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Agir en éclaireuse et transmettre...

Sur la scène francilienne, Anne-Katrin Le Doeuff, directrice de l'AORIF, est connue pour son engagement social, son expertise en matière de politique, du logement... et son tempérament, particulièrement pugnace.

Par Elena Jeudy-Ballini.



La directrice de l’Aorif se passionne pour sa mission à la tête de la représentation des bailleurs sociaux franciliens. « L’année a été marquée par de grandes incertitudes au niveau national, en termes institutionnels, économiques et réglementaires, qui ont impacté l’ensemble des acteurs de la chaîne du logement », souligne-t-elle d’emblée. « Cette situation de tension extrême sur le modèle économique HLM est parfois mal appréhendée par nos partenaires. Nous avons donc engagé des travaux pour l’objectiver et la faire mieux reconnaître, je pense en particulier à la modélisation économique d’un macro-organisme francilien avec la Banque des Territoires. »

« Je suis quelqu’un qui a eu beaucoup de chance ! » estime-t-elle. Cette humilité, Anne-Katrin Le Doeuff la gardera tout au long de l’entretien. Avant de diriger l’Union sociale pour l’habitat d’Île-de-France, elle a d’abord été cette jeune étudiante effacée, bien que brillante. Ses résultats sont si excellents que toutes les prépas l’acceptent et qu’elle ne sait vers laquelle se diriger. Un questionnaire d’orientation rempli dans un centre d’information lui suggérera de se lancer dans l’architecture.

C’est en intégrant par la suite une agence parisienne à la fin des années 1990 qu’Anne-Katrin Le Doeuff commence à développer la pugnacité qu’on lui connaît. « J’ai été formée rapidement à ces rapports de force, j’ai appris à ne pas me laisser impressionner par des personnalités bien trempées », explique-t-elle. Peu de temps après, elle délaisse l’architecture, pour entreprendre un master d’urbanisme à Sciences Po Paris. Elle s’oriente alors vers la décision publique. Car c’est bien cela qui l’anime : agir en éclaireuse et faire en sorte que ses travaux impactent les citoyens. Très vite, elle est repérée pour porter le développement d’une agence conseil toute neuve, spécialiste des politiques de l’habitat, de la ville et du renouvellement urbain : Espacité, où elle reste plus d’une vingtaine d’années.


La dimension humaine au coeur du quotidien


Il y a trois ans, elle prend la décision d’entrer dans le secteur HLM. « Cette progression faisait sens pour moi et je voulais prendre part à cette aventure. J’occupe aujourd’hui un poste plus politique, toujours dans l’intérêt général », précise-t-elle.

Anne-Katrin Le Doeuff intervient en outre dans des cycles d’enseignement en politique du logement auprès des étudiants de l’Essec et de Sciences Po. « Cette qualité de l’interaction compte beaucoup pour moi. J’essaye de faire en sorte que la dimension humaine soit au cœur de mon quotidien. Il est impor - tant de prendre de la hauteur sur le sens de ce qu’on fait et de ne jamais oublier pourquoi on le fait, ni pour qui », déclare-t-elle. Un goût pour la transmission qu’elle tient de ses parents, tous deux professeurs.

Quant à sa personnalité féministe assumée, nul doute que sa tante, l’éminente philosophe Michèle Le Doeuff, avec qui elle échange beaucoup, y est pour quelque chose. « Être une femme avec des responsabilités de bonne heure n’est pas chose aisée. Aujourd’hui, je me sens armée et ne me laisse pas déstabiliser », conclut Anne-Katrin Le Doeuff.

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