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La fondation Palladio éclaire la ville de demain

Devenue incontournable dans l’univers de la fabrique de la ville, cette instance aux nombreuses ramifications se veut source d’inspiration pour construire la ville du XXie siècle, soit une cité bas carbone pour tous.

Propos recueillis par Fabienne Proux.



Créée en 2008 sous l'égide de la Fondation de France et l'impulsion de Bertrand de Feydeau, la Fondation Palladio se présence comme un lieu de rencontres, d’échanges, de débats et de réflexion, apolitique et aconfessionnel, avec une mission d’intérêt général autour de l’enjeu de la construction de la ville au XXIe siècle. En pleine crise immobilière planétaire, des professionnels du secteur ont souhaité réfléchir et investir dans l’innovation, mais aussi impliquer les jeunes générations en mettant en place des bourses à l’intention des doctorants et post-doctorants sur l’ensemble des domaines de l’urbain. Des centaines de candidatures sont soumises chaque année au jury.

Forte de sa centaine d’adhérents et de mécènes, dont les derniers à avoir rejoint « l’aventure Palladio » sont Action Logement, Espaces Ferroviaires ou encore l’agence du designer belge Ramy Fischler, la Fondation mobilise et rassemble tous les secteurs et métiers concernés par la problématique immobilière et urbaine (aménagement, architecture, assurance, banque, construction, énergie, environnement, immobilier, ingénierie, logistique, numérique, transport, urbanisme...), les pouvoirs publics, le monde associatif, la société civile, les chercheurs et les médias.

Dans la foulée de la création de la Fondation, la structure s’est dotée d’un Institut pour s’occuper des talents et des cadres à fort potentiel, avec comme particularité de désigner, chaque année, comme parrain ou marraine un homme ou une femme politique. Se sont entre autres succédé à cette fonction Valérie Pécresse et Anne Hidalgo. La marraine du cycle 2024, qui traite du thème « prendre soin de la ville », est Catherine Vautrin, ex-ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.


Vigie et Connecteur innovation-recherche


Une troisième instance, l’Université de la ville de demain, est venue en 2019 compléter l’édifice. Plusieurs outils d’accompagnement des acteurs de la ville ont également été créés, à commencer par la Vigie Palladio, présidée par Mathias Vicherat.

Ce « pôle d’observation » regroupe des personnalités chargées d’identifier les tendances émergentes de la société, afin de nourrir l’ensemble des activités et des outils de la Fondation. Il s’agit également du Connecteur innovation-recherche Palladio qui s’adresse aux responsables innovations, R&D et prospective des entreprises de la fabrique de la ville ainsi qu’aux responsables et chercheurs des laboratoires de recherche. Sa mission consiste à « encourager le dialogue entre ces deux mondes, économique et académique, sur les enjeux de l’avenir des villes »


Une communauté de plus de 100 mécènes

Trois questions à Joachim Pflieger, Délégué général de la Fondation Palladio

Dans le cadre de la refonte de la gouvernance de la fondation Palladion, Joachim Pflieger a été nommé Délégué général. Il a pris ses fonctions le 8 juillet dernier.

Pouvez-vous nous retracer votre parcours ?


Je me suis engagé depuis 2006 dans la culture, dans la fabrique de la ville et dans la philanthropie. J’ai débuté ma carrière à l’Opéra de Paris et à la Fondation du Teatro Realà Madrid. J’ai ensuite occupé les postes de directeur exécutif de la Galerie Thaddaeus Ropac à Paris et Pantin, puis de directeur général de la Fondation Fiminco et directeur des affaires culturelles et RSE du Groupe Fiminco de 2017 à 2021. À la demande de Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis, j’ai ensuite créé et dirigé le Fonds de dotation territorial Ambition Saint-Denis (Seine-Saint- Denis), avant de rejoindre la Fondation Palladio.


En quoi consiste votre mission de délégué général de la Fondation Palladio ?


Ma mission consiste à renforcer la capacité de la Fondation à transmettre et former, à susciter un débat d’intérêt général sur les mutations urbaines, sociales et environnementales, auxquelles nous faisons face, et à faciliter ainsi le passage à l’action. À la Fondation Palladio s’inventent chaque jour des nouvelles approches partenariales grâce à la mobilisation d’acteurs des secteurs public et privé, et à la société civile. Mon rôle est de pouvoir fédérer nos partenaires, d’une communauté de plus de 100 mécènes aujourd’hui. Nous travaillons également à une plus large diffusion des idées et de l’approche systémique qui est la nôtre, au service de la ville durable.


Quelles sont les prochaines priorités et actualités de la Fondation pour cette fin d’année et pour 2025 ?


Nous venons de lancer avec EY le nouveau baromètre d’Impact de l’industrie de la Ville, qui inclut désormais deux nouveaux volets, social et sociétal. Sur le volet du pôle académique de la Fondation, nous annoncerons à l’automne le nom des 12 chercheurs qui sont lauréats des bourses que nous octroyons et je peux dire que les thèmes de recherche sont passionnants, couvrant de larges pans de l’industrie de la ville. Avec l’Université de la ville de demain, nous nous déplaçons à Bordeaux et à Copenhague en septembre, et à Béthune en novembre, dans le cadre de nos Universités In Situ. L’automne sera riche en débats publics, petits-déjeuners du Connecteur et rencontres à la Maison Palladio, rue Favart.


L'Université de la Ville de demain change les codes de la fabrique urbaine

Prolongement opérationnel de la Fondation Palladio, l’Université de la Ville de demain se présente comme un « do tank » au service de la fabrique urbaine, avec comme particularité de réunir acteurs privés, publics et issus de la société civile.



Chaque année en juillet depuis 2021 (exceptionnellement fin mai en 2024, JOP obligent), environ 200 personnalités se retrouvent pour le Sommet de l’Université de la ville de demain (UVD), qui se déroule à Chantilly pendant 24 heures et à huis clos, pour débattre, réfléchir, s’inspirer d’expériences urbaines réussies, mais aussi agir dans le cadre d’ac- tions collectives. On y côtoie des dirigeants d’institutions publiques (élus locaux, ministres, patrons des grandes administrations) et privées, au départ issus du secteur de la construction de la ville, puis des acteurs de la ville au sens large (mobilité, énergie, logis- tique, services) et de la société civile, des responsables d’ONG, des représentants des grandes religions et du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ainsi que des journalistes, mais seulement « en qualité d’acteurs de la cité ».

La particularité de ce mouvement atypique tient aussi à sa volonté d’agir à droit constant et sans solliciter d’argent public, « car il faut plutôt faire un meilleur usage de l’argent public ou privé », justifie Méka Brunel, actuelle présidente de la Fondation Palladio, qui présidait depuis l’origine l’UVD, jusqu’à ce qu’elle passe le flambeau en juillet dernier à Emmanuelle Cosse, l’ex-ministre du Logement et présidente de l’Union sociale pour l’habitat.


La Nuit des « actions collectives »


« Nous accompagnons l’accélération de la transformation en cherchant à casser encore plus de silos et créer encore davantage de cohésion de l’ensemble », poursuit Méka Brunel. Depuis 2021, des villes moyennes ont notamment été accompagnées dans le cadre de l’Université In Situ, à l’instar de Saint- Dizier (Haute-Marne), Val-de-Reuil (Eure), Lourdes (Hautes-Pyrénées), dont les maires souhaitaient accélérer la transformation de leur commune. Progressivement, l’Université de la ville de demain a été ouverte à d’autres univers que l’industrie de la construction de la ville, à savoir le transport, l’énergie, le luxe, la logistique, les services, la santé, « de façon à pouvoir aborder de manière systémique la ville bas carbone pour tous et pas uniquement à partir du prisme du bâti, d’autant plus que l’on va construire de moins en moins pour réparer, réadapter, restructurer, rénover », souligne l’ancienne directrice de Gecina. L’autre temps fort de l’UVD est, au printemps, « La Nuit de l’Action », au cours de laquelle l’avancée des « actions collectives », ces coalitions d’acteurs de tous bords qui coopèrent pour mettre à l’échelle de nouvelles pratiques urbaines vertueuses, validées lors du Sommet, est présentée devant plusieurs centaines de personnes. Création de la filière de la construction hors-site, intensification des usages des bâtiments, développement du recours à la géothermie de surface font partie des actions particulièrement innovantes mises en œuvre dans ce cadre.

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