ALORS QUE LA CRISE SANITAIRE A MONTRÉ L’IMPORTANCE DE DISPOSER D’UN LOGEMENT DÉCENT ET, RAPPELONS-LE, QUE LA LOI RELATIVE AU GRAND PARIS DE 2010 FIXE UN OBJECTIF DE CRÉATION DE 70 000 LOGEMENTS SUPPLÉMENTAIRES PAR AN, LES ACTEURS DE LA FILIÈRE DE LA CONSTRUCTION SUBISSENT DES REFUS DE PERMIS FRÉQUENTS AU TITRE DE LA SOBRIÉTÉ CLIMATIQUE.
PAR PHILIPPE ROCHEREAU, FONDATEUR DE LIMMEDIA, LE MÉDIA DES PROFESSIONNELS DE L’IMMOBILIER D’INVESTISSEMENT, ET PRÉSIDENT D’HONNEUR DE L’AFIL, L’ASSOCIATION FRANÇAISE DE L’IMMOBILIER LOCATIF
La production de logements neufs peut-elle s’inscrire dans une relation juste, intelligente et équilibrée avec la nature ? Rappelons quelques chiffres : 30 % des GES de la France proviennent du logement (construction, utilisation du logement, transport domicile-travail). Les logements neufs représentent 20 % de ce bilan. La phase de construction et la période d’utilisation d’un bâtiment pèsent le même poids dans la facture finale.
Quels sont donc les leviers à disposition des professionnels du bâtiment pour rendre le bâtiment plus frugal ? Le premier est la réduction de la consommation énergétique et de matériaux. Parmi eux, les matériaux biosourcés, c’est-à-dire d’origine organique et renouvelable, sont très appréciés pour leur performance thermique. Aujourd’hui, ces matériaux sont utilisés pour la structure (le bois principalement), la peinture (aux algues par exemple), les isolants (à base de vêtements recyclés) et les bétons nouvelle génération. Le second pilier repose sur l’économie circulaire. Le principe ? Réutiliser des matériaux. Autre volet, l’utilisation des énergies renouvelables comme la géothermie, la biomasse et les pompes à chaleur pour la partie climatique, le solaire et le photovoltaïque pour la partie électrique ou encore la récupération des eaux.
Compenser le carbone émis par le bâtiment
Enfin, comme le niveau de connaissance ne permet pas de construire un bâtiment neutre en carbone, les acteurs de la filière ont recours aux puits de carbone. Ce sont des réservoirs absorbant le CO2. Il s’agit de planter des arbres, des cultures d’algues marines ou de mener d’autres actions qui permettent de stocker du CO2 plus longtemps que l’atmosphère et de ce fait compenser le carbone émis par le bâtiment. Ainsi, meilleure utilisation et choix des matériaux, nouvelles techniques et technologies peuvent décarboner un bâtiment jusqu’à 30 %. Les techniques de demain, les innovations et la mise en commun des compétences et savoir-faire permettront d’augmenter ce pourcentage.
Cependant, la difficulté principale qui apparaît aujourd’hui pour rendre les bâtiments verts sont les plans locaux d’urbanisme avec la limitation de la verticalité des structures. Enfin, avec un besoin vital de se loger qui est évalué aujourd’hui à la construction de 500 000 logements par an, il est donc nécessaire de sortir des postures et d’œuvrer pour plus et mieux de logements.
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