe fortement le week-end. Cette nouvelle accessibilité donne une dimension inédite au Grand Paris et renforce l’attractivité de toute la région.
Un changement d’échelle au moment opportun
Cette accessibilité tarifaire arrive dans un contexte particulièrement favorable : juste après l’ouverture des prolongements des lignes 14 et 11, l’extension du RER E vers l’ouest et à la veille de la mise en service des lignes 15 Sud et 18 du Grand Paris Express.
Vingt années de planification et d’investissements convergent enfin et commencent à porter leurs fruits : infrastructures, matériel roulant, logiciels d’exploitation, billettique.
Il y a un an, contre toutes les prévisions pessimistes, le réseau francilien a prouvé son rôle clé dans la réussite des Jeux olympiques. Il a démontré sa solidité. Aujourd’hui, nous assistons à un véritable changement d’échelle. Les gares ne sont plus de simples terminus, mais des nœuds de mobilité multimodale.
La digitalisation de l’information voyageurs, grâce aux smartphones et aux données en temps réel, accompagne cette transformation. La logique du porte-à-porte s’impose : le vélo gagne sa place en banlieue, les trajets s’orchestrent en temps réel, les itinéraires se diversifient et s’optimisent. Les premières lignes du réseau Vélo Île-de-France et du réseau Vélo de la MGP sont attendues avec impatience.
Cette évolution accompagne une nouvelle façon d’habiter le territoire : plus fluide, plus spontanée, plus libre.

Grand Paris Express : la révolution qui vient
L’histoire ne fait que commencer. La révolution tarifaire s’accompagne d’une transformation encore sous-estimée du grand public : celle des usages liés au Grand Paris Express.
Ce réseau entièrement nouveau – le plus grand projet urbain d’Europe – ne se contentera pas de raccourcir les distances. Il va reconfigurer notre perception du territoire : relier directement les banlieues entre elles, contourner Paris, effacer les anciennes frontières mentales et, espérons-le, sociales.
Alors qu’il entre dans sa phase d’ouverture progressive, un cycle d’appropriation collective commence : urbanisme autour des gares, intermodalité renforcée, nouveaux récits métropolitains.
Un an après son prolongement, la ligne 14 atteint déjà le trafic quotidien du RER A. Imaginons l’impact lorsque la ligne 15 sera complète !
La chance du siècle : transports publics et urgence climatique
Les transports sont la première source d’émissions de CO2 en France. Décarboner nos déplacements quotidiens, nos loisirs et notre tourisme est une urgence.
Le transport de masse exige une précision à la seconde en période de pointe. Derrière la tarification unique et les promesses du Grand Paris Express se cachent des défis considérables :
la tension croissante sur les finances publiques,
la qualité de service, condition première d’une mobilité choisie plutôt que subie,
l’amélioration du vécu des usagers, pour qui les trajets quotidiens constituent souvent l’expérience la plus éprouvante de la vie francilienne.
Mais nous bénéficions d’une opportunité unique : habiter un territoire qui, pour la première fois depuis des décennies, se dote des moyens de réinventer notre rapport aux distances, aux lieux et aux autres.
La convergence d’investissements publics de long terme et de l’urgence climatique crée une configuration exceptionnelle. Il nous appartient d’en faire une chance partagée. Car ce qui se joue aujourd’hui dans les transports franciliens dessine une trajectoire d’avenir pour notre territoire et peut inspirer les grandes métropoles européennes.
