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POUR LE GRAND PARIS, NOUS NE FAISONS PAS DE GRANDS PARIS : LAURENT GIROMETTI

LAURENT GIROMETTI, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’EPAMARNE-EPAFRANCE


Vous dirigez EpaMarne-EpaFrance, l’aménageur au plus vaste territoire d’intervention de France. Quels sont vos enjeux stratégiques ?


44 communes avec un territoire d’intervention grand comme trois fois Paris, en effet, c’est un très beau challenge pour un aménageur ! D’autant plus que ce périmètre recouvre des enjeux urbains très diversifiés. à Ormesson-sur-Marne, à Bussy-Saint-Georges ou à Coupvray, la démarche d’aménagement n’est pas la même. D’un côté, il y a un travail de redynamisation et de densification, de l’autre un maillage urbain à différentes échelles avec une multiplicité de services et d’équipements au bénéfice des usagers. Selon l’INSEE, notre territoire devrait accueillir d’ici une trentaine d’années 100 000 habitants supplémentaires. Cette croissance doit s’accompagner d’une véritable transition écologique des territoires. Nous y contribuons par une action qui décline nos six axes stratégiques : le climat, la mobilité, la cohésion sociale et territoriale, la santé, la nature et bien sûr l’innovation.


Le Grand Paris se déploie tout au long de l’axe Seine. Dans le cadre de cette dynamique, comment concevez-vous l’ancrage des territoires sur lesquels vous intervenez ?


Aussi paradoxal que cela puisse être, nous sommes l’un des plus importants aménageurs de France et donc de la région parisienne. Pourtant, un de nos axes structurants est la Marne et non la Seine. Nos territoires d’intervention sont un peu comme ce qu’est la Marne à la Seine, un affluent principal. Le développement de l’est parisien est vital pour le Grand Paris. Nous le voyons avec la forte attractivité qu’exercent nos territoires.


Le pôle d’excellence de la ville durable est implanté à la Cité Descartes. Peut-on parler d’un modèle de ville durable à la française et quels en seraient les marqueurs ?


La Cité Descartes est reconnue comme pôle d’excellence du Grand Paris et concentre 25 % de la R&D française dédiée à la ville durable. Par ce niveau d’excellence, oui, c’est un modèle, car c’est ici que s’invente la ville durable. C’est aussi un démonstrateur avec des réalisations quasi inédites telles que le Treed It, tour de 11 étages en structure bois, ou encore le programme mixte Serenis, où innovations acoustiques et aérauliques permettront de vivre sans nuisance à toute proximité des voies du RERet de la gare. Ensuite, toutes ces innovations essaiment dans nos opérations, faisant des territoires de l’est parisien des modèles de villes durables.


Quels sont, selon vous, les principaux enseignements de la crise que nous traversons, notamment en matière de développement urbain ?


Je le disais déjà dans vos pages l’année dernière, cette crise peut se révéler un accélérateur de solutions. Nos axes stratégiques relatifs à la transition écologique et à la cohésion sociale et territoriale sont justes. Cette crise et l’année singulière que nous venons de passer démontrent l’urgence de les articuler ensemble et d’accélérer sur une relance de l’activité résolument orientée vers un urbanisme durable et résilient.


Parmi les projets que vous développez, quels sont ceux qui symbolisent le mieux « la relance » post-Covid ?


La crise a confirmé la justesse de nos choix stratégiques. Au budget 2021, nous avons concentré nos efforts pour que la commande publique – à notre échelle – ait un véritable effet de relance. Nous avons prévu d’engager plus de 1 200 logements, 35 000 m² de bureaux, commerces et hôtels, 10 ha d’activités ou encore 90 Me de travaux. C’est un investissement important, tant financier qu’humain. Sur le plan des opérations, les exemples de relance se voient partout sur le territoire. Parmi eux, la ZAC de Lamirault en cours de viabilisation pour accueillir 230 000 m² d’activités, Marne Europe où nous poursuivons la dépollution du site pour laisser place à une nouvelle centralité du Grand Paris, Bussy-Saint-Georges où plus de 700 logements sont en cours de chantier… Pour le futur, le pôle de l’Image, du Son et de la Photographie à Bry-sur-Marne est un exemple de pluralité partenariale et préfigure les méthodologies de montage et de pilotage opérationnel de demain.


Quel regard portez-vous sur l’association Acteurs du Grand Paris, sa philosophie, ses actions, ses résultats ?


La crise a montré, encore plus que jamais, que c’est ensemble que l’on va plus loin. Et c’est bien le sens de l’association. Hybrider, phosphorer, partager, collaborer… ensemble… pour que le Grand Paris ne soit pas qu’un pari.


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