Jacques Paquier, directeur de la rédaction du Journal du Grand Paris
Il y a décidément quelque chose qui cloche en France, comme les émeutes du début de l’été l’ont de nouveau démontré. Ceux qui ont voyagé cet été ont pu voir, selon leur destination – ce n’est pas vrai partout –, des sociétés plus harmonieuses, plus calmes que la nôtre. Et pas seulement parce que les parents y tiennent mieux leurs enfants… C’est une indéniable réalité, le pays a perdu en partie son art du vivre ensemble. Et bien malin celui qui saurait comment y remédier. Quelques idées, toutefois. Notamment celle qui veut que le Grand Paris pourrait contribuer à corriger cette situation, pour l’Île-de-France et au-delà. Sous différentes formes.
Si le pays s’est rapproché au cours des dernières années du plein emploi, les promesses de développement économique du projet du Grand Paris sont de nature à donner de nouvelles perspectivesde carrière, faisant mentir ceux qui semblent penser que la société n’a rien à leur offrir.
La création de quartiers aimables, végétalisés, dûment desservis par un réseau de transport décuplé, devrait également contribuer à pacifier la région, tant il est vrai que Roland Castro avait raison quand il constatait que les quartiers à l’architecture soignée étaient le plus souvent épargnés par les vandales.
Le rééquilibrage spatio-économique, un des objectifs premiers fixés à la construction métropolitaine par la loi relative au Grand Paris de 2010, contribuera, lui aussi, en luttant contre les ghettos, des deux côtés de l’échelle sociale, à la construction d’une Île-de-France moins ségréguée et donc moins violente.
Pour ces différentes raisons, la construction du Grand Paris est bel est bien un projet d’intérêt général. Il faut l’accélérer. En garantissant aux pouvoirs publics l’autorité suffisante pour que la multiplicité des lois en vigueur, censées porter ces objectifs, soit suivie d’effets.
Cela ne passerait-il pas par une meilleure application du beau principe de subsidiarité, qui veut que l’on décide tout au niveau local, sauf ce qui gagne à être orchestré au niveau supérieur ? Une logique de simplification et de gestion de proximité qui n’exclut pas l’État, bien au contraire. Qui peut, à part lui, garantir la primauté de l’intérêt collectif sur les intérêts particuliers ?
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