DIX-HUIT MOIS APRÈS LE DÉBUT DE LA CRISE SANITAIRE, LE QUARTIER D’AFFAIRES S’EST ADAPTÉ AUX NOUVEAUX RYTHMES DE TRAVAIL ET NOUVELLES HABITUDES DES SALARIÉS. PROJETS DE VÉGÉTALISATION, MODERNISATION DES ESPACES PUBLICS, DIVERSIFICATION DE L’OFFRE TERRITORIALE… PIERRE-YVES GUICE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE PARIS LA DÉFENSE, FAIT LE POINT SUR L’AVENIR DU PREMIER QUARTIER D’AFFAIRES EUROPÉEN.
PROPOS RECUEILLIS PAR LE MAG
Quel est l’impact de la crise sanitaire sur le quartier d’affaires ?
Le quartier est très résilient. La crise sanitaire n’a eu que peu d’incidence sur les projets urbains et immobiliers engagés. En revanche, l’impact sur l’économie locale est réel.
Les trois confinements successifs et les décisions du gouvernement en matière de télétravail ont durement impacté La Défense. Restaurants, centres commerciaux et hôtels ont fortement souffert de la baisse de fréquentation du quartier d’affaires.
Cependant, contrairement aux prévisions faites au début de la crise, le tout télétravail ne pourra pas devenir la norme. En témoigne le retour massif des salariés dès que les mesures gouvernementales s’assouplissent. Le bureau reste essentiel. Il n’est pas qu’un lieu de production, il est aussi et surtout un lieu de socialisation. Nous continuons d’échanger avec des investisseurs et de nouveaux projets immobiliers vont être dévoilés dans les mois qui viennent. Leur confiance en La Défense n’a pas faibli. Le lancement du projet The Link en est le plus bel exemple. La plus haute tour de France, futur siège social de Total Energies, a été engagée en 2020, au cœur de la crise sanitaire.
Dans le contexte de crise que nous traversons, comment le quartier peut-il continuer de séduire et répondre aux nouvelles attentes des entreprises et de leurs salariés ?
La crise sanitaire a fait monter le niveau d’exigence des entreprises et de leurs salariés en matière d’offre immobilière. Il ne suffit plus de proposer des mètres carrés au juste prix.
Il faut aussi proposer davantage de services pour attirer les entreprises et donner envie de retourner au bureau. Pour cela, Paris La Défense dispose de solides fondamentaux : un hub de transports en commun majeur qui sera renforcé en 2023 avec l’arrivée du RER E, une offre immobilière de très haute qualité et un écosystème business unique en France. Depuis plusieurs années, l’établissement a engagé une stratégie de diversification du quartier d’affaires pour en faire un véritable quartier de vie. La mixité est un enjeu clé de l’attractivité de La Défense. En plus des bureaux, le site doit continuer de proposer davantage de commerces et de restaurants, une offre culturelle et de loisirs importante et enrichir son offre résidentielle. La livraison de Paris La Défense Arena, plus grande salle de spectacles d’Europe, et l’ouverture de 15 nouveaux restaurants sont un signal fort du renouveau du quartier.
Quels sont les grands enjeux urbains du quartier ? Quels sont les grands projets à venir ?
L’établissement poursuit son action de modernisation et de végétalisation du quartier. De nombreux projets nourrissent cette démarche. Nous avons engagé un ambitieux projet de transformation de l’Esplanade de La Défense en un parc urbain de 7 ha d’ici 2026. C’est un projet qui relève véritablement du challenge dans un contexte urbain de dalle et dans un site aussi densément occupé. Toujours sur l’axe historique, au cœur du quartier d’affaires, Paris La Défense a lancé un projet de transformation totale de la place de La Défense. Site emblématique et lieu de passage quotidien de dizaines de milliers de personnes, la place va être totalement modernisée grâce à des espaces publics plus confortables et plus esthétiques, qui accueilleront davantage de végétation.
À l’Ouest de La Grande Arche, à Nanterre, le quartier des Groues est également en train de sortir de terre. Sur cette ancienne friche ferroviaire va naître un quartier éco-conçu qui accueillera, à terme, 10 500 habitants et 12 000 salariés. Il s’agit de l’une des plus grandes ZAC d’Île-de-France.
Quels sont les défis du quartier d’affaires ? Comment imaginez-vous son avenir ?
L’une de nos priorités est d’opérer la transition écologique du quartier. De nombreuses actions sont déjà mises en œuvre par notre établissement et par les acteurs du territoire, que ce soit en matière de construction ou d’exploitation. En revanche, il faut donner corps et lisibilité à ces actions. Pour ce faire, nous nous sommes engagés dans une démarche de formalisation de notre raison d’être, au sens de la loi PACTE. Cette démarche nous oblige à nous interroger et à nous projeter dans un développement encore plus durable du quartier d’affaires.Nous serons en mesure de présenter les fruits de ce travail et notre plan d’action au début de l’année 2022.
Propos recueillis par le mag
Nommé directeur général de l’établissement public en charge de l’aménagement, de la gestion, de l’animation et de la promotion de La Défense, Pierre-Yves Guice était auparavant directeur général adjoint des services du département des Hauts-de-Seine. Diplômé de l’école Polytechnique, ingénieur en chef des Ponts, des Eaux et des Forêts, il a débuté sa carrière en administration centrale et occupé plusieurs postes dans des Forêts, il a débuté sa carrière en administration centrale et occupé plusieurs postes dans des établissements publics d’aménagement.
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