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TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET RECHERCHE : L’IFPEN ET LE CEAEN PREMIÈRE LIGNE

L’îLE-DE-FRANCE EST PARTICULIÈREMENT ACTIVE EN MATIÈRE DE RECHERCHE APPLIQUÉE À LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE. DEUX INSTITUTS SE DISTINGUENT DANS CE DOMAINE : L’INSTITUT FRANÇAIS DU PÉTROLE ET DES ÉNERGIES NOUVELLES (IFPEN) ET LE COMMISSARIAT À L’ÉNERGIE ATOMIQUE (CEA).



Ils étaient spécialistes des moteurs à combustion, des procédés de raffinage et des technologies liées à l’offshore pétrolier. Mais, aujourd’hui, les 1 190 chercheurs de l’IFPEN se penchent plus souvent sur les biocarburants, le captage du CO2, la géothermie, l’hydrogène décarboné ou les mo­bi­lités douces que sur le développement des hydro­carbures. Des activités qui représentent désormais environ 60 % des recherches. Une mue iné­vitable, pour Pierre-Franck Chevet, président de l’Institut basé à Rueil-Malmaison (Hauts-de- Seine) : « Désormais, le volume mondial des investissements dédiés aux énergies nouvelles est aussi important que celui consacré aux hydrocarbures ! », souligne-t-il. L’Institut détient d’ores et déjà quelques positions fortes sur les technologies décarbonées, notamment en matière de nouveaux carburants, de chimie biosourcée et de capture de CO2. Résultat : « Nous nous trouvons à la 4e position mondiale en matière de recherche sur les énergies bas carbone, selon un classement établi sur la période 2000-2019 par l’OEB (l’Office européen des brevets) et l’AIE (Agence internationale de l’énergie) », précise le dirigeant, qui poursuit : « Nous pouvons en effet transférer aux énergies nouvelles de nombreuses compétences acquises dans le secteur pétrolier. » Il en va ainsi des développements actuellement menés dans l’éolien flottant offshore, qui utilisent le savoir-faire né de l’exploitation pétrolière et gazière en mer. Plus proche des préoccupations du Bassin parisien, l’IFPEN utilise ses connaissances en géo­sciences sur la compréhension et la modélisation des sous-sols pour chercher à optimiser les rendements de la géothermie.


L’IFPEN, partenaire de start-up

L’Institut est également très actif en matière de carburants alternatifs. « Nous développons des biocarburants de deuxième génération, autrement dit utilisant des résidus agricoles et non des cultures se substituant à des produits agricoles alimentaires », explique Pierre-Franck Chevet. L’IFPEN travaille notamment sur un biokérosène qui pourrait être incorporé à hauteur de 50 % au kérosène des avions. Une autre compétence traditionnelle de l’Institut, l’optimisation des ren­­dements des moteurs, est désormais appli­quée aux moteurs électriques et à hydrogène. Quant aux recherches sur le captage et la réutilisation du CO2, elles se traduiront bientôt par la mise en service d’un démonstrateur sur le site d’ArcelorMittal à Dunkerque. Pour réussir sa transition, l’IFPEN s’est invité au capital de quelques start-up : il a ainsi pris des participations dans le capital de K-Ryole, qui fabrique des remorques autoportées pour les vélos, ou encore de La Compagnie des Mobilités, concepteur de l’application de guidage à vélo Geovelo.



Le CEA, au-delà du nucléaire

Il s’appelle désormais « Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives ». Car, si la recherche nucléaire figure toujours en bonne place dans les activités de l’institut basé à Saclay, elle n’est que l’un de ses multiples centres d’intérêt. Côté énergies renouvelables, le CEA s’intéresse plus particulièrement à l’énergie solaire et à l’hydrogène : comment réduire les coûts de fabrication, anticiper leur bonne intégration au réseau, les stocker et mieux piloter la demande sont autant de problématiques qui occupent les chercheurs. Dans le domaine de l’hydrogène, il planche par exemple sur la photosynthèse artificielle : l’idée est, par biomimétisme, de synthétiser des molécules d’hydrogène par conversion de lumière et énergie chimique.


Produire du méthane de synthèse

Le CEA s’intéresse également au recyclage du CO2 : même réduites, les émissions de gaz à effet de serre ne seront jamais totalement nulles. Il convient donc de capter le CO2 émis. Mais que faire du CO2 ainsi capturé ? Faut-il le stocker ? Ou le réutiliser ? La première option n’est pas sans susciter des craintes quant à d’éventuelles fuites de CO2. La seconde, en revanche, appa­raît très prometteuse : les atomes de carbone contenus dans le CO2 peuvent être combinés à de l’hydrogène pour produire du méthane de synthèse qui pourrait ainsi se substituer, du moins en partie, au gaz naturel. Mais on peut également fabriquer des molécules carbonées, traditionnellement utilisées dans l’industrie pour concevoir des colles, solvants et médicaments. Enfin, la sobriété numérique commence à entrer dans les domaines de recherche du CEA List : hébergé dans les locaux de Nano-Innov sur le plateau de Saclay, ce laboratoire est spécialiste du numérique et de l’intelligence artificielle.Le CEA abrite également le laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (LSCE), qui est l’un des fleurons français de la recherche sur le climat. Y travaillent notamment Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, coprésidente du groupe n°1 du Giec depuis 2015, et Sophie Szopa, autrice de l’un des chapitres du dernier rapport du Giec.

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