C’EST AVEC HUMILITÉ QUE LE POLYTECHNICIEN RÉMI VIALCOLLET DÉCRIT SON PARCOURS ASCENSIONNEL QUI L’A CONDUIT DE NEXITY APOLLONIA À LA PRÉSIDENCE DE FAIR’ PROMOTION.
C’est à Londres en 2005, dans le restaurant que tenait alors Jean-Christophe Tortora, que s’est joué au moins partiellement le destin professionnel de Rémi Vial-Collet. Ce brillant Haut-Savoyard effectue alors, dans la capitale anglaise, un volontariat international en entreprise (VIE) à la Société générale corporate & investment banking.
« Je lui ai conseillé de s’intéresser au métier de la promotion immobilière car j’ai perçu chez lui ce goût de bâtisseur. Je ne le voyais pas s’enfermer dans les salles de marchés », dit de lui le président de La Tribune. « J’ai détecté sa rapidité intellectuelle, son sens aigu de l’organisation et un talent pour être en empathie avec son environnement en quelques minutes. Il est difficile de ne pas aimer Rémi au bout d’une heure ! » ajoute-t-il.
Jean-Christophe Tortora présente à Jean-Philippe Ruggieri, originaire de Toulouse comme lui et directeur général de Nexity, le jeune polytechnicien. Et le courant passe. Après un stage de fin d’études chez McKinsey, puis un bref passage dans la finance – « J’avais décidé de partir pour Londres sur un coup de tête, confie-t-il, pour faire la fête » –, Rémi Vial-Collet intègre la major de l’immobilier.
La Caisse d’Epargne vient alors d’entrer au capital de Nexity, qui cherche un profil d’ingénieur consultant. Ce fils de géomètre, petit-fils d’un directeur départemental de l’équipement qui a dessiné la route reliant les stations de ski des Carroz-d’Arâches et de Flaine, fait ses armes à Toulouse, dans la filiale historique de l’ensemblier urbain.
Il gravira ensuite un à un tous les échelons, de responsable de programme à directeur adjoint de la maîtrise d’ouvrage. « Une évolution logique, où l’on commence d’abord à suivre la construction d’un bâtiment, puis d’un îlot, enfin d’un ensemble de programmes », résume cet amateur de lecture de romans et d’histoire de France, grand voyageur également, qui parcourt le monde avec son ami.
Une histoire familiale
Après neuf ans chez Nexity, ce jeune homme, à qui tout semble réussir, veut faire du développement. « J’en avais sans doute assez de passer mes journées à résoudre des urgences, ce qui est le lot des métiers de la gestion de programmes », indique-t-il. C’est à nouveau une rencontre, lors du mariage d’un de ses proches, le notaire Jean-Marie Guibert, qui va sceller son destin. Il croise Olivier Perrin, qui dirigealors l’Île-de-France pour Vinci Immobilier. Ce dernier lui confie la direction de l’est de l’Île-de-France, qu’il prend en avril 2016. Un nouveau défi pour ce natif de Cluses, qu’il relève avec une redoutable efficacité, lui valant de monter en grade pour devenir directeur général adjoint de Vinci Immobilier en charge de l’Île-de-France.
Là encore, le hasard des rencontres le conduit à se lier d’amitié avec le patron de Promo Gerim, Yves Jouitteau, avec lequel il réalise plusieurs programmes immobiliers, à Bobigny, Rambouillet ou Villejuif. Le promoteur souhaite passer la main et cherche un successeur. La transition s’engage, accélérée dramatiquement par le décès d’Yves Jouitteau, emporté en 2022 par une maladie foudroyante. « Ces difficultés ont finalement soudé le pacte d’actionnaires passé avec mes associés, les enfants du président historique », indique Rémi Vial-Collet.
Le sens de la parole donnée
Aujourd’hui, dans les locaux flambants neufs de l’hôtel d’entreprise où il a provisoirement implanté son siège parisien dans le 16e arrondissement, en attendant la rénovation de l’hôtel particulier qui l’accueillera prochainement, le jeune chef d’entreprise mesure davantage les défis qui lui restent à relever que le chemin parcouru. Avec simplicitéet une remarquable attention à l’autre – rares sontles portraiturés aussi curieux du parcours de leur interlocuteur –, il détaille la stratégie de diversification, vers les résidences gérées notamment, mais aussi vers des projets plus originaux, encoreconfidentiels, qu’il a commencé de mettre en œuvre. Pour expliquer le choix de Fair’ promotion, nom qu’il a donné au groupe qu’il forme désormais avec Dream promotion, au capital duquel il est récemment entré, Rémi Vial-Collet s’en réfère aux valeurs d’une entreprise au capital historiquement familial, dont il entend respecter et développer un ADN reposant sur le soin accordé à ses programmes, la probité et le respect de la parole donnée. S’il porte notamment un fonds de dotation destiné à soutenir le logement solidaire et l’inclusion, il demeure également discret pour l’heure sur la question, afin de se prémunir de tout social washing.
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