Pour Pascal Chabot, membre du directoire en charge de la Banque du Développement Régional (BDR) de la Caisse d’Epargne Ile-de-France, « au-delà de financer une économie plus verte, nous avons pour objectif de sensibiliser, d’informer et de guider nos clients dans leurs projets de transition environnementale. Les entreprises sont soumises à des réglementations de plus en plus exigeantes en matière de RSE. Elles doivent également valoriser leur démarche RSE vis-à-vis de leurs parties prenantes ».
Quels sont aujourd’hui les grands enjeux auxquels la Caisse d’Epargne Ile-de-France doit répondre ?
La Caisse d’Epargne Ile-de-France est tournée vers son territoire et s’engage à élaborer des solutions pour les acteurs de sa région. Notre spécificité est d’accompagner les projets franciliens grâce à leur épargne. Dans une perspective d’utilité, l’enjeu majeur est d’assurer, à leurs côtés, toutes les transitions qui doivent être menées à bien : les transitions énergétiques, sociétales et numériques. L’évolution du Grand Paris en est l’illustration, avec les multiples opportunités issues des restructurations urbaines, environnementales, des transports, qui sont en cours. Ce renouveau métropolitain va en outre bénéficier de l’apport des Jeux olympiques, qui va en particulier structurer la Seine-Saint-Denis en laissant en héritage des infrastructures, de nouveaux quartiers.
Quels sont vos domaines d’intervention pour accompagner la transition sociétale du territoire francilien ?
Accompagner la transition sociale et sociétale de l’Ile-de-France est clé. Dans cette perspective, nous nous attachons à répondre aux besoins du secteur de la santé. Après avoir apporté des financements aux hôpitaux franciliens en très forte tension durant la crise du Covid, nous accompagnons par exemple la création du futur hôpital de Paris-Saclay ou la reconstruction de l’Hôpital Marie Lannelongue au Plessis-Robinson. Nous sommes très attentifs aussi aux besoins du secteur du logement. Nous finançons la construction de logements aussi bien sociaux qu’intermédiaires. Nous avons ainsi récemment réalisé une opération d’un montant de 200 M€, dans l’univers du logement intermédiaire. À noter, d’ailleurs, que cette opération a été refinancée auprès d’une compagnie d’assurances britannique. Notre équipe d’ingénierie financière est ainsi intervenue pour structurer cette cession de créances à travers une émission « green » de très long terme (40 ans).
Depuis plusieurs années, nous sommes capables de sourcer des syndications, d’élaborer des solutions innovantes, des montages financiers originaux. L’un des principaux enjeux de la région est aussi de poursuivre le développement de l’économie de la connaissance. C’est un atout majeur de l’Ile-de-France et les établissements d’enseignement (supérieur, formation continue, apprentissage) et de recherche doivent faire face en particulier à des défis technologiques et immobiliers que nous souhaitons leur permettre de relever.
En matière de RSE, les entreprises, soumises à des réglementations de plus en plus exigeantes, doivent savoir mettre en œuvre des stratégies de plus en plus élaborées. Quel rôle pouvez-vous jouer à leurs côtés ?
Tout d’abord, nous sommes convaincus, depuis longtemps, que le Grand Paris devra être durable. Aussi, nous avons nous-mêmes adapté nos équipes, enrichi nos expertises. Et nous sommes ainsi plus à l’écoute de nos clients, de leurs enjeux sectoriels spécifiques. Nous souhaitons d’autant plus impulser de bonnes pratiques RSE que nous devrons à l’avenirmieux flécher nos financements vers des projets durables. Nous devrons qualifier les prêts afin d’être en phase avec la taxonomie verte de l’Union européenne et les exigences de la Banque centrale européenne. Nous serons demandeurs de plus en plus d’informations extra-financières et pouvons dans cette perspective jouer un rôle de conseil à travers nos spécialistes RSE. Les entreprises devront définir leur stratégie RSE et structurer des données qui ne seront pas purement comptables. Avancer dans cette direction permettra aux entreprises de répondre à de nouvelles règles, mais aussi de valoriser leur démarche vis-à-vis de leurs parties prenantes.
Nous sommes par exemple très présents auprès des copropriétés dont les besoins se sont considérablement accrus du fait des nouvelles normes énergétiques et d’un parc de grands ensembles vieillissants. Nous finançons des avances de fonds sur les aides d’État, qui peuvent être considérables, mais n’interviennent qu’après les travaux. Nous apportons des conseils et des montages financiers, en partenariat avec BPI France ou l’ADEME Ile-de-France.
Dans ce contexte, les entreprises voient aussi le montant de leurs investissements et donc de leurs besoins de financement progresser, alors qu’elles doivent optimiser leurs processus de production, verdir leurs parcs immobiliers et faire évoluer leurs flottes automobiles vers des véhicules propres. La Caisse d’Epargne Ile-de-France saura leur apporter les ressources nécessaires à ces réorientations.
Vous lancez un nouveau cycle de conférences sur ces enjeux de développement durable. Quel est l’objectif de cette démarche ?
Nous avons lancé ce cycle de conférences « Cap Green : Comprendre et Agir », dont une première édition a eu lieu début juillet, afin d’échanger, de sensibiliser à ces enjeux de développement durable les acteurs de différents univers successivement (celui de l’immobilier, puis celui de l’économie de la connaissance, par exemple, cette année). Nous croyons à la nécessité d’œuvrer en faveur du développement économique, mais aussi du « bien vivre » ensemble. Nous souhaitons ainsi vivement accompagner les transitions de la métropole d’une manière équilibrée entre sa dimension économique et sa dimension humaine.
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